23 décembre 2008

La femme du boulanger (1938) de Marcel Pagnol

La femme du boulangerElle :
(En bref) Aimable, boulanger d’une petit village de Provence, est marié à une belle femme qui s’ennuie un peu et rêve d’autre chose… Librement adapté de Jean Le Bleu de Jean Giono, La femme du boulanger est proche de l’esprit de la Trilogie (Marius, Fanny, César). Un très bon film, malgré quelques longueurs, avec de truculents passages avec Maillefer.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Raimu occupe tout l’écran et a parfois une fâcheuse tendance à surjouer son personnage. L’ensemble est bien entendu très plaisant mais il manque la magie des grands Pagnol. La scène du retour d’Aurélie est restée célèbre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Raimu, Ginette Leclerc, Fernand Charpin, Edouard Delmont, Charles Moulin
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Pagnol sur le site IMDB.

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16 décembre 2008

La vérité ou presque (2007) de Sam Karmann

La Vérité ou presqueElle :
Adaptation du roman de Stephen McCauley transposé dans le milieu artistique lyonnais, cette comédie douce amère se laisse regarder gentiment mais sans laisser de trace impérissable. Elle tient surtout grâce à au jeu de ses acteurs. Mélancolie et vision un peu naïve de la vie de couple dont la trajectoire est ponctuée de petits mensonges qu’il ne sert à rien de révéler car l’amour sera malgré tout toujours là. L’histoire de la chanteuse de jazz n’apporte pas grand-chose.
Note : 3 étoiles

Lui :
Alors qu’il écrit sur une chanteuse de jazz, un biographe scrupuleux rencontre une présentatrice d’émission culturelle survoltée et un peu arriviste. Adapté d’un roman de l’américain Stephen McCauley, La Vérité ou presque met en relief la différence de conception de ces deux approches sur fond de chassé-croisé amoureux. La réalisation de Sam Karmann est tout de même irréprochable car il parvient à nous captiver avec une histoire qui, finalement, n’a pas grand intérêt ! Il s’appuie aussi sur André Dussollier dont le jeu sobre convient tout particulièrement au personnage du biographe ; Karin Viard fait aussi une belle prestation même si elle a tendance à surjouer ses scènes d’énervement. François Cluzet semble avoir plus de mal à trouver le ton de son personnage. Au final, malgré un scénario assez faible, La Vérité ou presque se laisse regarder sans déplaisir mais s’oubliera certainement assez vite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Karin Viard, André Dussollier, François Cluzet, Brigitte Catillon, Julie Delarme
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Karmann sur le site IMDB.
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Remarque : La chanteuse de jazz Pauline Anderton n’a jamais existé. Il s’agit d’un personnage inventé.

12 décembre 2008

Sempre Vivu ! (2007) de Robin Renucci

Titre complet : « Sempre vivu ! (Qui a dit que nous étions morts ?) »

Sempre VivuElle :
(pas vu)

Lui :
Un petit village corse en folie… Le vieux maire, qui a toujours été à la lisière de l’illégalité, cherche à se racheter en lançant la construction d’un théâtre. Le matin de la venue du ministre, il a une crise fatale ; c’est le début d’une journée de folie. Robin Renucci a tourné son premier long métrage chez lui, non loin de l’endroit où il a lui-même lancé les Rencontres Internationales de Théâtre dans un petit village de la vallée de Guissani, au milieu des montagnes de Haute-Corse. Sempre Vivu (= « toujours vivants ») est une farce, reposant sur un humour absurde à un rythme ininterrompu. Les personnages sont hauts en couleur et bien entendu démonstratifs à souhait. Même les animaux apportent leur quote-part d’humour avec cette poule omniprésente qui nous suit tout au long du film. On ne peut s’empêcher de penser aux films de Kusturica car Robin Renucci est bien dans le même esprit. Le film n’est pas sans maladresse et sans défaut, les acteurs ne jouent pas toujours très bien mais ils compensent cette faiblesse par une authenticité certaine. Sempre Vivu nous fait passer un bon moment et nous dévoile, au passage, certaines réalités sur la vie des petits villages isolés de Corse.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: René Jauneau, Wladimir Yordanoff, Elise Tielrooy, Pierre Laplace
Voir la fiche du film et la filmographie de Robin Renucci sur le site imdb.com.

