27 mars 2009

Une grande année (2006) de Ridley Scott

Titre original : « A good year »

Une grande annéeElle :
(pas vu)

Lui :
Un Golden Boy londonien, cynique et sans morale, hérite de son oncle un domaine viticole dans le Luberon où il allait autrefois en vacances. Désireux de vendre, il doit tout de même se rendre sur place. Va t-il succomber aux charmes de la Provence ? Une Grande Année est l’adaptation du roman homonyme (gros best-seller outre-Manche) de l’anglais Peter Mayle qui a lui-même abandonné la City pour venir vivre en Provence. Mais l’idée de départ, c’est Ridley Scott qui la lui a soufflée, le réalisateur en ayant eu l’idée en voyant l’émergence des « vins de garage » (1) bordelais durant les années 90. Avec un tel scénario, personne ne sera étonné que le film regorge de poncifs et d’images d’Epinal. Les français ne sont pas toutefois trop maltraités pour une fois… car le fond du propos est de vanter les avantages d’une certaine douceur de vivre. Tout le monde est charmant mais Une Grande Année manque d’intensité ; il se laisse regarder d’un œil un peu distrait. La réalisation est parfaite mais c’est un peu étonnant de voir Ridley Scott réaliser un film somme toute plutôt insignifiant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Russell Crowe, Marion Cotillard, Albert Finney, Freddie Highmore, Tom Hollander, Abbie Cornish
Voir la fiche du film et la filmographie de Ridley Scott sur le site IMDB.

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Remarque :
Le film a été tourné au Château La Canorgue, domaine bio situé à Bonnieux, près d’Apt. La maison toute éclairée des Duflot lors du repas est en réalité le Château Les Eydins, autre domaine bio de Bonnieux. D’autres scènes ont été tournées à Gordes et à Apt.  

(1) L’idée des « vins de garage » est de produire un vin de qualité parfaite sur une toute petite superficie avec des méthodes dignes d’une manucure. Le terme vient du fait que les tous premiers étaient vinifiés non pas dans un local professionnel mais dans un garage (ou parfois dans un salon d’habitation). Du fait de la très faible quantité disponible et de la forte demande internationale, le prix des vins de garage ont souvent atteint des sommets déraisonnables.

24 mars 2009

Didine (2008) de Vincent Dietschy

DidineElle :
Malgré certaines longueurs et quelques maladresses, Didine est une comédie sentimentale sans prétention toute en humour et tendresse, centrée sur une jeune femme en recherche d’amour, d’une vie à construire et animée d’un désir de servir les autres. Autour d’elle, gravitent une vieille dame acariâtre et son neveu, une association d’aide aux personnes âgées, une amie suicidaire et son ami amoureux d’elle. Les personnages sont un peu hors norme et changent des habituels portraits traités au cinéma. Didine est portée par une Géraldine Pailhas délicate et indécise qui reflète d’une certaine manière les incertitudes et les doutes de notre société contemporaine.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette comédie sentimentale est plus intéressante que son titre ne le laisserait supposer. Géraldine Pailhas aurait d’ailleurs tout d’abord refusé le rôle entre autres parce qu’elle disait « avoir passé sa vie à éviter qu’on l’appelle Didine » ! Elle a cependant fini par accepter d’incarner cette femme qui se laisse porter par les évènements, indécise mais solide au fond d’elle-même. Sa meilleure amie est l’opposé exact, sûre d’elle et entreprenante mais très fragile au fond. L’histoire en elle-même est assez conventionnelle, avec des personnages probablement un peu trop typés, et pourtant Vincent Dietschy parvient à lui donner une coloration particulière, un soupçon d’originalité qui lui donne un certain charme. Il est servi par l’excellente interprétation de Didine Pailhas (pardon, Géraldine Pailhas) qui montre ici une forte présence à l’écran. En revanche, Benjamin Biolay est certainement meilleur compositeur qu’acteur… Parvenant à faire oublier ses petits défauts, Didine est au final une comédie sentimentale délicate plutôt réussie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Géraldine Pailhas, Julie Ferrier, Benjamin Biolay, Christopher Thompson, Edith Scob, Élodie Bollée
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincent Dietschy sur le site IMDB.

