14 juillet 2006

Saving Grace (2000) de Nigel Cole

Saving Grace Elle :
Amusante comédie britannique à l’humour débridé. Brenda Blethyn en veuve ruinée et criblée de dettes est parfaite. Elle s’acoquine avec son jardinier pour faire pousser du cannabis dans sa serre et rembourser ses dettes. Le coup de projecteur sur ce petit port de pêche de Cornouailles et ses habitants est très réussi. Un peu plus poussive et exagérée est la partie concernant la recherche de trafiquants de drogue. Dans l’ensemble, on passe un bon moment de détente.
Note : 4 étoiles

Lui :
Saving Grace une comédie plaisante, assez conventionnelle car la volonté de rester « tous publics » transparait souvent, mais très amusante. L’humour (très british of course) est surtout basé sur le décalage, un humour qui fonctionne ici très bien : on rit souvent et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Craig Ferguson, Martin Clunes, Tchéky Karyo
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10 juillet 2006

La fiancée syrienne (2004) d’ Eran Riklis

Titre original : « Ha-Kala Ha-Surit »

La fiancée syrienne Elle :
Un film poignant qui met en évidence l’absurdité des conflits inter ethniques, de la bureaucratie, du machisme et de l’honneur exacerbé des hommes lors d’un mariage arrangé entre un acteur syrien et une jeune fille druze originaire du plateau du Golan occupé par les israéliens. Le sort de cette femme est scellé ; elle va partir vers la Syrie à jamais sans pouvoir revoir sa famille. Le réalisateur nous raconte l’histoire de ce triste mariage dans un no man’s land. La famille est réunie et attend pendant des heures que les syriens donnent leur accord pour faire entrer la jeune fille en Syrie. Tracasseries, humiliations, règlements de compte entre les membres de cette famille éclatée, poids étouffant des traditions qui empêche les femmes d’étudier et de se libérer, attrait de l’occident. Tous ces thèmes sociaux brassés avec sobriété et sensibilité révèlent le mal être profond de ces peuples en conflit.
Note : 4 étoiles

Lui :
La fiancée syrienne met en lumière à la fois l’absurdité de certaines situations frontalières sur le Plateau du Golan et la pesanteur des traditions. Ces deux points sont particulièrement exacerbés dans le cas d’un mariage au-dessus de la frontière. Eran Riklis nous livre un film à plusieurs niveaux de lecture : ce mariage si difficile symbolise le conflit et cette famille, victime des exclusions, recrée des exclusions en son sein… Les pesanteurs sont partout. Les personnages de La Fiancée Syrienne sont assez forts ; la soeur de la mariée est tout un symbole de cette soif de changement, cette volonté d’aller vers un avenir différent. Le film est réussi dans le sens où il parvient parfaitement à démontrer l’absurdité et le manque d’humanité, sans jamais forcer le trait et sans parti pris.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clara Khoury, Hiam Abbass, Makram Khoury
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9 juillet 2006

La répétition (2001) de Catherine Corsini

La répétition Elle :
Regard sur une amitié d’enfance entre Louise, l’introvertie et Nathalie (Emmanuelle Béart), l’extravertie. Leur liaison d’adulte ne sera bâtie que sur l’attirance-répulsion car Louise est jalouse de ce qu’est devenue son amie, c’est-à dire une comédienne aimant la vie. La sage Louise va tisser sa toile pour mieux étouffer Nathalie dans des choix de vie. Ce huis-clos est assez étouffant et assez ennuyeux. Catherine Corsini n’a pas réussi à rendre ces deux femmes attachantes et intéressantes.
Note : 1 étoile

Lui :
Malgré une excellente interprétation, on a bien du mal à s’intéresser à cette suite de rapports ambigus et compliqués entre ces deux femmes, qui n’en finissent pas de s’aimer et de se déchirer. L’ensemble est assez froid et l’on regarde tout cela d’un oeil trop extérieur.
Note : 1 étoile

Acteurs: Emmanuelle Béart, Pascale Bussières, Dani Levy, Jean-Pierre Kalfon, Sami Bouajila
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8 juillet 2006

Love will tear us apart (1999) de Nelson Yu Lik-wai

Titre original : « Tin seung yan gaan »

