17 janvier 2010

Bumping into Broadway (1919) de Hal Roach

Titre français parfois utilisé : « Amour et poésie »

Bumping Into BroadwayLui :
(Court métrage de 25 mn) Bumping into Broadway est le premier “two-reel” (film d’une longueur de deux bobines) d’Harold Lloyd avec son personnage à lunettes. Avec un nouveau contrat en poche, il  a accès à des budgets plus importants. L’histoire met en scène un écrivain de scénario peu fortuné qui a pour voisine une danseuse de revue dont la situation n’est guère plus florissante. Si l’histoire n’a pas une grande importance, Bumping into Broadway est en revanche assez remarquable par deux grandes scènes de poursuite : Bumping Into Broadway dans la première, il essaie d’échapper à sa logeuse qui lui réclame le loyer en retard et à sa brute de mari ; dans la seconde, c’est toute une escouade de policiers qu’il a à ses trousses dans un casino clandestin. Les poursuites sont parfaitement réglées, d’une précision qui force l’admiration, avec une vivacité qui laisse peu de répit. Harold Lloyd accomplit de véritables prouesses acrobatiques. Un vrai plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Bebe Daniels, ‘Snub’ Pollard, Helen Gilmore, Noah Young
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hal Roach chroniqués sur ce blog…

Remarque :
C’est l’un des tous derniers films d’Harold Lloyd où apparaît Virginia Bebe Daniels : après avoir tourné pas moins de 144 films avec Harold Lloyd, elle fut remarqué dans ce film par Cecil B. DeMille. Elle allait devenir l’une des grandes stars de la Paramount. Harold LLoyd la remplacera par Mildred Davis, qui deviendra trois ans plus tard Madame Lloyd.

16 janvier 2010

Billy Blazes, Esq. (1919) de Hal Roach

Billy Blazes, Esq.Lui :
(Court métrage de 13 minutes) Avec une bande de brigands, un homme brutal tient sous sa coupe une petite bourgade du far west. Il brutalise le vieux tenancier du saloon et sa fille. Mais c’est sans compter Billy Blazes qui va se charger de remettre tout ce petit monde au pas. Entre 1917 et 1919, Harold Lloyd a tourné plus d’une cinquantaine de “one-reel”, films courts d’une seule bobine, avec son nouveau personnage à lunettes. Billy Blazes, Esq. est considéré comme l’un des meilleurs d’entre eux. Billy Blazes est un cow-boy particulièrement rusé et habile. Il y a de bonnes trouvailles dans les gags, que ce soit sa façon de rouler les cigarettes ou dans le maniement des armes. La façon dont il tient en respect puis maîtrise le vilain dans le saloon est particulièrement amusante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Bebe Daniels, ‘Snub’ Pollard, Noah Young
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach sur le site IMDB.

28 décembre 2009

Monte là-dessus! (1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « Safety last! »

Monte là-dessus!Elle :
La vision de ce film célèbre d’Harold Lloyd nous donne des frissons encore aujourd’hui. Dans cette escalade d’immeuble, chaque situation semble pire que la précédente et l’on reste abasourdi par les prouesses réalisées. L’ensemble est surtout très amusant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Monte là-dessus! Venu d’une petite ville de province, un jeune homme tente de se faire une bonne place à la ville pour impressionner sa bien aimée. Il imagine un coup publicitaire pour le grand magasin qui l’emploie : faire monter son ami acrobate à un building. Hélas, tout ne va pas se passer comme prévu et c’est lui qui va devoir grimper. Safety Last, Monte là-dessus, est le film le plus célèbre d’Harold Lloyd. Si peu de gens connaissent le titre, tout le monde connaît cette image d’Harold Lloyd suspendu aux aiguilles d’une horloge à vingt mètres au dessus de la rue. La séquence de l’escalade occupe tout le dernier tiers du film mais le restant de Monte là-dessus est très amusant : Monte là-dessus! il faut voir par exemple Harold Lloyd tenter de pénétrer inaperçu dans le magasin ou essayer d’écarter un policeman gênant par divers stratagèmes… Le premier plan du film est aussi un trompe l’œil très amusant, à l’image de toute la scène de l’escalade qui est effectivement plus du ressort du trompe l’œil que du trucage : tout est quasiment réel. C’est certainement pour cette raison que, même à nos yeux de spectateurs modernes (pourtant habitués aux incrustations et aux images de synthèse), ces scènes sont toujours aussi terrifiantes à regarder. Le film est fortement déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Monte là-dessus est un des sommets de la comédie des années vingt, période particulièrement riche en prouesses acrobatiques.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Bill Strother, Noah Young
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer & Sam Taylor sur le site imdb.com.

