17 février 2006

Nettoyage à sec (1997) de Anne Fontaine

Nettoyage à sec Elle :
Huis clos étouffant entre un couple qui s’ennuie et un travesti qui les fascine et qui représente la transgression de l’interdit. Miou Miou se transforme en épouse dévergondée et Charles Berling joue le mari ennuyeux qui refuse d’admettre son homosexualité mais en même temps fait entrer le loup dans la bergerie. Anne Fontaine fait reposer le film sur la fascination qu’exerce le jeune gigolo sur les deux époux. Le couple devient incapable de reprendre sa vie en main. L’ambiance du film devient lourde et malsaine. On a envie d’en finir au plus vite.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il règne une atmosphère assez étrange dans ce film qui flirte un peu avec les limites, à la manière de ce couple, les deux personnages principaux de cette histoire. Il faut attendre quand même la moitié du film pour vraiment accrocher et regarder cela que d’un oeil qui ne soit pas étranger. Moyennement réussi, sur un sujet pas facile certes, presque scabreux. En fait il manque surtout d’un peu d’étoffe, de matière, de corps sur les personnages pour que l’on y adhère totalement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Miou-Miou, Charles Berling, Stanislas Merhar, Mathilde Seigner
Voir la fiche du film et la filmographie de Anne Fontaine sur le site IMDB.

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16 février 2006

La Couleur du Paradis (1999) de Majid Majidi

Titre original : « Rang-e khoda »

La Couleur du Paradis Elle :
Une jolie découverte avec ce film iranien plein de tristesse, poésie et beauté. Une histoire simple et bouleversante dans un petit village où un enfant aveugle ne parvient pas à se faire aimer de son père qui se croit maudit par le destin à cause du handicap de son fils et de la mort de sa femme. On est bien loin des images dures véhiculées par nos médias sur l’Iran. On prend beaucoup de plaisir à découvrir le mode de vie de ces villageois qui deviennent attachants. La campagne et les paysages sont filmés de façon magnifique. La nature que le gamin aveugle découvre avec ses sens nous est révélée par des gros plans sur des animaux, les bruits du vent et de la campagne. C’est plein de poésie. Peu de dialogues car les images suffisent à raconter les sentiments.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Couleur du Paradis est un joli film iranien qui, bien loin de l’image assez austère et fortement marquée par la religion que l’on peut avoir parfois, se « contente » de nous montrer la vie d’un homme et de son enfant aveugle dans un petit village. C’est à la fois assez touchant, assez beau, et met l’accent sur des sentiments simples mais fondamentaux. Il y a une candeur, un naturel et une absence de maniérisme quasiment introuvable dans le « cinéma occidental » qui serait sans aucun doute parfaitement incapable de réussir un tel film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hossein Mahjoub, Mohsen Ramezani, Salameh Feyzi, Farahnaz Safari
Voir la fiche du film et la filmographie de Majid Majidi sur le site IMDB.

Lire une analyse plus complète du film sur le site fluctuat.net.

12 février 2006

Enfants de salaud (1996) de Tonie Marshall

Enfants de salaud Elle :
Cette comédie sur les retrouvailles entre demi-frères et soeurs d’un père meurtrier est assez bancale et tombe trop dans la caricature. Les enfants (François Cluzet, Anémone, Nathalie Baye, Molly Ringwald) et le père (Jean Yanne) ne sont pas particulièrement attachants et en font beaucoup trop en voulant faire de l’humour noir ; ce n’est  pas toujours très réussi. L’histoire traîne en longueur et tourne en rond. Le scénario fait référence au propre père de Tonie Marshall qui ne s’est pas très bien conduit avec elle. Le mélange de comédie et mélodrame est mal dosé et exploité.
Note : 2 étoiles

Lui :
A partir d’une idée de base qui pouvait être intéressante, le scénario est peu développé, préférant s’enliser dans des saynètes sans grand intérêt. Les personnages sont typés à l’extrême, assez désagréables dans leur ensemble, l’humour ne prend pas, et les bons mots disséminés ça et là ne suffisent pas à maintenir l’intérêt. Au final, on a un sentiment d’inutilité de l’ensemble.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anémone, Nathalie Baye, François Cluzet, Molly Ringwald, Jean Yanne
Voir la fiche du film et la filmographie de Tonie Marshall sur le site IMDB.

