13 mars 2011

Les mines du roi Salomon (1950) de Compton Bennett et Andrew Marton

Titre original : « King Solomon’s mines »

Les mines du roi SalomonLui :
A la fin du XIXe siècle, en Afrique Noire, une anglaise engage le guide de chasse Allan Quatermain pour monter une expédition à la recherche de son mari disparu depuis deux ans. Celui-ci était parti vers des contrées inexplorées, à la recherche des mythiques mines du roi Salomon, des mines de diamants… Ce film a en quelque sorte  marqué un tournant dans le film d’aventures car il a été très largement tourné en décors naturels. Le producteur Sam Zimbalist (qui avait déjà produit plusieurs Tarzan) a en effet emmené réalisateurs et acteurs pour un long voyage de 40 000 kilomètres en Afrique. Les tribus présentes sont donc de vraies tribus, notamment les énigmatiques Watutsi. Même la bande son (aucune musique, seulement les tambours et chants des tribus) est authentique. Les images en Technicolor sont superbes et souvent impressionnantes, mêlant habilement l’aspect presque documentaire des nombreux plans d’animaux sauvages à l’histoire de cette expédition pleine de péripéties et de dangers. Le film ouvrit ainsi de nouveaux horizons au public et fut un très grand succès. Il n’a pas perdu de sa magie, bien que nous soyons aujourd’hui largement gavés d’images, grâce à son subtil mélange d’aventures et d’exotisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Deborah Kerr, Stewart Granger, Richard Carlson, Hugo Haas
Voir la fiche du film et la filmographie de Compton Bennett et Andrew Marton sur le site IMDB.

Remarques :
* Le film a été tourné au Congo, Kenya, Ouganda, Tanzanie avec quelques scènes additionnelles tournées dans des parcs nationaux américains. Les images tournées ont été réutilisées pour d’autres films, notamment pour Mogambo de John Ford.

* Notons que la MGM avait déjà tenté précédemment d’envoyer une équipe tourner en Afrique : c’était pour le film Trader Horn de W.S. Van Dyke en 1931. Le voyage avait duré une année entière, coûté une fortune et le film, sorti en pleine dépression, avait été un échec. Il aura fallu donc presque 20 ans pour que l’aventure soit enfin retentée.

* Les Mines du roi Salomon est adapté du roman homonyme de l’anglais Rider Haggard (1856-1925), auquel on doit aussi She.
Ce livre a été adapté plusieurs fois au cinéma :
Les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de l’anglais Robert Stevenson (1937)
Les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de 1950 (ce film)
Watusi (King Solomon’s Mines) de Kurt Neumann (1959)
Allan Quatermain et les mines du roi Salomon (King Solomon’s Mines) de J. Lee Thompson (1985)
+ le personnage d’Allan Quatermain a également été utilisé pour créer des pâles copies d’Indiana Jones, à la télévision et au cinéma.

6 mars 2011

Les sept femmes de Barbe-Rousse (1954) de Stanley Donen

Titre original : « Seven brides for seven brothers »

Les sept femmes de Barbe-RousseLui :
Quand Milly arrive à la ferme de son mari bucheron, elle découvre que celui-ci a six frères, aux manières plutôt rustres. Elle va les civiliser afin qu’ils puissent, eux aussi, trouver une femme… L’originalité de la comédie musicale Les Sept Femmes de Barbe-Rousse n’est pas à rechercher du côté de son scénario : artificiel, convenu, souvent laborieux, ce n’est pas lui qui peut déclencher l’enthousiasme, loin de là. En revanche, Stanley Donen est très novateur dans le traitement, en mettant en scène des numéros musicaux dansés très énergiques. Cette danse très acrobatique est très présente dans la scène la plus marquante du film : la construction de la grange au village. Le film vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour cette longue scène hautement dynamique, chorégraphiée par Michael Kidd. Les Sept Femmes de Barbe-Rousse n’est pas une adaptation de comédie de Broadway mais a été écrit pour le cinéma (on peut toutefois le voir comme une très libre adaptation de l’enlèvement des Sabines). Les sept femmes de Barbe-Rousse Stanley Donen a du travailler avec un budget très réduit et cela se voit aux décors ; la MGM avait préféré tout misé sur Brigadoon. Le public pensa différemment : le film de Stanley Donen devint l’un des plus grands succès du studio. Il a en tous cas ouvert la voie à un autre style de comédie musicale, reposant sur des chorégraphies dynamiques et pleines d’énergie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Howard Keel, Jane Powell, Jeff Richards, Russ Tamblyn, Tommy Rall
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Donen sur le site IMDB.
Voir les autres films de Stanley Donen chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Les Sept Femmes de Barbe-Rousse fut le premier film tourné en Cinémascope par la MGM. La compagnie craignant que tous les exploitants ne soient équipés, deux versions furent tournées : cinémascope (2.55 :1) le matin et normale (1.85 :1) l’après-midi. Stanley Donen a affirmé que la version « normale » n’a jamais été utilisée, d’autres sources disent qu’elle a servi lors de passages à la télévision.