Voir aussi : Voyage au Paradis (Never Weaken, 1921), court métrage d’Harold Lloyd qui préfigure Safety Last.

Remarques :
Monte là-dessus! Harold Lloyd ne dévoilait jamais ses secrets mais on sait maintenant que Safety Last a été filmé à trois endroits différents, avec une fausse façade construite en haut d’immeubles de hauteurs croissantes. Ces trois immeubles sont tous trois sur Broadway Street. Les plans globaux, vus de loin, montrent en réalité Bill Strother (sanglé), surnommé « Human Fly » (= la mouche humaine) qui est un véritable escaladeur d’immeuble.
Les fausses façades construites couvraient généralement deux étages et Harold Lloyd était à plus de 4 mètres du sol dans beaucoup de scènes. Malgré tous les matelas, le danger était bien réel. Pour tester, il fit tomber un mannequin sur les matelas : après avoir rebondi, le mannequin alla s’écraser dans la rue en contrebas… !
Pour des précisions complètes sur les lieux de tournage des films d’Harold Lloyd, on peut se référer au fantastique livre de John Bengtson Silent Visions. C’est un livre fabuleux (en anglais mais il comporte de très nombreuses photographies, donc il passionnera certainement un lecteur qui ne peut lire l’anglais).

Nous sommes aujourd’hui blasés de trucages et d’images de synthèse mais, en 1923, les simples incrustations ne se faisaient pas encore. Les spectateurs savaient donc que ce qu’ils voyaient était réel. Les salles entières hurlaient de frayeur et le spectacle était certainement presque traumatisant. A nos yeux modernes, l’humour ressort davantage.

Safety Last! est le dernier film avec Mildred Davis qui abandonna sa carrière pour devenir Madame Lloyd. A noter que contrairement à Chaplin et Keaton, Harold Lloyd eut une vie sentimentale heureuse et ne divorça pas.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.

6 décembre 2009

Voyage au Paradis (1921) de Fred C. Newmeyer

Titre original : Never weaken

Never Weaken
(Court métrage de 29 minutes) Voyage au Paradis (Never Weaken) est le dernier court-métrage tourné par Harold Llyod ; après celui-ci, il ne tournera que des longs métrages. Il est intéressant car il préfigure Safety Last (1). Pourtant, la première partie de Never Weaken est très classique, tout à fait dans le style des comédies de Mack Sennett quelques années auparavant. Elle reste très amusante mais quand Harold Lloyd se retrouve malgré lui, yeux bandés, assis sur une chaise elle-même sur une poutrelle qui se dandine au bout d’un filin à vingt mètres du sol (2), Never Weaken le film prend une autre tournure. Harold Lloyd effectue alors un fabuleux numéro d’équilibriste sur les poutrelles d’un building en construction, une partie absolument terrifiante car les éléments auquel il se raccroche se dérobent toujours (3). C’est épouvantable! Never Weaken est l’un des courts métrages les plus saisissants d’Harold Lloyd.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer sur le site IMDB.
Voir les autres films de Fred C. Newmeyer chroniqués sur ce blog…

(1) Safety Last (Monte là-dessus !) est le film où Harold Lloyd est suspendu aux aiguilles d’une horloge en haut d’un building.
(2) Essayez donc un peu d’imaginer quel enchaînement d’évènements peut faire que l’on se retrouve dans une situation pareille…
Never Weaken(3) Pour bien apprécier ces scènes, il faut se rappeler qu’à l’époque les incrustations ne se faisaient pas. Certes, on pouvait jouer devant une toile peinte mais là on voit les voitures rouler en contrebas, les gens marcher : tout bouge! C’est cela qui était terrifiant et qui l’est toujours d’ailleurs. Pas de trucages possibles, l’arrière-plan est bien réel…
L’astuce était de jouer sur la perspective à un endroit de Los Angeles où une petite colline barrait une avenue. En plaçant de petites bâtisses sur ce monticule, on se trouvait au même niveau que les derniers étages des buildings de l’avenue. Donc, Harold Lloyd n’était pas à vingt mètres du sol. Il était tout de même assez haut pour se faire très mal (Buster Keaton qui a tourné au même endroit une scène de Les Trois Âges s’est retrouvé à l’hôpital après une chute). D’ailleurs, Harold Lloyd était doublé par un cascadeur dans certaines scènes. Le secret fut bien gardé et le cascadeur ne l’a révélé qu’après la mort d’Harold Lloyd.
L’autre solution, également employée ici, était de se placer au sommet d’un building existant, en construisant là aussi un élément de décor, une fausse façade par exemple.
Hill Street Tunnel
Ci-contre : Photo du Hill Street Tunnel à Los Angeles peu après qu’il fut percé au début du XXe siècle. La photo donne une bonne idée des possibilités offertes. Le tunnel n’existe plus aujourd’hui, la colline a été aplanie dans les années cinquante.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.

