2 août 2006

24 heures de la vie d’une femme (1968) de Dominique Delouche

24 heures de la vie d'une femme Elle :
Malgré de splendides paysages au bord d’un lac italien, des décors surannés, des costumes délicats et la bonne interprétation de Danielle Darrieux, le film se prête assez mal à l’adaptation et traîne en longueur. J’ai de loin préféré le livre de Stephan Zweig où l’on comprend mieux comment cette femme murissante défie les bonnes manières en sortant avec un jeune allemand déserteur. L’emploi du « je » implique également le lecteur dans les tourments intérieurs de cette femme qui là confie son lourd secret à un jeune inconnu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout le film semble reposer sur le charme de Danielle Darrieux qui incarne une dame de la haute société du début du siècle. Côté scénario il n’y a que peu de choses pour retenir notre attention et l’on doit se contenter de regarder les belles images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux
Voir la fiche du film et la filmographie de Dominique Delouche sur le site IMDB.

Remarque :
Le roman de Stephan Zweig a également été adapté pour la télévision américaine par Silvio Narizzano dans Twenty-four hours in a woman’s life (1961) avec Ingrid Bergman
et plus récemment par Laurent Bouhnik dans 24 heures de la vie d’une femme (2002) avec Agnès Jaoui.

Autres versions :
24 hours of a woman’s life (1952) de Victor Saville
24 horas en la vida de una mujer (1944) de l’argentin Carlos F. Borcosque
24 Stunden aus dem Leben einer Frau (1931) de Robert Land

13 juillet 2006

L’amour à vingt ans (1962) de François Truffaut, Andrzej Wajda, Shintarô Ishihara, Marcel Ophüls et Renzo Rossellini

L'amour à vingt ansElle :
(pas vu).

Lui :
(Film à sketches) 5 capitales, 5 réalisateurs. Le sketch italien et le sketch allemand sont plutôt inintéressants car trop conventionnels. Le sketch japonais est plus original sans être remarquable, le polonais (signé Wajda) a un petit quelque chose. Cet ensemble de sketches aurait probablement été oublié depuis longtemps s’il n’avait pas abrité le second volet de l’histoire d’Antoine Doinel, épisode que Truffaut a appelé « Antoine et Colette ». Antoine Doinel a 17 ans. Beaucoup de sensibilité et d’humour dans ce court métrage.
Note : 4 étoiles(sketch de Truffaut)
Note : 1 étoiles(autres sketches)

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

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13 juillet 2006

Baisers volés (1968) de François Truffaut

Baisers volés Elle :
Dix ans après Les 400 coups, nous retrouvons Jean-Pierre Léaud pour ce troisième volet de la série des Antoine Doinel. Le petit garçon est devenu un jeune homme hésitant, timide, instable. Le film nous entraîne dans ses différentes expériences professionnelles et amoureuses à la sortie de son service militaire. Les situations incongrues et cocasses abondent. Un petit chef d’oeuvre de drôlerie et d’humour tendre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le plus remarquable dans ce classique de François Truffaut, c’est la galerie de portraits qu’il déploie devant nos yeux : il y a bien-sûr le personnage d’Antoine Dionel, éternel décalé, insatisfait chronique, mais il y a aussi toute cette kyrielle de personnages, pittoresques mais très réalistes car Truffaut est toujours aussi minutieux dans sa mise en scène. L’humour est omniprésent, parfois presque surréaliste (Mr Tabard chez le détective privé) et le film est parfaitement équilibré. La magie du cinéma façon Truffaut.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Delphine Seyrig, Claude Jade, Michael Lonsdale
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Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)

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12 juillet 2006

« Monterey Pop » (1968) de D.A. Pennebaker

Monterey PopElle
Note : 4 étoiles

Lui :
Le festival de Monterey en 1967 fut le premier grand festival de musique pop et reste historiquement et musicalement l’un des plus importants. On retrouve à l’affiche de nombreux groupes phare, à une époque où certains n’étaient qu’assez peu connus. Si quelques-uns, comme Canned Heat ou les Byrds, ne sont visiblement pas dans un très bon jour, beaucoup de ces groupes livrent là une de leurs meilleures performances et le film de Pennebaker en est le témoin : on remarque entre autres une impressionnante Janis Joplin, un Otis Redding puissant, un Jefferson Airplane vraiment inspiré, un Hendrix (dont c’est le premier concert américain) provoquant à souhait… Pennebaker ne se contente pas de filmer les groupes sur scène : les plans de coupe sont nombreux, nous faisant découvrir des visages dans le public, un public extrêmement concentré et sérieux. Le montage est ainsi très vivant et regarder cela 40 ans plus tard nous replonge de manière délicieuse (et un brin nostalgique) en plein dans l’atmosphère du "flower-power".

