3 février 2007

La captive (2000) de Chantal Akerman

La captiveElle :
En adaptant le roman de Marcel Proust « La Prisonnière », Chantal Akerman place son film à notre époque, dans un milieu bon chic bon genre avec des gamins qui se vouvoient et veulent se donner des allures d’adultes. 25 ans après Jeanne Dielman, Chantal Ackerman reste une cinéaste totralement à part. Personnellement, je trouve cela ennuyeux à mourir.
Note : 1 étoiles

Lui :
Il flotte une vague impression d’irréalité dans ce film tant les personnages, leur mode de vie, leurs sentiments, paraissent étrangers à notre monde. Cependant, le charme et l’envoûtement ne parviennent pas à opérer (du moins sur nous) et, dans ce cas, il ne reste qu’un film lent, glacé et franchement ennuyeux à regarder.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Stanislas Merhar, Sylvie Testud, Olivia Bonamy
Voir la fiche du film et la filmographie de Chantal Akerman sur le site imdb.com.

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1 février 2007

J’adore Huckabees (2004) de David O. Russell

Titre original : « I heart Huckabees »

J'adore Huckabees Elle :
(pas vu)

Lui :
Dustin Hoffman et Lily Tomlin ont pour profession d’être « détectives existentiels » ; ils vont s’occuper du cas d’un jeune militant écologiste troublé d’avoir rencontré la même personne par hasard trois fois… Cela donne une bonne idée du ton du film qui donne avec réussite dans le loufoque le plus total. Le rapprochement a été fait avec Woody Allen… Si effectivement le questionnement existentiel permanent du personnage principal fait penser à Woody Allen, la comparaison s’arrête tout de même là car le traitement est totalement différent : David Russell assemble un patchwork de scènes autour de cette quête permanente de réponses, déployant des théories vraiment fumeuses et multipliant les situations saugrenues. L’ensemble est très réussi car il parvient à trouver le ton juste, sans jamais aller trop loin, toujours à l’extrême limite du délire, jouant avec ou tournant en dérision beaucoup de lieux communs, trouvant des solutions assez détonantes (la thérapie du ballon est mémorable…) C’est incroyable qu’il n’y ait aucun temps mort, aucune baisse de régime dans la dérision. C’est cependant le genre de film auquel tout le monde n’accrochera pas ; personnellement j’aime beaucoup ce genre d’humour et je l’ai trouvé vraiment jubilatoire.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jason Schwartzman, Dustin Hoffman, Lily Tomlin, Jude Law, Mark Wahlberg, Isabelle Huppert, Naomi Watts
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31 janvier 2007

The Million Dollar Hotel (2000) de Wim Wenders

The million dollar hotelElle :
Très bonne surprise pour ce film où Wenders semble renouer avec l’un des thèmes de ses premiers films, les êtres paumés des grandes villes. Le choix de cet hôtel étrange peuplé de laissés pour compte et de désintégrés est très original. On reconnaît la patte de Wenders pour décrire façon Edward Hopper, ce bel univers étrange, ces trognes toutes plus loufoques les unes que les autres. Il réussit à nous les rendre attachants, drôles et finalement à les réhabiliter dans le tissu social.
Note : 4 étoiles

Lui :
Wim Wenders réussit là un film original, beau et attachant. L’histoire est plutôt inhabituelle et les acteurs sont étonnants, notamment Mel Gibson. Le côté esthétique du film, qui a rebuté certains, me semble très réussi et la musique est en parfaite osmose avec les images. Wenders a bien réussi à créer une atmosphère quasi irréelle, presqu’étrangère à ce monde.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeremy Davies, Milla Jovovich, Mel Gibson
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30 janvier 2007

Le maître du jeu (2003) de Gary Fleder

Titre original : « Runaway jury »

Le maître du jeuElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’un roman de John Grisham, ce film a pour pivot central un hypothétique procès de la veuve d’une victime d’un forcené contre un grand marchand d’armes. Ce n’est pas pour autant un film de prétoire car le propos est plus de nous montrer ce qui peut se tramer en coulisses d’un tel procès où trop d’intérêts sont en jeu. « Le maître du jeu » se présente donc comme un thriller, assez bien ficelé, qui fonctionne plutôt bien même si l’on peut regretter qu’il présente tout le maniérisme du genre (montage rapide, mouvements nerveux de caméra). Mais le film de Gary Fleder est un peu plus que cela car il attaque aussi de front la libre circulation des armes et surtout met au grand jour les limites du système du jury populaire dans le cas de procès trop importants : les scènes montrant le choix des jurés sont assez terrifiantes. Chacun des quatre acteurs principaux est dans son registre de prédilection et donc le jeu des acteurs est assez convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Cusack, Gene Hackman, Dustin Hoffman, Rachel Weisz
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24 janvier 2007

Les blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis

Les blessures assassinesElle :
Cette histoire vraie retrace le parcours tragique de deux jeunes soeurs inséparables jusque dans leur corps. La plus âgée assassine ses patrons pour une remarque sur sa tenue et entraîne sa soeur dans cette fuite en avant. Les blessures familiales et le manque d’amour la conduisent au meurtre sauvage. Cette sauvagerie intériorisée ne parvient plus à être contrôlée et finit par exploser.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur un fait divers des années 20, ce film tente de nous raconter le parcours d’une jeune bonne qui assassine ses patrons. Il nous raconte plus qu’il n’explique ce geste, et on assiste assez impuissant à la montée d’une haine, d’un amour qui se muera en folie meurtrière. La mise en scène est un peu brouillonne par moments et je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité d’un tel film qui, certes, se laisse regarder, mais assez passivement, totalement extérieur à l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Julie-Marie Parmentier
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18 janvier 2007