22 mars 2009

Enfin veuve (2007) de Isabelle Mergault

Enfin veuveElle :
Pas grand chose à dire sur cette comédie terriblement prévisible. Quelques dialogues amusants au début puis très vite le scénario autour de cet amour impossible s’enlise et s’éternise. Que fait donc Jacques Gamblin ici ?
Note : 2 étoiles

Lui :
Mariée à un mufle acariâtre, Anne-Marie doit inventer tout un tas de mensonges pour rejoindre son amant. Lorsque que le mari décède, elle pense, enfin veuve, pouvoir exploiter sa liberté retrouvée mais elle se heurte à une famille plutôt encombrante. On l’aura compris, il s’agit d’une comédie, tout est léger, rien n’est grave… A condition de bien vouloir se prêter au jeu, Enfin veuve se révèle assez amusant, reposant sur des dialogues qui jouent souvent sur le nonsense et une Michèle Laroque qui, empêtrée dans ses mensonges, cherche toujours à sauver la face. Le comique est bien dosé, jamais trop appuyé. Hélas, le film s’essouffle un peu à mi-parcours et semble alors étirer une situation qui a déjà livré tout son jus. Sans être franchement remarquable, Enfin veuve nous fait passer un bon moment… surtout dans sa première moitié.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michèle Laroque, Jacques Gamblin, Wladimir Yordanoff, Tom Morton, Valérie Mairesse, Claire Nadeau, Eva Darlan
Voir la fiche du film et la filmographie de Isabelle Mergault sur le site IMDB.

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21 mars 2009

Redacted, revu et corrigé (2007) de Brian De Palma

Titre original : Redacted

RedactedElle :
Redacted avait le mérite de vouloir faire connaître à l’Amérique la réalité des exactions commises par ses soldats en Irak. Il n’en reste pas moins que le film est très éprouvant à regarder. L’imitation du vidéaste amateur avec une caméra cahotante est un peu exagérée. La présence d’une journaliste américaine embarquée lors d’une scène de fouille d’une maison et d’arrestation parait assez invraisemblable. Les dialogues font également un peu artificiels. D’autre part, même s’il est certainement réaliste de montrer que les recrues ne brillent pas toujours par leur intelligence, il devient insupportable au bout d’un moment de regarder ces soldats déblatérer leurs discours primaires.
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est un peu délicat de critiquer trop fort ce film car l’intention de Brian De Palma est au départ plutôt bienvenue : montrer une certaine réalité de la guerre en Irak, réalité que les américains ne peuvent voir car la vision donnée par les media est entièrement sous contrôle. Le film se présente donc comme un faux-documentaire, tel qu’il aurait pu être filmé par les soldats eux-mêmes mais entièrement rejoué par des acteurs. Il prend comme point central une terrible bavure, le viol et le meurtre d’une adolescente et de sa famille, et tente de nous exposer comment des soldats ont pu en arriver à accomplir de tels actes. Au-delà de la forme un peu agaçante (gesticulations de camera) et finalement trop artificielle, l’explication du geste par la seule imbécillité des protagonistes déçoit plutôt par son manque de profondeur. Brian de Palma a récolté ses informations sur les blogs de soldats et les vidéos sur le net. Cette démarche est totalement nouvelle et n’est pas sans poser quelques problèmes de fond. Le nivellement par le bas, assez apparent sur ce film, en est un.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Patrick Carroll, Rob Devaney, Izzy Diaz
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site imdb.com.

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17 mars 2009

Faussaire (2006) de Lasse Hallström

Titre original : « The hoax »

FaussaireElle :
(pas vu)

Lui :
Faussaire nous raconte la véridique histoire de Clifford Irving, faussaire étonnant qui parvint à tromper le monde entier au début des années 70 avec une fausse autobiographie du milliardaire Howard Hughes. Le film de Lasse Hallström nous détaille méthodiquement comment il a monté et alimenté son mensonge, comment il est parvenu à se tirer de situations périlleuses. Le film joue habilement avec les moments de tension, de suspense mais aussi d’humour. Richard Gere est assez étonnant dans ce rôle un peu inhabituel pour lui, particulièrement crédible. Faussaire a toutefois le défaut d’être un peu formaté, notamment dans le montage, ce qui banalise le sujet. Le véritable Clifford Irving a déclaré que le film avait déformé la réalité. Le film est basé sur son propre livre « The Hoax » (1981). Au final, Faussaire est plaisant mais il vaut plus par son sujet que par lui-même : cette histoire est assez stupéfiante. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Gere, Alfred Molina, Marcia Gay Harden, Stanley Tucci
Voir la fiche du film et la filmographie de Lasse Hallström sur le site IMDB.
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Voir le site internet de Clifford Irving.

Remarques :
* Retiré de la vente, le livre a fini par ressortir en 1999 puis en 2008 en Angleterre.
* Le film d’Orson Welles Vérités et Mensonges (F for Fake, 1974) parlait déjà de cette fraude. Il contient des documents filmés au moment où cette affaire a éclaté.

