13 février 2016

Dont Look Back (1967) de D.A. Pennebaker

Dont Look BackProduit par Albert Grossman lui-même (alors manager de Bob Dylan), Dont Look Back (l’absence d’apostrophe est volontaire) nous permet de suivre Bob Dylan dans une tournée de concerts en Angleterre en mai 1965. Il s’attache plus à nous montrer la personnalité de Bob Dylan que ses morceaux joués sur scène qui sont finalement très peu nombreux. Nous assistons à sa confrontation avec les journalistes, quelques fans ou encore quelques musiciens : Donovan, Alan Price qui venait de quitter les Animals, Deroll Adams. Joan Baez est également de la partie (mais leurs relations étaient alors déjà quelque peu distendues). L’image est granuleuse à souhait, le son n’est pas le meilleur qui soit. Ce n’est probablement pas un film à conseiller  à une personne qui voudrait découvrir qui est Bob Dylan car il risque de se méprendre sur son attitude et la trouver condescendante. Ce documentaire est surtout intéressant par le fait que l’on voit comment Dylan, alors âgé de 23 ans, avait du mal avec son image, il avait pleinement conscience qu’il ne pouvait être tout ce que l’on attendait de lui. La discussion avec un fan qui se présente comme un étudiant en sciences (il s’agit de Terry Ellis, futur co-fondateur du label Chrysalis !) est à ce titre assez édifiante : il commence par lui poser la question « Quelle est votre philosophie de vie ? »… S’en suit une discussion assez surréaliste où Dylan élude et retourne presque la question, cherchant à analyser plutôt la philosophie du questionneur. On remarque aussi comment il s’attache à refuser toute étiquette, à commencer par celle de « chanteur folk ». Le film se termine avec quelques morceaux du concert au Royal Albert Hall et avec Dylan dans le taxi, stupéfait d’apprendre que plusieurs journaux l’avaient qualifié d’anarchiste, disant son fameux « Give the anarchist a cigarette ».
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bob Dylan
Voir la fiche du film et la filmographie de D.A. Pennebaker sur le site IMDB.

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Remarque :
* Cette tournée est la dernière où Dylan joua en solo à la guitare acoustique. Deux mois plus tard, au Newport Folk Festival 1965, il surprendra tout le monde en passant à l’électrique.

Dont look back
En pré-générique, Dylan égrène des cartons des paroles de Subterranean Homesick Blues, une scène devenue avec le temps l’un des clips les plus célèbres qui soient. A l’arrière-plan, à gauche, Allen Ginsberg discute avec Bob Neuwirth (ils ont tous deux participé à l’écriture des cartons).
Bob Dylan dans Dont Look Back de D.A. Pennebaker

12 février 2016

Inside Llewyn Davis (2013) de Joel Coen et Ethan Coen

Inside Llewyn DavisA Greenwich Village, à New York, en 1961, Llewyn Davis tente de gagner sa vie comme chanteur de folk. Il couche ici et là sur le canapé d’amis qui veulent bien l’héberger et enchaîne de petits concerts, tout en résistant à la mode des duos et des trios… Ecrit par les frères Coen, le scénario d’Inside Llewyn Davis s’inspire librement de la vie de Dave Van Ronk, chanteur folk que l’on connaît pour avoir précédé de peu Bob Dylan sur la scène folk de Greenwich Village aux alentours de 1960. Les Coen parviennent parfaitement à recréer l’atmosphère d’une époque assez mythique, sans chercher à l’idéaliser ou à l’inverse à la sur-dramatiser. Oscar Isaac fait une superbe prestation, extrêmement crédible (l’acteur était musicien avant d’être acteur, il chante et joue lui-même toutes les chansons). Son personnage est très retenu, ne laissant que peu paraître ses émotions et ses conflits internes, il ne s’exprime que par sa musique. Il est l’un de ces perdants magnifiques que les frères Coen placent si souvent au premier plan de leurs oeuvres ; comme Ulysse (c’est le nom du chat), il doit affronter des épreuves qui paraissent insurmontables. L’image est très belle. Inside Llewyn Davis est ainsi un beau film, aussi beau visuellement que musicalement, et fortement empreint d’émotion. Le film se clôt par la prestation d’un petit jeune que l’on aperçoit à peine mais on reconnaît aisément la voix de Bob Dylan chantant Farewell.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake, John Goodman, Garrett Hedlund
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Coen et Ethan Coen sur le site IMDB.

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Inside Llewyn Davis
Oscar Isaac dans Inside Llewyn Davis de Ethan Coen et Joel Coen.