Monterey International Pop Festival En plus du film original de 79mn, le coffret comprend un DVD avec des extraits plus importants du passage de Jimi Hendrix et de celui d’Otis Redding. Un troisième DVD, un peu inégal mais intéressant tout de même, regroupe des morceaux non retenus pour le film original. Le grand absent de ce coffret reste le Grateful Dead dont la longueur des morceaux a surpris Pennebaker qui fut à court de bobines !

Liste des groupes et nombre de morceaux : Jimi Hendrix (10), The Mamas and the Papas (7), Otis Redding (5), The Who (4), Tiny Tim (4), Jefferson Airplane (3), Simon and Garfunkel (3), The Byrds (3), Janis Joplin avec Big Brother and the Holding Company (2), Country Joe and the Fish (2), Laura Nyro (2), Ravi Shankar (1), Hugh Masekala (1), Eric Burdon and the Animals (1), The Association (1), Al Kooper (1), Paul Butterfield Blues Band (1), Quicksilver Messenger Service (1), Blues Project (1), Scott McKenzie (1).
Note : 4 étoiles

Acteurs:
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4 juillet 2006

Kwaidan (1964) de Masaki Kobayashi

Titre original : « Kaidan »

Kwaidan Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un ensemble de quatre contes japonais, à forte connotation hiératique (ou fantastique). Les thèmes traités sont en eux-mêmes plutôt simples mais en revanche l’atmosphère est très particulière, d’une lenteur toute japonaise, parfois pesante mais qui finit par être envoûtante. L’ambiance est créée aussi par la lumière extrêmement sombre. Les décors, très souvent peints, évoquent des estampes japonaises. Kwaidan est un film un peu difficile à aborder pour un occidental, mais fascinant par ses thèmes et son traitement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rentaro Mikuni, Michiyo Aratama, Misako Watanabe
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2 juillet 2006

Le Trou (1960) de Jacques Becker

Le Trou Elle :
Tiré d’un roman de José Giovanni, voici un très beau film en noir et blanc sur la trahison et les liens d’amitié qui se tissent entre quatre prisonniers désireux de s’évader et un nouveau compagnon de cellule issu d’un milieu bourgeois. La mise scène sobre et minutieuse est très efficace pour dépeindre les relations psychologiques entre ces cinq personnages. Jean Becker filme le plan d’évasion méthodiquement et implique fortement le spectateur dans les joies et déboires de cette entreprise risquée. Les acteurs sont excellents de par leur sobriété et sincérité. Le Trou est un film que l’on revoit avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le huis-clos carcéral n’est pas un thème affriolant à priori… Pourtant, Le Trou est certainement l’un des films les plus prenant de l’histoire du cinéma. L’histoire est relativement simple (cinq détenus veulent s’évader), elle n’est pas particulièrement riche en soi et pourtant elle nous captive totalement et les quelques petites incohérences ne gênent en rien. Jacques Becker réussit parfaitement à faire monter le suspense, en s’appuyant sur une mise en scène assez dépouillée, très près du réel, insistant par de longs gros plans, par exemple sur les coups pour percer le sol en ciment. Sans s’attarder à dresser un portrait des cinq personnages principaux, Jacques Becker donne une énorme dimension humaine, se gardant de tout manichéisme (prisonnier / gardiens par exemple). Il est toutefois indéniable que le côté sympathique des personnages n’est pas pour rien dans l’alchimie qui fait la réussite de ce film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Marc Michel, Jean Keraudy, Philippe Leroy, Raymond Meunier, Michel Constantin
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2 juillet 2006

La grande course autour du monde (1965) de Blake Edwards

Titre original : « The great race »

The Great RaceElle : (pas vu)

