30 décembre 2008

L’âge des ténèbres (2007) de Denys Arcand

L'Âge des ténèbresElle :
Dans le dernier volet de sa trilogie, Denys Arcand donne une vision bien pessimiste du monde qui nous entoure. Cette satire qui oscille entre la férocité et la cocasserie, dépeint une société davantage passionnée par les écrans que par la vraie relation humaine. Les fantasmes remplissent le vide du quotidien et le désamour. On peut regretter que le scénario ait tendance à s’essouffler.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’âge des ténèbres est le troisième et ultime volet de la trilogie que Denys Arcand avait commencée avec le Déclin de l’Empire Américain et Les invasions barbares. Elle porte bien son nom car la vision que le cinéaste nous propose est assez noire. Il nous montre les frustrations et désirs d’un homme à la vie très terne bien qu’en apparence aisée et qui se réfugie dans ses fantasmes, sexuels et professionnels. Denys Arcand exagère, non sans humour, les travers de la société québécoise qui l’entoure que ce soit sur le plan environnemental ou comportemental. Sa vision semble en tout cas assez désabusée, tout semble vain et repose sur l’esbroufe, à l’image du service de la Protection du Citoyen où travaille son personnage principal, un département qui ne sert à rien et n’a aucun pouvoir. L’âge des ténèbres souffre hélas de quelques longueurs, dans le passage moyenâgeux notamment où l’allégorie est un peu appuyée et peut-être un peu inutile. Marc Labrèche fait une très belle prestation. C’est un acteur connu au Québec mais beaucoup moins en France.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marc Labrèche, Diane Kruger, Sylvie Léonard, Caroline Néron
Voir la fiche du film et la filmographie de Denys Arcand sur le site IMDB.
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20 décembre 2008

C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée

C.R.A.Z.Y.Elle :
(pas vu)

Lui :
Le film québecois CRAZY est une chronique familiale des années 60 et 70, une famille simple avec 5 garçons tous très différents et nous suivons plus particulièrement l’un des fils. Rien d’extraordinaire dans cette famille si ce n’est qu’ils cherchent à être heureux, à vivre tout simplement. Jean-Marc Vallée est parvenu à recréer une ambiance, en utilisant largement la musique, mais surtout il a su trouver le ton juste en mêlant habilement l’humour à son récit assez émouvant par moments. Le film n’est pas sans défaut, il tend parfois à s’étaler inutilement ou à créer des effets faciles, mais l’ensemble est plutôt réussi et attachant. Les dialogues sont quelquefois difficiles à comprendre, certaines phrases étaient heureusement sous-titrées dans la version visionnée. Le titre CRAZY peut induire en erreur : personne n’est déjanté ici. En fait, ce titre fait référence à une chanson de Patsy Cline dont le père est fana ; ce sont aussi les initiales des 5 fils (Christian, Raymond, Antoine, Zachary, Yvan). CRAZY a été un véritable phénomène au Québec : 1 millions d’entrées pour 7,5 millions d’habitants et il a raflé de nombreux prix.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Émile Vallée,Pierre-Luc Brillant
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28 juillet 2008

Loin d’elle (2006) de Sarah Polley

Titre original : « Away from her »

Loin d’elleElle :
Avec ce premier film pudique et sensible pour évoquer la maladie d’Alzheimer, la jeune réalisatrice-actrice Sarah Polley révèle une belle maturité et maîtrise de la mise en scène. La longue histoire d’amour de ce couple sexagénaire est mis à mal par la maladie qui s’installe peu à peu chez Fiona et lui fait emprunter d’autres chemins de vie et de pensée. La fin du film laisse toutes les interprétations ouvertes, en apparence du moins, hélas. Les paysages recouverts de neige enveloppent le film de douceur et de mélancolie. Gordon Pinsent et Julie Christie sont émouvants dans leur impuissance et leur tristesse résignées.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grant et Fiona sont ensemble depuis 44 ans et forme un couple très uni. La maladie d’Alzheimer de Fiona va inexorablement les éloigner l’un de l’autre. Loin d’elle est le premier long métrage de la jeune actrice canadienne Sarah Polley qui montre beaucoup de délicatesse et de sensibilité pour ce traiter ce sujet difficile. Sans pathos inutile, l’histoire qu’elle met en scène garde une forte authenticité pour, au final, être très forte. En ce sens, Loin d’elle est assez proche de The Secret Life of Words d’Isabelle Coixet où Sarah Polley tenait justement l’un des deux rôles principaux. Ici, c’est Julie Christie et Gordon Pinsent qui donnent beaucoup de force à leurs personnages avec une interprétation tout en nuances, sans éclat spectaculaire tout en restant émotionnellement forte. Avec Loin d’elle, Sarah Polley montre à 27 ans une capacité certaine à savoir trouver le ton juste et une belle maîtrise de la mise en scène .
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gordon Pinsent, Julie Christie, Olympia Dukakis, Michael Murphy
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Loin d'elle

