Titre original : « Thunderball »
Grâce à un plan machiavélique, l’organisation criminelle Spectre réussit à détourner un avion transportant deux bombes atomiques et demande une énorme rançon. James Bond est envoyé aux Bahamas à la recherche de la sœur du pilote de l’avion détourné…
Initialement, le roman Opération Tonnerre, publié en 1961, devait être le second roman de Ian Fleming adapté au cinéma mais le projet fut mis en sommeil pour des raisons de différent juridique. Il sera finalement le quatrième film de la série James Bond et c’est à nouveau Terence Young (réalisateur des deux premiers) qui est appelé pour le diriger, Guy Hamilton ayant été écarté à la suite de désaccords. Certes, les recettes de fabrication commencent à devenir de plus en plus visibles et la surprise des premiers films s’émousse quelque peu, mais Opération Tonnerre comporte de bonnes trouvailles, ne serait-ce que l’utilisation des profondeurs sous-marines pour y placer des scènes d’action. Le rythme donné par Terence Young est soutenu. Le plateau d’acteurs est toujours très européen : la partenaire féminine de l’agent secret est la française Claudine Auger, dont le modèle de maillot de bain se vendra comme des petits pains, et le sicilien Adolfo Celi avec ses requins fait un des méchants les plus mémorables. Le succès fut encore plus important que celui de Goldfinger.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Sean Connery, Claudine Auger, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi
Voir la fiche du film et la filmographie de Terence Young sur le site IMDB.
Voir les autres films de Terence Young chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur James Bond…
Remarques :
* Toute la scène d’introduction a été tournée au Château d’Anet, aux environs de Dreux.
* Remake :
Jamais plus jamais (Never Say Never Again) d’Irvin Kershner (1983) avec Sean Connery et Kim Basinger.
Sean Connery et Claudine Auger dans Opération Tonnerre de Terence Young.
Claudine Auger et Adolfo Celi dans Opération Tonnerre de Terence Young.
Luciana Paluzzi dans Opération Tonnerre de Terence Young.
Je ne sais pas si vous savez mais c’etait Julie Christie qui avait ete pressentie pour le role de Domino jouee par Claudine Auger. Mais Harry Saltzman n’en voulait pas car selon lui, elle n’avait pas assez de seins. Pas tres aimable, n’est-ce pas?
La meilleure sequence du film est celle du carnaval, je trouve avec une excellente musique de John Barry, musique qui ajoute de la vivacite aux sequences sous-marines et qui grace a un bon montage permet de les supporter. C’est la le probleme, comment rendre tres cinegetique de telles scenes puisque les mouvements sont plus lents dans l’eau.
Oui, les critères de choix en disent long sur les buts recherchés… 😉
Les connotations érotiques des James Bond de cette époque ne sautent plus vraiment aux yeux aujourd’hui mais à l’époque elles étaient bien présentes et assez fortes. Il y en avait d’ailleurs pour tout le monde puisque, dans cet épisode, Sean Connery apparaît la moitié du temps (oui j’exagère un peu… mais juste un peu) torse nu.
Bonjour Films.
Avez-vous des racines bretonnes, vous ou votre entourage ?
Cette expression « la moitié du temps » est très usitée en Bretagne (an hanter deus an amzer = constamment, très souvent).
N’y voyez pas de curiosité malsaine, juste une interrogation de linguiste !
Cordialement.
Euh non, foi de biniou, j’ai beau scruter mon arbre généalogique dans tous les sens, je ne vois poindre aucun breton à l’horizon.
J’ignorai totalement que « la moitié du temps » est une expression régionale et non française… ça m’en bouche un coin.
Je n’en suis pas sûr à 100%, j’ai tendance à déceler des « bretonnismes » un peu partout et je m’en méfie.
Par exemple, une mauvaise utilisation de la préposition « avec » (« gant » en breton, surreprésentée dans cette langue), telle « comparer avec » (keñveriañ gant), alors qu’en français c’est « comparer à », et pourtant, que de « comparer avec » dans les médias, de la part de journalismes pourtant confirmés ! Alors, contamination linguistique au contact de Bretons ? J’aurais tendance à le croire (il y a des Bretons un peu partout… dont la syntaxe française est influencée par celle de la langue bretonne, à un point que beaucoup ignorent).
Mais « la moitié du temps »… il y a de bonnes chances, tout de même… Un collègue de travail, peut-être ?
J’ai lu « Astérix chez les Bretons » quand j’étais petit… ça doit être ça!
🙂
Vous m’inquiétez car je ne suis pas choqué par l’expression « comparer avec ». En proie au doute sur mes origines réelles, j’ai consulté mon ami Robert (le Grand pas le Petit) qui donne bien les deux formes (comparer avec / comparer à) comme valides. Vous me laissez circonspect.
Je ne me prononcerais pas sur « comparer avec » (forme acceptée bien que moins rigoureuse que « comparer à »… mais dont l’origine bretonne est possible bien que très diluée dans des décennies d’évolution multiforme de la langue).
Pour « la moitié du temps », j’ai bien peur que Fred aille bien vite en besogne.
