27 avril 2010

Le gaucher (1958) de Arthur Penn

Titre original : « The left handed gun »

Le gaucherLui :
Dès son premier long métrage, Arthur Penn met en place les éléments qui vont marquer pratiquement tous ses films : un personnage principal tourmenté, ici le légendaire Billy The Kid, et une mise en scène que certains trouvent trop brouillonne mais que l’on peut aussi définir comme assez versatile, dans le bon sens du terme, avec des brusques accélérations, et surtout très libre. Le Gaucher est déjà l’archétype de son cinéma. Pour son Billy The Kid, il trouve l’interprète idéal avec le jeune Paul Newman qui tient là son premier grand rôle, sans aucun doute parmi les plus grands de toute sa carrière. Avec son visage enjôleur, il est capable de passer en quelques secondes d’une figure parfaitement angélique à celle d’un tueur implacable : adolescent, naïf, rieur, déboussolé, grave, froid, sûr de lui… il est tout à la fois. Sa quête d’un père (autre thème récurrent chez Arthur Penn) est touchante, Arthur Penn introduisant une dose de psychanalyse pas vraiment courante dans le genre du western. C’est ici tout le moteur du Gaucher : Billy The Kid ne fait que rechercher les assassins de son père adoptif  et il trouve sur son chemin un autre figure du père (Pat Garrett). A l’image de son personnage principal, Le Gaucher est un film complexe mais aussi plein de vie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Lita Milan, John Dehner, Hurd Hatfield, James Congdon, James Best
Voir la fiche du film et la filmographie de Arthur Penn sur le site IMDB.

Voir les autres films de Arthur Penn chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Billy the Kid* La légende qui affirmait que Billy The Kid était gaucher s’est révélée être fausse! Cette erreur aurait été engendrée par une photographie inversée (d’ailleurs Arthur Penn s’amuse a recréer la situation où cette photographie a été prise). Une seconde photographie, prouvant qu’il était droitier, n’a été retrouvée qu’en… 1986.
* C’est James Dean qui devait tenir le rôle principal. Sa mort prématurée en 1955 l’en empêcha.

Autres films sur le thème de Billy the Kid chroniqués sur ce blog :
Billy the Kid de King Vidor (1930) avec Wallace Beery
Pat Garrett et Billy the Kid de Sam Peckinpah (1973) avec James Coburn, Kris Kristofferson (et Bob Dylan)
Il y a de nombreuses autres variations (voir la liste sur IMDB)

12 avril 2010

Intelligence service (1957) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « Ill met by moonlight »
Autre titre (USA) : « Night ambush »

Intelligence serviceLui :
L’histoire est basée sur des faits réels. En 1944, dans la Crète occupée, un officier britannique s’allie avec les résistants crétois pour enlever le général allemand qui règne en maître sur l’île. Le réalisateur Michael Powell a toujours eu une certaine attirance pour les îles et ici, une fois de plus, il sait utiliser magnifiquement reliefs et paysages pour donner un vrai style à son film (1). Mais c’est surtout par son humour que Intelligence Service a une personnalité propre, un humour discret qui apporte une indéniable distanciation, un humour très britannique qui sous-tend tout le film qui devient de ce fait plus un divertissement qu’un film d’action au fort suspense. Dirk Bogarde adopte un style de jeu très détendu (2). Intelligence serviceIntelligence Service n’est pas à la hauteur des meilleurs films de Michael Powell mais se laisse néanmoins regarder sans déplaisir. Tout au plus pourra t-on lui reprocher de manquer un peu d’intensité. Il s’agit du dernier film du tandem Powell / Pressburger.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Marius Goring, David Oxley, Dimitri Andreas, Cyril Cusack
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell et Emeric Pressburger sur le site IMDB.

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(1) Toutefois, le film a été tourné en grande partie non pas en Crète mais…  en France et en Italie.
(2) Dans son autobiographie, Michael Powell reproche à Dirk Bogarde son style trop décontracté, parfois presque enfantin, qui aurait déteint sur les autres acteurs.

