9 janvier 2006

Désirs humains (1954) de Fritz Lang

Titre original : « Human desire »

Désirs Humains Elle :
Adaptation à l’américaine de La bête humaine de Jean Renoir tiré du roman de Zola. Fritz Lang transpose le film au moment de la guerre de Corée si bien qu’on est à l’heure des trains électriques. Il imprime fortement au film son style et en fait plutôt un film noir. La tension entre les personnages est forte. C’est plutôt un film psychologique glauque qui révèle la noirceur des sentiments, les tourments intérieurs et les intentions maléfiques. A l’opposé, Renoir mettait en avant le milieu des cheminots et leur vie difficile. Les personnages de Jean Gabin et Julien Carette étaient plus attachants. A partir du même sujet, ces deux réalisateurs de grand talent ont créé deux films très différents.
Note : 4 étoiles

Lui :
J’ai trouvé cette version américaine de La Bête Humaine bien moins intéressante que celle de Renoir. Au lieu d’un grand drame social, nous avons un film noir, c’est à dire où l’aspect policier tient le premier plan. D’autre part, le jeu tout en retenue de Glenn Ford ne fait pas décoller son personnage qui est bien loin d’avoir la force que lui avait donné Gabin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Gloria Grahame, Broderick Crawford
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fritz Lang chroniqués sur ce blog…

Lire nos commentaires sur La Bête humaine de Jean Renoir…

9 janvier 2006

San Francisco (1936) de W.S. Van Dyke

San Francisco Elle :
Le jour de l’an 1906 à San Francisco, c’est la fête dans les rues et les cabarets. Une jeune chanteuse joue son avenir entre Blackie, un patron de bastringue un peu rustre et un directeur d’opéra ennuyeux. Clark Gable incarne avec talent comme souvent le mauvais garçon qui se repent après ses mauvais coups. Cette partie du film est assez bien menée malgré quelques longueurs notamment pendant de longs intermèdes chantés. Le clou du film est le célèbre tremblement de terre de San Francisco qui dure 20 minutes. Pour l’époque, les scènes truffées de trucages sont très impressionnantes et effrayantes. W.S. Van Dyke n’a pas hésité à utiliser un nombre important de figurants. Le film est une vraie réussite sur ce plan là.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sans être un grand film, San Francisco se laisse encore regarder avec grand plaisir. Il y a bien sûr ces fameuses scènes du tremblement de terre reconstitué mais le reste du film n’est pas sans intérêt, avec notamment une grande place donnée aux talents de chanteuse de Jeanette McDonald. C’est très classique mais bien fait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Jeanette MacDonald, Spencer Tracy
Voir la fiche du film et la filmographie de W.S. Van Dyke sur le site IMDB.

8 janvier 2006

Harry Potter à l’école des sorciers (2001) de Chris Columbus

Titre original : « Harry Potter and the Sorcerer’s Stone »

Harry Potter à l'école des sorciers Elle :
J’ai fait un effort mais j’ai abandonné au bout d’une heure. Je ne suis pas du tout réceptive à la magie d’Harry Potter.
Note : pas d'étoile

Lui :
Je m’attendais à n’être que moyennement intéressé par ce film mais j’ai été agréablement surpris : le scénario, tout en restant assez classique dans ses ingrédients, est parfaitement mis en place et le réalisateur a trouvé le ton juste, sans jamais abuser des effets faciles, et surtout il a su parfaitement transcrire à l’écran le côté magique de l’univers d’Harry Potter, forçant l’émerveillement chez nous, spectateurs. Il y a une délicatesse certaine dans cette adaptation, délicatesse que l’on aimerait voir plus souvent dans les grosses productions hollywoodiennes…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Radcliffe, Maggie Smith, Robbie Coltrane
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7 janvier 2006

« Fahrenheit 9/11 » (2004) de Michael Moore

Fahrenheit 9/11 Elle :
Avec ce documentaire au style rentre dedans, Michael Moore a tenté en vain de renverser le cours de l’élection présidentielle américaine en employant les méthodes expéditives de Bush. La première partie du film est épuisante à regarder. On est submergé par une avalanche de dialogues, d’informations, de musique et de sons désagréables. Il est bien difficile de prendre le temps de réfléchir. La partie consacrée à l’Irak est la plus intéressante à regarder car la guerre sale ainsi que les sombres confidences des soldats que les médias répugnaient à mettre à l’écran, sont exposées au grand jour. Même si les intentions de Michael Moore sont louables, ce n’est pas un grand film. La démonstration est trop caricaturale et simpliste et la mise en scène est confuse et heurtée.
Note : 2 étoiles

