17 septembre 2005

Dina (2002) de Ole Bornedal

Titre original : « I am Dina »

DinaElle :
Adaptation d’un best-seller scandinave écrit par Herbjorg Wassmo. Malgré les mauvaises critiques qui reprochent les clichés et les effets faciles, je n’hésite pas à dire que j’ai bien aimé le film. C’est l’histoire de la jeune Dina qui, enfant, a tué sa mère accidentellement. Son père se détourne d’elle car il ne peut lui pardonner la mort de sa femme. Ces deux traumatismes déterminent à jamais sa vie affective. Son manque d’amour fera de cette jeune fille une femme rebelle et dominatrice qui ne trouve qu’un peu de paix en jouant du violoncelle. Dina malgré son caractère bien trempé est attachante à sa façon. Les paysages sublimes des fjords de Norvège contrastent avec la noirceur des personnages. La mort rôde partout et les fantômes de l’enfance ressurgissent violemment. Le réalisateur de Dina a choisi de faire une mise en scène un peu enfiévrée et fantastique pour mieux mettre en avant les tourments de cette femme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a un certain côté artificiel dans ce film qui m’a empêché de bien l’apprécier. Le réalisateur emprunte toute une série de gimmicks et d’effets faciles aux films d’épouvante pour nous distiller un certain mal à l’aise, alors que l’histoire était suffisamment dérangeante sans cela. La musique, assez contemporaine, très XXe siècle, accentue le décalage avec ses notes souvent dissonantes. Très belle prestation de l’actrice principale, autour de laquelle tout le film est bâti.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maria Bonnevie, Gérard Depardieu
Voir la fiche du film et la filmographie de Ole Bornedal sur le site imdb.com.

16 septembre 2005

L’effet papillon (2004) de Eric Bress et J. Mackye Gruber

Titre original : « The butterfly effect »

Effet_papillonElle :
(pas vu).

Lui :
Ce film me laisse sur des impressions mitigées : j’ai trouvé la mise en place assez remarquable et vraiment prenante, en distillant tout juste ce qu’il faut de mystère pour nous intriguer. L’idée des ellipses et de leur utilisation ultérieure est une excellente idée de scénario. Il est d’autant plus dommage que le film s’essouffle et devienne franchement répétitif dans le dernier tiers. Il aurait sans doute fallu rebondir sur autre chose plutôt que de tomber dans une certaine répétition (si je puis dire…) Excellent jeu de Ashton Kutcher et des enfants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ashton Kutcher, Amy Smart, Melora Walters
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Bress et de J. Mackye Gruber sur le site imdb.com.

14 septembre 2005

Exils (2004) de Tony Gatlif

ExilsElle :
Je n’ai vraiment pas été convaincue par l’intérêt de ce film. Certes, un jeune homme (Romain Duris) se rend en Algérie avec son amie à la recherche de ses racines. Mais c’est à peu près tout. Ce couple assez perdu n’est pas très attachant et a assez peu de choses à communiquer. Sans doute faut-il voir le film plus comme une errance au travers de pays aux multiples brassages de populations. J’ai trouvé l’ensemble ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
Tony Galif a obtenu avec ce film le prix de la mise en scène à Cannes en 2004 et il est vrai qu’il a de nombreux plans assez inventifs, notamment en complément ou en harmonie avec la musique, assez omniprésente tout au long du film. Hélas, sur le plan du contenu, cette errance nonchalante de Paris à Alger manque un peu de corps. Certes, Romain Duris est charmant avec son chapeau à la Tom Waits, mais l’ensemble paraît bien vide et l’on a du mal à s’intéresser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Lubna Azabal
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Voir les autres films de Tony Gatlif chroniqués sur ce blog…
Voir le site internet du réalisateur.