3 décembre 2008

Naissance des pieuvres (2007) de Céline Sciamma

Naissance des pieuvresElle :
Un premier film intéressant et original sur l’âge ingrat de l’adolescence pour trois jeunes nageuses de quinze ans. L’émergence des premiers désirs, les expériences diverses qui leur permettraient de basculer vers l’âge adulte et leur futur statut de femme attisent leur curiosité, non sans risque parfois. Pour dérouler son scénario, Cécile Sciamma a choisi la piscine et le milieu un peu mécanique et militaire de la nage synchronisée où les jeunes filles se dénudent, se frôlent et se confrontent avec leurs premiers flirts. Sans tabou et sans cliché, elle ausculte une jeunesse en proie au doute et livrée à elle-même, d’une façon que l’on ne trouve que rarement dans le cinéma français où ce thème de l’adolescence est souvent mal exploré et même caricaturé.
Note : 3 étoiles

Lui :
Lors d’un spectacle de natation synchronisée, une jeune adolescente est fascinée par l’une des nageuse, un peu plus âgée qu’elle ; elle chercher à devenir son amie. Naissance des pieuvres utilise un cadre original, l’univers aquatique, pour évoquer la recherche d’identité de trois adolescentes avec leurs inévitables maladresses et leurs premiers émois. L’ensemble souffre d’une certaine simplicité et d’un manque flagrant de seconds rôles.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Pauline Acquart, Louise Blachère, Adele Haenel, Warren Jacquin
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2 décembre 2008

Boarding Gate (2007) de Olivier Assayas

Boarding GateElle :
Très très déçue par ce film d’Olivier Assayas dont j’aime beaucoup les films habituellement. Certes on reconnaît la patte du réalisateur quant à la maîtrise de sa caméra et de ses effets visuels, cependant ce scénario d’action très convenu n’est pas du tout intéressant ; les personnages sont peu convaincants et guère attachants. Le mélange d’acteurs américains, français et hongkongais donne lieu à une version doublée déplorable tant par le jeu d’interprétation des acteurs que par les ambiances sonores peu crédibles. Une ambiance de série télé inacceptable de la part d’un cinéaste d’habitude si exigeant et talentueux.
Note : 1 étoiles

Lui :
Nous avons vu Boarding Gate en version doublée en français et il est donc difficile de porter un jugement. Toutefois, au delà de cet épouvantable doublage qui donne au film une atmosphère de série télé, le fond du film ne m’est apparu guère passionnant : on ne s’intéresse pas vraiment à ces personnages et à leurs sombres histoires. Les scènes d’action, filmées de très très près, sont assez pénibles à regarder.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Asia Argento, Michael Madsen, Kelly Lin, Carl Ng
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30 novembre 2008

Les enfants du paradis (1945) de Marcel Carné

Les enfants du paradisElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Les Enfants du Paradis fait partie des monuments du cinéma français. Tourné sous l’occupation en 1943 avec les difficultés que l’on imagine, il ne sortira qu’après la Libération et remportera un succès populaire dans de nombreux pays. Le film, en deux parties, est centré sur trois personnages qui « traversent la réalité sur la pointe des pieds. » (très belle formule de l’historien du cinéma Jacques Lourcelles). Ils cherchent l’Amour mais ne le trouveront pas. Les Enfants du Paradis est la plus belle collaboration de Marcel Carné avec Jacques Prévert qui a écrit le scénario. Les dialogues (et surtout les monologues) sont remarquables d’intensité. Les enfants du paradisLes Enfants du Paradis est aussi indissociable des trois acteurs principaux, Arletty, Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur, qui livrent là l’une de leurs plus belles performances, chacun dans un registre différent : envoûtante Arletty, truculent Pierre Brasseur et Lean-Louis Barrault poignant et tourmenté. Aux côtés de ce formidable trio, plusieurs seconds rôles sont marquants, à commencer par le satanique Lacenaire (le préféré de Prévert…) ou l’inquiétant Jéricho. Toute l’intensité reste intacte avec toujours ce petit côté irréel, un grand drame de l’Amour qui semble sorti d’un songe.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Pierre Renoir, María Casares, Marcel Herrand, Louis Salou
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1ere partie : Le boulevard du Crime
2eme partie : L’homme blanc