Lui :
Excellent film comique de Blake Edwards, dont les péripéties continuelles évoquent plus le dessin animé que le cinéma. Jack Lemmon, en méchant professeur Fate, est vraiment déchaîné et fait un numéro de tout premier ordre, The Great Race à ourdir des pièges et à manigancer perpétuellement des mauvais tours. Il nous gratifie même d’un sacré numéro de grande folle, héritier du trône moldave, numéro qui fait penser à Billy Wilder. Plusieurs scènes sont vraiment mémorables, par exemple cette bataille de tartes à la crème qui est restée dans les annales… On rit beaucoup et franchement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Tony Curtis, Natalie Wood, Peter Falk
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25 juin 2006

Landru (1962) de Claude Chabrol

Landru Elle :
Portrait ambigu et non dénué d’humour du sinistre Landru qui brûla en 1917 onze femmes après les avoir dépouillées de leurs biens. Chabrol ne prend pas vraiment position et s’interroge sur la réelle responsabilité de l’assassin et les atrocités de la guerre 14-18 générées par la société bien pensante de l’époque. La mise en scène est très stylisée et théâtrale avec des décors intérieurs peints. Malgré certaines longueurs, il faut noter l’excellente prestation de Charles Denner.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film est plutôt décevant ; dans la carrière de Chabrol, il semble que ce soit une sorte de commande. Le scénario est globalement traité assez platement et, côté acteur, Charles Denner force son jeu. La seule originalité est de présenter un Landru plutôt sympathique et pittoresque, et de sous-entendre que la violence de la société était à cette époque (guerre de 14) beaucoup plus forte. Mais, si ce genre de parti pris provocateur était suffisant en 1962 pour remarquer un film, ce n’est plus le cas actuellement et, avec le recul, ce film paraît moins intéressant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Denner, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Stéphane Audran, Hildegard Knef
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25 juin 2006

Marie-Chantal contre Docteur Kha (1965) de Claude Chabrol

Marie-Chantal contre Docteur Kha Elle :
Abandon au bout de 30mn. Film d’espionnage satirique que j’ai trouvé bien vieilli tant sur le plan de l’image que de l’histoire.
Note : pas d'étoile

Lui :
Chabrol a plutôt bien réussi cette parodie des films d’espionnage. Les personnages de Marie-Chantal contre Docteur Kha sont assez extraordinaires, et on retrouve les acteurs favoris de Chabrol dans des rôles peu banals d’espions assez pittoresques. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles de scénario, et aussi beaucoup d’humour dans les situations et les dialogues, un humour plus subtil que dans d’autres parodies de la même époque, comme par exemple Les Barbouzes. En prime, Chabrol nous gratifie de plusieurs scènes de type “hommage à Hitchcock”…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie Laforêt, Francisco Rabal, Serge Reggiani, Charles Denner, Akim Tamiroff, Roger Hanin, Stéphane Audran
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23 mai 2006

Playtime (1967) de Jacques Tati

Playtime Elle :
C’est avec perfectionnisme, dextérité et humour tendre que Tati réalise un portrait au vitriol de notre société de consommation fascinée par l’Amérique des années soixante. Playtime est un travail de titan qui a nécéssité trois ans de tournage et neuf ans de préparation. Tati décrypte les codes, comportements et technologies de notre société moderne. Les personnages formatés marchent et tournent à angle droit, ont des gestes mécaniques, maîtrisent mal les machines ; les décors des couloirs, bureaux et immeubles de béton sont gris et tristes. Pas de couleur dans le monde de Tati sauf la fleuriste du carrefour avec ses fleurs. Un monde monochrome dans lequel les hommes parviennent toutefois à s’adapter et s’amuser notamment dans ce club où la soirée tourne à l’anarchie. Les masques tombent. Tati se laisse emporter par le flot de la vie sans chercher à le maîtriser. Un petit chef d’oeuvre d’humour dans ces scènes délirantes bourrées de gags visuels.
Note : 5 étoiles

Lui :
Playtime est peut-être le film le plus abouti de Jacques Tati, celui qui condense ses films précédents tout en allant plus loin. Ses variations sur l’architecture moderne vont beaucoup plus loin que dans Mon oncle et il joue avec les lignes, les perspectives. Ce qui frappe le plus, c’est la perfection dans le rythme, dans les bruitages, les mouvements. Chaque scène est un tableau vivant, extrêmement riche le plus souvent, où il est difficile de tout remarquer tant les seconds plans portent d’éléments importants. Et il y a toujours cet humour à la Tati bien-sûr, tout en petites touches de dérision, de regards portés sur notre monde, des regards également plein de tendresse.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Rita Maiden, France Rumilly
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