26 avril 2005

Toto le héros (1991) de Jaco van Dormael

Toto le héros Elle :
Ce film belge est une vraie réussite. Originalité et richesse du scénario, mise en scène talentueuse et complexe, émotion et humour au rendez-vous. Michel Bouquet incarne un vieil homme qui veut se venger de son ancien camarade car il pense qu’il a été changé de famille par erreur lors d’un incendie. Le réalisateur passe fort habilement de l’enfance, à l’âge adulte, à l’heure de la vieillesse et de la mort. pour nous conter la vie de Thomas. La mort d’un père et d’une sœur dont il était amoureux bouleverse son parcours à tout jamais. On passe du rire aux larmes. La musique de Charles Trénet ponctue les moments de joie. Les univers des différentes époques sont presque irréels. Les personnages sont très attachants et émouvants. Toto le héros est un bon film qui interroge également sur la vie et les raisons de vivre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Jaco van Dormael fait preuve d’une maîtrise certaine de la mise en scène, réussissant à entrelacer de façon audacieuse plusieurs époques dans son récit et surtout en parvenant à nous plonger entièrement dans cette histoire qui a des aspects oniriques, fantastiques ou plutôt surréalistes. Michel Bouquet est particulièrement brillant dans son interprétation de personnage à la fois simple et multi facettes. On peut noter quelques clins d’oeil cinématographiques, à Brazil notamment. Un film qui parvient à nous passionner et à nous intriguer.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Mireille Perrier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jaco van Dormael sur le site IMDB.

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3 avril 2005

Agents secrets (2004) de Frédéric Shoendoerffer

AgentssecretsElle :
On est très vite agressé par le montage et la bande son qui ne laissent aucun instant de répit. L’ensemble est trop léché et cherche à imiter les films américains. On n’y croit pas. Images et musique choc qui me submergent très vite. J’abandonne.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le film démarre en suivant les canons du film américain d’espionnage, avec un montage et des mouvements de caméra tape-à-l’oeil et racoleurs. Ensuite, le film s’écarte de ces conventions pour se concentrer plus sur le « facteur humain », sur les questionnements et états d’âme divers des agents. L’opération décrite évoque l’affaire du Rainbow Warrior, la mise en place de l’opération étant assez longuement décrite. Même si le scénario reste un peu confus, l’ensemble se laisse regarder et sait bien éviter un certain mimétisme de la production hollywoodienne. On a cependant  un peu du mal à s’intéresser aux personnages et à leurs interrogations.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Cassel, Monica Bellucci, André Dussollier
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31 mars 2005

Malabar Princess (2004) de Gilles Legrand

Malabar PrincessElle:
Ce premier film est assez réussi. Cette fable évoque un petit garçon qui a un grand mal à surmonter la disparition de sa mère dans les entrailles d’un glacier. Recueilli en haute montagne par son grand-père interprété par Jacques Villeret, cet enfant mène son enquête pour savoir exactement comment sa mère est morte. Gilles Legrand parvient à créer des personnages attachants autour de l’enfant et de son grand-père qui s’adoucit à son contact, un peu comme dans Le Vieil Homme et L’Enfant. On pénètre avec délicatesse dans l’imaginaire de cet enfant perturbé avec l’histoire de l’accident de l’avion Malabar Princess. Malgré des maladresses de mise en scène, le film est prometteur.
Note :3 étoiles sur 5

Lui:
C’est une histoire pleine de sentimentalisme, utilisant des ressorts assez conventionnels mais qui parvient tout de même à créer un réel intérêt atour de ce gamin qui recherche sa mère, morte dans un glacier. L’histoire prend assez bien d’abord grâce aux acteurs, Jules Bigarnet, l’enfant, en tête, mais aussi par un bon déroulement du scénario. Jacques Villeret est à nouveau dans un rôle habituel pour lui (bourru au grand coeur)… Très classique donc mais tout de même bien fait.
Note :3 étoiles

Acteurs: Jacques Villeret, Claude Brasseur, Jules Bigarnet
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30 mars 2005

Cible émouvante (1993) de Pierre Salvadori

CibleemouvanteElle :
Jean Rochefort incarne dans ce film méconnu un tueur professionnel couvé par sa maman, ancienne tueuse professionnelle elle aussi. Vieux garçon en proie au doute quant à ses capacités de tueur, il ne parvient plus à tuer ses victimes dont une jeune kleptomane interprétée par Marie Trintignant. Son apprenti associé est Guillaume Depardieu. Ce trio va nous offrir tout un tas de situations assez cocasses. Même si la mise en scène n’est pas des plus abouties, le mérite revient à Jean Rochefort qui joue en permanence sur son côté pince-sans-rire. Il parait qu’il joue en corset pour garder ce côté guindé. Les dialogues sont savoureux. On nage à fond dans l’humour froid et noir.
Note : 4 étoiles

