3 février 2011

Le mystère Picasso (1956) de Henri-Georges Clouzot

Le mystère PicassoElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Mystère Picasso est un évènement absolument unique dans l’histoire du cinéma : il permet d’assister en direct au processus créatif d’un grand artiste. Deux éléments ont permis à ce film de voir le jour : d’une part, la connivence entre le peintre et le cinéaste issue d’une amitié de très longue date et, d’autre part, l’envoi par un graveur américain à Picasso Le mystère Picassode feutres et d’encres qui avaient la propriété étonnante de traverser le papier instantanément et sans bavure excessive. Clouzot place donc sa caméra derrière la toile pendant que Picasso dessine devant. La zone de travail est filmée plein cadre, le dessin se forme ainsi sous yeux (1). Leur idée première était de faire un court métrage mais le peintre et le cinéaste furent tellement enthousiasmés par le résultat qu’ils décidèrent rapidement d’en faire un long métrage.

Le mystère PicassoPicasso commence par dessiner une série de dessins avec ses feutres magiques, avec une étonnante rapidité. Ensuite, il se met à l’huile, sur des toiles de grand format panoramique. Là, Clouzot place sa caméra devant la toile qu’il filme à intervalles réguliers. On entend Picasso dire : « On va croire que je l’ai fait en 10 minutes… alors qu’il m’a fallu 8 heures ! » Le processus est en effet moins direct, le peintre fait et refait sans cesse ses formes, ses courbes, ses motifs, tente de partir sur une voie, l’abandonne, en essaie une autre… C’est un véritable spectacle ! Si au début du film, Le mystère Picasso le crissement du feutre sur le papier est l’unique environnement sonore, la musique se fait de plus en plus présente à mesure que le film avance (parfois un peu trop, peut être). Le Mystère Picasso est un film passionnant, absolument indispensable à toute personne intéressée par la peinture ou par le processus créatif en général.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Pablo Picasso
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Remarques :
* Le mystère PicassoLe film est d’autant plus émouvant que les oeuvres réalisées sous nos yeux sont perdues : elles auraient été lacérées par le chat de Picasso quelques semaines plus tard.
* Au milieu du film, le cinéaste et le peintre se sont amusés à recréer une petite scène où Picasso doit faire très rapidement un dessin car il ne reste presque plus de pellicule. C’est pratiquement le seul moment où l’on voit le peintre. On voit aussi Henri-Georges Clouzot et, derrière la caméra, son opérateur qui n’est autre que Claude Renoir, petit-fils du peintre et neveu de Jean Renoir, le cinéaste (c’est le fils de Pierre Renoir, l’acteur).
Le mystère Picasso* Le tournage s’est déroulé de juillet à septembre 1955, dans les Studios de la Victorine à Nice, un été particulièrement chaud ce qui explique que le corps brillant et torse nu de Picasso.

(1) Ce que nous voyons est donc une image retournée. Pour la voir à l’endroit, Clouzot aurait pu utiliser un grand miroir…

24 janvier 2011

Le monde lui appartient (1952) de Raoul Walsh

Titre original : « The world in his arms »

Le monde lui appartientLui :
En 1860, dans la jeune ville de San Francisco, un capitaine téméraire et charismatique fait escale, rapportant un grand nombre de peau de phoque. Il loue tout un étage dans le meilleur hôtel, où séjourne également une jeune comtesse russe qui cherche à rallier l’Alaska… Adapté d’un roman de Rex Beach, Le Monde lui appartient se base sur des évènements historiques, l’achat de l’Alaska à la Russie par les américains. C’est par les scènes d’action que Raoul Walsh semble le plus inspiré, sa mise en scène est alors particulièrement dynamique et vive, de nombreuses scènes font intervenir beaucoup de figurants. La course entre deux (superbes) navires, toutes voiles dehors par vent fort, est le clou du film, magnifiquement filmée, à la fois belle et impressionnante. Gregory Peck incarne parfaitement ce capitaine téméraire, Ann Blyth, qui n’est pas une grande actrice, remplit son rôle mais sans étincelle. Les russes sont plutôt caricaturés ce qui n’est pas très étonnant en cette période de guerre froide et de chasse aux sorcières (même si l’histoire se déroule à l’époque des tsars, ce sont des russes…!) Raoul Walsh a tourné plusieurs films ayant un rapport étroit à la mer au début des années cinquante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Ann Blyth, Anthony Quinn, John McIntire, Carl Esmond
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Remarques :
Le titre français est une mauvaise traduction qui peut induire en erreur sur le style de film. Le « monde dans les bras » dont il est question est la bien-aimée du capitaine ; son second dit de lui : « il ne soucie pas de l’Alaska en ce moment, il a le monde entier dans ses bras ».

