14 mars 2006

Italian for beginners (2000) de Lone Scherfig

Titre original : « Italiensk for begyndere »

Italian for beginners Elle :
Film plutôt glauque tourné selon le Dogme. Trop de personnages déglingués et un montage cahotant font que l’on n’adhère pas à l’histoire de ces danois assez paumés. Résultat de cette séance écourtée: le moral à zéro.
Note : pas d'étoile

Lui :
Si la façon de filmer caméra à l’épaule est particulièrement énervante et désagréable, c’est surtout sur le plan du scénario que le film pêche à mes yeux. On a vraiment du mal à s’intéresser aux personnages, le côté « glauque » est franchement trop chargé et les ressorts de base (le fait d’avoir des danois qui prennent des cours d’italien) paraissent désuets et ne fonctionnent pas.
Note : 1 étoile

Acteurs: Anders W. Berthelsen, Anette Støvelbæk, Ann Eleonora Jørgensen
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8 mars 2006

Les trois vies de Rita Vogt (2000) de Volker Schlöndorff

Titre original : « Die Stille nach dem Schuß »

Les trois   vies de Rita Vogt Elle :
Schlöndorff évoque non sans une certaine amertume le terrorisme d’extrême gauche allemand dans les années 70. C’est au travers des trois identités que Rita Vogt est obligée de prendre successivement pour sauvegarder sa liberté que le réalisateur témoigne de la vie en RDA avant la chute du Mur, de la fuite en avant , de la traque de cette femme et de son idéal politique perdu. Cette évocation de cette époque pas si lointaine est filmée de façon sobre et efficace.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les trois vies de Rita Vogt est un beau film de Walter Schlöndorff dans lequel on suit une femme, qui après avoir participé à des actions de style Bande à Baader, se voit contrainte de se réfugier en RDA et de vivre sous des fausses identités. En montrant le destin de cette femme, il nous montre un peu comment cet idéal des années 70 a bien du mal à trouver sa place dans le monde actuel. Rita Vogt n’a pas perdu sa foi en cet idéal mais elle en devient presque prisonnière. C’est sans doute un film assez nostalgique, mais qui pose quelques questions pertinentes (sans y répondre toutefois).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bibiana Beglau, Richard Kropf, Martin Wuttke
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23 février 2006

« Elling » (2001) de Petter Næss

Elling Elle :
Deux hommes déglingués et mal dans leur peau doivent se réinsérer et réapprendre à vivre en société en partageant un appartement en commun. Ce film norvégien est attachant de par l’originalité de son scénario, ses personnages, son humour et sa fantaisie. On les suit dans leur lent et douloureux réapprentissage de la vie. Le ton est positif et la  folie de ces deux hommes devient une source de création et de poésie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Elling est une comédie originale et attachante sur la « réinsertion sociale » de deux trentenaires à la sortie de l’asile. Bien entendu, ils ont des caractères assez opposés mais le réalisateur norvégien parvient à nous les rendre très attachants et on les suit avec compassion mais aussi avec enthousiasme. Aucune exagération, aucune caricature, simplement une tranche de vie ordinaire mais qui se révèle un peu plus compliquée et problématique pour eux. C’est aussi assez drôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Per Christian Ellefsen, Sven Nordin
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17 février 2006

Les Autres (2001) de Alejandro Amenábar

Titre original : « The Others »

Les Autres Elle :
Belle mise en scène et excellente prestation de Nicole Kidman en mère traumatisée. Dommage cependant que ce genre de film fantastique soit si convenu : les inévitables morts vivants, la brume autour d’un château hanté, les effets sonores sensés nous glacer le sang. Bref, je ne suis ni transie d’angoisse ni passionnée par le sujet bien qu’il y ait une petite surprise inattendue à la fin du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Les Autres est un film plutôt original, sur une histoire de fantômes qui paraît banale à première vue. Il est original dans la situation de départ qui nous est présentée, situation aussi étrange qu’inhabituelle. Il est aussi original car tout le film est basé sur Nicole Kidman, qui n’a jamais été si convaincante, avec une présence et une force assez rare, assez ‘extra-ordinaire’ en somme. L’atmosphère générale du film est tout aussi puissante et prenante, alors que le scénario, après un bon départ, semble s’enliser un peu pour toutefois finir de façon vraiment éblouissante, avec une scène extrêmement forte.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Fionnula Flanagan, Christopher Eccleston
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7 février 2006

