15 juin 2010

La famille Savage (2007) de Tamara Jenkins

Titre original : « The Savages »

La famille SavageLui :
Alors qu’ils doivent prendre en charge leur père atteint de démence sénile, un frère et une sœur, tous deux quadragénaires, se retrouvent. Ce rapprochement est l’occasion de faire le bilan de la vie que chacun a tenté de construire alors que leurs parents ne se sont apparemment guère souciés d’eux. La Famille Savage est le second long métrage de la réalisatrice Tamara Jenkins (1) aborde un sujet assez délicat, notre comportement face à l’approche de la mort d’un parent très proche, ce qui est assez courageux mais le sujet principal reste ce frère et cette sœur à la vie sentimentale et professionnelle instable et, là, nous avons droit à un certain nombre de poncifs. La mise en scène apparaît vraiment plate et sans saveur mais, heureusement, Philip Seymour Hoffman et Laura Linnet apportent une authenticité certaine à leur personnage et relèvent l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laura Linney, Philip Seymour Hoffman, Philip Bosco
Voir la fiche du film et la filmographie de Tamara Jenkins sur le site IMDB.

(1) Son précédent long métrage, Les taudis de Beverly Hills (1998), avait également été très bien reçu.

12 juin 2010

OSS 117: Rio ne répond plus (2009) de Michel Hazanavicius

Rio ne répond plusLui :
Avec ce second volet des aventures d’OSS 177 / Dujardin, Michel Hazanavicius ne parvient pas vraiment à retrouver l’équilibre qui faisait la réussite du premier épisode. Il était probablement difficile de continuer sur ce principe de l’agent secret balourd et assez stupide sans appuyer trop fort sur la pédale et sans tomber dans la répétition. Certes, il y a de bons moments mais l’ensemble paraît souvent un peu poussif. OSS 117 qui était plusieurs choses à la fois dans le premier volet (prétentieux, incompétent, chanceux et naïf) est ici tout simplement idiot. L’ambiance « années soixante » est bien restituée mais, bizarrement, Rio ne répond plus n’a pas du tout la qualité graphique du premier opus. Le film se laisse regarder mais n’arrache que quelques sourires. C’est trop peu….
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz, Reem Kherici
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Hazanavicius sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michel Hazanavicius chroniqués sur ce blog…

Voir les commentaires sur le premier volet : OSS 117: Le Caire nid d’espions (2006) du même Michel Hazanavicius

5 juin 2010

Le jour où la terre s’arrêta (2008) de Scott Derrickson

Titre original : « The Day the Earth Stood Still »

Le jour où la terre s'arrêtaLui :
Remake d’un classique du cinéma de science-fiction des années cinquante, Le Jour où la Terre s’arrêta s’éloigne sans surprise de son modèle. Reflet de son époque, le film est plus axé sur le spectaculaire mais, même sur ce plan, il paraît assez pauvre et assemblé à la hâte. Les scènes finales de destruction sont assez réussies mais bien trop courtes. Le propos vaguement écologique (1) est totalement épars et confus. S’il y a une chose claire, en revanche, ce sont les contrats publicitaires visiblement passés par la production : la mise en avant de certaines marques est faite sans pudeur. L’interprétation de l’ensemble est particulièrement froide, le jeu de Keanu Reeves étant (volontairement) inexpressif (2). Le Jour où la Terre s’arrêta version 2008 vient prouver, une fois de plus, que les remakes sont (souvent) bien inutiles.
Note : 1 étoile

Acteurs: Keanu Reeves, Jennifer Connelly, Kathy Bates, Jaden Smith, John Cleese
Voir la fiche du film et la filmographie de Scott Derrickson sur le site IMDB.

Lire nos commentaires sur l’original : Le jour où la terre s’arrêta de Robert Wise (1951)

(1) Dans l’original de Robert Wise, le propos était basé sur le danger de la bombe atomique : des extra-terrestres venaient nous avertir que si nous l’utilisions mal, notre civilisation serait éliminée. Cette fois-ci, le danger est environnemental mais la décision est déjà prise : puisque nous traitons si mal notre planète, il a été décidé de supprimer l’homme sur terre.
(2) A noter que Jaden Smith, qui joue le rôle de l’enfant, est le fils de Will Smith.