Les sept femmes de Barbe-Rousse * Les Sept Femmes de Barbe-Rousse a été tourné en Anscocolor, procédé de pellicule couleur dérivé de l’Agfa Color et mis au point pendant la seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis (la branche américaine d’Agfa ayant alors été renommée Ansco). Ce procédé donne des couleurs assez pétantes : les affiches annoncent « in blushing colors » (couleurs éclatantes de rouge) ou encore « in gayest colors » (les couleurs les plus gaies). Seuls quelques films de la M.G.M. ont utilisé ce procédé : The Man on the Eiffel Tower (L’homme de la Tour Eiffel, 1949)(partiellement), The Wild North (Au pays de la peur) d’Andrew Marton (1951), Escape from Fort Bravo (Fort Bravo, 1953) de John Sturges, Kiss Me, Kate (Embrasse-moi, Chérie, 1953), Seven Brides for Seven Brothers (1954), Brigadoon (1954) et Lust for Life (La vie passionnée de Vincent van Gogh, 1956) plus un film d’United Artists : Stranger on horseback de Jacques Tourneur (1955).

5 mars 2011

Le grand Méliès (1952) de Georges Franju

Le grand MélièsLui :
Au début des années cinquante, Georges Franju réalise un court métrage sur la vie de Georges Méliès, pionnier du cinéma qui n’était pas, alors, pleinement reconnu. Ce film de 31 minutes est assez émouvant car le rôle de Méliès est tenu par son fils, André. Même s’il n’est visiblement pas un acteur, celui-ci donne un certain souffle au film, aidé par la présence de la seconde femme du réalisateur, Jeanne d’Alcy qui, à 87 ans, joue son propre rôle. Aucun texte n’est dit par les acteurs ; la narration est donnée en voix-off par François Lallement, collaborateur de Méliès à l’époque et parfois acteur (1). Le film retrace la vie du réalisateur dans ses grandes lignes, reconstitue la fameuse rencontre avec Louis Lumière, recrée le premier lieu de tournage en plein air, explique quelques trucages (notamment la tête qui grossit dans L’homme à la tête de choux) et la fin de Méliès comme vendeur de bonbons et de jouets à la Gare Montparnasse, le tout agrémenté d’extraits de quelques films, notamment du Voyage dans la Lune. L’ensemble est un peu austère mais constitue un bel hommage à ce grand pionnier du cinéma.
Note : 3 étoiles

Acteurs: André Méliès, Jeanne d’Alcy
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Remarques :
Rappelons que Georges Franju est, avec Henri Langlois, l’un des fondateurs de la Cinémathèque Française en 1936.

(1) Dans Le Voyage dans la Lune, François Lallement joue le personnage qui dirige le petit groupe de girls lors de la mise à feu. Il le précise lui-même dans sa narration.

