Expert dans le maniement des armes, Cole Thorntorn (John Wayne) refuse le travail que lui propose le propriétaire Bart Jason à El Dorado car cela l’amènerait à se battre contre son vieil ami, le shérif Harrah (Robert Mitchum). Il reviendra toutefois quelques mois plus tard lorsqu’il apprendra qu’un autre expert de la gâchette a été engagé pour se débarrasser du shérif qui a entre-temps sombré dans l’alcool pour un chagrin d’amour… Huit ans après Rio Bravo, Howard Hawks donne une nouvelle variation du même thème. El Dorado est parfois mal considéré car jugé comme un remake et donc comparé à son prédécesseur. Si on retrouve effectivement des personnages similaires dans une situation proche, ils sont plus âgés et donc avec des motivations différentes. Hawks a intégré de nombreux éléments de comédie, assumant pleinement le statut de divertissement. Le résultat est très réussi. El Dorado reçut un bon accueil du public à une époque où le western avait déjà entamé une profonde mutation. C’est l’un des derniers grands westerns hollywoodiens classiques et l’avant-dernier film d’Howard Hawks.
Elle: –
Lui :
Acteurs: John Wayne, Robert Mitchum, James Caan, Charlene Holt, Arthur Hunnicutt
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Remarques :
* La scène de la baignoire serait pour beaucoup l’oeuvre de Robert Mitchum.
* Hawks avait demandé à Mitchum de mettre sa béquille à gauche ou à droite selon ce qui rendait le mieux à l’écran. Hawks se permet de faire un clin d’oeil à ce défaut de continuité quand il fait dire à John Wayne « La béquille, tu t’en es servi aussi bien à gauche qu’à droite ! »
* Les peintures du générique sont l’oeuvre d’Olaf Wieghorst qui fait une brève apparition dans le film (l’armurier qui vend l’arme à Mississippi).
* Le poème El Dorado récité par Mississippi est un poème d’Edgar Allan Poe.
Homonymes :
El Dorado de Marcel L’Herbier (1921)
El Dorado de Carlos Saura (1988)
Eldorado de Bouli Lanners (2008)
(ces trois films n’ont que le nom en commun avec le film de Hawks, ce ne sont d’ailleurs pas des westerns)
Ça traine ! mais Mitchum écrase John. Un remake de Rio Bravo en moins bon !
A remarquer l’excellent Arthur HUNICUT (La Flèche brisée, La Captive aux Yeux Clairs…)T et la belle amazone Michele CAREY.
Une variation particulièrement décevante après l’intouchable Rio Bravo. Un film déséquilibré entre ses deux parties qui fait pale figure par rapport à son modèle, à l’image de la prestation de Mitchum, dont le personnage est loin d’atteindre la noirceur et la profondeur exprimées par Martin dans Rio Bravo.
Comment oublier par ailleurs le mythique personnage de Stumpy ? Hunnicutt, malgré son talent, ne fait pas le poids face à Brennan. Certains passages sont même d’une lourdeur inouïe, comme le déguisement de James Caan en Chinois pour tromper une sentinelle, dans la dernière partie.
Ce film, s’il reste agréable à visionner, est constitutif, à mon sens, d’un manque flagrant d’inspiration de la part de son réalisateur et tend trop souvent à la caricature, voire au pastiche cabochard, de son illustre et intouchable modèle.