8 avril 2010

Victime du destin (1953) de Raoul Walsh

Titre original : « The lawless breed »

Victime du destinLui :
Présentant une vision édulcorée de la vie de John Wesley Hardin (1), Victime du destin est un western qui met en relief la façon dont un homme peut être pris dans un engrenage de violence et être accusé de meurtres qu’il n’a pas commis. C’est aussi un réquisitoire contre les armes à feu puisque c’est à cause de son expertise dans leur maniement que le personnage sera pris dans cet engrenage. Rock Hudson, qui est ici pour la première fois dans un rôle de premier plan, donne une interprétation assez molle de son personnage, ce qui au moins le mérite d’en renforcer l’aspect naïf mais ne permet pas au film de prendre de l’ampleur. Victime du Destin apparaît aujourd’hui comme un Raoul Walsh plutôt mineur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, Julie Adams, Mary Castle, John McIntire, Dennis Weaver, Lee Van Cleef
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Walsh sur le site IMDB.

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(1) John Wesley Hardin est un meurtrier qui a sévi au lendemain de la guerre de Sécession. On lui attribue une quarantaine de meurtres, dont plusieurs dans le dos et un « parce qu’il ronflait trop fort ». A partir de la publication posthume de son autobiographie en 1925, une légende s’est développée autour de son personnage, le présentant souvent comme une victime. Le mythe a certainement été alimenté par le fait qu’il est l’un des derniers grands bandits manieurs de colt. John Wesley Hardin reste aussi un nom connu de beaucoup depuis que Bob Dylan a ainsi nommé l’un de ses albums en 1967 (John Wesley Harding, avec un « g » à la fin, mais il s’agit bien du même).

19 mars 2010

Un américain bien tranquille (1958) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « The quiet American »

Un Américain bien tranquilleLui :
En 1952, dans un Saigon sous présence française, un journaliste anglais d’âge mûr fait la connaissance d’un jeune américain. Très rapidement, celui-ci est attiré par la jeune maîtresse vietnamienne du journaliste. L’histoire est adaptée d’un roman de Graham Greene ; le début est assez fidèle au roman mais Joseph Mankiewicz s’en écarte rapidement, dénaturant totalement le fond du propos (1). Si le film a ainsi perdu une dimension importante, puisque l’on se retrouve face à une histoire plus banale et de moindre intérêt, il faut reconnaître qu’Un Américain bien Tranquille apparaît comme un film très intelligent doté d’une belle force. Il y a d’abord cette atmosphère, très authentique et très prenante, qui trace une trame de fond avec les problèmes d’un certain colonialisme et l’embarras des autorités françaises de l’époque. Il y a aussi cette importance des dialogues (comme toujours chez Mankiewicz) qui permet de tisser des relations complexes entre les personnages. Le cynisme du journaliste et la candeur du jeune américain (2) se font face dans une confrontation dont la jeune femme est malgré elle l’enjeu. La construction du film est adroite, elle permet en outre de donner une dimension dramatique dans la mesure où l’on connaît l’issue tragique dès la première minute. Malgré le détournement de l’histoire, Un américain bien tranquille est à ranger parmi les meilleurs films de Mankiewicz.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audie Murphy, Michael Redgrave, Claude Dauphin, Giorgia Moll, Bruce Cabot, Fred Sadoff
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site IMDB.

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(1) Le roman de Graham Greene mettait en relief les manœuvres des américains pour mettre fin à la domination française en Indochine, « l’américain bien tranquille » était ainsi un agent de la C.I.A. Mankiewicz transforme l’ensemble et change les personnages pour adopter un propos plus simplement anti-communiste. Graham Greene s’en est indigné dès la sortie du film. L’Histoire lui a donné raison ; en 1958, l’Amérique ne savait pas qu’elle allait s’engager dans un conflit dont elle ne saurait se sortir avant de nombreuses années.
(2) Le film fut également critiqué pour son choix de l’acteur interprétant l’américain tranquille : Audie Murphy est un ancien soldat, le soldat américain le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale, remarqué pour cette raison par James Cagney qui tenta d’en faire un acteur. Il faut bien admettre qu’Audie Murphy (qui a tourné surtout des westerns et des films de guerre) est loin d’être un acteur mémorable…