Remarques :
1) Le boulevard du Crime est le surnom donné au XIXe siècle au boulevard du Temple en raison des nombreux crimes qui étaient représentés chaque soir dans les mélodrames de ses théâtres.
2) L’idée du film est venue à la suite de discussions passionnées de Carné et Prévert avec Jean-Louis Barrault à propos de Jean-Gaspard-Baptiste Deburau : ce mime français (1796-1846), d’origine tchèque, a créé la pantomime avec son personnage de Pierrot. Il a effectivement été la vedette du Théâtre des Funambules, boulevard du Temple à Paris.
3) Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

26 novembre 2008

Dieu seul me voit – Versailles-Chantiers – Version interminable (1997) de Bruno Podalydès

Dieu seul me voitElle :
C’est un vrai régal de découvrir cette série de 6 épisodes d’1 heure à l’origine du film Dieu seul me voit sorti en 1998. Bruno Podalydès interprète un ingénieur du son indécis, lunaire et décalé qui ne sait jamais ce qu’il doit faire dans sa vie. Il s’empêtre dans des quiproquos mais finit par retomber sur ses pieds avec une touchante naïveté. Il hésite aussi bien sur sa tenue vestimentaire que sur les femmes qu’il rencontre et en devient irrésistible. Même si un ou deux épisodes sont un peu moins intenses que d’autres, le film est plein d’humour, de fantaisie, de tendresse et de poésie.
Note : 5 étoiles

Lui :
On connaissait Dieu seul me voit, le film sorti en 1998 mais la série de six épisodes dont il était issu était inédite jusqu’alors. Cette version originelle sort dix ans plus tard avec la mention « Version Interminable ». Elle ne semble, en tout cas, pas interminable du tout car les deux frères Podalydès ont parsemé leur récit d’un humour omniprésent et le personnage de cet éternel indécis est traité avec beaucoup de fraîcheur et de délicatesse. Par rapport au film, l’accent est beaucoup plus mis sur ses rencontres féminines avec le lot d’indécisions et de questionnements qui en découle. Bruno Podalydès parvient à un équilibre quasi parfait, avec des personnages remarquablement bien dessinés (y compris dans les seconds et troisièmes rôles) et des dialogues tout en finesse. L’ensemble n’a pas pris une ride et c’est un délice de pouvoir le découvrir enfin aujourd’hui.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Jeanne Balibar, Isabelle Candelier, Cécile Bouillot, Jean-Noël Brouté, Michel Vuillermoz
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Les 6 épisodes:
1. Premier tour
2. Don du sang
3. Cocktail
4. Chou Fleur
5. Acte libre
6. Deuxième tour

Ce film fait partie d’une trilogie de Bruno Podalydès portant le nom des gares de Versailles :
Versailles Rive Gauche (1992), court-métrage de 45 mn
Dieu seul me voit – Versailles-Chantiers (1998) série de 6 x 1h tournée en 1996 ramenée à 2 heures pour la sortie en salles en 1998.
Bancs publics – Versailles Rive Droite (2009)

