19 mars 2006

Adorable Julia (2004) de István Szabó

Titre original : « Being Julia »

Adorable   Julia Elle :
Une belle mise en scène classique pour ce film adapté d’un roman de Somerset Maugham, dans l’atmosphère des années 30 à Londres. Le réalisateur nous entraîne aux côtés d’un metteur en scène de théâtre interprété par Jeremy Irons et de sa femme actrice vieillissante incarnée de façon éblouissante par Annette Bening. Caprices de star adulée, jalousie face aux jeunes actrices montantes, amours clandestines, insatisfaction permanente, faux semblants et artificialité de cette vie mondaine. Sans être un grand film, István Szabó parvient à nous à faire passer un bon moment en mêlant avec sobriété mélodrame et comédie.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé autour d’une actrice de théâtre quadragénaire, séduisante et adulée mais qui cherche à donner un sens à sa vie sentimentale et professionnelle, Adorable Julia doit beaucoup à la performance d’Annette Bening, une actrice que l’on voit hélas trop rarement dans des rôles de tout premier plan. Elle montre là toute l’étendue de son registre en insufflant beaucoup de vie dans cette histoire qui aurait pu sans cela paraître terne. L’ambiance « Londres des années 30 » est bien reconstituée et franchement plaisante. Being Julia est assez typique du genre de film qui se fait couramment éreinter par la critique (car jugé « trop académique ») mais qui est pourtant très plaisant à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Annette Bening, Jeremy Irons, Michael Gambon, Bruce Greenwood, Leigh Lawson, Shaun Evans
Voir la fiche du film et la filmographie de István Szabó sur le site IMDB.

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24 février 2006

Le mystificateur (2003) de Billy Ray

Titre original : « Shattered Glass »

Le Mystificateur Elle :
(pas vu)

Lui :
Inédit en salles en France, ce film canadien a connu un certain succès outre-Atlantique. Il est basé sur l’histoire vraiment stupéfiante de Stephen Glass, un jeune journaliste de la respectueuse revue d’analyse politique et sociale « The New Republic », qui a réussi à la fin des années 90 à publier un certain nombre d’articles salués comme étant particulièrement brillants… mais qui, en réalité, étaient totalement inventés. Le film est intéressant car il nous montre en partie le fonctionnement de la presse d’investigation aux Etats-Unis et comment le système de vérification, normalement sans faille, a été pris en défaut. Le film est aussi bien construit, nous amenant doucement vers les révélations qui nous laissent vraiment pantois. A la fin de la projection, je me suis précipité sur Internet pour vérifier que cette incroyable histoire était bien réelle…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hayden Christensen, Peter Sarsgaard, Chloë Sevigny, Steve Zahn
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Ray sur le site IMDB.

Pour en savoir plus (en anglais) :
– L’ article sur Stephen Glass sur Wikipedia.
– L’article original de Forbes OnLine qui, en 1998, a démasqué le mystificateur et qui est toujours en ligne.
– L’interview de Stephen Glass par « 60 minutes », en 2003, où il s’explique mais où il est bien difficile de savoir s’il ne continue pas à s’inventer un personnage.

3 janvier 2006

The Adjuster (1991) d’ Atom Egoyan

The Adjuster Elle :
Avec ce film, Egoyan semble vouloir explorer sa fascination pour le désir. Malheureusement, je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers embrouillé et sombre de ce film et j’ai donc fini par abandonner.
Note : pas d'étoile

Lui :
Atom Egoyan débute son film comme un puzzle, un puzzle dont on doit recoller les morceaux, une suite de situations qui nous intriguent. Si le lien global est rapidement perceptible, de nombreux personnages gardent leur opacité. Atom Egoyan semble poser des questions mais ne nous donne pas les réponses. De quoi est bâtie notre vie? Ses personnages semblent vivre par procuration ou se réfugient dans des fantasmes. Sans avoir cette douceur et cette fluidité de mise en scène que l’on verra dans ses films suivants, Egoyan montre ici un talent certain pour créer un climat particulier, troublant, qui nous perturbe puissamment mais sans brutalité. On pense inévitablement à David Lynch mais Egoyan a un style qui lui est propre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elias Koteas, Arsinée Khanjian
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6 décembre 2005