Autre film documentaire :
La magie Méliès de Jacques Meny (TV, 1997)

16 février 2011

Miracle à Milan (1951) de Vittorio De Sica

Titre original : « Miracolo a Milano »

Miracle à MilanElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Enfant trouvé, Toto a été élevé par une vieille dame enjouée. Devenu adulte, il est désorienté par la froideur des habitants de Milan et finit par vivre parmi les sans-abri dans un grand terrain vague où il retrouve une certaine chaleur. Il organise l’amélioration des abris de fortune et, avec bonhommie, veille aux bonnes relations entre les gens. Mais un grand promoteur est, lui aussi, intéressé par le terrain… Ce résumé peut donner une fausse idée du film car Vittorio de Sica a choisi de s’écarter du néoréalisme dans lequel il avait fait des petites merveilles comme Le Voleur de Bicyclette. Miracle à Milan est plutôt une fable, un « conte de fées du XXe siècle » comme le réalisateur le dit lui-même. C’est un film optimiste, plein de vie et de mouvement, qui met en relief l’humanisme mais aussi les travers de l’humain. Il émane de ce Toto une grande bonté naturelle. Rien ne paraît forcé et pourtant beaucoup de scènes sont assez fortes. De Sica utilise même quelques effets spéciaux amusants, car l’humour est aussi omniprésent. Miracle à Milan est joli film très poétique et aussi très humain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emma Gramatica, Francesco Golisano, Paolo Stoppa, Guglielmo Barnabò
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Remarques :
Le scénariste Cesare Zavattini avait écrit cette histoire comme un scénario en 1940. Il l’avait sorti en livre quelques années plus tard sous le nom de « Toto le Bon ».

3 février 2011

Le mystère Picasso (1956) de Henri-Georges Clouzot

Le mystère PicassoElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Mystère Picasso est un évènement absolument unique dans l’histoire du cinéma : il permet d’assister en direct au processus créatif d’un grand artiste. Deux éléments ont permis à ce film de voir le jour : d’une part, la connivence entre le peintre et le cinéaste issue d’une amitié de très longue date et, d’autre part, l’envoi par un graveur américain à Picasso Le mystère Picassode feutres et d’encres qui avaient la propriété étonnante de traverser le papier instantanément et sans bavure excessive. Clouzot place donc sa caméra derrière la toile pendant que Picasso dessine devant. La zone de travail est filmée plein cadre, le dessin se forme ainsi sous yeux (1). Leur idée première était de faire un court métrage mais le peintre et le cinéaste furent tellement enthousiasmés par le résultat qu’ils décidèrent rapidement d’en faire un long métrage.

Le mystère PicassoPicasso commence par dessiner une série de dessins avec ses feutres magiques, avec une étonnante rapidité. Ensuite, il se met à l’huile, sur des toiles de grand format panoramique. Là, Clouzot place sa caméra devant la toile qu’il filme à intervalles réguliers. On entend Picasso dire : « On va croire que je l’ai fait en 10 minutes… alors qu’il m’a fallu 8 heures ! » Le processus est en effet moins direct, le peintre fait et refait sans cesse ses formes, ses courbes, ses motifs, tente de partir sur une voie, l’abandonne, en essaie une autre… C’est un véritable spectacle ! Si au début du film, Le mystère Picasso le crissement du feutre sur le papier est l’unique environnement sonore, la musique se fait de plus en plus présente à mesure que le film avance (parfois un peu trop, peut être). Le Mystère Picasso est un film passionnant, absolument indispensable à toute personne intéressée par la peinture ou par le processus créatif en général.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Pablo Picasso
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Remarques :
* Le mystère PicassoLe film est d’autant plus émouvant que les oeuvres réalisées sous nos yeux sont perdues : elles auraient été lacérées par le chat de Picasso quelques semaines plus tard.
* Au milieu du film, le cinéaste et le peintre se sont amusés à recréer une petite scène où Picasso doit faire très rapidement un dessin car il ne reste presque plus de pellicule. C’est pratiquement le seul moment où l’on voit le peintre. On voit aussi Henri-Georges Clouzot et, derrière la caméra, son opérateur qui n’est autre que Claude Renoir, petit-fils du peintre et neveu de Jean Renoir, le cinéaste (c’est le fils de Pierre Renoir, l’acteur).
Le mystère Picasso* Le tournage s’est déroulé de juillet à septembre 1955, dans les Studios de la Victorine à Nice, un été particulièrement chaud ce qui explique que le corps brillant et torse nu de Picasso.