Lui :
La première partie, qui porte entre autres sur les relations de George Bush avec l’argent d’Arabie Saoudite, est conçue comme un gigantesque et interminable clip : montage survolté, musique à fond sur un flot de paroles ininterrompu, assez pénible et surtout fatiguant à regarder. La seconde partie, qui traite de la réalité de la guerre en Irak, est plus intéressante car il y montre des images peu diffusées. Globalement le film ne convainc pas vraiment, Moore assène des uppercuts et cherche à créer des chocs plus qu’à apporter vraiment des arguments. On peut aussi ne pas approuver ce principe qui veut que la fin justifie les moyens, du style « tous les procédés sont permis à partir du moment où l’on a une cause juste ». Vu avec du recul (en ce début 2006), on peut se dire que Michael Moore a essayé d’agir avec les moyens qu’il avait pour bloquer la réélection de George Bush. Cela n’a pas réussi. Ce film ne restera certainement pas parmi ses plus marquants.
Note : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Moore sur le site IMDB.

2 janvier 2006

Land of Plenty (Terre d’abondance) (2004) de Wim Wenders

Titre original : « Land of Plenty »

Land of Plenty (Terre d'abondance) Elle :
Wim Wenders nous fait vivre la paranoïa de l’après 11 septembre au coeur de Los Angeles au travers des yeux d’un vétéran du Vietnam déjanté qui se croit investi d’une mission anti-terroriste. Il surveille tout le monde dans sa camionnette truffée de micros et s’invente des ennemis et des angoisses. Sa jeune nièce entre dans son jeu pour tenter de le retrouver. Land of Plenty est une plongée terrifiante dans les rues jonchées de sans abris, recherche et dénonciations de personnes suspectes, on erre dans un monde disloqué. Comme d’habitude, la mise en scène est belle, les acteurs sont talentueux et les musiques sont somptueuses. En revanche, le film est trop long et le scénario manque d’épaisseur. Wenders a du mal à nous tenir en haleine jusqu’à la fin car il reste trop cantonné dans les élucubrations du vétéran qui n’aboutissent sur rien. On est bien loin de ses meilleurs films.
Note : 3 étoiles

Lui :
Voulant traiter du traumatisme américain du 11 septembre, Wenders met en opposition deux personnages, un vétéran du Vietnam franchement paranoïaque, qui passe ses journées à traquer d’hypothétiques suspects, et une jeune fille idéaliste et bénévole, prête à aimer et aider tout le monde. Ces personnages sont trop extrêmes pour que Wenders puisse nous montrer quoi que ce soit. Le film donne d’ailleurs un peu l’impression d’être bâclé sur le plan du scénario qui s’étire en longueur sans parvenir à nous donner une certaine vision de l’Amérique, si ce n’est l’importance des laissés pour compte. La réalisation reste parfaite, avec une belle photographie mais le film dans son ensemble est largement en dessous de ce que l’on peut attendre de Wim Wenders.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michelle Williams, John Diehl
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1 janvier 2006

Shrek 2 (2004) d’ Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury

Shrek 2 Elle :
(pas vu )

Lui :
L’histoire de ce second volet se situe exactement à la suite du premier mais le scénario a toutefois moins d’importance cette fois : il s’agit plutôt d’une suite de gags mais l’ensemble reste très réussi. L’âne tonitruant (Eddie Murphy) est plus en retrait, pour faire de la place à un second faire-valoir, le chat botté, qui a un peu du mal à s’imposer même si la voix d’Antonio Banderas lui donne un certain panache assez amusant. Beaucoup d’humour, bien dosé, et toujours beaucoup de clins d’oeil, cinématographiques et autres. Ce film d’animation nous fait passer un bon moment, même s’il se situe un peu en retrait par rapport au premier qui était un petit bijou.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mike Myers, Cameron Diaz, Eddie Murphy, Antonio Banderas, John Cleese, Julie Andrews
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury sur le site IMDB.

