16 novembre 2004

Alila (2003) d’ Amos Gitai

AlilaElle :
Amos Gitai choisit de nous montrer une société israélienne contemporaine mal dans sa peau et décadente. C’est au travers d’une dizaine de personnages hauts en couleur vivant dans un immeuble bricolé que le réalisateur cherche à témoigner de leurs problèmes de communication et d’identité. Un couple divorcé dont le mari Ezra dort dans son camion pendant que son ex-femme couche avec un bel éphèbe, a des difficultés avec leur fils qui ne veut pas passer 3 ans à l’armée. Le grand-père qui vit avec son chien ou le rescapé des camps qui habite avec sa domestique asiatique cohabitent avec une femme flic loufoque et une jeune femme qui veut assouvir ses pulsions sexuelles avec un mari adultère. C’est un foutoir à la fois cocasse et tragique sous lequel jaillit un désir profond de vivre, rire, d’échapper à la peur, à la pression ambiante de la ville qui subit des attentats. La pluie tant attendue à la fin du film symbolise ce fort désir de purification qui permet d’avoir des rapports humains harmonieux. .
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film d’Amos Gitaï est assez différent des précédents, moins intégriste pourrait-on dire. Il nous brosse le portrait d’un petit groupe de personnes dans un quartier populaire de Tel-Aviv, des personnages hauts en couleurs, assez en marge de la société. Depuis le couple adultère jusqu’à l’entrepreneur raté et ses travailleurs clandestins, on a là toute une brochette de caractères. On sent une certaine vision désenchantée de la société israélienne actuelle, la fuite des idéaux et l’installation progressive du « chacun pour soi ». Le film est bien construit, avec une bonne utilisation des murs et des décors, avec toutefois quelques longueurs et faiblesses.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yaël Abecassis, Uri Klauzner
Voir la fiche du film et la filmographie de Amos Gitai sur le site IMDB.

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14 novembre 2004

Les invasions barbares (2003) de Denys Arcand

Les Invasions barbaresElle :
Ce deuxième volet de la suite du Déclin de l’Empire américain a été réalisé 18 ans plus tard avec les mêmes personnages. Ceux-ci ont pris un coup de vieux physique et moral. La mondialisation s’est imposée ; la technologie et l’argent règnent en maître. Remi, le coureur de jupons est atteint d’un cancer irréversible et sa vieille bande d’amis l’assiste. Le ton est toujours caustique mais cette suite est moins réussie car elle est moins plausible et moins bien dosée. Pour parvenir à réunir ces quinquagénaires dans une chambre d’hôpital, le réalisateur fait intervenir le fils golden boy pour réfectionner une chambre d’hôpital, acheter de l’héroine etc… Bref, à vouloir aborder tous les sujets (individualisme, technologie, argent, drogue, santé, vieillesse, mort etc…), le film se disperse dans des évènements assez inintéressants et peu crédibles qui nuisent à l’émotion. Restent quelques scènes amusantes autour des vieilles utopies ou émouvantes comme le suicide du malade.
Note : 3 étoiles

Lui :
Faisant suite après plus de 15 ans au Déclin du Monde Américain, nous retrouvons tous les personnages dans une situation bien plus dramatique que la première fois, puisqu’il s’agit des derniers jours à vivre de l’un du plus coureur d’entre eux. Cette fois, l’humour n’est qu’épisodique… de même les dialogues ont moins la première place. Le film est un peu parasité par les manoeuvres du fils (qui en fait arrose tout le monde avec ses dollars) pour avoir les meilleurs conditions pour son père, une partie peu intéressante en soi et surtout peu crédible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rémy Girard, Stéphane Rousseau, Dorothée Berryman, Louise Portal
Voir la fiche du film et la filmographie de Denys Arcand sur le site IMDB.

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11 novembre 2004

Monsieur Schmidt (2002) de Alexander Payne

Titre original : « About Schmidt »

Monsieur Schmidt Elle :
Le film a le mérite d’aborder le thème de la retraite et de la vieillesse qui sont des sujets peu abordés au cinéma. Heureusement, Jack Nicholson rentre bien dans l’habit d’un retraité désemparé qui perd sa femme et ses repères. La première partie est de loin la plus intéressante même si ce n’est pas très gai. C’est sur le ton de la drôlerie ou du désenchantement que le réalisateur décrit avec lucidité la perte d’identité sociale, les doutes et regrets d’un homme amer. La suite du film s’enlise dans les problèmes de mariage de la fille. Le film dure 2h et il faut remplir l’espace.
Note : 3 étoiles

Lui :
A l’image de son sujet (un nouveau retraité qui a du mal à remplir sa vie et à lui donner un sens), le réalisateur a bien du mal à remplir son film et à lui donner un sens. Si le début est prometteur, la suite n’aboutit sur rien, il y a des grands trous d’air, et il ne nous reste que le cabotinage (excellent, ceci dit) de Nicholson et une certaine vision de l’Amérique profonde.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Kathy Bates
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