Remake :
Un américain bien tranquille (The quiet american) de Phillip Noyce (2002) avec Michael Caine, Brendan Fraser. Cette adaptation est plus proche du livre mais, néanmoins, n’a pas tout à fait la même force. Lire nos commentaires sur ce film

27 février 2010

Orphée (1950) de Jean Cocteau

OrphéeLui :
Jean Cocteau transpose le mythe d’Orphée à l’époque actuelle, transposition qu’il faut plutôt voir comme une interprétation très personnelle de cette légende grecque. Dans un quartier genre Saint-Germain des Prés, Orphée est ainsi un poète à succès méprisé par la jeunesse. Il va faire connaissance avec La Mort, sous les traits d’une jeune femme qui va le fasciner et dont il va tomber amoureux. Il est indéniable que Jean Cocteau s’identifie à Orphée (ce sera encore plus net dans le film Le Testament d’Orphée, dix ans plus tard).
OrphéeCinématographiquement, Orphée se distingue par son inventivité et certaines libertés que Cocteau prend dix ans avant la Nouvelle Vague. Il utilise avec parcimonie certains trucages pour créer des effets surréalistes assez réussis. Le texte est beau et les acteurs l’interprètent avec la bonne mesure, sans mettre trop d’emphase. Maria Casarès incarne une Mort troublante et fascinante que les effets d’éclairages rendent plus envoûtante encore. Le film reste très facile d’accès, il suffit de se laisser gagner par lui. Malgré son positionnement marqué dans le temps, il apparaît aujourd’hui assez intemporel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Marais, François Périer, María Casares, Marie Déa, Juliette Gréco, Edouard Dermithe
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Remarques :
Orphée1) Jean Cocteau avait déjà adapté Orphée en pièce de théâtre en 1925, adaptation un peu plus proche de la légende grecque mais déjà très personnelle.
2) Les scènes situées dans le Royaume des Morts ont été tournées dans les ruines de Saint-Cyr (bombardé pendant la guerre).
3) Les dessins du générique sont de Cocteau lui-même, tout comme la voix off.
4) En plus de Juliette Gréco (qui joue Aglaonice, l’amie d’Eurydice), on peut remarquer la présence dans des petits rôles non crédités au générique de Jean-Pierre Melville (le directeur de l’hôtel), de Jean-Pierre Mocky (l’un des jeunes fauteurs de trouble), de Jacques Doniol-Valcroze, futur réalisateur et fondateur des Cahiers du Cinéma (l’un des jeunes au café).
5) Voici comment Cocteau parle de son film : « Orphée est un film qui ne peut exister que sur l’écran. J’ai essayé d’y employer le cinématographe non comme un stylographe mais comme de l’encre. J’y mène plusieurs mythes de front et je les entrecroise. Drame du visible et d’invisible. La Mort d’Orphée se trouve dans la situation d’une espionne. Elle se condamne elle-même au bénéfice de l’homme qu’elle doit perdre. L’homme est sauvé, La Mort meurt, c’est le mythe de l’immortalité. »

Autres adaptations du mythe d’Orphée au cinéma :
Orfeu negro (Orphée noir) film franco-brésilien de Marcel Camus (1959)
Parking de Jacques Demy (1985) avec Francis Huster

1 février 2010

Les sensuels (1957) de Martin Ritt

Titre original : « No down payment »
Autre titre (Belgique) : « L’homme d’en face »