Head-on (2004) de Fatih Akin

Titre original : « Gegen die Wand »
Titre original turc : « Duvara karsi »

Head-on Elle :
Un mariage blanc contracté en Allemagne entre Cahit, un turc alcoolique de 40 ans et Sibel une jeune femme turque fragile qui veut vivre sa vie et quitter l’univers rigide de sa famille. Fatih Akin filme avec authenticité l’univers trash des toxicos, les boîtes enfumées, la défonce de ce couple improbable qui ne s’aime pas au début de cette union mais qui peu à peu se découvre. Il met en relief les incompatibilités de vie entre les traditions turques, le machisme des maris et la possible libération des femmes en Occident. Ce couple écartelé entre deux mondes s’autodétruit et découvre l’amour sans pouvoir en profiter. Il est interprété par deux excellents acteurs qui donnent beaucoup de vérité et d’émotion à leurs personnages.
Note : 4 étoiles

Lui :
Si le film semble démarrer sur un thème assez noir et me laissait craindre un film un peu mode dans le genre « no future », il sait assez rapidement donner de la force à ses personnages. Le film prend alors une certaine ampleur autour de cette relation à la fois étrange et simple, entre cette jeune fille qui désire s’émanciper d’une famille rigide et un homme à deux doigts de devenir une épave humaine. Filmant cela avec une caméra assez vive, Fatih Akin (cinéaste allemand d’origine turque) sait préserver une authenticité et une émotion certaine, tout en sachant éviter les travers trop convenus et le pathos. Il réalise un film, certes plutôt noir, mais assez fort.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Birol Ünel, Sibel Kekilli
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2 février 2006

Nói albínói (2003) de Dagur Kári

Nói albínói Elle :
Un film original et étrange dans l’univers glacé d’un village enneigé d’Islande. Les habitants vivent terrés chez eux dans la lueur blafarde de leur intérieur, détruits par l’alcool, l’ennui et l’absence de perspectives. Les adolescents dont Nói, un jeune albinos ont bien du mal à se construire et à trouver leur place dans cet univers absurde et décalé. Dagur Kári parvient à créer un climat d’attente et suit avec une certaine tendresse les errements de ce jeune homme mal dans sa peau. Malgré certaines longueurs dans cet univers un peu glauque, on finit par s’attacher à ces personnages hors du temps dans la dernière partie du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Nói albínói est un film atypique pour décrire une situation hors du commun. Ce village islandais, coincé entre la mer et la montagne, est un microcosme hors du monde mais surtout sans finalité apparente. Dagur Kári met en relief les incongruités qui frisent l’absurde : tous les éléments semblent là mais la vie est comme gelée, la ville est comme vide. Difficile pour ce jeune garçon de se trouver une voie, un but dans cette société qui ne semble pas en avoir. Aucun repère en vue. Le réalisateur parvient bien à créer un climat et trouve un bon équilibre pour son film, entre loufoque et tragique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tómas Lemarquis, Elín Hansdóttir
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30 janvier 2006

Mon cher ennemi (2001) de Goran Paskaljevic

Titre original : « How Harry became a tree »

Mon cher ennemi Elle :
Mon Cher Ennemi est un film sympathique et plein d’humour autour de deux machos irlandais qui se vouent une haine féroce. Les pauvres irlandaises ne sont pas à la fête et doivent supporter les frasques et humiliations de leurs maris. Le film témoigne aussi d’une certaine réalité sociale au sein de la campagne irlandaise du début du siècle.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’histoire de cet homme, pour qui le fait d’avoir un ennemi est un faire-valoir pour sa personne, est assez terrible en soi… mais plutôt cocasse. Il y a un petit côté bande dessinée dans cet entêtement, cette volonté de tout faire pour nuire à son ennemi. Aveuglé par cette lutte sans répit et interminable, il va jusqu’à sacrifier sa propre famille et lui-même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Colm Meaney, Adrian Dunbar
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17 janvier 2006

L’Homme sans passé (2002) de Aki Kaurismäki

Titre original : « Mies vailla menneisyyttä »

