24 janvier 2007

Les blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis

Les blessures assassinesElle :
Cette histoire vraie retrace le parcours tragique de deux jeunes soeurs inséparables jusque dans leur corps. La plus âgée assassine ses patrons pour une remarque sur sa tenue et entraîne sa soeur dans cette fuite en avant. Les blessures familiales et le manque d’amour la conduisent au meurtre sauvage. Cette sauvagerie intériorisée ne parvient plus à être contrôlée et finit par exploser.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur un fait divers des années 20, ce film tente de nous raconter le parcours d’une jeune bonne qui assassine ses patrons. Il nous raconte plus qu’il n’explique ce geste, et on assiste assez impuissant à la montée d’une haine, d’un amour qui se muera en folie meurtrière. La mise en scène est un peu brouillonne par moments et je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité d’un tel film qui, certes, se laisse regarder, mais assez passivement, totalement extérieur à l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Julie-Marie Parmentier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Denis sur le site imdb.com.

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22 janvier 2007

L’homme qui aimait les femmes (1977) de François Truffaut

L'homme qui aimait les femmesElle :
Revoir ce film a été pour moi une petite déception. Certes le propos est amusant mais je ne vois pas vraiment ce que Truffaut cherche à prouver. Peut-être n’est ce que sa vision des femmes qu’il désire nous exposer.
Note : 3 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour dans ce film de François Truffaut considéré comme assez personnel : à travers son personnage, c’est un peu lui qui nous parle. La première qualité de L’homme qui aimait les femmes est sans doute d’être un film non-machiste : Charles Denner ne recherche pas les femmes pour son plaisir… non, il ne peut vivre que par elles.  Certaines de ses « théories » sont vraiment mémorables (les compas, le printemps, …), théories  où Truffaut aime autant jouer avec les mots qu’avec les images. Tout dans ce film n’est qu’équilibre, subtilité, fragilité. Le même sujet traité par un autre cinéaste se serait probablement révélé désastreux.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Leslie Caron, Nathalie Baye
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20 janvier 2007

La ravisseuse (2005) d’ Antoine Santana

La ravisseuseElle :
Malgré quelques maladresses dans la mise en scène et le jeu des acteurs, c’est un regard intéressant sur le statut de la femme dans une famille bourgeoise du 19ème siècle. Les femmes sont destinées au mariage, à faire des enfants, à tenir leur intérieur et obéir à leur mari. Le réalisateur évoque la misère et le problème des nourrices qui sont obligées d’abandonner leur propre bébé pour nourrir les enfants des bourgeois. Isild Le Besco aux cotés d’Emilie Dequenne est lumineuse et émouvante. Ces deux très jeunes femmes au destin tout tracé et au milieu social très différents se retrouvent dans leurs émois de jeune fille, leur désir de liberté et d’émancipation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette histoire de jeune nourrice parachutée au sein d’un jeune couple bourgeois du XIXe siècle, Antoine Santana s’est surtout intéressé à la relation qui se noue entre les deux jeunes filles. Bien que tout les sépare sur le plan de l’échelle sociale, elles ont les mêmes désirs, les mêmes aspirations si difficiles à exprimer dans le carcan du milieu bourgeois de cette époque. Il  s’agit presque d’un huis clos. Le réalisateur parvient bien à installer un climat un peu étrange, presque ambigu, formidablement magnifié par le jeu délicat d’Isild Le Besco, actrice qui a vraiment une forte présence, et aussi par une photographie dans des lumières assez naturelles. Le choix du titre du film est tout de même un peu étonnant dans le sens où il nous donne à l’avance le dénouement, mais laisse supposer que le réalisateur a voulu surtout montrer les raisons qui amènent cette jeune fille à cet acte ultime. C’est un film assez délicat qui a malheureusement été jugé rapidement par la critique comme trop académique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Émilie Dequenne, Grégoire Colin, Anémone, Frédéric Pierrot
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20 janvier 2007

Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes (1993) de Jean-Jacques Zilbermann

Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistesElle :
Petite comédie sans prétention qui se laisse regarder mais finit par tourner en rond. C’est le regard nostalgique et humoristique d’un cinéaste sur la vie engagée de militants communistes. Balasko incarne cette militante qui ne rêve que des choeurs de l’armée russe.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film se laisse regarder mais semble se situer entre deux chaises et l’on peut s’interroger sur les intentions du cinéaste. Ce ne semble pas être de faire une comédie pure car, avec les personnages mis en scène, il aurait pu créer une foultitude de situations et de dialogues savoureux. Ce ne semble pas être da faire une analyse sociale (ou politique) de cette époque. Il me semblerait plutôt qu’il porte un regard attendri sur cette période qui doit sans doute correspondre à une époque de sa vie, ce qui en limite un peu la portée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Josiane Balasko, Maurice Bénichou, Catherine Hiegel
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18 janvier 2007

Le temps qui reste (2005) de François Ozon

Le temps qui resteElle :
Un film court et intense sur la quête d’un jeune homme de 31 ans qui s’apprête à mourir d’un cancer d’ici quelques semaines. Melvil Poupaud interprète ce photographe avec émotion et sobriété. Du monde factice de la mode, il revient peu à peu vers son passé, se débarrasse de son ancienne peau pour revêtir celle d’un condamné qui garde son secret de mort pour lui, essaie de réparer ses excès vis-à-vis de ses proches, retrouve sa grand-mère elle aussi proche de la mort, cherche à laisser des traces. Une quête spirituelle émouvante dans laquelle cet homme essaie de goûter les petits bonheurs minuscules de la vie. François Ozon parvient à faire passer son message de vie. Il ne donne pas une vision morbide de ce cheminement vers la mort.
Note : 4 étoiles

Lui :
Apprenant subitement qu’il ne lui reste que quelques semaines à vivre, un photographe se retourne sur lui-même et cherche à retrouver des notions fondamentales de vie : l’amour, les proches, les petits plaisirs simples, laisser une trace, tout ce qu’il avait un peu laissé de côté jusqu’à présent. François Ozon réussit à faire un film presque minimaliste, avec peu de paroles et sans trop charger le côté émotionnel qui est presque absent, sauf dans la scène avec sa grand-mère. Son personnage principal choisit de faire seul cette recherche de l’essentiel. On ne peut qu’être ému par l’interprétation sobre de Melvin Poupaud.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Melvil Poupaud, Jeanne Moreau, Valeria Bruni Tedeschi
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17 janvier 2007

Kirikou et les bêtes sauvages (2005) de Michel Ocelot et Bénédicte Galup

Kirikou et les bêtes sauvagesElle :
(pas vu)

Lui :
Ce nouveau volet des aventures de Kirikou n’est pas vraiment la suite du premier film d’animation sorti en 1998 mais plutôt quelques histoires en marge de celui-ci. Si l’ensemble paraît nettement plus décousu, ce film parvient à garder une grande fraîcheur dans ces petites histoires qu’il raconte, à tel point que cela est presque regardable avec plaisir par les adultes… mais le cœur de cible reste tout de même le tout petit n’enfant. L’animation n’est pas le point fort mais le dessin, avec ses lignes pures et claires, contribuent à rendre l’ensemble attachant.
Note : 3 étoiles

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15 janvier 2007

Le Comte de Monte-Cristo (1943) de Robert Vernay

Le Comte de Monte CristoElle :
La vengeance impitoyable du Comte de Monte-Cristo s’étale sur deux films. Adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas, l’histoire est particulièrement passionnante et riche en rebondissements. Pierre Richard-Wilm incarne avec beaucoup de vérité cet homme jeté injustement en prison pendant vingt ans. Cependant, on peut reprocher certaines longueurs et une mise en scène qui a un peu vieilli.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce long film en deux parties porte en lui le faste et l’éclat que l’on attend de adaptation d’un grand roman. Pierre Richard-Willm est un très bon (et beau) Edmond Dantès. Malgré sa durée, le film ne contient aucune longueur et sait rester passionnant à suivre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond, Marcel Herrand
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Vernay sur le site imdb.com.

Le comte de Monte Cristo, 2e époque: Le châtiment Le comte de Monte Cristo, 1ère époque: Edmond DantèsCe film fut originellement présenté en deux parties de 90 minutes, « Edmond Dantès » et « Le châtiment », ce film fut l’un des plus gros succès cinématographiques sous l’Occupation.

Le Comte de Monte-Cristo fut adapté un très grand nombre de fois au cinéma (entre 30 et 50 fois). Voir la liste sur imdb.com. Cette version est souvent considérée comme étant l’une des plus réussies.

