7 janvier 2010

Le temps d’aimer et le temps de mourir (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « A time to love and a time to die »

Le temps d'aimer et le temps de mourirLui :
Adaptation d’un roman de Erich Maria Remarque, Le temps d’aimer et le temps de mourir porte un sujet plus grave que les autres mélodrames de Douglas Sirk. En 1944, un soldat allemand, qui vit l’enfer sur le front russe, revient chez lui le temps d’une permission. Il trouve sa ville à moitié détruite par les bombardements, sa famille est introuvable. Il rencontre une amie d’enfance et tous deux vont vivre une courte idylle. Le titre (c’était également celui du roman) est implacable : nous savons qu’il n’y aura pas de happy end et cela rend cette histoire encore plus forte. Dans cette société où les idéaux, les espoirs n’existent plus, ces deux jeunes êtres se raccrochent à leur amour comme des naufragés de la vie, une vie qu’ils veulent retrouver, faire repartir. Douglas Sirk parvient à utiliser la couleur pour renforcer l’intensité dramatique et maintient une tension permanente, un sentiment de déséquilibre constant : pour ses deux personnages, rien n’est durable, tout ce qu’ils tentent d’attraper est éphémère. La fin est à la fois terrible et très belle dans ses toutes dernières images. Le temps d’aimer et le temps de mourir reçut un accueil mitigé à l’époque, la critique reprochant notamment le fait que tous ces personnages allemands parlent anglais et ressemblent trop à des américains. Qu’il présente le côté allemand de la guerre a du probablement peser aussi dans la balance car c’était assez rare dans les années cinquante. C’est pourtant l’un des plus beaux films de Douglas Sirk.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gavin, Liselotte Pulver, Jock Mahoney, Don DeFore, Keenan Wynn
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.

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Remarque :
Fait extrêmement rare : l’auteur du roman, Erich Maria Remarque, joue dans le film. Il s’agit du professeur qui se cache dans l’ancien musée.
A noter également, la présence de Klaus Kinski dans un petit rôle (l’officier de la gestapo qui remet les cendres).

14 décembre 2009

Un vrai cinglé de cinéma (1956) de Frank Tashlin

Titre original : « Hollywood or bust »

Un vrai cinglé de cinémaElle :
(pas vu)

Lui :
Jerry Lewis et Dean Martin ont formé un tandem très populaire au début des années cinquante. Ils ont tourné ensemble seize films. Un vrai cinglé de cinéma est le dernier d’entre eux ; il est réalisé par Frank Tashlin, un réalisateur qui vient du monde du dessin animé. Les films de du tandem Lewis / Martin reposent toujours un peu sur la même recette qui s’applique aussi ici : Jerry Lewis fait le pitre et les grimaces pendant que Dean Martin charme, chante et séduit. Le résultat paraît ici aussi un peu poussif, il n’y a ni le rythme, ni la satire du monde hollywoodien annoncés par certains commentaires sur ce film. Jerry Lewis fera beaucoup mieux ensuite, notamment dans les films qu’il a lui-même réalisés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Dean Martin, Jerry Lewis, Pat Crowley, Anita Ekberg
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Tashlin sur le site IMDB.

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A noter pour les amoureux des animaux et des chiens en particulier, l’excellent jeu d’un (énorme) danois à qui l’on doit certaines des meilleures scènes du film.

30 novembre 2009

Le gouffre aux chimères (1951) de Billy Wilder

Titre original : Ace in the hole
Second titre américain : The big carnival

Ace in the HoleElle :
(pas vu)

