11 novembre 2006

Laisse aller, c’est une valse (1971) de Georges Lautner

Laisse aller, c'est une valseElle :
(pas vu)

Lui :
Les films de Lautner sont bien inégaux. Avec cette parodie, on est loin de la réussite des « Tontons Flingueurs » ou des « Barbouzes ». Lautner a traité cette histoire à la manière d’une bande dessinée (des cadavres pour rire ou qui font des cabrioles) mais l’ensemble du film manque d’unité. C’est amusant de voir tant d’acteurs connus, très jeunes, dans des tout petits rôles. Rufus en prof d’anglais est mémorable…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean Yanne, Mireille Darc, Bernard Blier, Michel Constantin, Rufus
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12 octobre 2006

« La fille de Ryan » (1970) de David Lean

Titre original : « Ryan’s daughter »

Ryan's daughterElle :
Beau film de 3h sur fond de mer déchaînée dans un petit village irlandais apparemment tranquille. La fille de Ryan, un patron du bar qui traite avec les révolutionnaires irlandais, sème la zizanie en trompant son mari avec un jeune commandant anglais. Le village se ligue contre elle et la répudie. David Lean prend plaisir à mettre en scène les immenses plages irlandaises ainsi que la nature dans tous ses états. Un pur régal visuel et une vision très photographique. Certes, le film est peu long mais c’est pour mieux pénétrer l’atmosphère désolée et pesante des lieux, les longs silences des amants maudits, les mensonges du père, le déchaînement d’une foule en colère. Robert Mitchum en mari maussade, Trevor Howard en curé infatigable et John Mills en quasimodo irlandais sont excellents.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film n’est pas sans charmes mais ses deux défauts principaux en limitent la portée: le scénario est assez conventionnel et prévisible, et le film est terriblement long. David Lean sait néanmoins créer un spectacle en utilisant parfaitement la nature irlandaise pour nous offrir de superbes images. La scène de la tempête est très impressionnante. En revanche, il est dommage que le contexte historique ne soit ici qu’anecdotique (alors qu’il avait une force terrible dans Dr Jivago par exemple) et il ne reste qu’une histoire d’amourette qui ne parvient pas vraiment à nous émouvoir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Trevor Howard, John Mills, Sarah Miles
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16 août 2006

L’épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg

Titre original : « Scarecrow »

L'épouvantail Elle :
Le tandem détonnant de deux paumés à la dérive interprétés par Gene Hackman et Al Pacino nous entraîne dans les banlieues industrielles déshéritées. Ils tentent désespérement de retrouver quelques racines familiales pour combler leur vie ratée mais leur tentative échoue systématiquement comme si le mauvais sort s’était ligué contre eux. Et ils replongent et ne parviennent plus à émerger. Ce théme lancinant de la dérive inéluctable finit malheureusement par être pesante. Le film est trop long et le scénario piétine. Dommage car ce thème aurait pu être exploité de façon plus intéressante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si dans les années 70, le propos de ce road-movie (palme d’or 73) était vraiment novateur et vraiment dans l’air du temps, il n’en est plus de même aujourd’hui et la faiblesse du scénario ressort assez nettement. Il ne reste que cette performance d’acteurs, Gene Hackman et Al Pacino, qui incarnent merveilleusement ces deux personnages au bord de la marginalité et qui cherchent désespérément à s’intégrer dans une société qu’ils ne rejettent pas (contrairement aux hippies de l’époque par exemple). Hélas, ils n’ont pas grand-chose à dire, et c’est le principal problème pour nous, spectateurs…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Al Pacino, Dorothy Tristan
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12 août 2006

« Les deux anglaises et le continent » (1971) de François Truffaut

Les deux anglaises et le continentElle :
Ce film de Truffaut n’est pas parmi mes préférés. La première partie qui porte sur la formation de l’inséparable trio (JP Léaud et les deux anglaises) traîne à se mettre en place. La deuxième partie est plus intéressante quand Truffaut évoque l’émancipation des jeunes filles et du jeune homme. Néanmoins le film m’apparaît trop long. Truffaut désire montrer la complexité des rapports amoureux, la difficulté de s’engager. Muriel malgré la disparition de sa soeur qui était devenue un obstacle dans sa relation avec Claude, préfère sacrifier un bonheur possible avec son amant pour des raisons fantaisistes. L’âme humaine est complexe…
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film de Truffaut me paraît plus remarquable par sa forme que sur le fond. Le réalisateur prouve ses formidables talents de conteur et sa maîtrise de la mise en scène. Sur le fond, l’histoire paraît bien prometteuse au début mais me semble manquer de matière ensuite et s’étioler. Et même la remarquable construction du film n’empêche pas de ressentir certaines longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter
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11 août 2006

« Céline et Julie vont en bateau » (1974) de Jacques Rivette

Céline et Julie vont en bateauElle :
Film culte des années 70, ce film vaut pour sa fantaisie, sa liberté de ton, l’improvisation de ses acteurs. On y découvre, Juliet Berto, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Shroeder. Un peu comme au théâtre, c’est le voyage imaginaire à mi-chemin entre rêve et réalité de deux jeunes femmes fantasques qui tentent de percer le secret d’une maison étrange et de ses habitants. Malgré tout, à revoir cette fable initiatique de plus de trois heures, on la trouve trop longue et un peu ennuyeuse. La première partie est la plus réussie car pleine d’innocence et d’imprévu.
Note : 2 étoiles