27 mai 2010

Le casse du siècle (2007) de Michael Radford

Titre original : « Flawless »

FlawlessLui :
Au sein de la plus grande société londonienne de courtage de diamants, une femme cadre dirigeant, ambitieuse, est bloquée dans son avancement. Elle est approchée par homme de ménage qui projette de cambrioler le coffre rempli de diamants. Dans une ambiance années soixante, sur fond de tensions politiques du fait de l’apartheid, ce film anglais de Michael Radford est assez original dans sa mise en place et ses personnages. L’initiateur du casse du siècle paraît presque à l’opposé des images habituelles. C’est en tout cas toujours un grand plaisir de voir jouer Michel Caine, qui n’a pas son pareil pour donner corps et chaleur à son personnage avec sa nonchalance qui le caractérise. Face à lui, le jeu de Demi Moore paraît inévitablement un peu fade. La réalisation est sans faille et ce Casse du Siècle parvient parfaitement à garder notre intérêt jusqu’à la fin. Bizarrement, le film n’est pas sorti en salles en France, il l’aurait mérité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Demi Moore, Michael Caine, Lambert Wilson, Nathaniel Parker
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Radford sur le site IMDB.

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20 mai 2010

Espion(s) (2009) de Nicolas Saada

EspionLui :
Pris la main dans le sac, un bagagiste de Roissy se retrouve de force employé par les services secrets pour démasquer un homme d’affaires suspecté de trafic d’explosifs. Espion(s) est le premier long métrage de Nicolas Saada, ex-chroniqueur aux Cahiers du Cinéma. Si l’histoire en elle-même, très classique, n’est pas entièrement convaincante, le jeu des acteurs l’est beaucoup plus et Nicolas Saada parvient parfaitement à développer une vraie tension psychologique sur une trame policière. Guillaume Canet et Géraldine Pailhas mettent beaucoup d’authenticité dans leur jeu ce qui les place très proches de nous. L’ambigüité de leurs rapports se mue en une certaine fragilité qui devient attachante. Les scènes de suspense pur paraissent en regard plus conventionnelles et ne parviennent pas pleinement à générer la tension attendue. Espions(s) paraît néanmoins globalement plutôt réussi, un film d’espionnage plein de délicatesse, ce qui n’est pas courant et plutôt bienvenu.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guillaume Canet, Géraldine Pailhas, Stephen Rea, Hippolyte Girardot, Archie Panjabi
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14 mai 2010

Les ailes pourpres – Le mystère des flamants (2008) de Matthew Aeberhard et Leander Ward

Titre original : « The Crimson Wing: Mystery of the Flamingos »

Les ailes pourpres - Le mystère des flamantsElle :
Le lac Natron en Tanzanie, un lac fascinant en permanente métamorphose tant sur le plan des couleurs que des éléments qui le composent … un volcan qui crache des cendres au-dessus du lac et une eau de source particulière qui descend de la montagne … cela suffit à créer un univers hors du commun qui permet, à la saison des pluies, aux flamants roses de se reproduire par centaines de milliers malgré des conditions de vie extrêmes : il y fait très chaud et la concentration en sel est tellement élevée qu’il recouvre le lac d’une croute. Les flamants roses se nourrissent d’algues rouges uniques qui donnent ce beau pigment à leur plumage. Les prises de vues sont époustouflantes de beauté, les atmosphères de brumes et de reflets extraordinaires. On assiste à d’étonnantes parades amoureuses, à la nidification, à la naissance puis à l’envol. Un film-documentaire à grand spectacle pour un grand bain de nature.
Note : 4 étoiles

Lui :
Des images belles et étonnantes, toute la magie de la Nature à l’œuvre. Cette production Disney Nature (nouvelle société de production basée à Paris) bénéficie d’une réalisation, artistique et technique, parfaite. Le commentaire sait heureusement rester assez discret mais part parfois dans des digressions inutiles pour forcer l’émerveillement. Les Ailes Pourpres est un ravissement pour l’œil.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix)  Zabou Breitman, Mariella Frostrup
Voir la fiche du film et la filmographie de Matthew Aeberhard & Leander Ward sur le site imdb.com.

