10 juillet 2005

I Am Josh Polonski’s Brother (2001) de Raphaël Nadjari

Autre titre : « Burnt »

I Am Josh Polonski's BrotherElle :
Le réalisateur français Raphaël Nadjari réalise ce film très personnel en super 8 dans le milieu juif de New-York, à l’image d’un certain cinéma américain indépendant. Il privilégie le grain de la pellicule, les images floues, les mouvements de caméra furtifs pour accentuer la fuite en avant et mortelle de Josh Polonski. C’est son frère Abe qui retrace le parcours de ce frère apparemment sans histoire mais tué par balles. Abe très perturbé par la mort de Josh, rejette sa famille et ne respecte plus les interdits du deuil juif. Il fréquente l’amie prostituée de son frère, s’endette, rencontre les malfrats, pénètre dans les bouges mal famés. C’est sombre et noir tout comme cette vie qui bascule de la normalité vers les bas-fonds de New-york.
Note : 3 étoiles

Lui :
Filmé volontairement de façon primitive avec une caméra qui a probablement vu la guerre (la première…), un grain d’image assez proche du plat de lentilles et un manque de lumière permanent, ce film n’est pas sans charme par son côté documentaire et son aspect authentique. Cependant, le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, les personnages sont assez mal brossés, peu étudiés en profondeur et on a l’impression de perdre beaucoup de temps en discussions inintéressantes. C’est un peu dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Edson, Jeff Ware
Voir la fiche du film et la filmographie de Raphaël Nadjari sur le site IMDB.

7 juillet 2005

Le coût de la vie (2003) de Philippe Le Guay

Cout de la vieElle :
Le réalisateur tente de donner une dimension sociologique à son film. Il nous présente toute une série de portraits de gens assez typés pour rendre compte de leur rapport à l’argent. Un sujet en or, non ? On a droit au radin, au gaspilleur, à l’économe etc… Tout ce petit monde se croise mais ne se rencontre pas. Très décevant après s’être évertué à reconstituer le puzzle de toutes ces vies. Bref, on ne voit pas l’intérêt de ce déploiement d’énergie sur un sujet si banal. Le film ne repose malheureusement que sur ses acteurs (Luchini, Lindon) qui ne suffisent pas à soutenir l’édifice.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’intention de l’auteur était certainement de nous brosser quelques personnages au travers de leur rapport à l’argent: on a ainsi droit à des personnages très typés (volontairement caricaturaux) et très classiques, le radin, le généreux mais brouillon, le très riche qui se retrouve tout seul, etc… Hélas, la mise en place de ces personnages s’éternise et surtout n’aboutit sur rien, car finalement il ne se passe rien. Le Coût de la Vie se regarder sans déplaisir mais nous laisse tout de même sur notre faim.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Vincent Lindon, Camille Japy, Géraldine Pailhas, Claude Rich
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Le Guay sur le site IMDB.

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6 juillet 2005

Elle est des nôtres (2003) de Siegrid Alnoy

Elle est des nôtresElle :
Le film est original de par son sujet et sa mise en scène. Toutefois, l’ensemble est assez pesant, long et agaçant. La réalisatrice fait le portrait d’une jeune femme mal dans sa peau et célibataire. Elle évolue dans un environnement déshumanisé, et moderne qui ne génère que de la frustration. Siegrid Alnoy montre un certain talent et humour pour filmer les linéaires de supermarché, les lignes architecturales anguleuses, les éclairages glauques, les mines défaites. L’ambiance sonore est assez stridente et crispante. On a des bruits de fond en permanence. Bref, ce n’est pas un film de tout repos. Le comportement de l’héroïne n’est pas toujours crédible : au moment où elle finit par rencontrer des gens, avoir un bon boulot, elle fait tout ce qu’elle peut pour faire le vide autour d’elle de façon assez incompréhensible.
Note : 3 étoiles

Lui :
Elle est des nôtres est un film très personnel, assez étrange à la fois dans sa mise scène et dans son atmosphère. La grande lenteur des mouvements de caméra et le fond sonore en longues nappes monocordes contribuent à créer cette atmosphère si particulière, qui doit également beaucoup à son personnage principal, cette femme énigmatique, déplacée, en marge tout en étant parfaitement intégrée. Malgré ses petits défauts, c’est un film assez réussi, d’une grande originalité et qui porte un regard particulier sur les rapports humains ou plutôt sur notre rapport à « l’autre ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sasha Andres, Catherine Mouchet, Carlo Brandt
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Lire une analyse plus complète sur le site fluctuat.net.

