30 janvier 2008

Malec aéronaute (1923) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Balloonatic »

Malec aéronauteElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 22 mn) Se retrouvant par accident au sommet d’une montgolfière en plein décollage dans une fête foraine, Buster Keaton fait un atterrissage forcé près d’un gros ruisseau de montagne où se trouve une jeune femme en train de pêcher. Malec aéronaute se déroule donc dans plusieurs univers différents ce qui permet à Keaton d’introduire de nombreuses variantes burlesques dans chacun.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Phyllis Haver
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton sur le site imdb.com.

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26 janvier 2008

Les Dix Commandements (1923) de Cecil B. DeMille

Titre original : « The Ten Commandments »

Les dix commandementsElle :
(pas vu)

Lui :
La version de 1923 des Dix Commandements est composé de deux histoires : le prologue, de 40 minutes environ, met en scène la traversée de la Mer Rouge et Moise recevant les Dix Commandements sur le Mont Sinaï. Cette partie bénéficie d’une mise en scène fastueuse avec des milliers de figurants. Certains plans sont restés célèbres, notemment cette étonnante traversée de la Mer Rouge due aux trucages de Roy Pomeroy. La seconde partie, de 80 minutes environ, se passe à notre époque et montre deux frères dont l’un choisit de vivre dans l’irrespect des Dix Commendements. Moins intense, cette partie est plus conventionnelle, plus simple aussi. Les Dix Commandements est la première de ces superproductions bibliques de Ceci B. DeMille qui lui valurent toute sa renommée. Détail amusant, il eut l’idée de départ d’un simple participant à un concours de scénario qu’il avait organisé.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Richard Dix, Rod La Rocque, Leatrice Joy, Theodore Roberts
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Voir nos commentaires sur le version de 1956 des Dix Commandements
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15 décembre 2007

La Chatte des Montagnes (1921) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Die Bergkatze »

La chatte des MontagnesElle :
(pas vu)

Lui :
La Chatte des Montagnes n’est autre que Pola Negri, actrice polonaise alors en pleine ascension grâce à plusieurs films dirigés par Lubistch. Elle est le pivot central de cette comédie dite « grotesque ». Dans les montagnes enneigées d’un pays imaginaire, une sauvageonne est à la tête d’une petite bande de brigands qui font la guéguerre à une garnison proche. Un jeune lieutenant, Don Juan notoire, vient juste d’y être muté. Cette situation de départ permet à Lubitsch de partir dans une frénésie burlesque. Il joue beaucoup avec les décors, des décors de poupée assez stylisés et extravagants ; il joue aussi avec la multiplication d’objets ou de personnages (il faut voir la foule de milliers de femmes transies venues dire au revoir au bourreau des coeurs!) La chatte des Montagnes Il utilise de façon importante des caches (en rond, en zigzag,…) pour se libérer du cadre carré et l’inventivité est quasi permanente. Il pousse à fond la caricature, appuyant très fort sur l’humour, il ridiculise la guerre de façon vraiment étonnante pour l’époque (au lendemain de la guerre de 14-18) : les soldats se relèvent après avoir pris une balle mais une gifle ou une boule de neige les met en déroute. Tout cela a un petit côté anarchiste ou du moins franchement libertaire ; et c’est sans compter les nombreuses petites notes de sensualité quasi-fétichisante, centrée sur Pola Negri bien entendu. Les cinéastes avaient alors une totale liberté, une liberté qu’ils ne retrouveront jamais plus par la suite. Il n’est donc guère étonnant que, vu aujourd’hui après presque un siècle, La Chatte des Montagnes nous apparaisse comme une comédie totalement débridée.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Pola Negri, Paul Heidemann
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12 octobre 2007

Le Dernier des hommes (1924) de F.W. Murnau

Titre original : « Der letzte Mann »

Le dernier des hommesLui :
Le portier très âgé d’un grand hôtel est écarté de ses fonctions pour être placé comme préposé aux toilettes. Autant il s’enorgueillait de sa fonction précédente, autant il a maintenant l’impression d’être devenu le dernier des hommes…
Tourné par Murnau deux ans après Nosferatu, Le Dernier des hommes se situe dans un registre tout à fait différent. Il marque le début d’un nouveau courant réaliste. Mais son côté le plus spectaculaire est incontestablement l’utilisation que Murnau fait de la caméra. Il réalise des effets visuels, soit par superposition ou effets de flous, soit par des mouvements étonnants qui contrastent avec la rigidité habituelle de l’époque. Le dernier des hommes Il fait preuve d’une inventivité quasi permanente. Il faut aussi remarquer que ce film muet est totalement dénué d’intertitres, un film muet sans paroles pourrait-on dire… Pourtant cette absence n’est à aucun moment gênante. L’histoire de cet homme qui ne vit que par le regard des autres est assez poignante ; un angle de lecture du scénario est de rapprocher la perte de l’uniforme de ce portier à la situation de l’Allemagne désarmée par les Alliés en ce début des années 20. Le film s’achève cependant de façon amusante, avec une pirouette finale de scénario annoncée comme invraisemblable par le film lui-même. Le Dernier des hommes valût à Murnau de se faire inviter à Hollywood où il tournera ses 4 derniers films.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emil Jannings, Maly Delschaft
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11 septembre 2007