Lui :
Mis à la porte de grands quotidiens, un journaliste se retrouve dans un journal régional. Apprenant qu’un homme est coincé au fond d’une galerie partiellement effondrée, il voit là l’occasion d’avoir un scoop et de revenir sur le devant de la scène. Il prend en main les secours et arrange les choses selon son intérêt. Ecrit, produit et réalisé par Billy Wilder, Le gouffre aux chimères s’appuie sur un fait divers réel (1). Le film est un violent réquisitoire contre le journalisme à sensation et contre l’arrivisme : ce journaliste n’a aucun scrupule, il cherche à faire durer les opérations de sauvetage. Le gouffre aux chimères Kirk Douglas livre une très belle performance, à la fois puissante et pleine de retenue, sans trop charger son personnage. Le résultat est assez magistral grâce aussi à une écriture parfaite du scénario. Le Gouffre aux Chimères fut un échec commercial retentissant ; les studios changèrent le titre mais rien n’y fit. Le public américain n’apprécia guère se voir ainsi montré car, au-delà du journaliste arriviste et sans éthique, le public est lui aussi visé, un public friand de fait divers tragique, de sensationnel, qui semble se repaître du malheur des autres. Le propos reste bien entendu toujours aussi actuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Jan Sterling, Robert Arthur, Porter Hall
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(1) En 1925, le spéléologue Floyd Collins se retrouva coincé dans une galerie étroite d’un vaste complexe de grottes dans le Kentucky. Ce fait divers, qui s’acheva tragiquement quatorze jours plus tard par la mort du spéléologue, fut un gigantesque évènement médiatique, attirant des dizaines de milliers de curieux sur le site. Le journaliste local qui lança la nouvelle, participa aux opérations de sauvetage et réussit à interviewer la victime, reçut le prix Pulitzer. Son nom, William Burke Miller, est cité par le journaliste du film Le Gouffre aux Chimères qui est prêt à tout pour avoir une renommée semblable.

26 novembre 2009

Tous en scène (1953) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Band Wagon »

Tous en scèneElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Tous en scène peut être vu comme l’apothéose d’un genre, la comédie musicale. Vincente Minnelli y fait l’apologie du spectacle en tant que divertissement (That’s entertainment, « le monde est une scène, la scène est un monde de divertissement ») et se moque gentiment d’une certaine intellectualisation à Broadway (1). Le film reprend le titre et les morceaux d’une comédie musicale de Broadway de 1931 dans laquelle jouait déjà Fred Astaire. Vincente Minnelli y ajoute une histoire, celle du montage d’un show qui, trop prétentieux, sera d’abord un bide complet avant de revenir à plus de simplicité pour rencontrer le succès. Vincente Minnelli s’appuie sur les caractères de ses deux principaux acteurs pour asseoir leur personnage : Fred Astaire a plus de cinquante ans quand il interprète cet acteur qui cherche à renouer avec le succès et Cyd Charisse a effectivement été danseuse classique avant de devenir actrice. Tous en scène comporte de nombreux ballets ou morceaux chantés qui sont passés dans la légende ; Girl hunt (The band wagon) on peut citer la chanson That’s entertainment, l’hilarant The triplets où les acteurs jouent (à genoux) trois bambins dans leurs chaises d’enfant ou encore le très célèbre ballet final de treize minutes Girl Hunt, fortement mis en scène et qui mêle intrigue policière, onirisme et une très forte sensualité (2). Toutefois, le plus beau, le plus gracieux, Dancing in the dark (The band wagon) le plus émouvant est probablement Dancing in the Dark où Cyd Charisse et Fred Astaire, tous deux vêtus de blanc, marchent dans Central Park ; d’abord assez distants, ils esquissent quelques pas de danse qui évoluent en une gracieuse chorégraphie toute empreinte de complicité. C’est l’un de ces instants magiques que nous offre parfois le cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Cyd Charisse, Oscar Levant, Nanette Fabray, Jack Buchanan
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

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(1) Il est toutefois un peu paradoxal que la pièce maîtresse du film de Minnelli soit finalement un ballet fortement scénarisé et intellectualisé : Girl Hunt. A l’opposé, le numéro musical le plus traditionnel, Louisiana Hayride avec ses cow-boys dansant au milieu des bottes de foin, est le seul moment terne et ennuyeux du film.
(2) Dans un documentaire de 1994 That’s entertainment III, la MGM a montré pour la première fois une scène coupée du ballet final de Tous en scène : Two-faced woman, morceau dansé et chanté où Cyd Charisse était doublée par la chanteuse India Adams. Le morceau chanté fut finalement utilisé tel quel dans le film Torch Song de Charles Walters (1953) où Joan Crawford a mimé les paroles. Cette scène coupée est maintenant visible sur la version DVD de Tous en scène.