30 juin 2005

Le désordre et la nuit (1958) de Gilles Grangier

Desordre_nuitElle :
Polar classique bien filmé avec un Gabin qui enfile le costard d’un flic qui succombe aux charmes d’une prostituée. Pas courant pour cet acteur. Le meurtre du proxénète à élucider, un trafic de drogue, une superbe musique de jazz dans un club considéré comme un lieu de perdition, les lumières de la ville dans la nuit. Bref, les ingrédients habituels du film noir. On peut reprocher un scénario un peu mince ainsi que certains clichés. A voir pour l’ambiance.
Note : 3 étoiles

Lui :
Assez beau film noir, avec un Gabin qui excelle dans son style « monolithe au grand coeur ». L’atmosphère « nuit parisienne » est complète avec ses clubs où l’on joue du bon jazz, ses petits truands qui roulent en grosses voitures américaines. Un film noir fort bien ficelé, le genre qui ne vieillit pas.
Note : 3 étoiles

Acteurs:  Jean Gabin, Danielle DarrieuxPaul Frankeur, Robert Manuel, Nadja Tiller, Hazel Scott
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25 juin 2005

Père et fils (2003) de Michel Boujenah

Père et filsElle :
Comédie française pour une fois plutôt réussie. Du bon humour avec des acteurs convaincants tels que Noiret, Charles Berling. Boujenah réussit à faire rire tout en jouant sur l’émotion de ce père qui ne rêve que de réunir ses trois fils et de les réconcilier. Les souvenirs d’enfance et les fous rires d’autrefois se mêlent aux querelles et jalousie des trois frères. Le tout est bien dosé et Noiret est magistral en papy cabotineur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de père prêt à tout pour réconcilier et retrouver ses 3 fils forme une comédie réussie. Noiret y est pour beaucoup bien entendu, et on a souvent l’impression qu’il tient le film à lui tout seul dans sa première partie, mais les autres personnages prennent ensuite de l’ampleur et l’humour est particulièrement bien dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Charles Berling, Bruno Putzulu, Pascal Elbé
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24 juin 2005

Poids léger (2004) de Jean-Pierre Améris

Poids_legerElle :
J’avais été touché par le cinéma de Jean-Pierre Améris dans son film  C’est la Vie avec Jacques Dutronc et Sandrine Bonnaire. Dans ce film adapté du roman d’Olivier Adam, il parvient une nouvelle fois à brosser avec délicatesse le portrait d’Antoine, un jeune boxeur perturbé par la perte de ses parents. Celui-ci est interprété avec talent par Nicolas Duvauchelle. Son physique angélique et plein de douceur contraste avec sa passion de la boxe et son métier de croque-mort. Jean-Pierre Améris a le mérite d’aborder sans tabou le sujet de la mort au cinéma et il parvient avec sa caméra à communiquer les fulgurances, les flashes qui traversent l’esprit d’Antoine. C’est un cinéma qui joue sur les émotions et l’humain.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans Poids Léger, Jean-Pierre Améris a su donner beaucoup d’innocence et de spontanéité à son personnage central, un jeune boxeur amateur totalement perturbé par la perte de ses deux parents. Evitant les travers psychanalytiques, il nous montre simplement ses difficultés à profiter des planches de salut qui s’offrent à lui, ses difficultés à communiquer. Nicolas Duvauchelle est particulièrement touchant malgré les excès de son personnage. Il est entouré par plusieurs acteurs parfaits dans les seconds rôles et cette qualité dans l’interprétation est pour beaucoup dans la réussite de ce film qui compte tout de même quelques passages à vide dans sa seconde partie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicolas Duvauchelle, Bernard Campan, Maï Anh Le, Sophie Quinton
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23 juin 2005