Love will tear us apart Elle :
Un film d’auteur sur l’univers de Hong Kong redevenu chinois. Quatre personnages venus de Chine (un vendeur de cassettes porno et son amie, un réparateur d’ascenseur, une jeune prostituée) errent dans cette ville envahie par la publicité occidentale, la télé, la radio, le porno. C’est le choc de deux civilisations. Leurs vies sont vides de sens. Les dialogues sont minimalistes et monocordes. Vivant les uns à côté des autres dans des décors décrépis, ils ne communiquent pas et ne s’intéressent à rien. Les médias cacophoniques et vulgaires peuplent leur univers. C’est le néant total. Pour parvenir à créer cette atmosphère d’ennui et de vide, le réalisateur use de plans si longs que l’on finit par s’ennuyer ferme et se désintéresser du sort de ces ombres errantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Love will tear us apart nous propose une vision désillusionnée de Hong Kong. Le rythme, très lent au début du film, vire à l’interminable : une suite de longues scènes qui ne reflètent que la vacuité de la vie des personnages. Les dialogues sont insignifiants, tout paraît vide… Les décors varient du style « peinture sale écaillée » pour les intérieurs, au style « rideaux de fer baissés » pour les extérieurs. Le propos semble être sur la difficulté du rapprochement Chine/Honk-Kong mais le film reste bien ingrat et hermétique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tony Leung Ka Fai, Liping Lu
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7 juillet 2006

Yi yi (2000) de Edward Yang

Yi yi Elle :
Déception tout de même pour ce film largement plébiscité par la critique. Trois heures sur cette chronique familiale douloureuse et pessimiste, c’est très déprimant. Les plans fixes et les silences sont interminables. C’est dommage car le parti de montrer la vie des membres de plusieurs générations d’une même famille est intéressant. Les portraits du petit garçon qui prend en photo la nuque des gens, de la jeune fille amoureuse, du père qui regrette son amour de jeunesse, de la mère insatisfaite de son sort, de la grand-mère dans le coma ne sont pas dénués d’humour. La société de consommation taiwanaise qui a envahi la cellule familiale, a tué toute communication et créé des frustrations énormes. Le réalisateur aime filmer les cases éclairées des immeubles, les lumières de la ville, les files de voitures afin de montrer comment cette société se fait étouffer et formater par la technologie et les médias.
Note : 3 étoiles

Lui :
Belle fresque familiale, offrant de longs plans superbes. Le cinéaste nous retrace toute la vie d’une famille en nous montrant des tranches de vie qui mettent en scène tour à tour les différents membres de cette famille, représentant ainsi tous les âges de la vie. Les plans sont souvent très beaux mais longs, très longs… surtout dans la seconde partie. Le propos est terriblement pessimiste, désenchanté. Une certaine vacuité chronique marque la vie de cette famille et les principaux sentiments exprimés sont la culpabilité et le regret (les occasions manquées). Un beau film, beau mais long et… déprimant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elaine Jin, Chen Xisheng, Issei Ogata
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7 juillet 2006

Le dernier trappeur (2004) de Nicolas Vanier

Le dernier trappeur Elle :
Abandon en cours de route. Un film prétexte pour placer, il est vrai, de superbes paysages du Yukon canadien. Malheureusement, le scénario n’est vraiment pas à la hauteur et on finit par s’ennuyer très fort tant les clichés y abondent. J’aurais préféré un vrai documentaire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Tourné dans le but de nous faire comprendre la nécessité de vivre en meilleure harmonie avec la nature, ce film fait jouer à l’un des derniers vrais trappeurs du nord canadien son propre rôle. On le suit dans ses activités : chercher un nouvel endroit, y construire sa cabane, partir à la chasse ou à la ville vendre ses peaux. La réalisation n’a visiblement fait aucune concession pour pouvoir tout tourner en conditions réelles et la recherche de qualité dans les images est visible. Les images sont souvent superbes. En revanche, le scénario pêche par son côté trop prévisible et il n’y a qu’une seule scène qui soit assez prenante. Il faut plus regarder le film comme un livre d’images et c’est en ce sens qu’il n’atteint pas son but : on se sent peu concerné.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Norman Winther
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Note : Le doublage français donnant une atmosphère de studio au film, il faut donc mieux regarder le film en VO. Seul hic : sur le DVD, les sous-titres ont été oubliés…