(1) Ce que nous voyons est donc une image retournée. Pour la voir à l’endroit, Clouzot aurait pu utiliser un grand miroir…

24 janvier 2011

Le monde lui appartient (1952) de Raoul Walsh

Titre original : « The world in his arms »

Le monde lui appartientLui :
En 1860, dans la jeune ville de San Francisco, un capitaine téméraire et charismatique fait escale, rapportant un grand nombre de peau de phoque. Il loue tout un étage dans le meilleur hôtel, où séjourne également une jeune comtesse russe qui cherche à rallier l’Alaska… Adapté d’un roman de Rex Beach, Le Monde lui appartient se base sur des évènements historiques, l’achat de l’Alaska à la Russie par les américains. C’est par les scènes d’action que Raoul Walsh semble le plus inspiré, sa mise en scène est alors particulièrement dynamique et vive, de nombreuses scènes font intervenir beaucoup de figurants. La course entre deux (superbes) navires, toutes voiles dehors par vent fort, est le clou du film, magnifiquement filmée, à la fois belle et impressionnante. Gregory Peck incarne parfaitement ce capitaine téméraire, Ann Blyth, qui n’est pas une grande actrice, remplit son rôle mais sans étincelle. Les russes sont plutôt caricaturés ce qui n’est pas très étonnant en cette période de guerre froide et de chasse aux sorcières (même si l’histoire se déroule à l’époque des tsars, ce sont des russes…!) Raoul Walsh a tourné plusieurs films ayant un rapport étroit à la mer au début des années cinquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Ann Blyth, Anthony Quinn, John McIntire, Carl Esmond
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Remarques :
Le titre français est une mauvaise traduction qui peut induire en erreur sur le style de film. Le « monde dans les bras » dont il est question est la bien-aimée du capitaine ; son second dit de lui : « il ne soucie pas de l’Alaska en ce moment, il a le monde entier dans ses bras ».

17 décembre 2010

Le Cheik Blanc (1952) de Federico Fellini

Titre original : « Lo sceicco bianco »
Autre titre français : « Courrier du coeur »

Le Cheik Blanc Lui :
Le Cheik Blanc est le premier film vraiment personnel de Fellini. Un couple de jeunes mariés arrive à Rome. Le mari, très formaliste, veut présenter sa jeune épouse à son oncle et l’emmener à une audience publique avec le Pape. Mais, à peine arrivée, la timide jeune femme s’échappe quelques minutes de l’hôtel pour aller rencontrer le héros d’un roman-photo à qui elle a écrit quelques lettres : Le Cheik Blanc. Elle se laisse emmener sur le tournage… Il est vraiment étonnant que ce film soit tant sous-estimé. Boudé par le public et la critique de l’époque, affublé d’un titre ridicule en France (Courrier du cœur), il lui aura fallu un demi-siècle pour revenir en grâce. Courrier du coeur Le Cheik Blanc est en effet une belle exploration de la dualité monde réel / monde des rêves, de l’illusion et la désillusion avec un parallèle audacieux sur l’Eglise. On retrouve ici beaucoup de thèmes chers au réalisateur. Il fait preuve de beaucoup de délicatesse, ne grossit jamais le trait et parsème son film de petites notes d’humour qui ne sont jamais aux dépends de ses personnages : il les dépeint sans porter de jugement avec même une certaine tendresse. Un film qu’il n’est pas trop tard de découvrir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Brunella Bovo, Leopoldo Trieste, Giulietta Masina
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Remarques :
Michelangelo Antonioni a participé à l’écriture, tout comme Tullio Pinelli et Ennio Flaiano qui accompagneront ensuite Fellini sur de nombreux films. La musique est de Nino Rota.