16 mars 2009

Paris (2008) de Cédric Klapisch

ParisElle :
Enfin un Klapisch bien construit et équilibré qui m’a beaucoup plu et qui sort des clichés de L’Auberge Espagnole et de sa suite. Réflexion, émotions, humour sont au rendez-vous. Un cinéma chaleureux et généreux en partage avec les autres, une pléiade de bons acteurs connus ou moins connus. Voilà enfin un Romain Duris qui prend de la profondeur avec son regard touchant sur le sens de la vie qu’il risque de perdre à cause de son cœur défaillant. En introspection, Il observe Paris et ses habitants râleurs du haut de son appartement. La vision de sa ville en est toute transformée car il sait que son temps est compté ; il essaie même d’insuffler ce qui fait le sel de la vie à sa sœur désabusée. Cédric Klapisch dresse un kaléidoscope de vies éclatées habilement articulées dans le Paris des petits quartiers avec une Karine Viard en boulangère haute en couleur, le Paris des défavorisés avec Juliette Binoche en assistante sociale, le Paris des bobos avec François Cluzet en architecte, le Paris de l’enseignement avec Fabrice Luchini en professeur d’histoire hilarant, le Paris des marchés et de Rungis avec Albert Dupontel en maraîcher, le Paris des immigrés avec un clandestin du Cameroun. Ces personnages parfois brisés ou perdus se croisent seulement. Ils sont attachants et sont en passe de renaître suite à leurs questionnements. Le cœur de Paris bat fort au rythme de la belle musique de Loïc Dury.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce Paris de Cédric Klapisch nous fait suivre plusieurs histoires. La plupart de ses personnages sont assez seuls, en quête d’une nouvelle voie. L’histoire centrale, et aussi la plus forte, est celle de ce jeune danseur atteint d’une grave maladie qui pense vivre ses dernières semaines. La mort est d’ailleurs assez présente, sous plusieurs formes, mais l’humour l’est aussi et le film est finalement assez léger. Le fond du propos de Klapisch est assez humaniste et positif, encourageant à profiter de la vie tout en sachant la vivre avec les autres. Comparé à certains de ses films précédents qui manquaient d’épaisseur, Paris apparaît plus riche et, sous son apparente légèreté, le film cache une certaine profondeur. Dans ce kaleidoscope de vies, Klapisch parvient à éviter les clichés trop marqués. Comme le veut la loi du genre, il y a là toute une pléiade d’acteurs et notamment Juliette Binoche, parfaite, Romain Duris, plus convaincant qu’à l’habitude et un Fabrice Luchini bien contenu. Paris a l’avantage d’être un film facile d’abord sans être futile, servi par une réalisation parfaitement maîtrisée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Albert Dupontel, François Cluzet, Karin Viard, Mélanie Laurent, Zinedine Soualem, Julie Ferrier, Olivia Bonamy, Maurice Bénichou, Gilles Lellouche
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11 mars 2009

Un baiser s’il vous plaît (2007) de Emmanuel Mouret

Un baiser s'il vous plaîtElle :
Un cinéma charmant, plein de fraîcheur et de délicatesse qui n’est pas sans rappeler les films de Rohmer et dans lequel Emmanuel Mouret joue les timides avec beaucoup de drôlerie et de naturel. Les dialogues sont pétillants ; la construction du scénario est habile et enlevée puisque c’est un couple au bord du baiser qui se raconte une autre histoire d’amour qui les empêche de s’embrasser. Les morceaux du puzzle se recollent peu à peu. Les personnages ont le ton juste, au bord de la fêlure pour exprimer leur désir et leur sentiment amoureux au final. Un baiser s’il vous plaît est un marivaudage délicieux dans lequel le baiser de trop peut avoir des conséquences fâcheuses. Les amants inventent alors des stratégies loufoques pour éviter de faire du mal à l’autre. Jusqu’où le désir peut-il les mener ? On ne s’ennuie pas une seconde. Julie Gayet et Virginie Ledoyen sont formidables. La fin du film est un pur moment d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Emmanuel Mouret nous offre à nouveau un délicieux marivaudage, cette fois sur le thème « un baiser prétendument sans conséquence peut-il s’avérer être dangereux ? ». Son cinéma s’inspire de celui de Rohmer ou de Truffaut et, s’il n’en a pas toujours la profondeur, il apporte un humour et une naïveté qui provoque l’adhésion. Emmanuel Mouret, avec son jeu d’acteur mêlé de maladresse attachante et de légère désuétude, est le premier pilier de ce climat, mais pas le seul car il a su s’entourer d’acteurs parfaitement dans le ton. La parole a une grande importance et son personnage théorise, calcule, tente d’élaborer des stratégies alambiquées pour éviter de blesser l’autre. Jamais prétentieux, le propos sait éviter tout intellectualisme. Un bel équilibre. Oui, vraiment, Un baiser s’il vous plait est très plaisant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Virginie Ledoyen, Emmanuel Mouret, Julie Gayet, Michaël Cohen, Frédérique Bel, Stefano Accorsi
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10 mars 2009