L'Homme sans passé Elle :
Excellent film du cinéaste finlandais qui choisit de parler de l’amnésie d’un homme qui a été frappé à mort par des malfrats. Aki Kaurismaki reste fidèle au monde des exclus, des sans-logis, des marginaux et retrace la renaissance de cet homme qui a perdu son identité et est libéré du carcan des conventions. Il nous emmène dans les terrains vagues où les containers servent d’abri et va à la rencontre de ces gens solidaires et généreux. Les visages sont bouleversants d’humanité et de sincérité. Le réalisateur manie l’humour froid avec brio. Les situations sont cocasses ; les visages sont impassibles. Ce monde en marge s’oppose au monde industriel carnassier qui laisse les gens au bord du chemin.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’Homme sans Passé est un film très personnel et original de Kaurismaki qui nous raconte une sorte de fable mettant en scène un homme qui doit repartir de rien, sans passé, sans identité, sans argent. D’une certaine manière, il met en valeur les côtés humains, ce qui est essentiel, l’amitié, l’amour,… Et c’est surtout la forme qui est étonnante, car il crée un climat en redéfinissant les rapports aux objets, à l’environnement. Beaucoup d’humour également, mais un humour très glacé : “pince sans rire” est même un mot trop faible pour le décrire… Au final, nous avons une histoire assez forte, mais aussi très plaisante.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Markku Peltola, Kati Outinen
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4 janvier 2006

La Marche de Radetzky (1995) d’ Axel Corti et Gernot Roll (TV)

Titre original : « Radetzkymarsch »

La Marche de Radetzky Elle :
Malgré une version doublée, j’ai bien aimé cette adaptation du roman de Joseph Roth. Les acteurs sont de qualité (Claude Rich et Charlotte Rampling) mais surtout Max von Sydow qui interprète un émouvant Baron von Trotta. Le ton est intimiste. Dans cette longue fresque de quatre heures, on assiste au délitement progressif de l’empire austro-hongrois à la veille de la première guerre. Les nationalismes de toutes sortes montent, les soulèvements ouvriers menacent la stabilité d’une monarchie vieillissante qui s’écroulera lors de l’attentat de Sarajevo. Le jeune fils du baron à qui on a toujours dit que son grand-père avait sauvé l’empereur à Solferino entre dans l’armée mais sombre dans l’alcool et les dettes de jeu. C’est également le déclin du prestige de l’armée.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une belle (mini) saga historique, “mini” dans le sens où l’histoire du petit-fils du héros de Solferino n’est pas si riche que cela, mais elle nous permet de nous plonger dans cette atmosphère de début de siècle, juste avant la première guerre mondiale, en Autriche. La reconstitution est assez réussie sans être somptueuse ou spectaculaire. En plus de cet intérêt plutôt historique, il nous reste l’histoire de ce jeune homme qui ne vivra jamais vraiment sa vie, écartelé entre la marque importante de son père et grand-père et sa culpabilité après des expériences amoureuses ou amicales qui se terminent tragiquement. C’est un téléfilm, mais un téléfilm très réussi. (Vu en VF)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Charlotte Rampling, Claude Rich
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13 novembre 2005

La Mauvaise Education (2004) de Pedro Almodóvar

Titre original : « La Mala educación »

La Mauvaise Education Elle :
Almodovar aborde le sujet provocant de la pédophilie entre un enfant et un prêtre défroqué avec des allers et retours entre les rigides années 60 sous Franco et les années 80 de liberté sexuelle. Il nous introduit une nouvelle fois dans le milieu homosexuel et des travestis. La mise en scène est complexe et brillante. Le thème est dérangeant et bouscule les idées reçues. Ce film qui montre la noirceur de l’âme humaine avec toutes ses perversités ne m’a pas beaucoup passionnée ni touchée malheureusement. J’ai en général un peu de mal à accrocher à l’univers d’Almodovar.
Note : 3 étoiles

Lui :
Avec ses nombreuses facettes, ce film d’Almodovar m’a paru plus abouti que ses précédents. La construction de la première partie de La Mauvaise Education fait penser à un puzzle, un puzzle que cherche à reconstituer le personnage du metteur en scène, un puzzle remarquablement mis en images avec des transitions originales et fortes. S’il a suffisamment de trame policière pour être qualifié de film noir, c’est aussi un film psychologique, social aussi bien entendu. Almodovar me semble mieux parvenir à un bon équilibre, le côté homosexuel/travesti est d’ailleurs moins exubérant et irritant tout en restant central, et les personnages ont une vraie force.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gael García Bernal, Fele Martínez, Javier Cámara
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