4 août 2012

La femme du prêtre (1970) de Dino Risi

Titre original : « La moglie del prete »

La femme du prêtreLorsqu’elle apprend que l’homme qu’elle fréquente depuis quatre ans est déjà marié, Valeria tente de se suicider. Elle appelle SOS Détresse et tombe sous le charme de la personne qui lui répond. Elle cherche à le rencontrer mais découvre alors que c’est un prêtre… Le sujet du célibat des prêtres était délicat et polémique en 1970. La femme du prêtre paraît assez sage, se moquant gentiment des pesanteurs de l’Eglise et de sa réticence aux évolutions, mais sans être vraiment caustique ni railleur. Dino Risi s’est certainement retenu. Il nous reste une comédie bien enlevée et très plaisante, qui repose solidement sur ses deux acteurs principaux dotés, ici comme toujours, d’une grande présence à l’écran. Les deux acteurs se connaissent bien (1). Le charme de Sophia Loren est particulièrement éclatant… même si l’on peut se demander comment son personnage, pas très riche, pourrait s’acheter tant de tenues plus renversantes les unes que les autres ! La femme du prêtre est une comédie très divertissante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.
Voir les autres films de Dino Risi chroniqués sur ce blog…

(1) La femme du prêtre est le 8e des 11 films que Sophia Loren et Marcello Mastroianni ont tournés ensemble.

26 juillet 2012

Le mensonge d’une mère (1949) de Raffaello Matarazzo

Titre original : « Catene »

Le mensonge d'une mèreRosa vit à Naples avec son mari Amadeo, garagiste. Ils ont deux enfants. La venue fortuite d’un ancien fiancé de Rosa qui est devenu voleur de voitures va perturber leur bonheur… Le mensonge d’une mère (Catene en italien signifie « Chaines », c’est le nom d’une des chansons napolitaines du film) est le premier mélodrame de Raffaello Matarazzo qui s’était auparavant essayé à plusieurs genres. Le succès sera tel qu’il tournera six autres mélodrames dans les années cinquante avec le même duo d’acteurs. Ces films furent généralement très mal reçus par la critique qui les trouvait trop conventionnels. Et pourtant, il se dégage de ce Catene une grande force, une puissance émotionnelle rare. Tout y est bien dosé. Les scènes avec les enfants sont par exemple particulièrement réussies, sans jeu excessif, la détresse se lit dans leurs yeux. Voir la petite fille réclamer sa maman est un véritable tire-larmes, le fils de dix ans est lui aussi très bien interprété, extraordinairement émouvant. Actrice d’origine grecque, Yvonne Sanson (la mère, Rosa) a une grande présence à l’écran, une beauté naturelle et sans artifices ; les plans rapprochés de Matarazzo sont puissants. L’environnement est ancré dans un certain réalisme italien (même s’il correspond plus à un réalisme d’avant-guerre que d’après-guerre) sans être très présent toutefois car toute la place est donnée au récit. Donc, oui, Le mensonge d’une mère est un mélodrame qui peut paraître conventionnel par certains aspects mais sa puissance émotionnelle balaie tous les reproches possibles et le film enthousiasme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Amedeo Nazzari, Yvonne Sanson, Aldo Nicodemi
Voir la fiche du film et la filmographie de Raffaello Matarazzo sur le site IMDB.

Remarque :
Dans Cinema Paradiso, le film de Giuseppe Tornatore (1988), le film qui est montré dans deux villes en même temps et qui oblige Toto à enfourcher son vélo pour porter les bobines est Catene.