Docteur Mabuse, le joueur (1922) de Fritz lang

Titre original : « Dr Mabuse, der Spieler »

1e partie : Le grand joueur – Un tableau du temps
(Der grosse Spieler – Ein Bild der Zeit)
2e partie : Inferno – Une pièce sur les hommes de ce temps
(Inferno – Ein Spiel von Menschen unserer Zeit)

Dr Mabuse, le joueurLui :
Totalisant 4h30 avec ses deux parties, Dr Mabuse, le joueur reprend à la fois le thème et la structure des films à épisodes qui faisaient fureur à cette époque depuis Fantomas. Découpé en actes d’une vingtaine de minutes, il se présente certes comme un film de malfaiteurs mais, comme l’indiquent les titres des deux parties, Docteur Mabuse est beaucoup plus que cela : c’est un véritable « tableau du temps » qui nous présente une vision de l’Allemagne en ce tout début des années 20. Mabuse est un être démoniaque assoiffé de pouvoir et cherchant à détruire mais, contrairement à ses successeurs dans les films de James Bond par exemple, il n’utilise pas d’armes secrètes et sophistiquées. Non, il utilise les hommes, exploite leurs faiblesses, leur oisiveté, leur dépravation, leur absence d’énergie. En ce sens, Fritz Lang dépeint une situation qui favorisera la montée du nazisme. En dehors de son contenu, Dr Mabuse est réellement fabuleux par la force et la précision de ses plans et par son rythme soutenu, surtout dans la première partie et la fin de la seconde partie. Il n’est donc pas étonnant que Dr Mabuse soit l’un des films les plus étudiés et des plus cités par de nombreux cinéastes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Rudolf Klein-Rogge, Aud Egede Nissen, Gertrude Welcker, Alfred Abel, Bernhard Goetzke, Paul Richter
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Fritz Lang a repris le personnage de Mabuse dans :
Le testament du Dr Mabuse (1933)
Le diabolique Dr Mabuse (1960), son dernier film.
D’autre part, Lang avait tourné trois ans plus tôt un film qui préfigure la structure et même certaines scènes de Dr Mabuse, le Joueur : Die Spinnen (Les Araignées) (1919) qui met en scène une bande de malfaiteurs.

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7 août 2007

Les Nibelungen (1924) de Fritz Lang

Partie 1 : La mort de Siegfied
Partie 2 : La revanche de Kriemhild

Titre original :  Die Nibelungen – Siegfried – Kriemhilds Rache

Les NibelungenLes NibelungenElle :
(pas vu)

Lui :
Grosse production de presque 5 heures en deux parties, Les Nibelungen de Fritz Lang n’est en aucun cas une adaptation de l’opéra de Wagner. Non, Lang et sa femme, Théa von Harbou, sont allés puiser dans les anciennes légendes germaniques et scandinaves pour en faire un grand conte sous-titré « Une légende du peuple allemand ». Les deux parties sont assez différentes, la première étant plus stricte et rigide, la seconde plus sauvage et machiavélique. Hormis le prologue dans la forêt, La Mort de Siegfried se déroule en grande partie dans le palais des Burgondes, un environnement à l’architecture rigoureuse, vide et froide, presque sans âme, qui contraste avec le comportement plein de vie de Siegfried. Ce contraste permet à Fritz Lang de mieux faire ressortir les hommes et leurs comportements. La seconde partie, La Vengeance de Kriemhild, se déroule presque exclusivement chez les Huns. C’est un autre monde, paraissant sans règle, où la vengeance peut trouver un terreau favorable à son éclosion. L’homme est aussi plus sauvage, fonctionnant sur des sentiments plus simples mais finalement assez proches de ceux des Burgondes.

Les NibelungenLa production fut assez colossale, l’inflation galopante en Allemagne à cette époque permettait de financer facilement des projets dispendieux. Tout fut tourné en studio, scènes de forêt ou de désert comprises. Certaines scènes chez les Burgondes sont assez monumentales ; les décors sont tantôt magiques, tantôt impressionnants de froideur, jamais anodins. Le déroulement du scénario est assez lent, empreint d’une certaine grandiloquence rigide, dans La Mort de Siegfried. Le rythme est plus enlevé dans La Vengeance de Kriemhild, une seconde partie que j’ai trouvé plus prenante.