1 janvier 2006

Shrek (2001) d’ Andrew Adamson et Vicky Jenson

Shrek Elle :
Ce film a beau être une satire de la production aseptisée disneyenne, je me suis plutôt ennuyée.
Note : pas d'étoile

Lui :
Excellent détournement du conte de fée, bourré d’humour. L’équilibre est parfait, aucune lourdeur… Les références et clins d’oeils sont nombreux (films et musique). L’âne (Eddie Murphy) est certainement le personnage le plus réussi. Une petite merveille, un conte complètement décalé à déguster sans arrière pensée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, John Lithgow, Vincent Cassel
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Voir aussi :
Shrek 2 (2004) d’Andrew Adamson, Conrad Vernon et Kelly Ashbury
Shrek 3 (2007) de Chris Miller

28 décembre 2005

Les Maraudeurs attaquent (1962) de Samuel Fuller

Titre original : « Merrill’s Marauders »

Les Maraudeurs attaquent Elle :
On le sait Samuel Fuller est spécialiste des films de guerre et son passé de combattant l’a beaucoup influencé dans sa mise en scène. On n’échappe pas bien sûr à la mise en avant de l’héroïsme américain mais, au-delà de cela, il nous relate sous une forme quasi-documentaire l’avancée très éprouvante d’une compagnie américaine de 3000 hommes à travers la jungle de Birmanie afin d’empêcher les japonais de rejoindre l’armée nazie. Au delà des combats, il s’intéresse davantage aux relations de solidarité qui se tissent entre les soldats face aux maladies, la souffrance et la faim. Il met en avant les horreurs de la guerre, la stupidité des ordres donnés par les supérieurs hiérarchiques qui n’ont aucun scrupule à envoyer à la boucherie ces hommes au bout du rouleau.
Note : 4 étoiles

Lui :
On a l’impression que Les maraudeurs attaquent est le genre de film où Samuel Fuller est particulièrement à l’aise, cette exhortation de l’héroïsme basé sur une notion très simple « aller plus loin que plus loin ». Cette histoire de guerre en Birmanie en 1944 a certes un aspect historique et le parcours de ce bataillon fut incontestablement héroïque, mais le discours de Fuller paraît tout de même un peu basique et prévisible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Chandler, Ty Hardin, Peter Brown
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25 décembre 2005

Le Monde de Nemo (2003) d’ Andrew Stanton et Lee Unkrich

Titre original : « Finding Nemo »

Le monde de NemoElle :
(Pas vu)

Lui :
Une fois de plus, Pixar signe un dessin animé d’une réalisation parfaite. Beaucoup d’humour, un festival de petites trouvailles (certaines très originales comme ce banc de poissons imitateur) qui ravit le spectateur et le laisse sans aucun temps mort. Une belle utilisation des particularités physiques des différents poissons. En prime, une petite satire des parents hyper protecteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Albert Brooks, Ellen DeGeneres, Alexander Gould
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24 décembre 2005

Un si doux visage (1952) de Otto Preminger

Titre original : « Angel Face »
Autre titre français (Belgique) : « Infernale beauté »

Un si doux visage Elle :
Un grand classique du film noir que je n’avais pas revu depuis très très longtemps. Le duo Robert Mitchum et Jean Simmons s’impose de par leur grande présence. Cette femme riche au visage angélique que l’on croit incapable de méchanceté tisse sa toile peu à peu. Elle attire dans ses filets cet ambulancier ordinaire et manigance pour pouvoir le garder et se débarrasser de sa belle-mère. Sa passion pour cet homme les entraîne tous les deux vers la mort inéluctable. Otto Preminger parvient à créer un climat mystérieux et inquiétant et utilise si bien le mécanisme attirance-répusion entre ses deux héros que l’on plonge avec eux dans leur drame passionnel.
Note : 5 étoiles

Lui :
Infernale beauté Un si doux visage de Preminger n’est pas sans rappeler Laura, ne serait-ce que par le fait de mettre en scène une jeune femme très énigmatique. Mais la comparaison s’arrête un peu là car il est assez difficile de s’attacher à cette jeune femme dont on perçoit dès le début du film les desseins machiavéliques. Robert Mitchum traverse le film, torse bombé, aussi chaleureux qu’une porte de garage… et c’est un peu cela qui pêche également : tout y est assez froid et on reste à distance respectable. La mise en scène de Preminger est impeccable comme à l’habitude, d’une précision suisse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Jean Simmons
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