Titre original : « Quién sabe? »
Chef d’une bande de bandits mexicains, El chuncho attaque un train transportant des militaires pour y prendre les armes et les munitions qu’il transporte. Son intention est de les revendre au général Elias qui est à la tête de la révolution…
El chuncho de Damiano Damiani est le premier « western politique », genre que l’on nomme aussi « western zapatta ». Il réalise la symbiose de plusieurs genres en vogue dans ces années soixante dans le cinéma italien : le western italien, le film politique et la comédie italienne. Le théâtre choisi est celui de la Révolution mexicaine, qui permet de donner une dimension quasi-marxiste au propos. El chuncho est toutefois très subtil en la matière, loin du manichéisme souvent trop voyant dans les films politiques de cette époque. L’histoire met toutefois bien en relief l’intervention américaine dans la Révolution mexicaine. Le film repose sur un équilibre parfait des trois composantes précitées, une réussite que l’on peut attribuer au scénariste Franco Solinas. L’interprétation de Gian Maria Volontè est vraiment remarquable, donnant une dimension à ce personnage tantôt bourreau impitoyable, tantôt naïf au grand cœur, doté de sentiments complexes. Le film connut un grand succès à sa sortie.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Gian Maria Volontè, Klaus Kinski, Martine Beswick, Lou Castel
Voir la fiche du film et la filmographie de Damiano Damiani sur le site IMDB.
Remarque :
* Toutes les scènes d’extérieur ont été tournées en Andalousie… sous le régime franquiste.
Gian Maria Volontè dans El chuncho de Damiano Damiani.
Gian Maria Volontè et Lou Castel dans El chuncho de Damiano Damiani.
Klaus Kinski et Gian Maria Volontè dans El chuncho de Damiano Damiani.
Grand spectacle, gros budget, grosse figuration . Tres bon film, le gratin du western spaghetti dans la premiere periode de ce prolifique genre . La ou Leone mixe amour du western américain originel et ironie romaine, Damiani, Solinas et Volonte’ se servent du cadre westernien pour insufler leurs idéaux politiques. Tout comme Leone, avec le respect du spectateur venant au cinéma pour quand meme se distraire et en prendre plein la vue . Au final ce El Chuncho reste un bon film et une belle histoire, superbe musique, décors espagnols sublimes…pour le message politique, pas sur que çà tienne encore le coup.
Signalons que , si le film fut un grand succés en Italie, au point d’engendrer le Western Zapata, sous genre du spaghetti, El Chuncho fut moyennement distribué en France ( salles de quartier, courte exploitation ) mais fut un des premiers westerns ritals diffusés à la téloche ( en 1974 je crois sur la troisieme chaine comme on disait au temps de l’ORTF ) C’est la que, un vendredi soir, j’ai eu la chance de le découvrir. Malgré le noir et blanc ce Chuncho là faisair éclater le petit écran familial .
Un film que j’ai vu lors de sa sortie au cinéma, l’été 1968. Cinéma Le Palace à Salon-de-Provence. Il ne fallait pas le rater: il n’avait été programmé que 2 jours: un lundi et un mardi, comme une série B ou Z quelconque. Bref, j’y suis allé, comme tout amateur de western européen qui se respecte. Les moyens de se documenter étaient inexistants à l’époque et je n’avais aucune idée de ce que j’allais voir. Volonté, je l’avais vu dans Et pour quelques dollars de plus. Les autres noms m’étaient inconnus. Le gars qui jouait le frère de Chuncho me disait vaguement quelque chose. Mais quoi? Ce n’est que bien plus tard que je fis le rapprochement avec le Leone: Kinski…Bien que son nom figure en bonne place sur l’affiche, il n’a qu’un rôle secondaire, moins important que Lou Castel qui joue l’Américain. Un acteur très à gauche, comme Volonté, je l’ai appris plus tard. La splendide Martine Beswick complète la distribution: elle incarne une passionaria parfaitement crédible.
Et le film, alors? Je l’avais trouvé excellent, à l’époque. Il l’est toujours, pour les raisons qui ont été évoquées ici. Je l’ai revu plusieurs fois et je ne m’en lasse pas. Le western zapata était né. Vinrent ensuite El Mercenario (1968) et Companeros (1970), tous deux de Corbucci et Il était une fois la révolution (1971), de Leone, que je trouve inférieur…Mais là, c’est une autre histoire…