No Down Payment Lui :
Il faut mieux le préciser d’emblée : regarder Les Sensuels après avoir été attiré par le titre français risque de générer une certaine déception. Cette « traduction » est probablement le fait d’un distributeur qui a pris ses désirs pour la réalité… car il n’y a pas une once de sensualité à l’horizon. S’il est indéniablement moins affriolant, le titre original est au moins plus explicite. Il fait référence au système des ventes à crédit : « No down payment » signifie « sans apport initial ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le film est une peinture sociale de la bourgeoisie moyenne de l’Amérique des années 50, celle qui adhérait si fortement à cet american way of life reposant sur le crédit, où tout est proposé avec no down payment. No Down Payment Nous observons ainsi quatre couples qui viennent de s’installer dans l’une de ces petites villes résidentielles de bon standing qui poussent comme des champignons. Le film montre bien leurs valeurs, leur désir de progression sociale, la pression de l’argent et des conventions, leurs frustrations en cas d’échec et l’impact sur leurs vies personnelles. Il en est presque documentaire, tout en sachant rester prenant et vivant car remarquablement bien interprété par ses huit acteurs principaux. Un peu maladroitement, Martin Ritt ajoute une note dramatique trop appuyée en fin de film, elle semble bien inutile. No Down Payment est un film étonnamment peu connu, une superbe peinture sociale qui ne manque pas d’intensité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joanne Woodward, Sheree North, Tony Randall, Jeffrey Hunter, Cameron Mitchell, Patricia Owens, Barbara Rush, Pat Hingle
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Remarque :
L’affiche américaine ci-dessus aurait tendance à montrer que cette volonté de sensualiser l’ensemble viendrait aussi des distributeurs américains. Ce qui est amusant, c’est que le producteur aurait demandé à Martin Ritt d’écarter tous les passages trop intimes du roman de John MacPartland… c’est toute l’ambivalence des studios hollywoodiens.

22 janvier 2010

La mer cruelle (1953) de Charles Frend

Titre original : « The cruel sea »

La mer cruelleElle :
(pas vu)

Lui :
La Mer Cruelle est un film qui retrace le parcours d’un capitaine de corvette britannique et de son second, pendant la Seconde Guerre mondiale. Escortant des convois, ils sont la cible des sous-marins allemands dans une lutte qui semble souvent inégale. La mer cruelle Le scénario est écrit par l’écrivain Eric Ambler qui s’est basé sur un livre de Nicholas Monsarrat. Le scénario est solide, ne s’égarant jamais, ce qui donne au final une histoire très prenante qui se déroule presque en totalité sur le navire. A aucun moment, le propos ne tombe dans la facilité ou dans les élans trop ostensibles de patriotisme. La réalisation est soignée, sans artifice inutile. Charles Frend, qui a été monteur pour Hitchcock dans sa période anglaise, signe là son meilleur film grâce à une réalisation efficace. Authentique et prenant, La Mer Cruelle est probablement le plus beau film sur les hommes de la Royal Navy durant la guerre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Donald Sinden, John Stratton, Denholm Elliott, John Warner, Stanley Baker, Virginia McKenna
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Remarque :
La Mer Cruelle est issu des studios anglais Ealing, plus connus pour ses comédies que pour ses films de guerre.

11 janvier 2010

Stalag 17 (1953) de Billy Wilder

Stalag 17Lui :
Dans un camp allemand de la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers américains d’un baraquement découvrent qu’il y a un informateur parmi eux. Ils suspectent tous l’un d’entre eux, un homme assez cynique et opportuniste qui fait du marché noir avec les gardes. Stalag 17 est l’adaptation d’une pièce de théâtre à succès écrite par Donald Bevan en se basant sur sa propre expérience de prisonnier. Faire une comédie à partir de la vie des prisonniers de guerre était à la fois inhabituel et délicat. C’est pourtant une réussite, due à un dosage parfait entre le tragique et l’humour. Mais Stalag 17 est aussi bien plus qu’une comédie, c’est aussi une condamnation de l’arbitraire et de la justice sommaire : quand les prisonniers cherchent un coupable, ils se tournent naturellement vers celui qui est différent d’eux, pratiquant ainsi une justice tout aussi sommaire que celle de leurs geôliers. Tout comme pour son film précédent Le Gouffre aux Chimères, Billy Wilder met en personnage central un homme qui est loin d’être parfait (1) ; il crée ainsi une certaine distance avec les personnages qui nous permet de mieux nous concentrer sur la situation. Le film est soutenu par d’excellents seconds rôles parmi lesquels il faut noter la présence du réalisateur Otto Preminger, en responsable du camp. Stalag 17 eut beaucoup de succès.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, Don Taylor, Otto Preminger, Peter Graves, Sig Ruman
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(1) William Holden a tenté de faire modifier le personnage pour qu’il soit plus sympathique. Il a même voulu refuser le rôle mais fut forcé par les Studios Paramount à l’accepter.