30 novembre 2010

Amère victoire (1957) de Nicholas Ray

Titre original : « Bitter Victory »

Amère victoireLui :
En 1943, l’état major britannique en Lybie envoie un petit commando s’emparer de documents militaires allemands. Il place à sa tête le major David Brand, un militaire de carrière qui n’a pas vraiment d’expérience du combat (Curt Jürgens), secondé par le capitaine Leith (Richard Burton), archéologue de profession. Les deux hommes se connaissent mais ne s’estiment guère, tous deux étant de tempéraments opposés et amoureux de la même femme. Face au danger, Brand fait preuve de lâcheté et Leith doit agir à sa place, ce qui ne fera que renforcer la rivalité pendant le long et périlleux trajet de retour dans le désert. L’histoire d’Amère Victoire, adaptée d’un roman à succès de René Hardy (1),Amère victoire met en relief la façon dont les vraies personnalités se dévoilent entièrement face au danger. Nicholas Ray retranscrit parfaitement cette opposition de caractères somme toute très humains. Sous la surface, chacun a des contradictions qu’il ne parvient pas toujours à gérer. Belle mise en scène de Nicholas Ray avec un jeu d’acteurs très retenu et parfaitement contrôlé. L’image est un beau noir en blanc en cinémascope qui magnifie les grandes étendues du désert.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Burton, Curd Jürgens, Ruth Roman, Raymond Pellegrin
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(1) René Hardy est un ancien résistant, soupçonné d’être responsable de l’arrestation de Jean Moulin et sept autres grands résistants en juin 1943 mais, en l’absence de preuves suffisantes, n’a jamais été condamné. Après la guerre, il a écrit plusieurs livres qui ont rencontré un certain succès.

Remarques :
Amère Victoire est une production française : les producteurs sont Paul Graetz et l’éditeur Robert Laffon. S’il fut, bien évidemment, tourné en anglais, il s’agit donc bien d’un film français.

21 novembre 2010

Le jugement des flèches (1957) de Samuel Fuller

Titre original : « Run of the arrow »

Le jugement des flèchesLui :
Refusant d’accepter la reddition du Sud à la fin de la guerre de Sécession, un ex-soldat part vers l’Ouest, préférant rejoindre une tribu sioux dans l’espoir de se faire accepter par eux. Le jugement des flèches est un western à part, qui s’écarte des canons du genre. En le revoyant aujourd’hui, on pense inévitablement à Danse avec les loups qui a repris 33 ans plus tard une histoire très similaire. La comparaison s’arrête là car le film de Samuel Fuller n’a rien d’un film joliment policé, il est au contraire assez brut, avec une force et une vigueur qui frappe toujours autant. Samuel Fuller ne fait aucune concession pour mettre en scène cet homme écartelé entre deux civilisations, refusant l’une mais incapable d’accepter l’autre. Il y aussi beaucoup d’authenticité dans ce face à face entre Sioux et américains blancs. Belle prestation très convaincante de Rod Steiger (malgré son accent certainement un peu trop forcé…)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Sara Montiel, Brian Keith, Ralph Meeker, Charles Bronson
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Remarques :
* Le jugement des flèches fait partie des tous derniers films produits par la RKO. La compagnie fit faillite avant sa sortie. Le film fut racheté par Universal qui en assura la distribution.
* L’actrice espagnole Sara Montiel est doublée par Angie Dickinson.

18 novembre 2010

Les garçons (1959) de Mauro Bolognini

Titre original : « La notte brava »

Les garçonsLui :
Les Garçons montre une journée et une nuit de deux jeunes, un peu voyous, un peu bohêmes, qui écoulent de la marchandise volée et tentent de rouler deux jeunes prostituées. Bolognini dresse le portrait d’une certaine jeunesse dans l’Italie de l’après-guerre qui semble enfermée dans l’oisiveté et condamnée à une errance physique et morale, où même l’amitié n’est plus vraiment une valeur. Seul l’argent compte, pour être toute de suite flambé. Les lieux utilisés par Bolognini font écho à ce désert moral, de grandes étendues entre terrains vagues périurbains et zones champêtres sableuses. Le scénario, tiré d’un roman qui avait fait scandale, est adapté par Pier Paolo Pasolini (qui tournera son premier film deux ans plus tard). L’ambiance du film est assez riche d’une certaine latence d’évolution ; le portrait de ces garçons est aussi celui de l’Italie en cette fin des années cinquante. Belle prestation de Jean-Claude Brialy et de Laurent Terzief, ici dans l’un de ses premiers grands rôles au cinéma.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rosanna Schiaffino, Elsa Martinelli, Laurent Terzieff, Jean-Claude Brialy, Anna-Maria Ferrero, Franco Interlenghi, Tomas Milian, Mylène Demongeot
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