Lui :
Jean Rochefort en tueur flegmatique et d’une rigueur toute british tient le film presque à lui tout seul, lui et Marie Trintignant qui vient perturber ses manies de vieux garçon. Beaucoup d’humour, d’humour noir bien sûr mais aussi d’excellents dialogues et des situations vraiment saugrenues. Un film assez réussi malgré une réalisation parfois peu précise.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Rochefort, Marie Trintignant, Guillaume Depardieu
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28 mars 2005

Les carabiniers (1963) de Jean-Luc Godard

Les CarabiniersElle :
Ce film de Godard fut tourné la même année que Le Mépris. Quelle différence de qualité entre ces deux films ! Les Carabiniers n’est en effet pas son film le plus abouti, réalisé avec des bouts de ficelle et en trois semaines seulement. Il traverse assez mal le temps. La bande-son frise parfois le ridicule. Seul le manifeste anti-guerre reste intéressant. Sous la forme d’une fable satirique et absurde, il met en scène deux hommes auxquels les carabiniers promettent mille merveilles s’ils partent faire la guerre. Ceux-ci se comportent comme des sauvages et rentrent avec des centaines de cartes postales comme trésor de guerre.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette dénonciation de la guerre, sous la forme d’une pseudo farce ubuesque, est vraiment bâclée. La bande son et l’image sont épouvantablement rudimentaires, Godard l’a d’ailleurs tourné en moins de trois semaines. Sur le fond, Jean-Luc Godard dénonce bien les méfaits de la guerre et de l’attirance vers l’argent, mais il le fait vraiment sans nuance… Tout sent la précipitation et la rapidité, y compris quand il rend un hommage aux Frères Lumière. Si ce film pouvait avoir un rôle de trublion à jouer au moment de sa sortie en 1963, il revêt beaucoup moins d’intérêt 40 ans plus tard.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Albert Juross, Marino Massé, Catherine Ribeiro, Geneviève Galéa
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26 mars 2005

Une vie à t’attendre (2004) de Thierry Klifa

VieaattendreElle :
Un premier film pas mal mis en scène mais avec un sujet bien éculé et assez ennuyeux: les retrouvailles de deux amants après douze ans d’absence. Patrick Bruel incarne l’amant hésitant en permanence entre une nouvelle vie avec la jeune Claire ou refaire sa vie avec son ancienne compagne (Nathalie Baye) plus âgée que lui. Il sourit tout le temps et nous sert tout un flot de platitudes sur le sens de la vie. Le traitement du film est très convenu et bourré de clichés sur l’amour. Les seconds rôles qui gravitent autour des personnages principaux manquent d’épaisseur. Thierry Klifa a du mal à remplir et à finir son film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’amour inachevée il y a 15 ans est on ne peut plus conventionnelle, on y trouve toute la panoplie des dialogues de circonstance les plus banals et l’on a toujours l’impression de pouvoir prédire la suite. La mise en place des personnages est assez confuse. Patrick Bruel sourit beaucoup, il passe même tout le film à sourire (il faut reconnaître qu’il est d’ailleurs assez bon pour sourire, il pleure une fois vers la fin, mais c’est plus moyen…) Nathalie Baye sourit beaucoup aussi ; en revanche, les seconds rôles font franchement la gueule… Pour un premier film, la mise en scène est plutôt réussie mais le film est franchement desservi par un scénario trop faible et bien trop conventionnel.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Patrick Bruel, Géraldine Pailhas
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24 mars 2005

Chemins de traverse (2004) de Manuel Poirier

CheminstraverseElle :
Manuel Poirier renoue avec le thème de l’errance de gens marginalisés qui ont coupé les ponts avec le travail et la famille. On retrouve à nouveau Sergi Lopez en père itinérant de ville en ville avec son fils de 16 ans. Il est à la recherche de quelque chose d’inaccessible et rate tout ce qu’il entreprend. Le fils subit ce mode de vie l’excluant de toute vie sociale mais reste très attaché à ce père inconscient. Il finit par prendre les choses en main sans heurter le père et les rôles s’inversent. Le réalisateur parvient à relater les problèmes de communication et les relations tendues de ces deux personnages avec sensibilité. C’est par petites touches, avec des longs silences, des regards, des tons de voix qu’il arrive à exprimer ce que ce père et ce fils ne parviennent pas à se dire. Un film très touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur une histoire qui aurait pu être terne et démoralisante, Manuel Poirier réussit à faire un film plein de demi-teintes et de délicatesse, sans forcer le trait, sans caricaturer ses personnages. De ce fait, on se sent très proche du personnage interprété par Sergi Lopez, personnage sans domicile fixe, entraînant son fils de ville de ville enchaînant les boulots tous aussi foireux les uns que les autres. On voit le rapport entre lui et son fils évoluer, empreint d’une certaine connivence et d’un amour certain, malgré un mutisme ambiant. C’est la force de ce rapport qui au final est toute leur richesse.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sergi Lopez, Kevin Miranda
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23 mars 2005