17 décembre 2010

Le Cheik Blanc (1952) de Federico Fellini

Titre original : « Lo sceicco bianco »
Autre titre français : « Courrier du coeur »

Le Cheik Blanc Lui :
Le Cheik Blanc est le premier film vraiment personnel de Fellini. Un couple de jeunes mariés arrive à Rome. Le mari, très formaliste, veut présenter sa jeune épouse à son oncle et l’emmener à une audience publique avec le Pape. Mais, à peine arrivée, la timide jeune femme s’échappe quelques minutes de l’hôtel pour aller rencontrer le héros d’un roman-photo à qui elle a écrit quelques lettres : Le Cheik Blanc. Elle se laisse emmener sur le tournage… Il est vraiment étonnant que ce film soit tant sous-estimé. Boudé par le public et la critique de l’époque, affublé d’un titre ridicule en France (Courrier du cœur), il lui aura fallu un demi-siècle pour revenir en grâce. Courrier du coeur Le Cheik Blanc est en effet une belle exploration de la dualité monde réel / monde des rêves, de l’illusion et la désillusion avec un parallèle audacieux sur l’Eglise. On retrouve ici beaucoup de thèmes chers au réalisateur. Il fait preuve de beaucoup de délicatesse, ne grossit jamais le trait et parsème son film de petites notes d’humour qui ne sont jamais aux dépends de ses personnages : il les dépeint sans porter de jugement avec même une certaine tendresse. Un film qu’il n’est pas trop tard de découvrir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Brunella Bovo, Leopoldo Trieste, Giulietta Masina
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Remarques :
Michelangelo Antonioni a participé à l’écriture, tout comme Tullio Pinelli et Ennio Flaiano qui accompagneront ensuite Fellini sur de nombreux films. La musique est de Nino Rota.

30 novembre 2010

Amère victoire (1957) de Nicholas Ray

Titre original : « Bitter Victory »

Amère victoireLui :
En 1943, l’état major britannique en Lybie envoie un petit commando s’emparer de documents militaires allemands. Il place à sa tête le major David Brand, un militaire de carrière qui n’a pas vraiment d’expérience du combat (Curt Jürgens), secondé par le capitaine Leith (Richard Burton), archéologue de profession. Les deux hommes se connaissent mais ne s’estiment guère, tous deux étant de tempéraments opposés et amoureux de la même femme. Face au danger, Brand fait preuve de lâcheté et Leith doit agir à sa place, ce qui ne fera que renforcer la rivalité pendant le long et périlleux trajet de retour dans le désert. L’histoire d’Amère Victoire, adaptée d’un roman à succès de René Hardy (1),Amère victoire met en relief la façon dont les vraies personnalités se dévoilent entièrement face au danger. Nicholas Ray retranscrit parfaitement cette opposition de caractères somme toute très humains. Sous la surface, chacun a des contradictions qu’il ne parvient pas toujours à gérer. Belle mise en scène de Nicholas Ray avec un jeu d’acteurs très retenu et parfaitement contrôlé. L’image est un beau noir en blanc en cinémascope qui magnifie les grandes étendues du désert.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Burton, Curd Jürgens, Ruth Roman, Raymond Pellegrin
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(1) René Hardy est un ancien résistant, soupçonné d’être responsable de l’arrestation de Jean Moulin et sept autres grands résistants en juin 1943 mais, en l’absence de preuves suffisantes, n’a jamais été condamné. Après la guerre, il a écrit plusieurs livres qui ont rencontré un certain succès.

Remarques :
Amère Victoire est une production française : les producteurs sont Paul Graetz et l’éditeur Robert Laffon. S’il fut, bien évidemment, tourné en anglais, il s’agit donc bien d’un film français.

21 novembre 2010

Le jugement des flèches (1957) de Samuel Fuller

Titre original : « Run of the arrow »

Le jugement des flèchesLui :
Refusant d’accepter la reddition du Sud à la fin de la guerre de Sécession, un ex-soldat part vers l’Ouest, préférant rejoindre une tribu sioux dans l’espoir de se faire accepter par eux. Le jugement des flèches est un western à part, qui s’écarte des canons du genre. En le revoyant aujourd’hui, on pense inévitablement à Danse avec les loups qui a repris 33 ans plus tard une histoire très similaire. La comparaison s’arrête là car le film de Samuel Fuller n’a rien d’un film joliment policé, il est au contraire assez brut, avec une force et une vigueur qui frappe toujours autant. Samuel Fuller ne fait aucune concession pour mettre en scène cet homme écartelé entre deux civilisations, refusant l’une mais incapable d’accepter l’autre. Il y aussi beaucoup d’authenticité dans ce face à face entre Sioux et américains blancs. Belle prestation très convaincante de Rod Steiger (malgré son accent certainement un peu trop forcé…)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Sara Montiel, Brian Keith, Ralph Meeker, Charles Bronson
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Remarques :
* Le jugement des flèches fait partie des tous derniers films produits par la RKO. La compagnie fit faillite avant sa sortie. Le film fut racheté par Universal qui en assura la distribution.
* L’actrice espagnole Sara Montiel est doublée par Angie Dickinson.

