10 mai 2007

Les honneurs de la guerre (1960) de Jean Dewever

Les honneurs de la guerreElle :
Scénario de Jean-Charles Tacchella. Ce film, peu diffusé car il montre des français insouciants et des allemands humains au moment de la libération, est intéressant car il témoigne de l’atmosphère d’attente incertaine qui pouvait régner dans les campagnes à cette époque. Néanmoins, certaines longueurs alourdissent l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film décrit cette période d’incertitude à la fin de la dernière guerre, cette période de transition entre la guerre et la paix. Un bataillon allemand au bout du rouleau tarde à quitter un village. On comprend que le propos est fondamentalement antimilitariste, anti-guerre, mais le film s’égare, force un peu trop le trait et s’étire en longueurs qui enlèvent toute force à la démonstration. Il ne reste qu’un témoignage de cette époque charnière.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Albert Hehn, Bernard Verley
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9 mai 2007

OSS 117: Le Caire nid d’espions (2006) de Michel Hazanavicius

Le Caire, nid d'espionsElle :
(pas vu)

Lui :
Ce pastiche des films d’OSS 117 se révèle bien meilleur que je ne l’escomptais. Tout d’abord par sa forme avec des images très graphiques, beaucoup de plans larges utilisant parfaitement les décors et créant une ambiance qui rappelle certains films d’Hitchcock. Le film est ainsi un délice pour les yeux avec une superbe atmosphère des années 50. Et ensuite par son contenu, bien dosé dans la parodie car il est toujours délicat de jouer sur un personnage outrageusement macho, hâbleur et sûr de lui, colonial et condescendant. Ajoutez à cela une absence totale de capacité de déduction (s’il réussit dans sa mission, c’est grâce au hasard et aux personnes qu’il rencontre) et vous avez un personnage qui peut facilement être poussé trop loin dans la caricature. Tel n’est pas le cas ici. L’OSS 117 de Patrick Dujardin apparaît comme un croisement entre le James Bond de Sean Connery et l’inspecteur Clouzot de Peter Sellers (La panthère rose). Au final, l’ensemble est assez élégant et surtout vraiment très amusant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Bérénice Bejo, Aure Atika
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5 mai 2007

Drôle de drame (1936) de Marcel Carné

Drole de drameLui :
Drôle de Drame est l’un de ces joyaux impérissables du cinéma. C’est un film complet qui se présente presque comme un bouillonnement d’éléments totalement disparates qui s’assemblent merveilleusement grâce au génie de Marcel Carné et de Jacques Prévert. Adapté d’un roman policier anglais, c’est un invraisemblable scénario, plein de rebondissements qui ne laissent aucun temps mort. Et Carné a réuni un ensemble de fabuleux acteurs sur son plateau avec en première ligne ce fameux face à face, haut en couleur,  entre Michel Simon et Louis Jouvet. Les dialogues de Prévert sont savoureux, un vrai délice ; tout le monde connaît la célèbre réplique « bizarre, bizarre… ». A la fois film policier, film comique, film de société, loufoque et corrosif, Drôle de Drame dérouta le public à sa sortie en 1937 :  la critique fut unanime pour le descendre et les spectateurs du Colisée (où le film est sorti en exclusivité) arrachèrent leurs sièges pour manifester leur mécontentement… Ce n’est que 15 ans plus tard qu’il fut reconnu à sa juste valeur, c’est à dire comme l’un des chefs d’oeuvre du cinéma français, un sommet d’inventivité, de créativité… Un film parfait.
Note : 5 étoiles (5/05/2007) – 5 étoiles (9/07/2024)

Acteurs: Louis Jouvet, Françoise Rosay, Michel Simon, Jean-Pierre Aumont, Jean-Louis Barrault, Nadine Vogel, Pierre Alcover, Henri Guisol
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Lire une critique plus complète de Drôle de Drame

5 mai 2007

Je t’aime, je t’aime (1968) de Alain Resnais

Je t'aime je t'aimeElle :
En bref (*) : Film doté d’une construction très originale. Les allers et retours désordonnés dans la vie de Claude Rich font que l’on se prend au jeu de la reconstruction de sa vie.
Note : 4 étoiles

