11 avril 2008

Le Monocle rit jaune (1964) de Georges Lautner

Le Monocle rit jauneElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la série des Monocle, Le Monocle rit jaune est le troisième et dernier ; c’est aussi le moins réussi malgré son côté totalement excentrique et parfaitement farfelu. Rien n’est sérieux dans cette histoire où le Monocle part à Hong Kong chercher l’instigateur d’attentats contre des centrales nucléaires de par le Monde. On aurait pu attendre un peu plus du fait de cet environnement oriental surpeuplé et d’ailleurs les scènes les plus réussies sont celles où nos héros font face à toute une vague de sbires à la mine patibulaire (telle la scène dans la ruelle ou Le Monocle fait un carnage contre toute vraisemblance). Ces scènes sont hélas trop rares, le film manquant réellement de ressort. Paul Meurisse a tendance à un peu surjouer son personnage cette fois-ci : son petit dodelinement après avoir tiré avec son pistolet le petit doigt en l’air se transforme en sautillement un peu forcé mais il nous gratifie toujours heureusement de quelques bonnes répliques comme celle-ci, après que son acolyte en colère ait fracassé une table du tranchant de la main : « Mon ami, voilà une superfluité dont vous auriez pu vous passer »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paul Meurisse, Marcel Dalio, Robert Dalban, Olivier Despax, Edward Meeks
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Lautner sur le site imdb.com.

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La série du Monocle (tous réalisés par Georges Lautner) :
Le Monocle Noir (1961)
L’oeil du Monocle (1962)
Le Monocle rit jaune (1964)

8 avril 2008

La consultation (2006) de Hélène de Crécy

La ConsultationElle :
Un film documentaire utile, intéressant et émouvant sur le quotidien d’un médecin généraliste qui est le rouage essentiel de la communication et de l’information médicale. Toutes les couches de la société défilent devant lui avec leurs espoirs, leurs problèmes et leurs douleurs. Les émotions qui se dégagent de ces entretiens avec le médecin sont de l’ordre de l’humain mais aussi de l’impudique. La souffrance physique révèle la plupart du temps des problèmes psychologiques comme si les maux du corps étaient un révélateur de l’âme. On peut cependant s’interroger sur ce qui a pu pousser ces clients volontaires à se prêter au jeu de la caméra et de cette mise à nu car elle les déshabille parfois impudiquement et négativement.
Note : 4 étoiles

Lui :
Certes, La Consultation est un documentaire absolument nouveau dans la vision qu’il nous offre de la « médecine ordinaire » d’un généraliste confronté à des cas forts différents : il nous présente à la fois une certaine image de la société actuelle et aussi nous interroge sur notre rapport à la médecine. Cependant on peut aussi se demander où va s’arrêter cette pénétration parfaitement impudique de la caméra, cette Caméra sacralisée par notre société comme de l’organe de l’ouverture totale. Quelle est l’étape suivante ? « 24 heures de la vie d’un psychiatre » ? « Secrets de confessionnal » ? On peut aussi se demander pourquoi La Consultation n’a pas été tourné avec des acteurs (il y a ne serait-ce que 10 ans, ce documentaire avec personnes réelles eut été probablement inconcevable). Répondre à cette question en entraîne d’autres sur le rôle de l’information dans notre société.
Note : 2 étoiles