13 mai 2010

Coco avant Chanel (2009) de Anne Fontaine

Coco avant ChanelElle :
Je me suis laissée entraînée avec plaisir dans l’univers de la Belle Epoque aux côtés de cette femme attachante et téméraire qui transgresse les conventions et codes de la bienséance. Face au machisme des hommes qui détiennent le pouvoir et l’argent, elle revendique sa liberté de vie, son désir de travailler et son indépendance avec courage et ténacité. Le jeu d’Audrey Tautou est délicat et convaincant. Anne Fontaine parvient à bien faire passer l’importance de l’influence de Coco Chanel sur une société corsetée et des codes vestimentaires dépassés. Les femmes de cette époque étaient bridées dans leur corps, leurs vêtements, leur tête et contraintes de dépendre de leurs amants ou de leurs maris sur le plan financier car elles ne travaillaient pas.
Note : 4 étoiles

Lui :
Coco avant Chanel nous fait découvrir la jeune créatrice avant qu’elle ne crée sa maison de couture. D’abord chanteuse, elle vit ensuite chez son protecteur, Etienne Balsan et manifeste une liberté d’esprit peu courante à son époque. Audrey Tautou est assez convaincante dans ce rôle de femme anticonformiste et déterminée, montrant ainsi une profondeur inhabituelle pour l’actrice. L’histoire, qui paraît quelque peu romancée, n’échappe pas aux conventions du genre mais le film d’Anne Fontaine est plutôt réussi. Un film plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola, Marie Gillain, Emmanuelle Devos
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8 mai 2010

Made in Italy (2008) de Stéphane Giusti

Made in ItalyLui :
Un écrivain parisien d’origine italienne revient à Turin avec sa sœur à la mort de son père. Ils découvrent que celui-ci était un homme à femmes criblé de dettes. Made in Italy aurait pu être une comédie sympathique compte tenu de l’attirance visible du réalisateur Stéphane Giusti pour les meilleures comédies italiennes et du beau plateau d’acteurs qu’il a rassemblé. Hélas, le scénario paraît bien faible et l’ensemble manque de rythme. C’est dommage car l’on aurait aimé que ce Made in Italy soit plus réussi.
Note : 1 étoile

Acteurs: Gilbert Melki, Amira Casar, Françoise Fabian, Caterina Murino, Vittoria Scognamiglio
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6 mai 2010

La très très grande entreprise (2008) de Pierre Jolivet

La très très grande entrepriseLui :
Si le titre peut faire penser à une suite de Ma Petite Entreprise, le propos est en réalité tout autre. La très très grande entreprise met en scène les manœuvres d’un petit quatuor de personnes pour aller extirper des documents compromettants au siège de l’énorme multinationale qui a pollué leur région. Sur fond vaguement écologique, c’est donc une histoire de type « David contre Goliath » : nos personnages devront montrer beaucoup de débrouillardise et de détermination pour arriver à leur fin. Le ton général est celui de la comédie et les quatre acteurs principaux sont particulièrement à la hauteur, très authentiques dans leur jeu. Le film repose beaucoup sur eux. Le scénario paraît un peu faible et finit part tourner en rond en utilisant toujours le ressort du suspense (« vont-ils se faire prendre ? »). La très très grande entreprise réussit mieux dans les petites touches d’humour, dialogues, situations ou incrustations qui brocardent ces grandes entreprises sans humanité et leurs hauts cadres qui n’en ont guère plus.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Marie Gillain, Jean-Paul Rouve, Adrien Jolivet
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5 mai 2010

Ratatouille (2007) de Brad Bird et Jan Pinkava

RatatouilleLui :
L’idée de départ de faire d’un rat un grand chef cuisinier est assez gonflée mais permet de créer une multitude de situations amusantes. Ratatouille écarte joliment les antinomies pour faire une ode à la créativité et à la french cuisine. On peut bien entendu reprocher certaines recettes toutes faites (!) et clichés mais l’ensemble est réussi, bien dosé et sans aucune lourdeur. Le Paris qui est recréé devant nos yeux est assez beau, bien chargé de cette ambiance empreinte d’une certaine magie. L’humour est assez constant, sans jamais montrer de faiblesse. On pourra noter que les références générationnelles, traditionnellement très nombreuses dans ce genre de film, sont ici plus réduites. Ratatouille permet aussi de mesurer les avancées techniques puisque la production mentionne le chiffre ébouriffant de 30 000 poils pour chaque rat et la scène dans la rivière souterraine est assez étonnante (il faut savoir que la fourrure et l’eau font partie des choses les plus complexes à modéliser sur ordinateur). Mais Ratatouille n’est pas qu’une prouesse logicielle car la base reste de l’animation dans la meilleure tradition qui soit (un logo en fin de générique précise de façon amusante que le film est garanti 100% sans motion-capture). Formant un bel ensemble, Ratatouille est un petit délice d’humour, un joli divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix) Patton Oswalt, Ian Holm, Lou Romano, Peter O’Toole
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