13 janvier 2007

Les Marmottes (1993) d’ Elie Chouraqui

Les marmottesElle :
Comédie rigolo-dramatique. Toute une pléiade d’acteurs participe à cette foire d’empoigne entre époux, frères et soeurs. De bien belles vacances de sport d’hiver gâchées. Le film se laisse regarder mais les situations sont trop exagérées et tous ces gens à problèmes vaguement existentiels peuvent finir par lasser.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une famille se rassemble pour Noël et l’on découvre assez rapidement que tous ont d’énormes problèmes, qui reviennent toujours à être des problèmes d’amour ou des problèmes sexuels (ou éventuellement les deux). L’ensemble n’est pas très crédible mais l’on rit plutôt face aux disputes et aux gros soucis (qui ne sont pas si graves que cela) de tout ce petit monde. Tout cela n’est bien entendu pas très profond  mais la belle brochette d’acteurs permet au film de tenir et de nous faire passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Hugues Anglade, Jacqueline Bisset, Christine Boisson, André Dussollier, Gérard Lanvin, Marie Trintignant, Anouk Aimée, Daniel Gélin
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10 janvier 2007

Le dernier des immobiles (2003) de Nicola Sornaga

Le dernier des immobilesElle :
(pas vu)

Lui :
Nicola Sornaga se met lui-même en scène en train de réaliser un film sur le poète Matthieu Messagier, qui joue également son propre rôle. Le film est en fait une série de divagations cinématographiques ou poétiques sans vraiment qu’il n’y ait de fil de narration propre. Cela nous donne un film totalement à part, pas forcément facile d’abord, mais en fait il suffit simplement se laisser aller et se laisser porter par les mots et les images. Bien entendu, l’ensemble est franchement inégal mais certaines saynètes sont assez belles (non pas sur le plan de la photographie, qui est assez rudimentaire, mais sur le plan de l’image créée) et souvent assez drôles, car Nicola Sornaga ne semble pas se prendre au sérieux. Il joue aussi beaucoup avec l’action de filmer, montrant ce que l’on est censé ne pas voir : le caméraman qui devient personnage, les trucages dévoilés par un travelling arrière, etc… Il me semble toutefois que son défaut est de tourner autour de son sujet sans y entrer : j’avoue volontiers que je ne connaissais pas Matthieu Messagier avant de voir ce film… mais je ne n’en sais pas beaucoup plus sur lui après la projection.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicola Sornaga, Matthieu Messagier
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9 janvier 2007

Diên Biên Phu (1992) de Pierre Schoendoerffer

Diên Biên PhuElle :
Pierre Schoendoerffer qui a bien connu ces combats filme les 57 derniers jours de cette bataille d’Indochine qui mit fin en 1954 à la fin de l’empire colonial français. La reconstitution de l’ambiance de cette époque est plutôt réussie. De beaux éclairages et cadrages, de nombreux figurants. Cependant, le film met un certain temps à se mettre en place. On passe beaucoup de temps avec les états majors et avec ce journaliste américain assez pénible à écouter en français. Le jeu des acteurs pêche vraiment; ils ont vraiment l’air de réciter leur rôle. L’intérêt du film s’en trouve grandement affecté. Le film prend vraiment son envol dans les tranchées boueuses aux côtés des soldats blessés qui font face aux Viet-minh. On y sent une maîtrise et un réalisme de la mise en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ayant lui-même vécu cette bataille en tant que jeune caméraman, Pierre Schoendoerffer a voulu avec ce film rendre hommage aux soldats qui combattirent et souvent périrent pour une cause perdue. Il a mis en place une reconstitution soigneuse et ambitieuse sur les lieux-mêmes. Hélas tout ce travail est totalement gâché par un jeu d’acteur franchement épouvantable dans toute la partie qui se déroule dans Hanoi ou dans les bureaux de l’état-major. De ce fait, on a tendance à garder ses distances et à rester spectateur un peu lointain. Le réalisateur a probablement choisi d’ignorer ce défaut pour se consacrer sur la partie se déroulant sur le champ de bataille et effectivement les scènes se déroulant dans les tranchées sont bien plus réussies. Schoendoerffer parvient bien à communiquer ce sentiment de grande confusion généré par une situation qu’il était difficile d’appréhender. D’ailleurs, il ne fait aucun effort pour nous éclairer sur les enjeux de cette bataille, nous mettant ainsi dans le même état d’esprit que ces soldats. Quel dommage que les autres scènes viennent dévaloriser ce témoignage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Pleasence, Patrick Catalifo, Jean-François Balmer,Ludmila Mikaël
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