Acteurs:
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7 avril 2008

TwentyNine Palms (2003) de Bruno Dumont

Twentynine PalmsElle :
Un homme et une femme sont à la dérive en plein désert californien pour faire du repérage photographique. Ambiance de road movie avec ses bars, ses motels, ses stations-service et ses grands espaces désertiques. Mis à part des scènes de sexe assez crus, le temps s’écoule très lentement sans qu’il arrive quelque chose de notoire. La routine du quotidien prend le dessus : manger, dormir, faire l’amour, rouler. C’est une parenthèse hors du temps dans laquelle Bruno Dumont ausculte un couple dans ses rapports de domination de l’un par rapport à l’autre en tentant de faire monter l’angoisse dans ce no man’s land sans fin. Cet homme et cette femme passent de la plus grande des jouissances à la pire des violences et douleurs. L’amour et la haine se catapultent, les ego s’entrechoquent entre masculin et féminin. La deuxième partie est longue et confuse. Le réalisateur préfère laisser le spectateur démêler les fils de son histoire qui se termine violemment. C’est assez frustrant ; on reste sur sa faim et on trouve l’exercice un peu vain.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans 29 Palms, Bruno Dumont n’a visiblement aucune intention narrative. Le film est une errance d’un photographe et de son amie dans les déserts du sud de la Californie. Il est difficile de dire que nous les observons puisqu’ils ne parlent pas beaucoup et qu’il ne passe que peu de choses durant les ¾ du film, à part des accouplements un peu primitifs et quelques disputes. Partant d’un environnement neutre, l’atmosphère devient un peu plus inquiétante et oppressante mais les transitions sont brutales, laissant le spectateur sans explication à ces changements inopinés. La fin est quant à elle dramatique et brutale, laissant libre cours à une certaine bestialité. L’image et le son sont globalement très bruts, à tel point qu’une scène de nuit comporte même le bruit lancinant de la machinerie de l’équipe de cinéma (cela donne l’impression d’avoir enfilé un générateur électrique comme sac à dos). 29 Palms est à mes yeux plus à voir comme un film assez expérimental ; cela a sans doute permis à Bruno Dumont de faire ensuite des films assez puissants comme Flandres.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yekaterina Golubeva, David Wissak
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6 avril 2008

A la campagne (1995) de Manuel Poirier

A la campagneElle :
(En bref) Dans cette chronique de vie à la campagne, Manuel Poirier nous fait languir pendant 1h30 pour peu de choses. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que ses acteurs avec son sujet, sujet que l’on discerne bien mal.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) A la Campagne c’est un peu la province vue par un réalisateur parisien : boulots pas intéressants, pas de nanas, voisins casse-pieds… et tout ce petit monde ne rêve bien entendu que d’une chose : aller à Paris! Bref on s’ennuie ferme à la campagne, à tel point que le film n’a pas grand chose à raconter.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Benoît Régent, Judith Henry, Sergi López
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5 avril 2008

Le cinquième élément (1997) de Luc Besson

Le cinquième élémentElle :
J’ai plutôt moins apprécié ce film à sa deuxième projection. La première partie n’est guère passionnante et le film ne décolle vraiment qu’à partir de l’entrée en scène de Bruce Willis et de Milla Jovovich. Luc Besson a su en faire des personnages à la fois attachants et forts. Le monde d’anticipation qu’il a recréé déborde d’imagination et constitue le second point fort du film. Dans Le cinquième élément, Besson nous montre sa dextérité à jongler avec le montage, le son et les images percutantes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Luc Besson nous offre là un film très complet. Le scénario, tout en étant classique sur le fond, est riche et puissant. Son univers science-fiction est très varié, inventif, parfois onirique. Bien entendu, on peut lui reprocher son penchant à toujours jouer avec le spectaculaire mais dans Le Cinquième Elément le spectaculaire prend tout son sens : il vient souligner le rêve qu’apporte la science fiction qui permet toutes les excentricités, de pousser à bout toutes les idées.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Gary Oldman, Ian Holm, Milla Jovovich, Chris Tucker
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4 avril 2008

Les témoins (2007) de André Téchiné

Les TémoinsElle :
Désir de trouver le bonheur dans la sexualité, de vivre l’intensité d’un instant présent et pourtant en ce début des années 80, c’est l’apparition brutale d’une maladie méconnue le sida. Le film nous remet en mémoire un contexte difficile : prise en charge sommaire, pas de traitements, préjugés, angoisses de mort. Téchiné nous plonge au cœur du milieu homosexuel par le biais d’un médecin amoureux d’un jeune homme qui va le tromper avec le mari d’une de ses amies. Les vies se croisent, s’entrechoquent, les repères se fissurent, les expériences sont douloureuses mais l’appétit de vivre et le désir d’amour est plus fort lorsque la mort est au rendez-vous. Les personnages de Téchiné sont fragiles, sensibles et lumineux, sur la lisière d’un gouffre.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’art d’André Téchiné avec Les Témoins est de ne pas aborder bille en tête son sujet principal : il prend le soin de nous dresser le portrait d’un petit groupe de personnes très différents dans leur façon d’aborder la vie tout en étant proches. Cette première partie est une belle chronique qui parvient à rendre ces personnages attachants ce qui accentue d’autant la soudaineté de l’irruption de la maladie qui survient sans crier gare. André Téchiné sait alors éviter l’excès de mélodrame, pouvant donner l’impression de rester parfois descriptif, mais cela donne à son film beaucoup de force et d’authenticité. Il s’appuie aussi sur un excellent quarteron d’acteurs : Sami Bouajila est particulièrement remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Emmanuelle Béart, Sami Bouajila, Johan Libéreau, Julie Depardieu
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3 avril 2008