23 novembre 2009

Faut pas s’en faire (1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « Why worry? »
Autre titre français (Belgique) : « Pourquoi s’en faire? »

Why Worry?Elle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune millionnaire hypocondriaque part avec son infirmière et son valet en Amérique du Sud pour y trouver le calme. Ils ignorent qu’une révolution est sur le point d’y éclater. Dans Faut pas s’en faire (Why worry ?), Harold Lloyd n’hésite pas à interpréter un personnage assez peu avenant au premier abord mais qui gagne rapidement notre sympathie par ses côtés lunaires : le monde peut s’écrouler autour de lui, tant qu’il a ses petites pilules à prendre, tout va bien. Et le monde n’est pas loin de s’écrouler puisqu’il va devoir affronter un comploteur particulièrement fourbe et des hordes de soldats révolutionnaires survoltés (on ne sait toutefois pas très bien qui se bat et contre qui). Pour ce faire, il parvient à mettre de son côté un sacré colosse, interprété par l’impressionnant John Aasen : 2m67 et 250 kilos!  Pourquoi s'en faire? Le personnage joué par Harold Lloyd utilise avec beaucoup de flegme à la fois la force de son nouveau compagnon et aussi sa propre inventivité pour mettre ses adversaires en déroute. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles. Le rythme s’accélère tout au long du film et les quinze ou vingt dernières minutes sont les plus trépidantes et aussi les plus hilarantes. Faut pas s’en faire (Why worry ?) est aussi le premier film où apparaît Jobyna Ralston en partenaire d’Harold Lloyd, Mildred Davis ayant arrêté sa carrière pour devenir Mme Lloyd…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, John Aasen, Jim Mason
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer et de Sam Taylor sur le site imdb.com.

2 novembre 2009

En vitesse (1928) de Ted Wilde

Titre original : Speedy

Speedy
Lui :
Speedy est le dernier film muet d’Harold Lloyd. La vitesse dont il est question est celle de la vie trépidante du New York des années vingt, tout en contraste avec le paisible tramway tiré par un cheval qui est le point central du film. La vitesse est aussi celle de scènes de conduite par Harold Lloyd dans les rues encombrées de New York, d’abord en taxi puis en tramway tiré par deux chevaux au galop ; ces scènes vraiment spectaculaires et toujours pleines d’humour forment incontestablement le clou du film. Elles furent assez dangereuses (1). Speedy a aussi un côté documentaire car, à part les scènes dans le quartier du vieux tramway, la majorité du film fut tourné à New York dont on peut ainsi voir l’encombrement des rues et des trottoirs (2). Parmi les comiques du cinéma muet, il est toujours étonnant de remarquer qu’Harold Lloyd est aujourd’hui moins connu que Chaplin ou Buster Keaton. Dans Speedy, son personnage d’amoureux lunaire est bien établi depuis plusieurs années, tenace, plein d’astuces et surtout chanceux, il parvient toujours à ses fins pour notre plus grand plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Ann Christy, Bert Woodruff, Brooks Benedict
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Wilde sur le site imdb.com.

En vitesse(1) L’accident du tramway contre un pilier n’était pas prévu. Ce fut un accident de tournage. Par chance incroyable, le conducteur que l’on voit être éjecté ne fut pas blessé. Harold Llyod dut improviser rapidement un moyen de repartir (grâce à la plaque d’égout) pour recoller au scénario.
(2) C’est aussi le New York d’avant les grands buildings puisque l’Empire State building ne sera érigé qu’en 1931. Les scènes dans le Luna Park de Coney Island furent aussi tournées sur les lieux réels en cachant la caméra pour éviter de créer un attroupement car Harold Lloyd était alors très célèbre. En revanche, lors de la course finale, on peut voir nombre de badauds le long de la route venus regarder le tournage.
Pour les américains ou autres amateurs de baseball, ce film est aussi célèbre pour le petit rôle de Babe Ruth, grand joueur des années vingt, qui joue ici son propre rôle en client du taxi.

Remarque :
Après Speedy, Harold Lloyd tournera quelques films parlants dont aucun n’atteindra le succès de ses films muets.