Calendar (1993) de Atom Egoyan

Calendar Elle :
Abandon rapide à cause de la forme répétitive et même hoquetante. Atom Egoyan met en scène deux photographes qui prennent des photos d’églises pour mettre dans un calendrier.
Note : pas d'étoile

Lui :
Au premier abord, la forme de Calendar surprend, rebute même : insertions de plans amateurs, dialogues décalés, confusion… Puis, petit à petit, on se laisse gagner par ce ballet de scènes qui reviennent comme une ritournelle. Ce photographe d’églises arméniennes est à la fois le personnage principal et le plus effacé du film : on ne le voit que dans les scènes « à posteriori » où il tente de rechercher une remplaçante à sa petite amie, partie avec son guide. Le fond n’est forcément pas très profond, mais le film est plein de charme et aussi d’humour, et extrêmement original.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Atom Egoyan, Arsinée Khanjian, Ashot Adamyan
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18 octobre 2005

Ararat (2002) d’ Atom Egoyan

AraratElle :
Ararat est un film témoignage centré autour du génocide arménien toujours non reconnu par la Turquie. C’est à partir de faits historiques et de personnages réels, tels le peintre Gorky et le réalisateur Saroyan interprété par Charles Aznavour, qu’Egoyan rend hommage aux souffrances endurées par son peuple. C’est à partir d’une vieille photo prise avec sa mère que le fils tente de mettre en peinture que différents destins se croisent et s’entremêlent tels ceux de cette spécialiste de Gorki et de son fils dont le père fut terroriste arménien. Tous ont le cœur brisé par ce passé et tentent de reconstruire leur vie en défrichant l’histoire dans la plus grande sobriété. L’ensemble est évidemment émouvant bien que parfois déroutant.
Note : 4 étoiles

Lui :
On pouvait se douter qu’Atom Egoyan n’allait pas parler du génocide arménien en faisant un film historique classique. Non, il le fait en entremêlant plusieurs histoires, à des époques différentes. Si le début paraît un peu décousu, les morceaux se mettent en place et on ne se désintéresse d’aucune de ces histoires dans l’histoire. Et il y a toujours chez Egoyan cette grande fluidité qui semble nous traverser, cette façon d’être si près de ses personnages pour mieux nous raconter leur histoire. Au final, Ararat est un film assez fort et qui nous donne une meilleure connaissance de cette période mal connue.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Aznavour, David Alpay, Eric Bogosian
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9 octobre 2005

La légende de l’homme rapide (2001) de Zacharias Kunuk

Titre original : « Atanarjuat »

AtanarjuatElle :
Le film dure près de trois heures. Cela ne serait pas grave en soi mais ici le scénario m’a semblé assez pauvre, essentiellement basé sur une légende, avec une fille à marier… Les acteurs sont des autochtones pur jus, donc forcément pas très à l’aise devant une caméra. Conclusion, je me suis profondément ennuyée. Je crois que j’aurais préféré voir un documentaire sur les nomades du grand Nord. Bref, ce film, qui a généralement été bien accueilli, nous a laissé plutôt froids…
Note : 1 étoiles

Lui :
Assez mal filmé et doté d’un scénario des plus simples, le film vaut surtout pour son côté documentaire sur certaines aspects de la vie des inuits nomades. Le film est vraiment très long…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Natar Ungalaaq, Syvia Ivalu
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21 août 2005

De beaux lendemains (1997) d’ Atom Egoyan

Titre original : « The Sweet Hereafter »