Les Choristes (2004) de Christophe Barratier

ChoristesElle :
Blockbuster français de l’année 2004, ce film remporta les suffrages grâce aux thèmes pleins de bons sentiments qu’il développe : nostalgie d’une certaine enfance de l’après-guerre, mise en lumière des humbles tel ce surveillant au cœur d’or interprété par Gérard Jugnot, amour et mise en valeur de ces enfants turbulents ou abandonnés grâce au chant. Les tyranniques et caractériels comme le directeur de l’internat sont vilipendés. Christophe Barratier dresse le portrait d’une école où tout est noir ou blanc, les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Les problèmes de comportement s’y résolvent un peu trop simplement grâce à la chorale. Les protagonistes sont assez caricaturaux et on ne croit guère à un internat qui ne comporte qu’une seule classe. Cette vision idéalisée en fait un film gentillet qui se laisse regarder sans déplaisir mais sans grand enthousiasme.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un film plein de bonnes intentions, auquel on peut certainement reprocher son côté simple et presque caricatural car les personnages sont vraiment très typés. A part le méchant directeur… qui est vraiment méchant, tous les autres ont un bon fond qui ne demande qu’à être révélé. C’est un film optimiste qui se laisse regarder sans déplaisir, mais auquel on ne peut demander beaucoup plus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Jugnot, François Berléand
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22 mars 2005

La vie ne me fait pas peur (1999) de Noémie Lvovsky

ViefaitpaspeurElle :
Décidément, je n’accroche pas aux films de Noémie Lvovsky. Je trouve ses films assez superficiels. Elle s’attache trop aux apparences et pas assez à son scénario. Elle filme des tranches d’adolescence des années 70 et les parsème de quelques trouvailles visuelles humoristiques. Je suppose qu’il s’agit de son parcours personnel. Les personnages sont assez outranciers et ennuyeux.
Note : 1 étoiles

Lui :
Il est un peu difficile de s’intéresser à ces quatre adolescentes que l’on voit évoluer sur plusieurs années, il faut dire que dès le début on est assailli, presque agressé, par force cris et jeux de gamines futiles, la réalisatrice ayant peut-être cherché à recréer un univers qu’elle avait personnellement connu.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Magali Woch, Ingrid Molinier, Julie-Marie Parmentier, Camille Rousselet, Valeria Bruni TedeschiVoir la fiche du film et la filmographie de Noémie Lvovsky sur le site IMDB.

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18 mars 2005

Violence des échanges en milieu tempéré (2003) de Jean-Marc Moutout

Echanges tempereElle :
Le réalisateur évite les clichés caricaturaux sur le monde de l’entreprise et privilégie l’analyse étayée des rapports sociaux entre employés et dirigeants. On découvre cet univers au travers d’un jeune consultant (Jérémie Renier) qui doit faire un audit précis d’une entreprise afin qu’elle puisse être rachetée par un grand groupe. Le jeune homme est confronté entre son désir de réussir professionnellement et ses scrupules vis-à-vis des salariés qu’il doit interroger pour pouvoir les licencier ensuite. Doit-il se rebeller ou adhérer à la doctrine de son employeur « Work Hard, Play Hard » ? Jean-Marc Mourtout fait des portraits sensibles de tous ces personnages et montre les contradictions d’un monde où l’entreprise doit faire du profit pour survivre mais en même temps doit gérer des hommes qui lui ont permis d’être en place.
Note : 5 étoiles

Lui :
En évitant les écueils de la caricature et de la simplification, Jean-Marc Moutout réussit là un film qui montre bien la réalité des entreprises et notamment de ces audits. Le manichéisme est donc évité pour se concentrer sur les rapports humains. Ce n’est pas vraiment positif, dans le sens où le petit jeune qui monte accepte de jouer le rôle de coupeurs de têtes. La mise en scène est assez carrée et précise, à l’image du sujet. Bonne interprétation de Jérémie Rénier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Laurent Lucas, Cylia Malki
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