10 novembre 2009

L’homme qui n’a pas d’étoile (1955) de King Vidor

Titre original : Man without a star
Autre titre  : L’homme sans destin (Belgique)

Man Without a StarElle :
(pas vu)

Lui :
Tourné très rapidement, L’homme qui n’a pas d’étoile n’en est pas moins un western assez fort : King Vidor parvient à donner à une histoire somme toute assez simple une vraie dimension de tragédie. Il y parvient  par son personnage principal, tenu brillamment par un Kirk Douglas qui semble survolté, à la limite d’en surjouer les côtés picaresques et joyeux. Nous sommes en plein Ouest, au moment précis où les premières clôtures barbelées ont fait leur apparition : sur les terres qui n’étaient alors à personne (« open land »), L'homme qui n'a pas d'étoile si ce n’est à l’Etat, certains éleveurs ont commencé à vouloir préserver des pâturages pour leurs énormes troupeaux. Kirk Douglas incarne un personnage comme Vidor les aime, c’est-à-dire un individualiste avec une forte personnalité, sans attache (d’où le titre, l’étoile dont il est question est une étoile du ciel et non une étoile de sheriff), d’abord rétif à toute organisation de la société mais qui devra s’adapter, lui aussi. L’homme qui n’a pas d’étoile est un western qui garde encore aujourd’hui beaucoup de sa force.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Jeanne Crain, Claire Trevor, William Campbell, Richard Boone
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Remarques:
* Dans son autobiographie, King Vidor raconte qu’il voyait le film comme un pari : Kirk Douglas n’était libre que pour quatre semaines et il fallut concevoir et tourner le film très rapidement. Le tournage fut bouclé en 22 jours seulement !
* Il raconte aussi qu’il du abandonner le film (il partait en Europe pour tourner Guerre et Paix) avant de tourner la scène de l’emballement du bétail. Il fut très déçu du résultat (il est vrai que la scène n’est pas très forte et tourne court). C’est probablement pour cela qu’il n’a jamais considéré L’homme qui n’a pas d’étoile comme faisant partie de ses meilleurs films. Le film eut toutefois beaucoup de succès, à la fois populaire et critique.

Remake :
Un colt nommé Gannon (A man called Gannon) de James Goldstone (1968), film généralement peu estimé.

30 octobre 2009

La femme aux chimères (1950) de Michael Curtiz

Titre original : Young man with a horn
Autre titre : Jeune fou à la trompette (Belgique)
Autre titre : Young man of music (UK)

Young Man with a HornElle :
(pas vu)

Lui :
Très librement basé sur la vie du trompettiste de jazz Bix Beiderbecke, la Femme aux Chimères (1) retrace le parcours d’un jazzman qui a pour son instrument une passion exclusive et dévorante. Si le rythme de l’histoire est assez enlevé dans la première moitié, le film tend à s’enliser quelque peu ensuite et la toute fin praît vraiment plaquée(2). Jeune fou à la trompette Kirk Douglas fait une très belle performance, il est étonnamment crédible en trompettiste (3) et surtout il donne une réelle épaisseur à son personnage, c’est notamment lui qui donne tout l’élan au film dans sa première partie. On ne peut hélas être aussi louangeur sur le jeu de Lauren Bacall qui ne semble guère inspirée par son personnage de femme perturbée qui cherche sa voie. Doris Day est, quant à elle, plutôt surprenante et convaincante. La femme aux chimères a beau être une vue très hollywoodienne de la vie tourmentée de certains grands instrumentistes de jazz, il est globalement de bonne facture et donc plutôt réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Lauren Bacall, Doris Day, Hoagy Carmichael, Juano Hernandez
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(1) Une fois de plus, saluons l’inventivité dont font preuve les distributeurs français quand il s’agit de trouver un titre. En toute logique, on peut déduire que la personne qui a trouvé ce titre n’avait pas vu le film.
(2) En réalité, Bix Beiderbecke est mort très jeune, à 28 ans.
(3) Quand il « joue » de la trompette, Kirk Douglas est doublé par Harry James, jazzman blanc qui, après un court passage chez Benny Goodman, a dirigé son propre orchestre (il est aussi connu pour avoir découvert Frank Sinatra, serveur dans un restaurant,… et pour avoir épousé Betty Grable, la « pinup la plus punaisée » de la seconde guerre mondiale!)
En revanche, Doris Day, dont on connaît les talents de chanteuse, n’est pas doublée quand elle chante. C’est donc sa voix que l’on entend. Hoagy Carmichael, quant à lui, est pianiste et compositeur dans la vraie vie ; à noter qu’il a réellement connu Bix Beiderbecke.