Maldone (1928) de Jean Grémillon

MaldoneElle :
Film muet très novateur et audacieux dans son style. Jean Grémillon s’emploie à dépeindre la détresse et les obsessions d’un homme qui a perdu sa liberté en devenant un riche propriétaire et voudrait la retrouver. Pour cela, il utilise de nombreux procédés visuels inédits pour l’époque : ralentissements, accélérations, tourbillons, superpositions, flous. Cette mise en scène donne un rythme tourbillonnant et obsédant. Malgré quelques longueurs, on sent que Grémillon a pris plaisir à essayer de nouvelles pistes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film muet se montre particulièrement inventif à la fois dans les angles de prise de vues parfois audacieux et dans les effets de superposition ou de mouvements de camera. Le thème, assez classique, est dans la veine « l’argent ne fait pas le bonheur », c’est à dire un pauvre qui devient riche par héritage et qui est malheureux comme la pierre car il regrette sa liberté et son insouciance passée. Un film étonnamment jeune.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Dullin, Genica Athanasiou
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22 juin 2005

Le chien, le général et les oiseaux (2003) de Francis Nielsen

Le chien, le général et les oiseauxElle :
Dessin animé qui s’adresse plus particulièrement aux enfants. On se laisse séduire par une certaine poésie dans les dessins bien loin des mangas ainsi que par ce général à la retraite qui a décidé de faire libérer tous les oiseaux grâce aux chiens de la ville qui font pression sur les habitants.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film d’animation est un conte assez joli en soi, avec une certaine fraîcheur, plutôt bien réussi puisque, malgré son animation assez rudimentaire, il sait créer une atmosphère pleine de charme et de candeur. Il a toutefois un léger côté soporifique car le sujet traité, tout en étant charmant, peine quelque peu à mobiliser toute notre attention.
Note : 2 étoiles

Acteurs: (voix) Philippe Noiret
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13 juin 2005

Le bleu des villes (1999) de Stéphane Brizé

Le bleu des villes Elle :
Stéphane Brizé a réussi un joli film teinté d’émotion, de simplicité et de justesse en mettant en scène les rêves de célébrité d’une contractuelle. Celle-ci est interprétée par Florence Vignon, une actrice qui joue tout en retenue et petites touches pour exprimer ses rêves brisés et son désir impossible de devenir chanteuse de variétés. Antoine Chappey joue également parfaitement bien le mari qui rêve d’une vie paisible dans son pavillon de banlieue. Les dialogues sont croustillants et amusants. On passe vraiment un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage Le Bleu des Villes, Stéphane Brizé a choisi l’histoire d’une jeune trentenaire qui aspire à une autre vie que celle, un peu étriquée, qui lui semble réservée. Il y a un contraste intéressant entre l’apparence extérieure de cette jeune femme douce et calme et son tumulte intérieur qui se mue en une volonté implacable de changer totalement de vie. Florence Vignon, qui a aussi contribué à l’écriture du scénario, interprète à merveille ce personnage filmé avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Le ton est juste, sans jamais forcer le trait, et film trouve un bel équilibre entre drame et comédie. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Florence Vignon, Antoine Chappey, Mathilde Seigner
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8 juin 2005

Deux frères (2004) de Jean-Jacques Annaud

Titre anglais : « Two brothers »

Deux freresElle :
Jean-Jacques Annaud, plein de bonnes intentions a entrepris de nous narrer la séparation de deux bébés tigres de leurs parents et de l’un de l’autre. Il oppose la méchanceté des hommes qui capturent ou tuent ces fauves pour de l’argent à la liberté des animaux dans la nature. J’ai préféré L’ours à ce film qui me semble plus maladroit, gentillet et ennuyeux. Il ne parvient qu’à remplir poussivement cette heure et demi autour de ces deux adorables tigres C’est sans doute un film plus destiné aux enfants.
Note : 2 étoiles

Lui :
Deux frèresParmi les animaux sauvages, le tigre est certainement l’un des plus fascinants et Jean-Jacques Annaud réussit la prouesse de les faire jouer comme des acteurs. Il parvient même à présenter au spectateur le point de vue du tigre au point que l’on a parfois l’impression d’être à sa place et de partager sa condition. Bien que fortement scénarisée, les scènes dans la jungle indochinoise paraissent vraiment naturelles et assez exceptionnelles. Hélas, le film pâtit quelque peu du traitement un peu sommaire des personnages humains, beaucoup semblant bâclés, trop typés et peu crédibles. De ce fait, on ressent le côté un peu simpliste du scénario. Néanmoins, malgré ses défauts, le film reste très plaisant et assez fascinant à regarder, et s’inscrit cette même veine de protection de la Nature que L’ours.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guy Pearce, Jean-Claude Dreyfus
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