27 mars 2008

Congorama (2006) de Philippe Falardeau

CongoramaElle :
(Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
Un inventeur, pas vraiment brillant et vivant en Belgique, part à la recherche de ses vraies origines au Canada. Telle est la trame globale de Congorama. Ce pourrait donc être la quête d’identité d’un homme mais en pratique l’histoire est tellement improbable que l’ensemble apparaît anecdotique. Le québécois Philippe Falardeau a pourtant judicieusement choisi de dévoiler les éléments de son puzzle petit à petit ; la construction est plutôt réussie avec une cassure au tiers du film qui relance nettement l’intérêt. Tout le début du film est hélas accaparé par Olivier Gourmet qui nous fait du Gourmet : instable, grognon et coléreux… comme d’habitude. La seconde partie avec Paul Ahmarani est plus convaincante. La forme, quant à elle, est très brute : caméra à l’épaule et une bande sonore de très mauvaise qualité avec un fond sonore très présent. Au final, malgré certaines qualités, Congorama peine à retenir l’intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel
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9 février 2008

Tideland (2005) de Terry Gilliam

TidelandElle :
(pas vu)

Lui :
Livrée à elle-même après la mort de ses parents par abus de drogues dures, une petite fille se réfugie dans un monde imaginaire. Telle est la trame globale de Tideland dans lequel Terry Gilliam crée une atmosphère cauchemardesque et assez terrifiante. Les rares moments de poésie sont noyés dans un océan morbide et hystérique. Tideland met très mal à l’aise, un film franchement éprouvant à regarder.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jodelle Ferland, Jeff Bridges, Janet McTeer, Brendan Fletcher
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6 novembre 2007

Phoenix Arizona (1998) de Chris Eyre

Titre original : Smoke Signals

Phoenix ArizonaElle :
Beau film au scénario original. Un jeune indien part rechercher l’urne funéraire de son père en compagnie d’un ami parfois encombrant. Il éprouve de la haine envers son père alcoolique qui a abandonné sa famille. Il fait un véritable parcours initiatique qui lui permet de retrouver une certaine sérénité et de pardonner.
Note : 5 étoiles

Lui :
On est touché par l’histoire des ces deux garçons indiens, presque frères, mais de caractères si opposés : si l’un est taciturne, réaliste, viril et réfléchi, l’autre est un moulin à paroles, mystique, efféminé et inconséquent. Mais tous deux ont une candeur d’âme, une innonence qui les rend très attachants. La force de ce film tient dans la puissance des deux personnages principaux. Les poncifs (hélas) habituels (misère, alcool et racisme) ne sont ici que sous-jacents, en toile de fond.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Adam Beach, Evan Adams
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4 août 2007

Cube (1997) de Vincenzo Natali

CubeElle :
(Abandon rapide du fait de l’atmosphère oppressante).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Angoissant, oppressant : après la vision de Cube, c’est ce genre de qualificatifs qui viennent en premier à l’esprit. Sur ce plan, le film est réussi et assez efficace : on se sent rapidement très mal à l’aise et, signe du temps, le réalisateur ne se prive pas d’insister sur certaines scènes « frappantes ». Il faut certes souligner l’originalité du scénario de ce huis clos, mais Cube souffre de plusieurs défauts majeurs : la psychologie de bazar, la faiblesse des « énigmes » et surtout l’absence totale d’explication. C’est un peu facile de nous mener ainsi en barque pendant 90 mn sans nous donner ne serait-ce que l’esquisse d’une explication. (N’est pas Kubrick qui veut !)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole de Boer, Nicky Guadagni, David Hewlett
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Lire nos commentaires sur la suite : Cube 2 : Hypercube (2002) qui m’a semblé bien plus réussi.