Le film fut pris comme emblème d’une certaine noblesse germanique par les national-socialistes. En 1933, une version sonorisée et commentée de La Mort de Siegfried fut réalisée (sans le consentement de Fritz Lang, bien entendu, il avait alors émigré en France puis aux Etats-Unis) et abondamment diffusée pour exalter les valeurs germaniques. La seconde partie fut ignorée car non-conforme aux valeurs véhiculées par le Reich naissant. Ceci ne doit pas nous empêcher de le regarder avec intérêt 3/4 de siècle plus tard : Les Nibelungen reste un film à l’atmosphère puissante et forte.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Margarete Schön, Paul Richter, Hanna Ralph, Rudolf Klein-Rogge, Theodor Loos
Voir la fiche de la partie 1 et celle de la partie 2 ainsi que la filmographie de Fritz Lang sur le site imdb.com.

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18 mai 2007

La femme sur la lune (1929) de Fritz Lang

Titre original : « Die Frau im Mond »

La femme sur la lune Elle :
(pas vu)

Lui :
La femme sur la lune est le dernier film muet de Fritz Lang. Basé une nouvelle fois sur un scénario de sa femme Théa von Harbou, le film raconte le voyage vers la lune d’un groupe de personnes pour aller vérifier la présence supposée d’or sur notre satellite. La première moitié du film est plus proche d’une intrigue policière : tensions et suspenses avec une belle mise en place des personnages. Le tournant intervient avec le décollage de fusée, montrée avec une précision scientifique. Certains éléments sont assez visionnaires, telle cette plate-forme de placement qui ressemble de très près à celle de la fusée Saturne et la première apparition d’un compte à rebours. La femme sur la lune D’autres le sont moins, bien entendu, mais Fritz Lang a visiblement mis un soin particulier à rendre son propos plausible scientifiquement. Les tensions reviennent ensuite avec la mise en relief des grands défauts des hommes : jalousie, cupidité, lâcheté. Ces tensions dans les rapports entre les personnages est l’une des forces du film. S’il n’est pas habituellement classé parmi les grands films de Fritz Lang, La femme sur la lune reste intéressant et même assez passionnant à regarder, un peu long sans doute (160 minutes environ) mais il sait toutefois garder une intensité certaine.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Willy Fritsch, Gerda Maurus, Klaus Pohl, Fritz Rasp, Gustav von Wangenheim
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Voir aussi : le magnifique album-photo sur le site de la Cinémathèque

11 mai 2007

Le cameraman (1928) de Edward Sedgwick

Titre original : « The cameraman »
Autre titre français : « L’opérateur »

Le cameramanElle :
pas (re)vu…

Lui :
(Film muet) Le Cameraman est le dernier des films marquants de Buster Keaton. Ce personnage de cameraman gauche est bien évidemment très drôle mais aussi particulièrement touchant. Certains gags sont mémorables, soit très burlesques et visuels telle la scène du téléphone et de l’escalier par exemple, soit étonnamment inventifs comme cette superposition d’images de cuirassés sur la 5e Avenue. Le cameraman La mise en scène est remarquable avec, comme morceau de choix, ce nouvel an chinois qui vire en règlement de comptes. Bien entendu, on peut trouver que The cameraman ne se regarde pas avec autant de facilité que ses homologues plus récents (en admettant qu’il y en ait…) mais il reste encore agréable après 3/4 de siècle et permet de voir un Buster Keaton pour une toute dernière fois à l’apogée de son art.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton
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Remarque :
Le Cameraman est le premier long métrage de Buster Keaton après qu’il ait signé avec la MGM. Il n’est donc ni réalisé ni produit par Buster Keaton comme le furent ses précedents. C’est entre autres l’échec commercial du Mécano de la General qui l’a ainsi poussé dans le giron d’une grande compagnie. Après Le Cameraman, il ne tournera vraiment qu’un seul long métrage : Le figurant. Ensuite, il n’aura que de petits rôles dans les films parlants.

16 février 2007

La grande parade (1925) de King Vidor

Titre original : « The big parade »

La grande paradeLui :
(Film muet) Lassé de tourner des films ayant une durée de vie éphémère, King Vidor était désireux de réaliser un grand film sur la guerre, un film qui mette en scène un jeune américain ordinaire se retrouvant pris dans un engrenage qui le dépasse et sur lequel il n’a pas de prise. Il bénéficia de moyens importants pour réaliser son projet et certaines scènes sont assez marquantes, comme cette colonne de camions militaires sur une ligne droite à perte de vue, la scène des adieux avec Mélisande qui s’accroche au camion qui emporte son bien-aimé et bien entendu les scènes de batailles qui font preuve d’un réalisme saisissant, surtout pour l’époque. Si le film est presque en deux volets (et il ne faut pas oublier qu’à cette époque les films longs étaient coupés par un entracte), l’amour puis la guerre, c’est le rapprochement des deux qui en fait un grand film profondément humaniste. La grande parade fut un énorme succès, hissant ses deux acteurs principaux au rang de stars.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Gilbert, Renée Adorée
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