13 septembre 2005

Le Seigneur des Anneaux: le retour du Roi (2003) de Peter Jackson

Titre original : « The Lord of the Rings: The return of the King »

Le seigneur des anneaux - Le retour du roiLui :
Cette troisième et dernière partie du Seigneur des Anneaux est finalement celle qui m’aura le moins intéressé… La part faite aux combats me semble beaucoup trop importante, c’est au détriment du récit qui se réduit à la juxtaposition de deux lignes narratives passablement appauvries par rapport au livre. Les combats m’ont paru très longs et jouant souvent la surenchère. A vouloir faire de l’épique à tout prix, le résultat n’est plus épique du tout (à mes yeux du moins). En revanche, certaines scènes sont assez impressionnantes, je pense surtout aux grandes scènes de foule vue de haut et à la re-création de cette cité toute en hauteur qui permet de très beaux plans de survol. La fin semble franchement interminable, avec ses couches multiples.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Elijah Wood, Ian McKellen, Liv Tyler
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Voir notre critique du premier volet : La communauté de l’Anneau
Voir notre critique du deuxième volet : Les deux tours

10 septembre 2005

La saison des hommes (2000) de Moufida Tlatli

La Saison des HommesElle :
Regard lucide et douloureux d’une cinéaste engagée sur l’asservissement des femmes tunisiennes aux hommes. Peu de dialogues, de beaux portraits de femmes qui subissent en silence la loi de leurs maris et de leur belle famille. Elle tire ce constat amer en observant la vie d’une mère et ses deux filles. On passe de la vie de la jeune mariée de qui on attend un fils à sa vie de mère vieillissante à l’époque contemporaine. Ses filles ont grandi et portent sur leurs épaules leur solitude, leur angoisse des hommes, leur impossibilité de libérer leur corps et leur âme. Aucun progrès n’est constaté dans l’émancipation de la femme durant toutes ces années. Ce constat d’échec est filmé avec une grande tendresse pour ces femmes.
Note : 4 étoiles

Lui : (pas vu)

Acteurs: Rabia Ben Abdallah, Sabah Bouzouita, Ghania Benali
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8 septembre 2005

Ce jour-là (2003) de Raoul Ruiz

Ce jour-làElle :
Comme à son habitude, Raoul Ruiz nous plonge dans un univers à la fois étrange, macabre et loufoque qui peut rappeler par instants le cinéma de Bunuel. Cette fois-ci, j’ai tenu jusqu’au bout mais sans grande conviction. C’est une histoire de fous avec des fous qui tiennent des dialogues de fous avec Bernard Giraudeau en tueur évadé de l’asile, Elsa Zylberstein en jeune femme déséquilibrée ainsi que des cadavres dans tous les coins. Pour apprécier l’humour noir et l’absurde de Ruiz, il faut prendre un peu de recul et laisser tomber ses préjugés.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce jour-là est une fantaisie assez amusante, qui parvient à flirter joliment avec les limites. Comme d’habitude, Raoul Ruiz sait trouver le ton juste, il sait trouver l’équilibre parfait entre les multiples composantes de son film. Tout ce qui paraît de prime abord totalement farfelu prend un sens à un moment donné, les morceaux se recollent petit à petit pour nous laisser découvrir une machination assez terrible ; l’ensemble est franchement réussi même si la morale peut sembler simpliste : les méchants meurent tous, les innocents simples d’esprit s’en sortent. Bernard Giraudeau est vraiment étonnant. Certaines scènes de Ce jour-là font penser au Fantôme de la liberté de Bunuel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Elsa Zylberstein
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5 septembre 2005

« Full Frontal » (2002) de Steven Soderbergh

Full frontalElle :
Comme à son habitude, Soderbergh nous a concocté un film audacieux et inventif au risque de déplaire à un public habitué aux films plus léchés et conventionnels. Il brosse un portrait moqueur et consterné sur une galerie de personnages appartenant au milieu d’Hollywood. Tout ce petit monde est en proie à des crises existentielles, professionnelles ou amoureuses. La forme de Full Frontal est déroutante et éclatée. On tente de reconstituer petit à petit les morceaux du puzzle et de trouver le liens qui unit tous ces personnages déstructurés. On arrive à la conclusion que lorsque la qualité de l’image est dégradée, il s’agit de la vraie vie de ces gens et que lorsqu’elle est excellente, ces personnages sont en train de tourner un film. Erreur grossière car il y a un coup de théâtre à la fin qui fait que toutes nos certitudes sont balayées. On reconnaît là tout le talent du réalisateur pour nous manipuler.
Note : 4 étoiles