Into the wild (2007) de Sean Penn

Into the WildElle :
Par ces temps de consumérisme forcené, d’individualisme et de matérialisme destructeurs, cette quête initiatique est plutôt bienvenue ; elle permet de se pencher  sur ce qui fait réellement l’essence la vie. Ce jeune homme issu d’un milieu bourgeois fuit les problèmes d’entente de ses parents et le destin tout tracé qu’on lui réserve. Il se transforme en routard idéaliste qui pense trouver les réponses à son mal être par un brutal retour aux sources en pleine nature, dans les régions désolées d’Amérique et en Alaska. La première partie du film semble un peu gentillette et naïve et on craint que le film ne se noie dans ses bonnes intentions. Puis, peu à peu, cette quête se met en place par chapitres avec des allers et retours dans le temps qui montrent la transformation intérieure de cet homme en errance. Le personnage de Chris prend de la richesse et de la profondeur grâce à des rencontres humaines fortes qui le font évoluer. Les paysages sont superbes et l’ambiance hallucinée du personnage de Chris est bien restituée.
Note : 4 étoiles

Lui :
Après avoir brillamment obtenu son diplôme universitaire, le jeune Chris quitte sa famille pour vivre une exploration solitaire des régions les plus désertiques de l’Amérique. Pour Sean Penn, Into the Wild est un projet qui lui tenait particulièrement à cœur et qu’il mit plusieurs années à concrétiser. Basé sur une histoire vraie, le film montre une belle personnalité et se distingue par la richesse de son contenu : portraits assez émouvants de personnes rencontrées, une somptueuse photographie (signée par le Français Eric Gautier) mettant superbement en valeur les grands espaces, un excellente utilisation de la musique et surtout une certaine réflexion sur la quête de sagesse, réflexion d’abord simple mais qui gagne en profondeur au fur et à mesure que le film avance. Into the Wild est un film très abouti et il est réconfortant de voir qu’un tel film légèrement en marge de la production hollywoodienne classique ait remporté un franc succès auprès du public. Il le mérite car c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt, Jena Malone, Catherine Keener, Vince Vaughn
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8 mars 2009

Cars (2006) de John Lasseter

Cars - Quatre rouesElle :
(pas vu)

Lui :
Cars démarre plutôt mal, paraissant franchement trop enfantin, et je dois avouer avoir failli abandonner. Mais j’ai bien fait de rester car le film prend un vrai tournant quand le petit bolide arrive dans la bourgade de Radiator Springs. Globalement le fond de l’histoire est assez classique, le petit jeune plein d’arrogance qui va découvrir les vraies valeurs de la vie auprès de gens simples, mais ce qui est remarquable dans ce film d’animation, c’est toute l’humanité que ses créateurs ont réussi à mettre dans leurs personnages-automobiles. Tous les grands sentiments y passent… Bien entendu, tout ceci reste dans le sagement conventionnel, nous sommes en terrain balisé, mais c’est très bien fait et nous fait même verser une petite larme d’émotion. Excellente musique de Randy Newman.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Owen Wilson, Paul Newman, Bonnie Hunt
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7 mars 2009

La graine et le mulet (2007) de Abdel Kechiche

La Graine et le muletElle :
Je suis allée jusqu’au bout mais avec grande difficulté. Impossible de m’immerger dans l’univers brouillon et grouillant de Kechiche malgré l’histoire touchante de cet homme licencié. C’est un cinéma très réaliste, peut-être un peu trop, dans lequel on a l’impression d’être un peu voyeur tant nous sommes plongés physiquement au cœur de la vie de ses personnages. Et puis j’ai ressenti tout le long du film de très grandes longueurs durant lesquelles il ne se passe rien si ce n’est qu’on observe les gens vivre et parler de tout et de rien pendant très longtemps. On assiste vraiment à tout.
Note : 2 étoiles

Lui :
La Graine et le mulet est un film qui engendre des réactions assez opposées suivant les personnes. Il faut avouer que le cinéma d’Abdellatif Kechiche est, ici plus que jamais, assez difficile d’accès, à l’image du premier tiers du film (soit tout de même 50 minutes) qui paraît bien long, avec notamment une scène de repas particulièrement interminable et éprouvante. Kechiche filme de plus en plus près de ses personnages, trop près ;  les scènes se déroulent en temps réel. Plus que sur le fond de l’histoire, qui est traitée à coup d’ellipses brutales, Kechiche semble s’intéresser aux rapports entre ses personnages, entre familles, entre générations, entre communautés ou face aux administrations. Les sujets de discussions sont soit futiles soit fortement conflictuels. Le caractère « vie réelle » est tellement prononcé qu’il donne parfois une désagréable impression de voyeurisme. L’ensemble paraît fort long…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Habib Boufares, Hafsia Herzi, Bruno Lochet
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