7 janvier 2010

Le temps d’aimer et le temps de mourir (1958) de Douglas Sirk

Titre original : « A time to love and a time to die »

Le temps d'aimer et le temps de mourirLui :
Adaptation d’un roman de Erich Maria Remarque, Le temps d’aimer et le temps de mourir porte un sujet plus grave que les autres mélodrames de Douglas Sirk. En 1944, un soldat allemand, qui vit l’enfer sur le front russe, revient chez lui le temps d’une permission. Il trouve sa ville à moitié détruite par les bombardements, sa famille est introuvable. Il rencontre une amie d’enfance et tous deux vont vivre une courte idylle. Le titre (c’était également celui du roman) est implacable : nous savons qu’il n’y aura pas de happy end et cela rend cette histoire encore plus forte. Dans cette société où les idéaux, les espoirs n’existent plus, ces deux jeunes êtres se raccrochent à leur amour comme des naufragés de la vie, une vie qu’ils veulent retrouver, faire repartir. Douglas Sirk parvient à utiliser la couleur pour renforcer l’intensité dramatique et maintient une tension permanente, un sentiment de déséquilibre constant : pour ses deux personnages, rien n’est durable, tout ce qu’ils tentent d’attraper est éphémère. La fin est à la fois terrible et très belle dans ses toutes dernières images. Le temps d’aimer et le temps de mourir reçut un accueil mitigé à l’époque, la critique reprochant notamment le fait que tous ces personnages allemands parlent anglais et ressemblent trop à des américains. Qu’il présente le côté allemand de la guerre a du probablement peser aussi dans la balance car c’était assez rare dans les années cinquante. C’est pourtant l’un des plus beaux films de Douglas Sirk.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gavin, Liselotte Pulver, Jock Mahoney, Don DeFore, Keenan Wynn
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Remarque :
Fait extrêmement rare : l’auteur du roman, Erich Maria Remarque, joue dans le film. Il s’agit du professeur qui se cache dans l’ancien musée.
A noter également, la présence de Klaus Kinski dans un petit rôle (l’officier de la gestapo qui remet les cendres).

14 décembre 2009

Un vrai cinglé de cinéma (1956) de Frank Tashlin

Titre original : « Hollywood or bust »

Un vrai cinglé de cinémaElle :
(pas vu)

Lui :
Jerry Lewis et Dean Martin ont formé un tandem très populaire au début des années cinquante. Ils ont tourné ensemble seize films. Un vrai cinglé de cinéma est le dernier d’entre eux ; il est réalisé par Frank Tashlin, un réalisateur qui vient du monde du dessin animé. Les films de du tandem Lewis / Martin reposent toujours un peu sur la même recette qui s’applique aussi ici : Jerry Lewis fait le pitre et les grimaces pendant que Dean Martin charme, chante et séduit. Le résultat paraît ici aussi un peu poussif, il n’y a ni le rythme, ni la satire du monde hollywoodien annoncés par certains commentaires sur ce film. Jerry Lewis fera beaucoup mieux ensuite, notamment dans les films qu’il a lui-même réalisés.
Note : 1 étoile

Acteurs: Dean Martin, Jerry Lewis, Pat Crowley, Anita Ekberg
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Tashlin sur le site IMDB.

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A noter pour les amoureux des animaux et des chiens en particulier, l’excellent jeu d’un (énorme) danois à qui l’on doit certaines des meilleures scènes du film.