Lui :
En bref (*) : Surprenant et intéressant : l’environnement science-fiction n’est qu’un prétexte pour nous offrir un découpage très original et le spectateur se retrouve avec un puzzle de la vie de Claude Rich.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claude Rich, Bernard Fresson, Olga Georges-Picot, Anouk Ferjac
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

3 mai 2007

Passe ton bac d’abord (1979) de Maurice Pialat

Passe ton bac d'abordElle :
Film assez sombre sur l’abandon et les désillusions de la jeunesse d’une ville du Nord. Chômage, ennui, désoeuvrement et désamour rythment ce film réaliste et sociologique. L’école qui devrait être à la fois un tremplin et un ciment social est impuissante face cette noirceur ambiante des années 70. C’est ethnologiquement intéressant mais un peu glauque tout de même.
Note : 3 étoiles

Lui :
Pialat filme un groupe d’adolescents à la veille de passer leur bac. Il les filme sans fard, à la limite du style documentaire, dans une de ces banlieues ouvrières du Nord de la France. Il parvient à nous faire partager leurs hésitations, leurs angoisses, leurs recherches. Un témoignage fort de cette époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sabine Haudepin, Philippe Marlaud
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2 mai 2007

Le beau Serge (1959) de Claude Chabrol

Le beau SergeElle :
Revu avec du recul, ce film me déçoit plutôt ; aurait-il vieilli? Brialy en citadin sauveur des âmes qui débarque à la campagne et découvre les maux quotidiens des ruraux rongés par l’alcool, l’ennui et la frustration, n’est-ce pas une vision un peu trop parisienne et manichéenne des pauvres provinciaux que nous sommes. Brialy, Blain et Laffont sont convaincants mais font un peu pièces rapportées au milieu des villageois qui patoisent.
Note : 3 étoiles

Lui :
Chabrol nous dresse un portrait de la province très profonde, celle où l’on sombre dans l’alcool pour supporter le désoeuvrement et l’absence de buts. Le propos est assez misérabiliste et reste superficiel : on aimerait connaître le parcours du fameux Serge, les raisons de sa déchéance. Jean-Claude Brialy, en citadin qui veut sauver son prochain, et également Gérard Blain font de très bonnes compositions de leurs personnages. Si à l’époque, ce film du tout début de la Nouvelle Vague apportait un ton nouveau, il paraît moins séduisant aujourd’hui. Il garde toutefois un intérêt historique… Claude Chabrol montre une indéniable maîtrise de la mise en scène dès son premier film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Blain, Jean-Claude Brialy , Michèle Méritz, Bernadette Lafont
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27 avril 2007

Enfermés dehors (2006) d’ Albert Dupontel

Enfermés dehorsElle :
(pas vu)

Lui :
Pour son troisième long métrage, Albert Dupontel se met à nouveau en scène dans l’univers des SDF pour nous livrer avec Enfermés Dehors une comédie complètement déjantée, qui semble parfois partir dans tous les sens mais qui parvient néanmoins à capter toute notre attention. Comique de style one-man-show à la base, il centre beaucoup de ses gags sur lui-même et se démène comme un forcené tout au long du film. Ses cascades sont cartoonesques, un vrai délice le plus souvent même s’il abuse de quelques effets de camera parfaitement inutiles et plutôt nauséeux. Là où il réussit le mieux est certainement quand il détourne certains de nos clichés, par exemple sur la police ou sur les SDF. S’il est parfois épaulé par d’autres acteurs, deux ex-Deschiens notamment, ces moments sont trop rares et c’est regrettable. Le faux commissariat dans le squat est un grand moment. Le fond est gentiment humaniste et le film se laisse regarder avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Claude Perron, Nicolas Marié, Yolande Moreau , Bruno Lochet
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24 avril 2007