18 novembre 2010

Les garçons (1959) de Mauro Bolognini

Titre original : « La notte brava »

Les garçonsLui :
Les Garçons montre une journée et une nuit de deux jeunes, un peu voyous, un peu bohêmes, qui écoulent de la marchandise volée et tentent de rouler deux jeunes prostituées. Bolognini dresse le portrait d’une certaine jeunesse dans l’Italie de l’après-guerre qui semble enfermée dans l’oisiveté et condamnée à une errance physique et morale, où même l’amitié n’est plus vraiment une valeur. Seul l’argent compte, pour être toute de suite flambé. Les lieux utilisés par Bolognini font écho à ce désert moral, de grandes étendues entre terrains vagues périurbains et zones champêtres sableuses. Le scénario, tiré d’un roman qui avait fait scandale, est adapté par Pier Paolo Pasolini (qui tournera son premier film deux ans plus tard). L’ambiance du film est assez riche d’une certaine latence d’évolution ; le portrait de ces garçons est aussi celui de l’Italie en cette fin des années cinquante. Belle prestation de Jean-Claude Brialy et de Laurent Terzief, ici dans l’un de ses premiers grands rôles au cinéma.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rosanna Schiaffino, Elsa Martinelli, Laurent Terzieff, Jean-Claude Brialy, Anna-Maria Ferrero, Franco Interlenghi, Tomas Milian, Mylène Demongeot
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13 novembre 2010

La strada (1954) de Federico Fellini

Titre original : « La strada »

La stradaLui :
Une jeune fille est vendue par sa famille très pauvre à un lutteur de foire. Elle l’accompagne sur les routes pour l’aider dans son numéro de briseur de chaîne. La Strada met face à face deux caractères totalement différents : la jeune Gelsomina, lunaire, innocente, fragile, avide de découvertes et Zamparo, colosse, assez brute, hâbleur, rustre à la vue courte qui refuse de montrer ses sentiments. Fellini crée des personnages presque caricaturaux tant il pousse loin cette opposition. La strada Le personnage de la jeune fille emprunte visuellement beaucoup de traits à Chaplin ; Giulietta Masima (1), avec peu de paroles, met beaucoup d’humanité dans son personnage en jouant avec les expressions enfantines de son visage. Car au-delà de la polémique (2), La Strada est un film plein d’humanité que Fellini transmet en évitant tout misérabilisme. Il trouve ici l’équilibre parfait et le film remportera un succès qui le propulsera au devant de la scène. Et grâce à la présence d’un acteur américain, ce succès sera international.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anthony Quinn, Giulietta Masina, Richard Basehart
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(1) Giulietta Masina est l’épouse de Fellini.
(2) La Strada a été vivement attaqué à sa sortie par certains critiques européens pour l’introduction de certaines valeurs religieuses, notamment au travers du personnage Il Matto, le Fou, dans la scène du caillou. Certains critiques virent là une trahison du néoréalisme.

5 novembre 2010

La forêt interdite (1958) de Nicholas Ray

Titre original : « Wind across the Everglades »

La forêt interditeLui :
Un jeune professeur de sciences naturelles arrive dans la toute jeune ville de Miami en Floride à la fin du XIXe siècle, alors que la mode des chapeaux à plumes a entraîné le massacre des oiseaux sauvages des marais. Promu garde-chasse, le jeune professeur se heurte au chef des braconniers. La Forêt Interdite est probablement le premier film scénarisé ayant pour thème central la défense de la nature. Tourné en Technicolor, il donne une large place aux images montrant la faune des marais de Floride avec ses nombreux oiseaux et reptiles lors des déplacements en barque dans ce dédale de verdure. Le tournage eut lieu dans le Parc National des Everglades. Côté humain, nous avons un beau face à face entre un jeune idéaliste et obstiné (Christopher Plummer) et un solide gaillard haut en couleur et plein de gouaille (magnifique composition de Burl Ives). En lisant entre les images, on peut remarquer une certaine indulgence envers les braconniers, les vrais responsables du massacre étant la société bien pensante qui, pour des raisons plutôt futiles, commandite le massacre des oiseaux. La Forêt Interdite est porteur d’un message écologique qui trouverait certainement plus de public aujourd’hui qu’à son époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burl Ives, Christopher Plummer, Tony Galento, Sammy Renick, Pat Henning
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Remarques :
* A noter, la présence de Peter Falk, sa première apparition sur grand écran.
* Pendant le tournage, Nicholas Ray est entré en conflit avec le producteur Stuart Schulberg qui lui reprochait son alcoolisme et ses nombreuses prises. Il fut mis à la porte peu avant la fin du tournage, pour « raison de maladie ». Le film fut terminé par Budd Schulberg (frère du producteur) qui avait écrit le scénario du film. Cette éviction n’affecta que peu le tournage, qui était presque terminé, mais, plus important, Nicholas Ray ne participa pas au montage qui fut dirigé par les deux frères Schulberg. Du fait de cette éviction, le film a toujours été un peu délaissé par les critiques et les cinéphiles.