Lui :
Une fois de plus, Soderbergh nous déroute vraiment par la construction du film. Après nous avoir donné quelques indices sur les personnages au tout début du film, il brouille toutes les cartes et l’on a bien du mal à se raccrocher à quelque chose… si ce n’est aux personnages eux-mêmes car il nous fait pénétrer dans leur vie de manière remarquable. Il nous offre ainsi une belle brochette de caractères et par là même une certaine vision du petit monde tournant autour du cinéma à Hollywood. S’ils ont un point en commun, c’est d’avoir un problème avec la réalité, ils sont un peu comme en décalage avec elle. Si ce thème n’est pas nouveau en soi, Soderbergh l’aborde ici d’une façon très originale (on ne compte plus les plans vraiment « gonflés ») et Full Frontal est à la fois plaisant à regarder et assez édifiant, même s’il a ses limites (le film a été tourné rapidement).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julia Roberts, Blair Underwood, David Duchovny, Catherine Keener
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Remarque :
D’une manière générale, le film s’est fait éreinter par une grande partie de la critique et beaucoup de spectateurs n’accrochent pas.

4 septembre 2005

In America (2002) de Jim Sheridan

In AmericaElle :
Je n’ai pas accroché à In America que j’ai trouvé plutôt ennuyeux et creux. Il ne se passe pas grand-chose au sein de cette famille irlandaise fraîchement débarquée à New York suite à la mort de son enfant. Le metteur en scène tente vainement de créer une atmosphère étrange pour montrer que le rêve américain s’est écroulé. Le scénario tourne en rond et moi avec.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Au début, on pense avoir affaire au xième film sur le rêve américain des émigrants mais en fait Jim Sheridan se concentre essentiellement sur cette famille qui se remet difficilement de la mort récente d’un des enfants. Largement inspiré de sa propre vie, le scénario est co-écrit par Jim Sheridan et ses deux filles. Le film ne fonctionne hélas pas très bien, peut-être est-ce dû au parti pris de raconter tout cela vu par les yeux de la fille aînée (8 ans env.) ce qui donne immanquablement des scènes un peu mièvres et gentillettes qui ne semblent pas coller dans le sujet. Le film manque franchement d’unité et déçoit par l’apparente faiblesse de son contenu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paddy Considine, Samantha Morton
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Sheridan sur le site IMDB.

3 septembre 2005

Mariées mais pas trop (2003) de Catherine Corsini

Mariees mais pas tropElle :
Le pari de Catherine Corsini de tourner une comédie amusante est bel et bien perdu ; il est vrai qu’il est difficile et périlleux de s’essayer à cet exercice. Jane Birkin a beau s’évertuer à jouer la grand-mère croqueuse d’hommes, cela ne suffit pas à soutenir l’attention. Le scénario est ennuyeux et mal ficelé. Les gags tombent à plat. Un véritable fiasco.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le thème n’est pas spécialement nouveau au cinéma (la femme, style veuve noire, qui tue ses maris successifs) et le fait de vouloir traiter cela avec humour (noir, of course) n’est pas neuf non plus. La mayonnaise ne prend pas, on n’y croit pas une seconde et on finit par s’ennuyer.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Emilie Dequenne, Clovis Cornillac, Pierre Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Corsini sur le site IMDB.
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Lire une présentation plus complète du film sur le site filmdeculte.com.

30 août 2005

All or Nothing (2002) de Mike Leigh

All or nothingElle :
Film réaliste social dans lequel Mike Leigh pose un regard authentique et tendre sur trois familles défavorisées. Il dissèque avec justesse les raisons pour lesquelles ces personnages ont sombré dans le pessimisme, la pauvreté, le désamour de soi et des autres. L’alcool, l’obésité, le manque de communication, de convivialité, de respect et d’estime de soi plongent ces gens attachants dans le désarroi et la violence verbale et physique. Une analyse intéressante mais évidemment pas très optimiste.
Note : 5 étoiles

Lui :
All or Nothing est un portrait très authentique et assez sincère dans son approche d’une famille londonienne populaire. Une fois de plus, l’absence de communication et le sentiment de se sentir mal considéré sont montrés comme responsable de relations assez dégradées. Le regard porté est assez sincère car on ne sent ni pitié, ni compassion, seulement un regard fidèle et attendri. Les personnages sont assez attachants et remarquablement interprétés. On peut juste reprocher au film d’utiliser le côté « condition sociale défavorisée » pour un peu exacerber les problèmes, mieux les mettre en avant, car ce sont les mêmes problèmes de communication sociale ou personnelle qui existent à tous les niveaux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Timothy Spall, Lesley Manville, Alison Garland
Voir la fiche du film et la filmographie de Mike Leigh sur le site IMDB.

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