3 novembre 2024

French Connection (1971) de William Friedkin

Titre original : « The French Connection »

French Connection (The French Connection)À New York, deux policiers du service des stupéfiants, Jimmy « Popeye » Doyle (Gene Hackman) et Buddy « Cloudy » Russo (Roy Scheider), mènent une enquête sous couverture à Brooklyn. Ils apprennent qu’une grosse quantité d’héroïne doit arriver prochainement…
French Connection est un film américain réalisé par William Friedkin. Le scénario s’inspire d’un livre de Robin Moore, paru en 1969, qui retrace l’enquête de policiers sur un trafic de drogue qui se révèlera être en provenance de Marseille. Cette longue traque est filmée de façon presque documentaire, montrant les longues heures de filature et d’attente sur de bien maigres indices. Friedkin a affirmé avoir été influencé par Z de Costa-Gavras pour se situer ainsi au bord du documentaire. Le film fut réalisé avec un petit budget qui empêcha le réalisateur d’engager des acteurs de premier plan mais il eut la main heureuse avec Gene Hackman qui se montre très crédible en policier pugnace aux méthodes brusques. La scène la plus célèbre est celle de la poursuite automobile d’un métro aérien hors de contrôle, l’une des courses-poursuites les plus célèbres du cinéma. L’ensemble est très prenant. Le succès commercial fut très important. Après un demi-siècle, le film n’a rien perdu de sa force.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Fernando Rey, Roy Scheider, Tony Lo Bianco, Marcel Bozzuffi
Voir la fiche du film et la filmographie de William Friedkin sur le site IMDB.

Voir les autres films de William Friedkin chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur William Friedkin

Remarque :
• Le personnage de l’acteur français qui fait passer la Lincoln Continental chargée de drogue est basé sur Jacques Angelvin, acteur et présentateur de télévision, dont l’arrestation en 1962 a fait grand bruit à l’époque. Sa mésaventure a également inspiré Gérard Oury pour son film Le Corniaud (1965).

Roy Scheider (à l’extrême gauche) et Gene Hackman dans French Connection de William Friedkin.

22 février 2015

Le convoi de la peur (1977) de William Friedkin

Titre original : « Sorcerer »
Autre titre (Europe) : « The Wages of Fear »

Le convoi de la peurUn tueur à gages, un terroriste arabe, un banquier parisien fraudeur et un truand new-yorkais qui a eu la mauvaise idée de voler la pègre, ces quatre personnes qui ont de bonnes raisons pour chercher à se faire oublier ont échoué dans une bourgade perdue au beau milieu de la jungle d’Amérique du Sud et ne peuvent plus en repartir. On leur propose une dangereuse mission : transporter quelques caisses de nitroglycérine à travers la jungle… Après les deux énormes succès commerciaux que sont French Connection et L’Exorciste, William Friedkin se lance dans le remake du Salaire de la Peur de H.-G. Clouzot. Le budget est bien évidemment confortable. Friedkin adopte un déroulement proche de l’original puisque l’on retrouve un long prologue et le même nombre d’obstacles sur le chemin. La tension n’est toutefois pas la même et tout semble tomber à plat. L’erreur principale est certainement d’avoir choisi quatre personnages principaux assez abjects pour lesquels il est bien difficile d’éprouver la moindre empathie. Friedkin ne le cherchait visiblement pas d’ailleurs puisque les paroles prononcées par chacun pourraient tenir sur une seule feuille de scénario. Le moment de bravoure du film est la traversée d’un pont branlant, scène particulièrement impressionnante.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal, Amidou
Voir la fiche du film et la filmographie de William Friedkin sur le site IMDB.

Voir les livres sur William Friedkin

le Convoi de la peur

Remarques :
* La musique est de Tangerine Dream.
* Le titre original (Sorcerer = sorcier ou magicien) paraît bien étrange… William Friedkin a déclaré qu’il faisait référence au pouvoir maléfique du destin. On peut sans doute aussi le rapprocher de la brève incursion dans le fantastique vers la fin du périple.
* La scène du pont a été très délicate. Tout d’abord, le pont avec tous ses mécanismes a coûté 1 million de dollars à construire en République Dominicaine et, une fois fini, la rivière s’est soudainement asséchée pour la première fois de son histoire. Il a fallu le démonter et le reconstruire ailleurs (= 1 autre million dépensé) sur une rivière au Mexique dont le débit s’est mis, lui aussi, à diminuer dangereusement ! Il a fallu rajouter de l’eau et surtout du vent. Malgré toutes les mesures de sécurité prises, le camion s’est retrouvé dans la rivière à cinq reprises. La scène a nécessité trois mois de tournage et a absorbé à elle seule un sixième du budget du film.