28 octobre 2009

Il marito (1958) de Nanni Loy et Gianni Puccini

Il maritoElle :
(pas vu)

Lui :
Romain beau parleur, plutôt combinard, le fraîchement marié Alberto se laisse submerger par une femme possessive, une belle soeur envahissante et une belle mère dirigiste. Ainsi énoncé, le sujet d’Il Marito (= « le mari ») pourra paraître un peu misogyne et pas tout à fait politiquement correct à nos yeux actuels… mais c’est une comédie légère, plus amusante que mordante. Tout le film repose sur Alberto Sordi qui, en vieux routard de la comédie, occupe tout l’espace ; toujours aussi volubile et gesticulateur, il est absolument parfait dans ce rôle d’italien ordinaire qui tente de garder la tête haute et de faire face à l’adversité qui arrive de tous bords. La réalisation est un peu fade, il s’agit du second film de Nanni Loy qui se spécialisera ensuite dans les comédies napolitaines. Sans être remarquable, Il Marito nous fait passer un bon moment. Il est d’ailleurs rare qu’une comédie avec Alberto Sordi génère l’ennui.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Aurora Bautista, Luigi Tosi
Voir la fiche du film et la filmographie de Nanni Loy sur le site IMDB

Remarque :
La version espagnole d’Il Marito liste un certain Fernando Palacios comme unique réalisateur.

27 octobre 2009

Le carnaval des dieux (1957) de Richard Brooks

Titre original : Something of Value

Something of Value Elle :
(pas vu)

Lui :
Au Kenya, le fils d’un colon britannique qui a grandi avec un jeune noir va devoir affronter celui-ci lors d’une révolte des noirs contre les colonisateurs. Richard Brooks est connu pour ses films conçus pour soutenir des grandes causes. Ici, il s’inspire de la révolte dite des Mau Mau contre les colons anglais au Kenya en 1952 pour traiter du colonialisme. Il le fait dans son style habituel avec beaucoup d’efficacité, il est même parfois un peu trop démonstratif ; Richard Brooks était journaliste avant d’être cinéaste. Le carnaval des dieux Il le fait aussi avec un certain souci d’impartialité, il prend soin de montrer les torts des deux côtés, en fait il s’applique surtout à montrer l’abîme qui sépare les deux cultures et la grande difficulté de les faire cohabiter. Sydney Poitier fait une remarquable prestation et le film est porté par des seconds rôles qui apportent beaucoup d’authenticité (à noter que le film a été tourné en grande partie au Kenya, ce qui n’était pas pratique courante dans les années cinquante). Rock Hudson, quant à lui, interprète ce jeune britannique avec un accent américain à couper au couteau… En abordant de front le sujet des méfaits du colonialisme, Le Carnaval des Dieux est assez en avance sur son temps.
Note : 3 étoiles

Something of Value

Acteurs: Rock Hudson, Dana Wynter, Sidney Poitier, Wendy Hiller, Juano Hernandez
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Brooks sur le site imdb.com.

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Remarque : Le sens du titre (anglais, car chercher le sens du titre français est certainement une perte de temps…) est donné dans une phrase en prologue : quand vous privez un homme de sa culture et de ses croyances, vous avez intérêt que ce soit pour lui apporter quelque chose de grande valeur.