27 octobre 2010

Inspecteur de service (1958) de John Ford

Titre original : « Gideon’s Day »
Autre titre : « Gideon of Scotland Yard » (USA)

Inspecteur de service Lui :
Tourné en Grande-Bretagne, Inspecteur de Service est un film assez particulier dans la filmographie de John Ford. Il nous fait vivre une journée ordinaire de l’inspecteur en chef George Gideon de Scotland Yard et il a une journée passablement chargée : plusieurs affaires de nature très diverses y sont promptement résolues… L’adaptation est signée T.E.B. Clarke, brillant scénariste anglais à qui l’on doit quelques unes des meilleures comédies policières des Studios Ealing. Inspecteur de service Ce n’est toutefois pas une comédie même si le rythme est particulièrement enlevé. Avec plusieurs enquêtes entremêlées, le film aurait pu être embrouillé mais, tournée par John Ford, l’histoire sait être dense tout en restant limpide, forte tout en portant de nombreuses notes d’humour. Cet inspecteur de service est un héros comme les affectionne John Ford, c’est-à-dire portant les notions d’héroïsme ordinaire et de dévouement total. Inspecteur de Service est un film souvent considéré comme un John Ford très mineur. C’est néanmoins un film très complet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Dianne Foster, Anna Massey, Cyril Cusack
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Remarques :
a) Columbia n’est s’est guère intéressée à distribuer le film aux Etats-Unis où seule une version en noir et blanc est sortie (alors que film a été tourné en Technicolor). Patrick Brion, dans son livre sur John Ford, émet la supposition que la décision de produire ce film aurait pu être motivée en premier par la nécessité d’utiliser au Royaume-Uni des crédits gelés qu’ils ne pouvaient rapatrier aux Etats-Unis.
b) De son côté, l’historien Jacques Lourcelles fait remarquer la qualité des maquettes utilisées comme décor visibles par les fenêtres avec de petits véhicules en mouvement, maquettes qui seraient, selon lui, les plus soignées de toute l’histoire du cinéma (avec celle de La Corde d’Hitchcock).

20 octobre 2010

Weddings and babies (1958) de Morris Engel

Weddings and BabiesLui :
Troisième et ultime film de Morris Engel (1), cinéaste américain qui a préfiguré le cinéma de la Nouvelle Vague. Après l’univers des enfants, il se penche sur celui des adultes. Weddings and Babies est le nom du petit studio de photographie que Al Capetti tient dans le quartier italien de Manhattan. Mais il a d’autres ambitions que de photographier les mariages et les jeunes enfants, il souhaite explorer l’art nouveau du cinéma 8mm. Il vit avec Béa qui, de son côté, désire qu’ils se marient enfin pour avoir des enfants. Al doit-il se résigner et abandonner ses projets par amour pour Bea ? Weddings and Babies nous plonge donc au cœur d’un couple face à une décision importante qui va certainement orienter leur vie dans un sens ou dans un autre. Morris Engel filme cela de façon très authentique, laissant ses acteurs improviser, mêlant des scènes de rues prises sur le vif avec sa fameuse mini-caméra. Le dilemme de Al nous interpelle d’autant plus car il nous paraît extrêmement proche. Malgré un (petit) prix à Venise, Weddings and Babies reste peu connu, Morris Engel n’ayant pu trouver de distributeurs. C’est dommage car le film fait réellement passer quelque chose par son authenticité. A son époque, il était en tout cas un vrai précurseur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Viveca Lindfors, John Myhers, Chiarina Barile
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(1) En 2019, postérieurement à ce commentaire, un quatrième film de Morris Engel tourné en 1968 mais jamais sorti  est venu s’ajouter : I Need a Ride to California.