6 juillet 2006

Comment j’ai tué mon père (2001) d’ Anne Fontaine

Comment j'ai tué mon père Elle :
Film psychologique d’une très grande force et beauté, tant sur le plan visuel et sonore que sur le plan scénaristique. C’est avec une grande maîtrise et fluidité de la caméra qu’Anne Fontaine esquisse petit à petit ce drame où un père (Michel Bouquet) réapparaît brusquement dans la vie de son fils (Charles Berling) qu’il a abandonné trente ans plus tôt sans explication. Dans cette confrontation brutale, ce fils à qui tout réussit dévoile peu à peu une personnalité froide et ambiguë avec ses fêlures. Sa femme (Natacha Régnier) qui étouffe dans cet univers mondain se prend d’amitié pour le père. Les trois acteurs sont très touchants. Ce film original est intense et bouleversant. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Malgré un titre peu engageant qui laisse supposer un film déprimant, Comment j’ai tué mon père est un superbe film, un regard porté sur deux hommes : un père, qui a soudainement fui il y a 20 ans, et son fils qui, malgré les apparences, ne peut tirer un trait sur le passé. Le scénario est extrêmement intense, sorte de suspense psychologique, où peu à peu se dessinent les traits de la personnalité de chacun, où peu à peu l’on perçoit la complexité des situations. Superbe mise en scène assez froide mais très proche des personnages, incisive ; magnifiques prestations de Charles Berling et Michel Bouquet.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Charles Berling, Natacha Régnier
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5 juillet 2006

Le tailleur de Panama (2001) de John Boorman

Titre original : « The tailor of Panama »

Le tailleur de Panama Elle :
Je me suis à tel point ennuyée que je dois bien avouer que cette adaptation du roman de Le Carré me dissuade de lire le livre que j’ai pourtant dans ma bibliothèque. Le scénario est confus et inintéressant, l’ambiance sonore tonitruante, les personnages caricaturaux. Pierce Brosnan en agent secret antipathique est peu crédible. John Boorman a voulu en faire trop pour montrer les excès de la corruption au Panama. L’ensemble m’apparaît vraiment peu convaincant.
Note : 1 étoile

Lui :
Réalisé par John Boorman sur un roman de John Le Carré, ce film se présentait sous les meilleurs auspices. Hélas, on décroche rapidement, l’histoire est confuse et peu intéressante. Le film me paraît particulièrement raté dans la mesure où le fond de l’histoire paraît plausible, mais l’enchaînement des évènements tels qu’ils sont montrés dans le film paraît totalement invraisemblable : on n’y croit pas une seconde. Le fait que les personnages soient tous, soit antipathiques, soit insignifiants, n’arrange rien à l’affaire. Assez éloigné du style traditionnellement précis de John Le Carré, et encore plus plus éloigné du livre de Graham Greene Notre homme à La Havane qui a inspiré Le Carré, il semble qu’il faille considérer ce Tailleur de Panama plus comme une comédie pour l’apprécier.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Pierce Brosnan, Geoffrey Rush, Jamie Lee Curtis
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2 juillet 2006

Une hirondelle a fait le printemps (2001) de Christian Carion

Une hirondelle a fait le printemps Elle :
Face à face bien conventionnel entre une parisienne qui veut devenir agricultrice et un vieux paysan bourru interprété par Michel Serrault. Les clichés sur la vie au grand air abondent et les personnages ne sont pas très crédibles. Pour tenir 90 minutes, le réalisateur fait du remplissage en intercalant des scènes gentillettes et inutiles. Je suis également assez choquée par l’insertion de publicité clairement assumée pour Wa*adoo, Carr*four et V*lvo. Le cinéma doit-il vraiment tomber dans ces travers un peu trop mercantiles?
Note : 2 étoiles

Lui :
Une histoire assez conventionnelle, et terriblement prévisible, de retour à la nature par une parisienne. Les personnages sont fortement stéréotypés et peu crédibles.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Mathilde Seigner, Jean-Paul Roussillon
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1 juillet 2006

Million Dollar Baby (2004) de Clint Eastwood

Million Dollar Baby Elle :
Très très déçue par ce film alors que j’aime beaucoup les autres réalisations de Clint Eastwood. Certes, la mise en scène est très belle mais le scénario est très conventionnel. L’univers de la boxe m’a insufflé un profond ennui. Au bout d’une heure, j’ai fini par abandonner.
Note : pas d'étoile

Lui :
Grosse déception que la vision de ce film d’Eastwood. Il y a certes un contraste intéressant entre la brutalité du sujet et la délicatesse de la mise en scène, toute empreinte du meilleur classicisme, mais plusieurs éléments m’ont vraiment empêché de l’apprécier. D’abord, il faut vraiment aimer la boxe… car il y en a beaucoup, du moins dans la première moitié du film. Ensuite, j’ai trouvé le scénario trop porté par les clichés et il y a toujours ce manichéisme simplificateur d’Eastwood, son discours devenant même franchement ambigu sur la fin. Globalement, j’avoue m’être assez ennuyé. Belle interprétation du trio d’acteurs, même si j’ai trouvé que Morgan Freeman sur-jouait sur le plan du timbre de sa voix off, surtout au début du film, alors qu’il n’en a absolument pas besoin.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Hilary Swank, Morgan Freeman
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