Si Lui l’utilisait d’une part régulièrement, d’autre part dans le sens de « très souvent » ou « constamment », ce serait un bretonnisme. OK. Sauf que tel n’est pas le cas.
1) Je n’ai pas souvenir l’avoir vue employée dans d’autres articles de ce blog que celui-ci. Ce n’est donc pas une « expression » employée par Lui. Une occurrence, même deux ou trois, ne fait pas ou ne font pas une habitude. Lorsque Lui veut dire « très souvent », il écrit « très souvent », tout simplement. Ce simple constat suffit à invalider l’hypothèse.
2) Il l’emploie ici très exactement dans son sens français indiscutable : la moitié du temps. Eh oui, il y a plein d’occasion où il est clinique et exact (et certainement pas idiomatique !) de noter qu’un fait est vérifié la moitié ((50%) du temps (la durée d’un film, en l’occurrence).
Dans ce film, Sean Connery est torse nu pratiquement la moitié du temps. Ce n’est pas une expression pour dire « constamment », c’est une description objective et chronométrable. Une scène sur deux, en gros.
Bref, attention lorsqu’on se focalise sur une expression : elle n’est « expression » que lorsqu’elle porte un sens convenu qui est différent de son sens mot-à-mot. Lorsque le sens est à prendre mot-à-mot, ce n’est pas autre chose que du français pur et précis.
Lorsque je travaillais en Bourgogne, un collègue commençait pratiquement toutes ses phrases par « Si t’aimes mieux… ». Il ne cherchait pas à vérifier si je préférais la formulation qui suivait plutôt qu’une autre formulation possible (= sens mot-à-mot) mais l’employait comme façon de dire « Je te raconte » ou « Je t’explique », comme formule convenue pour démarrer une explication. Là, oui, c’était un idiotisme, c’était une expression.
Pas ici.
C’est comme le fameux sketch de Desproges où il raconte comment une amie à lui s’est vu convoquée par le psychiatre scolaire parce que son enfant, dans un dessin figurant « papa et maman », avait dessiné une mère minuscule et un père géant, ce qui était interprété par le psychiatre comme un problème de surreprésentation du rôle du père et symptomatique d’un gros problème dans le couple. Jusqu’à ce que ladite mère signale : « J’ai une autre explication. Je mesure un mètre cinquante-trois, et mon mari deux mètres cinq ».
Rasoir d’Ockham appliqué au langage (ou aux comportements de la vie courante) : toujours privilégier l’explication la plus évidente, ne pas chercher midi à quatorze heures.
Boulschtroumpf ! Voilà une analyse précise et éclairante…
Je confirme que le sens de mon expression était bien « une scène sur deux » . C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai ajouté entre parenthèses que j’exagérais certainement, car je doute qu’un comptage précis n’aboutisse à 50%. Mais c’est l’impression que j’ai eue : il y a certaines scènes où ils pouvaient de toute évidence l’habiller au lieu de le laisser se promener torse nu (certes, le climat des Bahamas est réputé être plus clément que le climat breton mais tout de même…)
Amusante, l’anecdote de Desproges. Je la note.
🙂
Très intéressant, merci. Sous l’influence de ma propre grille de lecture, je n’avais pas compris que vous employiez ces mots dans leur sens littéral.
Par contre, si vous dites (demander avec / goulenn gant), il s’agira probablement d’un bretonnisme) : « j’ai demandé avec lui si il faisait beau » / goulennet ‘m eus gantañ ha brao ‘oa an amzer », soit : je lui ai demandé si…
Par ailleurs, en breton, l’expression « an hanter muioc’h » (la moitié plus) correspond au français « deux fois plus », d’où le bretonnisme très fréquent (« j’en ai obtenu la moitié plus », soit « deux fois plus » en réalité). Enfin, on entend également très souvent : « tu m’a mis la moitié trop » dans le sens de « beaucoup trop », correspondant au breton « lakaet ‘p eus din un hanter re »…
Merci pour ces éclairantes précisions.
Etonnante cette formule « moitié plus » en lieu et place de « deux fois plus ».
Oui. En partant de 10, la moitié plus fera donc 20, contre 15 pour un locuteur francophone. C’est peut-être du au fait qu’en langue bretonne, on pense à la moitié du résultat, au contraire du français qui calcule à partir du chiffre de départ.
Si l’on vous dit « où est le fromage avec moi ? « , cela signifie « où ais-je mis le fromage ? », soit la traduction mot-à-mot du breton « pe lec’h emañ ar fourmaj ganin » (forme passive et préposition conjuguée « gant » à la clé). « Je suis resté deux jours au lit avec le médecin » ne signifie pas que vous avez couché deux jours en sa compagnie, mais qu’il vous a prescrit de rester alité pendant deux jours !
Il est parti avec le vin : c’est la boisson qui a causé son décès …
N’oublie pas d’acheter du pain ! Réponse « non » (je n’oublierai pas) au lieu de oui (j’achèterai), en français normalisé (car, sans doute, la question en breton se fait le plus souvent à la forme interro-négative et que l’on répond non si on est d’accord avec le contenu de la question : « Na zisoñji ket da brenañ bara ? » » Nann, ne rin ket / Tu n’oublieras pas d’acheter du pain ? Non, je ne ferai pas.)….