24 novembre 2008

Le fils de l’épicier (2007) de Eric Guirado

Le Fils de l'épicierElle :
Un film authentique, tendre, drôle aussi parfois, qui fleure bon les superbes paysages de la Drôme, la nostalgie des petits villages hauts perchés désertés par les jeunes, les petits magasins de campagne, les épiceries ambulantes, la vie simple au grand air. Cette histoire met à jour les incompréhensions et le manque de communication qui règnent entre un père et un fils, aussi refermés l’un que l’autre. La plongée de ce jeune homme un peu perdu vers ses racines et son milieu rural d’origine pour aider son père cardiaque à l’épicerie se transforme en une véritable quête initiatique. Il réapprend à dialoguer avec sa famille, découvre son amie qui l’accompagne, aide les personnes âgées dans les villages lors de ses passages en camionnette ambulante et puis surtout il parvient par trouver qui il est et ce qu’il veut faire dans la vie. Les acteurs sont attachants, le scénario est bien construit et la mise en scène est belle et simple à la fois.
Note : 4 étoiles

Lui :
Antoine quitte Lyon et revient dans son village natal de la Drôme pour remplacer temporairement son père malade dans son épicerie de campagne. Il est venu avec sa seule amie, Claire. Le fils de l’épicier est une chronique sur la vie dans ces petits villages isolés, une vie rythmée par le passage de l’épicier ambulant. Le film n’aborde pas tant les difficultés économiques de cette activité mais se concentre plutôt sur les rapports difficiles du jeune Antoine avec sa mille et aussi avec son amie. Le Fils de l’épicier est un film qui réussit à allier légèreté et fraîcheur avec une certaine profondeur du propos. C’est aussi une occasion de nous sensibiliser à l’importance des épiciers ambulants dont la disparition accélérera la désertification de nombreux villages. Belle interprétation de Nicolas Cazalé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicolas Cazalé, Clotilde Hesme, Daniel Duval, Jeanne Goupil
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22 novembre 2008

Le Huitième Jour (1996) de Jaco van Dormael

Le huitième jourElle :
(En bref) Film légèrement ennuyeux qui utilise un peu trop toutes les ficelles des bons gros sentiments.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) Les simples d’esprit sont toujours attendrissants mais le scénario ne va hélas guère plus loin : la confrontation des mondes des deux personnages principaux n’est par exemple qu’effleurée. Malgré ses défauts, le film est tout de même plutôt émouvant. Belle prestation de Pascal Duquenne.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Pascal Duquenne, Miou-Miou
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21 novembre 2008

Boxes (2007) de Jane Birkin

BoxesElle :
Une fois les premières réticences franchies pour entrer dans l’univers hanté de Jane Birkin, on finit par s’attacher à sa tentative de d’éclairer des pans entiers de sa vie. Elle filme dans sa grande maison austère du Finistère les retrouvailles entre les êtres vivants et morts qui ont jalonné sa vie. Ses trois filles, les fantômes de ses parents et des trois hommes de sa vie surgissent à ses côtés. Ce journal intime expose les difficultés relationnelles entre une mère et ses filles, ses échecs amoureux. Il fait jaillir les souvenirs douloureux, les reproches, les explications, les confidences, le pardon comme pour mieux extirper la souffrance enfouie de chacun. Jane Birkin très centrée sur sa famille cherche à savoir ce qu’elle a réussi ou pas dans sa vie de femme et de mère. Les larmes, la culpabilité, les remords mais aussi beaucoup de tendresse et d’amour s’échappent de ces boîtes ouvertes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Jane Birkin se livre à une introspection sur sa vie où ressortent les questionnements qui ont surgi en elle au passage de la cinquantaine. Tourné dans sa propre maison en Bretagne, Boxes est donc un film très personnel, peut-être même trop personnel, peuplé par les personnes disparues ou présentes qui ont rempli sa vie. Elle s’y livre à une autocritique sans chercher à se ménager le moins du monde. Pour ma part, du fait cette façon de se définir uniquement par son passé, presque un constat de fin de vie, Boxes m’est apparu profondément déprimant.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Geraldine Chaplin, Michel Piccoli, Natacha Régnier, Lou Doillon, Maurice Bénichou, Tchéky Karyo
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Remarque :
Lou Doillon n’interprète pas son propre rôle mais celui de Charlotte Gainsbourg. C’est la jeune Adèle Exarchopoulos qui interprète Lou Doillon alors que Natacha Régnier interprète Kate Barry.