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11 février 2006

L’année Juliette (1995) de Philippe Le Guay

L'Année Juliette Elle :
Fabrice Luchini incarne le rôle du type qui, pour ne pas se faire piéger par une femme encombrante, s’invente une liaison ; d’où de multiples quiproquos qui finissent un peu par agacer. A voir si l’on n’a pas envie de se prendre la tête mais de grandes longueurs subsistent.
Note : 3 étoiles

Lui :
L’année Juliette est un film assez amusant et plutôt bien ficelé, qui doit certes beaucoup à Fabrice Luchini sans lequel le film perdrait une bonne partie de son sel. L’histoire est assez originale en soi, un homme qui s’invente une liaison pour éviter de s’engager avec sa maîtresse. Luchini incarne à merveille ce personnage ambivalent, assez déconcertant, multi facettes et finalement attachant malgré ses nombreux défauts. Une comédie assez réussie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Valérie Stroh, Marine Delterme, Philippine Leroy-Beaulieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Le Guay sur le site IMDB.

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9 février 2006

Terminus paradis (1998) de Lucian Pintilie

Terminus paradis Elle :
Film roumain assez sinistre et sans concession sur les révoltes d’un jeune soldat rebelle. Lucian Pintilie cherche à mettre le spectateur dans des situations inconfortables et désagréables, témoins ces plans interminables sur des voitures qui passent ou une montée d’escalier cahotante. Il ne nous ménage à aucun moment ce qui finit par lasser. Ses personnages en crise ne sont pas très attachants. La Roumanie de l’après Ceausecu semble avoir du mal à renaître de ses cendres.
Note : 2 étoiles

Lui :
Lucian Pintillie nous offre une vision assez radicale de la société roumaine et de son pouvoir étatique et militaire, une vision assez provocatrice et outrancière. Il est un peu difficile d’accrocher à son discours ou plus exactement à la description qu’il nous fait de la société roumaine, au travers du parcours d’un jeune porcher, rebelle et jusqu’au-boutiste.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Costel Cascaval, Dorina Chiriac
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26 janvier 2006

La promesse (1996) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

La promesse Elle :
Difficile de rester insensible devant le sujet de ce film jamais abordé au cinéma : la vie douloureuse des clandestins et le milieu sordide des passeurs. Olivier Gourmet interprète le rôle d’un homme qui exploite les clandestins. Il est secondé par un fils fragile et débrouillard. La mise en scène contrairement à celle du « Fils » est dynamique de par ses mouvements de caméra et ses dialogues angoissés. On est tout de suite happé par le destin tragique de ces malheureux qui se font exploiter et par les exactions que sont capables de commettre ces trafiquants pour sauver leur peau. Les propos et situations sont crus et sordides ; les décors gris de la banlieue de Liège sont glauques ; les personnages sont authentiques. Un cinéma du réel sans artifice.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Promesse décrit avec force réalisme la complicité qu’un gamin entretient, un peu malgré lui, avec son père “marchand de sommeil”. On sent parfaitement comment il est totalement enfermé dans ce sordide trafic et les scrupules qu’il a encore, à la différence de son père. Mis en scène de façon sobre mais avec beaucoup d’authenticité, le film nous fait pénétrer dans un univers qui nous est, il faut le reconnaître, assez étranger.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Olivier Gourmet
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24 janvier 2006

Après la pluie (1999) de Takashi Koizumi

Titre original : « Ame agaru »

Après la Pluie Elle :
Dernier scénario de Kurosawa mis en scène fidèlement par son assistant réalisateur après sa mort. On se trouve plongé au XVIe siècle parmi les samouraïs, les seigneurs, les paysans dans des paysages et décors de toute beauté. C’est l’exaltation de la nature, des sens et de la sagesse. Le style est épuré et sobre. Ce samouraï qui fait l’admiration de sa femme, des pauvres gens et du seigneur du fief est très humain et manifeste une maîtrise impressionnante de son corps pour les arts martiaux. Point de violence de sa part mais une grande générosité et sagesse qu’il souhaite mettre au service des autres. Après la pluie est un film très zen…
Note : 5 étoiles