Beau travail (1999) de Claire Denis

Beau travailElle :
Beauté et danse des corps de légionnaires musclés dans le désert de pierraille et sous le soleil ardent de Djibouti. Nous sommes spectateurs d’une histoire sans histoire sauf celle d’un adjudant parano qui va se faire éjecter de la légion. Il ne se passe quasiment rien. Il y a peu de dialogues et on a l’impression de perdre son temps.
Note : 1 étoiles

Lui :
Claire Denis a probablement voulu faire un film esthétique, visiblement inspirée par la vision de ces corps de légionnaires torses nus. Hélas, en tant que spectateur on s’ennuie ferme.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Denis Lavant, Michel Subor
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24 avril 2007

Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) de Dominik Moll

Harry un ami qui vous veut du bienElle :
Bonne surprise pour ce film français à succès. Le scénario est original et la manière de filmer novatrice. L’atmosphère pesante et angoissante parsemée de touches humoristiques est très bien restituée. Les acteurs sont parfaitement dans leur rôle surtout Sergi López qui, avec son air débonnaire, sait si bien tromper son monde. Cette quête destructrice de Harry qui veut faire le bien en faisant le mal manque toutefois de motivations solides. Toutes ces morts qui laissent ces personnages de marbre sont un peu trop exagérées pour être crédibles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film est surprenant et original. On est dès le début fasciné et captivé par cette histoire étrange. Sergi López, avec son mélange de bonhomie sympathique et d’étrangeté, interprète à merveille cet homme qui débarque dans la vie d’un autre, désireux d’orienter sa vie, d’arranger les choses. Ce désir évolue rapidement en obsession, en névrose. Dominik Moll réussit parfaitement à faire monter la tension, partant d’une vie banale pour arriver au pire drame. On rit aussi, de cet entêtement à s’immiscer dans une vie qui n’est pas la sienne. Les trois autres acteurs principaux sont parfaits également. Une réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Laurent Lucas, Sergi López, Mathilde Seigner, Sophie Guillemin
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22 avril 2007

L’ivresse du pouvoir (2006) de Claude Chabrol

L'ivresse du pouvoirElle :
Claude Chabrol se livre à un jeu de massacre subtil et mordant sur les tenants du pouvoir. Pouvoir des femmes, des juges, des politiques et grands chefs d’entreprise, les acteurs de ces sphères un peu nébuleuses se dressent les uns contre les autres, se jaugent et se font des chausse-trappes. On y reconnaît les personnages de l’affaire Elf, entre autres Lefloch-Prigent, Pasqua et bien sûr la juge Eva Joly interprétée par une Isabelle Huppert un peu machiavélique : avec son air de ne pas y toucher, elle joue au jeu du chat et de la souris et sort ses griffes avec une délicieuse féminité. On ne s’ennuie pas une seconde. Chabrol a encore de beaux jours devant lui.
Note : 4 étoiles

Lui :
S’inspirant très largement de l’Affaire Elf, sans jamais la nommer toutefois, Claude Chabrol montre dans L’ivresse du pouvoir l’interaction des différentes sphères de pouvoir, politique, économique et judiciaire, et que toutes ces personnes avides de pouvoir ont toujours une personne au dessus d’eux ce qui rend toute impunité assez fragile. Le film a aussi un côté amusant car, rapidement, on se surprend à chercher à mettre des noms sur tout le monde : un sénateur avec un fort accent du midi, tiens tiens… Chabrol s’amuse lui aussi et nous fait quelques facéties : la juge Eva Joly devient Jeanne Charmant-Killman, Roland Dumas est interprété par un acteur du nom de Roger Dumas, Alfred Sirven (que l’on ne voit pas) s’appelle Lombre. L’ensemble se tient parfaitement et, à défaut d’être fidèle à la réalité, constitue un ensemble de variations plausibles sur le mini-séisme que l’affaire a provoqué. Les acteurs sont particulièrement convaincants, avec une Isabelle Huppert particulièrement à l’aise dans son rôle. Seul le choix de Patrick Bruel (qui incarne Philippe Jaffré) laisse songeur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Marilyne Canto, Robin Renucci, Thomas Chabrol, Jacques Boudet
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