De Beaux LendemainsElle :
Je n’ai pas été très convaincue par ce scénario adapté du roman de Russel Banks. Le film tourne autour du traumatisme subi par les habitants d’un village après l’accident d’un car scolaire qui a tué leurs enfants. La communauté se déchire suite aux interventions d’un avocat vraiment prêt à tout, interprété par l’excellent Ian Holm. L’ensemble est lent et même presque ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien. Je préfère de loin les autres films d’Egoyan.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il y a dans ce film une belle fluidité de mise en scène, comme une grande douceur. Hélas, le scénario est mis en place de façon un peu trop complexe, et surtout la lenteur de son déroulement nous fait décrocher. On a du mal à s’intéresser à cette histoire d’accident tragique, d’autant plus qu’elle nous est présentée à travers les yeux d’un avocat qui cherche autant à résoudre ses problèmes personnels que ceux de cette communauté. L’ensemble semble survolé, comme effleuré.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ian Holm, Sarah Polley, Tom McCamus, Caerthan Banks, Gabrielle Rose, Alberta Watson
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14 novembre 2004

Les invasions barbares (2003) de Denys Arcand

Les Invasions barbaresElle :
Ce deuxième volet de la suite du Déclin de l’Empire américain a été réalisé 18 ans plus tard avec les mêmes personnages. Ceux-ci ont pris un coup de vieux physique et moral. La mondialisation s’est imposée ; la technologie et l’argent règnent en maître. Remi, le coureur de jupons est atteint d’un cancer irréversible et sa vieille bande d’amis l’assiste. Le ton est toujours caustique mais cette suite est moins réussie car elle est moins plausible et moins bien dosée. Pour parvenir à réunir ces quinquagénaires dans une chambre d’hôpital, le réalisateur fait intervenir le fils golden boy pour réfectionner une chambre d’hôpital, acheter de l’héroine etc… Bref, à vouloir aborder tous les sujets (individualisme, technologie, argent, drogue, santé, vieillesse, mort etc…), le film se disperse dans des évènements assez inintéressants et peu crédibles qui nuisent à l’émotion. Restent quelques scènes amusantes autour des vieilles utopies ou émouvantes comme le suicide du malade.
Note : 3 étoiles

Lui :
Faisant suite après plus de 15 ans au Déclin du Monde Américain, nous retrouvons tous les personnages dans une situation bien plus dramatique que la première fois, puisqu’il s’agit des derniers jours à vivre de l’un du plus coureur d’entre eux. Cette fois, l’humour n’est qu’épisodique… de même les dialogues ont moins la première place. Le film est un peu parasité par les manoeuvres du fils (qui en fait arrose tout le monde avec ses dollars) pour avoir les meilleurs conditions pour son père, une partie peu intéressante en soi et surtout peu crédible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rémy Girard, Stéphane Rousseau, Dorothée Berryman, Louise Portal
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13 novembre 2004

Le Déclin de l’empire américain (1986) de Denys Arcand

Le Déclin de l'empire américainElle :
Regard désenchanté et amer sur les relations homme femme des années 80. Le film se décompose en trois temps. Nous sommes dans le milieu embourgeoisé universitaire en compagnie de quarantenaires. Les hommes cuisinent et s’épanchent sur leurs multiples relations sexuelles pendant que les femmes se livrent à des conversations débridées dans leur club de gym. Tous sont allés au bout d’expériences en tout genre. Les dialogues sont crus mais drôles. Tout ce petit monde se retrouve dans le troisième acte et c’est la tragédie car des indiscrétions révèlent des relations adultères entre cette bande de grands amis. Après le grand déballage et la sacralisation de la liberté sexuelle, c’est l’échec de ces gens qui basaient leurs relations affectives sur le mensonge. Fin du rêve.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film est assez amusant dans sa forme, reposant entièrement sur les dialogues entre les personnages, des dialogues assez brillants. S’ils sont souvent assez crus (il est beaucoup question de sexe), il n’y a pas une once de vulgarité et mieux encore le réalisateur parvient à établir un lien assez intime entre ses personnages et le spectateur. Le propos en lui-même est assez désenchanté, sur le thème « les rapports hommes/femmes ne sont basés que sur le mensonge » et « le couple n’est voué qu’à l’échec », mais le film reste tout de même plaisant à regarder grâce à son humour omniprésent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dominique Michel, Dorothée Berryman, Louise Portal, Pierre Curzi
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Suite :
Les invasions barbares de Denys Arcand (2003)