21 octobre 2009

Terre des pharaons (1955) de Howard Hawks

Titre original : Land of the Pharaohs

Land of the PharaohsElle :
(pas vu)

Lui :
La décennie des années cinquante à Hollywood fut entre autres celle des péplums. Howard Hawks produisit et réalisa donc le sien. Il a choisi de faire revivre le pharaon Khéops (Khufu en anglais), pharaon dont on ne sait que très peu de choses si ce n’est par ses réalisations architecturales. Dès les premières minutes, où l’on assiste à son retour victorieux de la guerre, le ton est donné : nous avons sous les yeux un grand spectacle avec des milliers de figurants. C’est d’ailleurs sur ce point que Terre des Pharaons est le plus réussi : les scènes de construction de la Grande Pyramide sont grandioses, magiques, à classer parmi les scènes les plus époustouflantes de péplum. Hélas, côté scénario, le film paraît plus faible, l’histoire paraissant trop commune. Il faut attendre la fin pour trouver une certaine tension qui s’achève de façon étonnante et poignante. Hawks n’eut pas la main plus heureuse avec le casting puisque si l’anglais Jack Hawkins est un excellent acteur, il n’a pas tout à fait le physique que l’on attend pour un pharaon, et on ne peut pas vraiment dire que Joan Collins soit une grande actrice. Malgré ses faiblesses de scénario, Terre des Pharaons est toutefois un film qui vaut la peine d’être vu pour ses scènes de construction de la Grande Pyramide. Voir ces scènes ainsi re-imaginées et recréées, grouillantes de monde, est assez magique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Joan Collins, Dewey Martin, Alex Minotis, James Robertson Justice, Sydney Chaplin
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

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Remarques :
1) Près de 10 000 figurants (9787 pour être précis) ont été utilisés dans Terre des Pharaons pour l’une des scènes de construction de la Grande Pyramide.
2) William Faulkner a participé à l’écriture du scénario mais sa contribution est paraît-il extrêmement limitée (à noter que l’écrivain avait déjà écrit plusieurs fois pour Hawks). 
3) D’après le site IMDB, l’une des doublures de Joan Collins dans ce film serait la toute jeune Dalida…!
4) Howard Hawks a lui-même critiqué assez durement son film, estimant avoir fait l’erreur de ne proposer aucun personnage qui puisse attirer la sympathie du public. Il est vrai que les seuls qui auraient pu jouer ce rôle (l’architecte et son fils) ne sont que très secondaires. Terre des Pharaons fut un échec commercial et Howard Hawks ne tournera son film suivant (Rio Bravo) que quatre ans plus tard.
5) En réalité, Khéops eut quatre femmes et onze enfants. C’est la seule erreur historique que l’on puisse lister puisque l’on ne sait pratiquement rien de son règne.

7 octobre 2009

Du sang dans le désert (1957) de Anthony Mann

Titre original : « The tin star »

Du sang dans le désertElle :
(pas vu)

Lui :
Du sang dans le désert, derrière ce titre français qui fait plutôt sourire se cache un western d’un très beau classicisme. Un ex-sheriff désillusionné devenu chasseur de primes (Henry Fonda) prend sous son aile un tout jeune sheriff (Anthony Perkins) qui, du fait de son inexpérience, a toutes les chances de ne pas rester en vie très longtemps. Il lui enseigne les ficelles du métier et le jeune élève ne va tarder à devoir mettre les leçons en pratique. Le scénario n’est donc pas franchement original, on retrouve le thème de la transmission de l’ancien, calme et perspicace, au jeune idéaliste et impétueux avec en accompagnement bon nombre de poncifs du western du côté des personnages secondaires. Cependant, le film est très attachant, même assez enthousiasmant, d’abord par sa forme, un beau noir et blanc avec une image très précise, une grande pureté dans la mise en scène sans esbroufe d’Anthony Mann, et aussi par une interprétation à la fois sobre et puissante avec, au premier rang, un Henry Fonda qui montre une grande présence à l’écran. Tout cela contribue à donner une indéniable profondeur à l’histoire et aux personnages. Du sang dans le désert est un western qui fait preuve d’un superbe classicisme et qui mérite de figurer parmi les meilleurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Anthony Perkins, Betsy Palmer, Neville Brand, John McIntire, Lee Van Cleef
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.

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