Inséparables (1999) de Michel Couvelard

InseparablesElle :
(En bref) Peinture sociale de la vie d’un quarantenaire un peu paumé et qui s’enferme dans sa déprime. Il quitte Paris pour rejoindre dans le Nord, sa soeur Gisèle, dont le personnage, interprété par Catherine Frot, apporte heureusement une once de gaieté dans cet océan de torpeur et d’ennui.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) La quarantaine déboussolée, Jean-Pierre Darroussin cherche une (nouvelle) direction à sa vie. Le film nous dresse le portrait psychologique de ce personnage en se concentrant sur son présent, le passé étant totalement occulté. On sourit parfois, mais le film semble avoir hérité de la monotonie et la vacuité de la vie de son héros. Inséparables est de ce fait assez franchement déprimant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin, Fabienne Babe, Sami Bouajila
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31 mars 2008

La Môme (2007) de Olivier Dahan

La MômeElle :
Un film qui ne m’a pas convaincue et qui m’a laissée insensible par excès de tout. Trop de bruit, de cris et de fureur, trop d’effets d’ambiances contrastées, trop de femmes plus répulsives qu’attachantes, trop de misérabilisme, trop d’effets à oscars/césars. Je n’ai pas aimé ces constants allers et retours entre gloire et déchéance de la vieillesse. La première partie sur l’enfance de Piaf est franchement ennuyeuse.
Note : 1 étoiles

Lui :
Dès les quinze premières minutes, La Môme pêche par excès avec une surenchère dans le misérabilisme appuyé par une pléïade d’effets d’éclairages surcontrastés… et cela va durer tout le film. Olivier Dahan n’a visiblement pas choisi le registre de la nuance ou de la subtilité pour retracer la vie d’Edith Piaf ; il appuie lourdement sur la pédale pour dramatiser au maximum une histoire qui n’en avait nul besoin car elle l’est suffisamment par elle-même. En faisant cela, il gomme tout sentiment, rien ne passe, et l’on assiste d’un œil extérieur à une suite de scènes et d’images-chocs dont on finit par se désintéresser. Marion Cotillard est tout à fait dans le ton de son metteur en scène en faisant une interprétation démonstrative, du type « habitée par son personnage ». On peut se demander quel est le but de La Môme : s’agissait-il de faire du spectacle à base de misérabilisme ou tout simplement de casser une icône ?
Note : 1 étoiles

Acteurs: Marion Cotillard, Sylvie Testud, Pascal Greggory, Emmanuelle Seigner, Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu
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(Presque) homonyme :
Le môme d’Alain Corneau (1986) avec Richard Anconina, film noir à la façon de Jean-Pierre Melville.

30 mars 2008

Razzia sur la chnouf (1955) de Henri Decoin

Razzia sur la chnoufElle :
(En bref) Bon polar des années 50 avec un scénario plutôt original sur une histoire de trafic de drogue. Les cadrages, la lumière et le noir et blanc sont de toute beauté. On retrouve Jean Gabin et Lino Ventura avec plaisir.
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref)  Le polar français des années 50 dans toute sa splendeur. Gabin y est magnifique, avec une présence magistrale. C’était avant qu’il ne se mette à faire l’acteur…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Lino Ventura, Albert Rémy, Marcel Dalio, Magali Noël
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29 mars 2008

Pars vite et reviens tard (2007) de Régis Wargnier

Pars vite et reviens tardElle :
(Abandon)
Note : pas d’étoiles

Lui :
Adapté du roman de Fred Vargas Pars vite et reviens tard, le film de Régis Wargnier bénéficie de la richesse de son scénario, une histoire un peu alambiquée dont il est quasiment impossible de deviner à l’avance l’évolution. Aucun problème de ce côté donc, le mystère reste épais une bonne partie du film et nous tient bien accroché. Hélas, cet atout est totalement annihilé par une interprétation assez désastreuse qui a une fâcheuse tendance à agir comme un repoussoir. L’ensemble sonne vraiment faux et tout le travail que Régis Wargnier a pu faire sur l’atmosphère tombe de ce fait à l’eau. Pars vite et reviens tard apparaît comme une adaptation franchement ratée et c’est dommage.
Note : 2 étoiles

Acteurs: José Garcia, Lucas Belvaux, Michel Serrault, Olivier Gourmet, Marie Gillain
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