24 juillet 2025

L’Île rouge (2023) de Robin Campillo

L'île rougeÀ Madagascar, au début des années 1970, sur la base aérienne de l’armée française d’Ivato, le petit Thomas, curieux de tout, mène sa vie d’enfant auprès de son père militaire et de sa mère, femme au foyer. Les familles de militaires mènent « une vie tranquille entre expatriés » sans réaliser que leur présence dans l’île touche à sa fin…
L’Île rouge est un film français réalisé par Robin Campillo, son quatrième long métrage. Il en a écrit le scénario avec Gilles Marchand, avec l’aide de l’écrivain malgache Jean-Luc Raharimanana. Le point de vue adopté est partiellement celui d’un enfant et le récit est une série de moments vécus, sans trame narrative très formelle. De nombreuses scènes illustrent l’univers intérieur de l’enfant qui lit avec passion les aventures d’une justicière appelée Fantômette. L’ensemble paraît hétéroclite sans parvenir à accrocher vraiment notre attention. Les autres personnages ne sont pas vraiment développés et ne sont guère attirants. L’histoire de Madagascar, qui était, rappelons-le, indépendante depuis 1960, s’immisce dans le récit que trop tardivement, alors que l’on est pressé que tout cela se termine. Une partie de la critique a été enchantée par le film, le public beaucoup moins, semble-t-il.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Nadia Tereszkiewicz, Quim Gutiérrez, Charlie Vauselle, Amely Rakotoarimalala, Sophie Guillemin
Voir la fiche du film et la filmographie de Robin Campillo sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robin Campillo chroniqués sur ce blog…

Charlie Vauselle dans L’île rouge de Robin Campillo.
Nadia Tereszkiewicz dans L’île rouge de Robin Campillo.

18 janvier 2021

120 battements par minute (2017) de Robin Campillo

120 battements par minuteDébut des années 1990. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean…
120 battements par minute est le troisième long métrage de Robin Campillo. Le réalisateur a rejoint l’association Act Up-Paris en 1992. Il s’est bien entendu fortement inspiré de sa propre expérience mais précise toutefois que le film n’est pas autobiographique. Il a cherché à reconstituer les débats qui animaient leurs réunions hebdomadaires et les actions musclées du groupe.  En marge, une histoire d’amour condamné naît entre Nathan et Sean. C’est un film militant, ou plus exactement un film de militant, qui ne remet jamais en cause la stratégie du groupe et laisse dans l’ombre (et même ridiculise) les autres associations oeuvrant dans le même but. Le film a le mérite de nous montrer le vrai visage du sida, ses attaques physiques et ce que signifie être atteint par ce virus. Il joue donc un rôle important dans la prise de conscience de la nécessité de poursuivre les recherches et aide à comprendre la radicalité des membres du groupe. Le film n’est pas sans défaut, le réalisateur étire certaines scènes inutilement mais la force du propos nous les fait oublier. Récompensé à Cannes, 120 battements par minute a été louangé par la critique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz
Voir la fiche du film et la filmographie de Robin Campillo sur le site IMDB.
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Remarques :
* Robin Campillo revient sur le choix du titre de son film, 120 battements par minute : « C’est notamment une référence à la house music de l’époque que j’aimais beaucoup et qui est à 124 battements par minute. Je voulais rendre hommage à cette musique qui accompagnait l’époque. C’était une musique à la fois festive et inquiète, comme la situation vécue par la communauté gay à l’époque. »

120 battements par minuteAloïse Sauvage, Arnaud Valois et Adèle Haenel dans 120 battements par minute de Robin Campillo.