Lui :
Une jeune bibliothécaire, plutôt sage et rangée, rencontre fortuitement une jeune fille bien plus délurée qu’elle et un peu mythomane. Ensemble, elles vont passer « de l’autre côté du miroir ». Ce long (3h10) film de Rivette est bien entendu très onirique, voire enfantin. Il déstructure son récit qui se présente comme un puzzle sans cesse défait et refait, il jongle entre le rêve et la réalité, s’amuse à nous égarer sur de fausses pistes. Revoir ce film que nous avions absolument adoré au moment de sa sortie est une expérience amusante… mais forcément un peu décevante. C’est surtout l’improvisation des dialogues qui m’a le plus gêné : si cela apportait une fraîcheur bienvenue dans les années 70 (une création collective en quelque sorte), les fantaisies verbales du couple Berto/Labourier m’apparaissent maintenant plus comme une source de longueurs. D’autre part certaines scènes semblent un peu inutiles. Un film qu’il faut accepter pour vraiment apprécier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juliet Berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Schroeder
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13 juillet 2006

Domicile conjugal (1970) de François Truffaut

Domicile conjugal Elle :
Quatrième volet de la série des Antoine Doinel, Truffaut réalise à nouveau un petit chef-d’oeuvre d’humour et de tendresse touché par la grâce. Le scénario dépeint les difficultés de vie commune du jeune couple. Les scènes de la vie quotidienne dans l’appartement et dans la cour de l’immeuble sont truculentes et tendres à la fois. La liaison de Doinel avec la mystérieuse japonaise est également un régal. Truffaut a l’art de mélanger la banalité du quotidien à la petite étincelle qui fait que la vie devient lumineuse. Il sait à merveille forger des personnages attachants, des seconds rôles de premier plan et des dialogues savoureux. Emotion, sobriété et vérité sont les qualités essentielles du cinéma de Truffaut.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce quatrième volet de la saga Doinel est souvent considéré comme inférieur aux autres. Plutôt à tort, à mon avis. Il est vrai qu’Antoine Doinel paraît s’embourgeoiser quelque peu, sa vie devient plus conventionnelle (même si les métiers qu’il exerce ne sont pas banals), Truffaut n’exploite que très peu l’arrivée du bébé et par contre l’implique dans une histoire d’adultère assez terne. Malgré cela, le film reste un réel plaisir à regarder, les dialogues sont vifs et succulents, et il y a toujours cette authenticité, due à la caméra de Truffaut qui croque la réalité avec beaucoup de précision. Si l’essentiel tourne autour du jeune couple, les personnages secondaires ont plus de présence que dans les précédents volets.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Hiroko Berghauer
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

22 mai 2006

Solaris (1972) de Andrei Tarkovsky

Titre original : « Solyaris »

Solyaris On présente souvent ce film comme une réponse de Tarkovski au 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Il est vrai qu’il est intéressant de constater que sur un thème similaire, le propos de Solaris est totalement différent. Il s’interroge plutôt sur les fondements de la notion d’humanité, comment l’essence de l’homme peut résister à un phénomène qui le dépasse. Il apporte des pistes de réponses, même si, tout comme 2001, sa fin est des plus énigmatiques. Solyaris Sur le plan des moyens mis en oeuvre, Solaris n’a en revanche rien à voir avec le film de Kubrick : ses moyens sont des plus simples et le nombre d’acteurs très réduit. Le rythme du film est très lent (2h45), étrange, presque hypnotique. Le scénario est assez différent du livre de Stanislas Lem. Certainement le plus grand film de science-fiction soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Natalya Bondarchuk, Donatas Banionis
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Voir nos commentaires sur le remake : Solaris par Soderbergh

21 mai 2006

Rendez-vous à Bray (1971) de André Delvaux

Rendez-vous à Bray Elle :
(en bref) Mis à part de beaux morceaux de piano, on reste sur sa faim ; il ne se passe rien. (Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
(en bref) Le film s’étire en silences interminables, il ne se passe rien. Abandon à mi-film.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Anna Karina, Mathieu Carrière, Roger Van Hool, Bulle Ogier, Boby Lapointe
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12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
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6 avril 2006

Waterloo (1970) de Sergei Bondarchuk

Waterloo Elle :
(pas vu)

Lui :
Le premier tiers du film nous fait vivre, en quelques scènes assez longues, l’abdication de Bonaparte puis son retour de l’île d’Elbe. Le reste du film est consacré à la reconstitution de la bataille de Waterloo, une reconstitution rigoureuse, honnête mais un peu rigide, qui vaut surtout par l’ampleur de la réalisation : Le réalisateur russe a utilisé en effet 20000 soldats de l’armée rouge comme figurants et bénéficié de moyens importants : La vision des forces en présence sur le champ de bataille est assez impressionnante et l’on assiste aux grands mouvements de troupes, avec des vues d’hélicoptère pour mieux visualiser certaines actions stratégiques. Il y a beaucoup de réalisme dans cette reconstitution historique. Le film souffre hélas du jeu franchement excessif de Rod Steiger en Napoléon.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Christopher Plummer, Virginia McKenna, Orson Welles
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A noter que Waterloo avait déjà fait l’objet d’une reconstitution assez soignée (moins grandiose bien entendu), un film muet réalisé par l’allemand Karl Grüne en 1928 avec Charles Vanel en Napoléon. Cette version prenait toutefois plus de libertés avec l’histoire, attribuant la victoire plus aux prussiens qu’aux anglais, s’inscrivant ainsi dans le sentiment de revanche qui se répandait dans l’Allemagne de l’entre deux guerres.