3 mai 2007

Le violon rouge (1998) de François Girard

Le violon rougeElle :
Le long parcours historique de ce mythique violon rouge est passionnant et fascinant. Il nous fait traverser divers pays (Angleterre, Allemagne, Chine, Italie…) et plusieurs époques. Ces différentes périodes sont très bien retracées et l’utilisation de la langue originale de chaque pays est un choix judicieux. Le montage du film est également original puisqu’il permet au film de s’articuler autour des acheteurs étrangers de ce violon dans une vente aux enchères et par conséquent des pays dans lesquels cet instrument a séjourné. Le violon nous devient familier et prend une importante valeur affective. Sa couleur rouge est le témoin de la douleur de son créateur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film me paraît être une grande réussite. Tout d’abord, l’histoire est riche, mouvementée et fascinante ; elle met en scène des personnages très variés, très contrastés. La musique originale de John Corigliano est magnifique ; elle prend une part importante et constitue le ciment de la structure du film. L’utilisation des différentes langues (selon le lieu du récit) est un modèle du genre : une intégration parfaite. Enfin, la structure du récit est remarquable : plusieurs épisodes, à des dates et lieux différents, s’articulent autour de deux grands pivots qui bornent l’histoire, la salle des ventes en 1998 et la diseuse de bonne aventure 350 ans plus tôt. Seule la fin est un peu confuse, mais laisse supposer que la vie tourmentée de ce violon rouge n’est pas terminée. Magnifique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Greta Scacchi, Samuel L. Jackson, Jean-Luc Bideau, Anita Laurenzi, Sandra Oh, Colm Feore
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1 mai 2007

Le confessionnal (1995) de Robert Lepage

Le confessionnalElle :
Malgré ses cadrages intéressants, le film n’a su me retenir. Le scénario est confus et très lent à se mettre en place. L’accent canadien est très marqué et handicape quelque peu la compréhension. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
L’idée de base était prometteuse : un scénario qui se déroule pendant le tournage du film « I confess » d’Hitchcock et dont l’histoire principale présente des similarités avec le dit-film. Hélas, il n’y a en fait que fort peu d’imbrications et le film se révèle assez tape-à-l’oeil : Robert Lepage n’en finit plus de faire des plans originaux, des images spectaculaires, des transitions étonnantes, au point que l’on se détache de l’histoire. De plus, il se complaît à créer une ambiance assez angoissante qui semble finalement assez gratuite. Les dialogues en québécois sont parfois difficiles à comprendre.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Lothaire Bluteau, Kristin Scott Thomas
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22 septembre 2006

« Le voyage de Félicia » (1999) d’ Atom Egoyan

Titre original : « Felicia’s Journey »

Voyage de FéliciaElle :
Formidable film de ce réalisateur arménien, avec une mise en scène visuelle et sonore magistrale ! Ce scénario original et étrange repose sur la rencontre inéluctable entre une jeune fille enceinte à la recherche de son compagnon et un monsieur d’apparence respectable qui ne s’est pas remis de la mort de sa mère, une cuisinière hors pair plutôt étouffante. Les névroses et déséquilibres psychologiques de ces deux êtres désemparés par la disparition d’un être cher donnent lieu à une atmosphère angoissante, une musique dissonante, de longs travellings, une lente progression de l’histoire comme pour mieux cerner et s’approprier les personnages. On est saisi de stupeur et d’effroi. Bref du grand art !
Note : 5 étoiles

Lui :
Un film vraiment remarquable. D’abord, le scénario est superbe: très cohérent, il distille avec grand art les informations et ne cesse de nous surprendre (surtout quand on ne connaît pas l’histoire à l’avance, comme ce fut notre cas). On croit d’abord avoir affaire à un drame social et on tombe petit à petit dans un drame policier psychologique. La personnalité du personnage principal (excellent Bob Hoskins) est peu à peu dévoilée avec maestria dans toute la première partie. D’autre part, Atom Egoyan fait montre d’une très grande maîtrise de la mise en scène, extrêmement rigoureuse, douce et précise, utilisant largement d’amples mouvements de caméra, et crée une atmosphère chargée mais sans lourdeurs. Toute la construction semble parfaite, à la fois simple et complexe (flash-back, ellipses). Admirable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Hoskins, Arsinée Khanjian, Elaine Cassidy
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