Lui :
Très beau film, héritage de Kurosawa, un film empreint d’une grande noblesse à l’image de son personnage principal, à mi-chemin entre le guerrier samouraï au sabre implacable et le bienfaiteur philosophe qui recherche la paix de son âme. Les très belles images contribuent fortement à nous envoûter. Tout le film se passe dans un univers très réduit (une auberge et un “château”) mais c’est étonnant de voir comment on peut y retrouver tant de choses, tant d’enseignements. Un film d’une grande humanité.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Akira Terao, Yoshiko Miyazaki, Shiro Mifune
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23 janvier 2006

Jackie Brown (1997) de Quentin Tarantino

Jackie Brown Elle :
C’est pour moi le meilleur Tarentino. Pas d’hémoglobine sur l’écran… C’est un grand pas par rapport à Réservoir Dogs et Pulp Fiction auxquels je reprochais leur violence et leur côté toc branché. Le scénario est assez complexe. Jackie Brown nous devient familière et finit par nous épater par ses talents de manipulatrice au grand coeur. Les autres personnages sont également bien trouvés : le genre malfrat désabusé (Robert de Niro) ou détraqué nerveux. Ils sont assez cocasses.
Note : 4 étoiles

Lui :
Tarantino met en scène une sacré brochettes de personnages, tous forts et hauts en couleur, très typés mais jamais avec excès. Et tout ce petit monde cause, jacte sans arrêt, coupe les cheveux en quatre… Les six acteurs principaux sont merveilleux dans leur personnages, Samuel Jackson et le taciturne De Niro étant particulièrement remarquables. Tarantino parvient à un très bon équilibre entre le policier et la comédie et pour une fois ne sème pas les cadavres en chemin…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert Forster, Bridget Fonda, Michael Keaton, Robert De Niro
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20 janvier 2006

Personne ne m’aime (1994) de Marion Vernoux

Personne ne m'aime Elle :
(En bref) Je n’ai pas été convaincue par le scénario et les personnages excessifs. L’ensemble semble artificiel et confus. Bulle Ogier et Bernadette Laffont ne semblent pas l’aise.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) La construction est assez pénible, confuse, et les personnages sont trop typés, trop excités. On se lasse rapidement et on abandonne.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Bernadette Lafont, Bulle Ogier, Lio, Michèle Laroque, Jean-Pierre Léaud
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15 janvier 2006

Le Club de la Chance (1993) de Wayne Wang

Titre original : « The Joy Luck Club »

Le Club de la Chance Elle :
C’est juste avant de réaliser Smoke et Brooklyn Boogie que Wayne Wang fait ce portrait sensible et douloureux de quatre chinoises ayant fui leurs pays pour vivre à San Francisco. Quatre histoires terribles de femmes, de mères et de filles autour de June. Cette jeune femme vient de perdre sa mère et tente de reconstituer l’histoire de sa famille. Terrible poids de la tradition familiale chinoise qui pèse à jamais sur les épaules de ces femmes meurtries. Concubines, bébés tués ou abandonnés, bannissement de la famille; tel est l’avenir de la femme chinoise dans les années 40. Ces femmes devenues rigides, communiquent inconsciemment les souffrances endurées à leurs propres filles qui ne parviennent pas à trouver leur identité, faute d’avoir été valorisées et suffisamment aimées. Le Club de la Chance est un film sur les femmes et pour les femmes. Les hommes ne sont pas à leur avantage sans doute parce qu’ils ont le pouvoir et qu’ils briment ces femmes peu émancipées. C’est un film original et émouvant. La caméra sublime les visages de ces femmes au teint de porcelaine.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ces portraits de quatre femmes chinoises met en parallèle, ou en opposition, le parcours assez tragique qu’elles ont eu en Chine et celui de leur fille qu’elles ont eue après avoir émigré aux Etats Unis. Si les circonstances sont souvent assez effroyables en Chine et ce qu’elles ont connu est assez terrible, leurs filles ne parviennent pas plus à trouver un bon équilibre de vie et leur mariage se termine mal. Wayne Wang montre là le poids des traditions, des cultures et cette volonté de donner une vie meilleure à ses enfants, volonté qui finit par les étouffer. La construction du film est tout en flash-back successifs et les scènes se déroulant en Chine sont particulièrement réussies et poignantes. Toutefois, l’ensemble reste globalement juste un peu long.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kieu Chinh, Tsai Chin, France Nuyen, Lisa Lu
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