Raccroche! (2000) de Diane Keaton

Titre original : Hanging up

Raccroche! Elle :
Insupportable! Meg Ryan, en femme active, jacasse et en fait des tonnes. Liz Kudrow semble absente et la grande Diane Keaton, en réalisatrice, ne convainc pas vraiment. Le scénario paraît indigent et pourquoi donc y a t-il de la fumée partout ? (Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Nous ne connaîtrons jamais les intentions de Diane Keaton en faisant ce film : les personnages sont tellement insupportables qu’il nous a été en effet impossible de dépasser la moitié du film. Beaucoup de scènes sont filmées avec une sorte de brume ridicule (qui donne l’impression que ces personnages survoltés ont oublié leur rôti dans le four…). Meg Ryan en fait cent fois trop. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Meg Ryan, Diane Keaton, Lisa Kudrow
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16 janvier 2007

Kill Bill: vol. 2 (2004) de Quentin Tarantino

Kill Bill 2Elle :
(pas vu)

Lui :
Cette seconde partie de « Kill Bill » me paraît plus réussie que la première : il y a beaucoup moins de combats et d’hémoglobine. La construction est très intéressante avec une excellente utilisation des flash-back. Le désir de Tarantino d’esthétiser ses images est toujours un peu trop apparent à mes yeux ; il réussit certes de très beaux plans mais il y a un petit côté racoleur qui m’empêche d’y adhérer totalement. Le scénario étant une fois de plus assez simple, certaines scènes semblent inutilement verbeuses.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Uma Thurman, David Carradine, Michael Madsen, Daryl Hannah
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14 janvier 2007

My Summer of Love (2004) de Pawel Pawlikowski

My summer of loveElle :
Adapté d’un roman de la fin des années 60, ce film original et sensible dépeint les premiers émois, les problèmes d’identité, les relations familiales difficiles au moment de l’adolescence. Pawel Pawlikowski réussit à créer un climat bucolique et poétique empreint de légèreté et d’irréel autour de deux belles adolescentes perturbées par leur vie familiale et leur manque d’amour et d’affection. Ces deux jeunes filles perdues se lient fortement et expérimentent les amours féminines, l’alcool, la drogue. Elles se replient dans une bulle de rêve, sensuelle et presque onirique, dans laquelle elles tentent de vivre leurs désirs. Baigné d’une belle lumière fugitive et d’une musique planante, le film nous plonge avec bonheur dans le monde éphémère et fragile de l’adolescence.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le cinéaste polonais filme avec beaucoup de délicatesse et de sensualité cette relation, un peu fortuite, entre deux adolescentes. Elles viennent toutes deux de milieux très différents dans l’échelle sociale mais elles ont les mêmes attentes. Bien que le scénario se repose sur des éléments souvent traités au cinéma, que ce soient les émois d’adolescentes ou les oppositions sociales, Pawel Pawlikowski parvient à éviter l’étalage de clichés, essentiellement en se gardant bien de les surexploiter, au même titre qu’il évite tout excès de dramatisation. Le film a beau se passer en Angleterre à l’époque actuelle, il a un petit quelque chose d’atemporel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nathalie Press, Emily Blunt, Paddy Considine
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10 janvier 2007

Le dernier des immobiles (2003) de Nicola Sornaga

Le dernier des immobilesElle :
(pas vu)

Lui :
Nicola Sornaga se met lui-même en scène en train de réaliser un film sur le poète Matthieu Messagier, qui joue également son propre rôle. Le film est en fait une série de divagations cinématographiques ou poétiques sans vraiment qu’il n’y ait de fil de narration propre. Cela nous donne un film totalement à part, pas forcément facile d’abord, mais en fait il suffit simplement se laisser aller et se laisser porter par les mots et les images. Bien entendu, l’ensemble est franchement inégal mais certaines saynètes sont assez belles (non pas sur le plan de la photographie, qui est assez rudimentaire, mais sur le plan de l’image créée) et souvent assez drôles, car Nicola Sornaga ne semble pas se prendre au sérieux. Il joue aussi beaucoup avec l’action de filmer, montrant ce que l’on est censé ne pas voir : le caméraman qui devient personnage, les trucages dévoilés par un travelling arrière, etc… Il me semble toutefois que son défaut est de tourner autour de son sujet sans y entrer : j’avoue volontiers que je ne connaissais pas Matthieu Messagier avant de voir ce film… mais je ne n’en sais pas beaucoup plus sur lui après la projection.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicola Sornaga, Matthieu Messagier
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29 décembre 2006

Sideways (2004) d’ Alexander Payne

Autre titre (Canada) : À la dérive

Sideways Elle :
Pas grand-chose à dire de cette comédie qui sonne creux. Cette virée de quarantenaires en dépression ou en mal de sexe devient de plus en plus ennuyeuse au fil des minutes. Le réalisateur peine à remplir les deux heures. On est bien loin de l’esprit des films de Woody Allen qui ont tout de même plus de verve et de contenu. Le thème du vin ne sort pas grandi de l’affaire : le personnage principal est plutôt alcoolique, les visites de vignobles fleurent bon le commerce de masse. Rien de bien poétique dans tout ça.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce road-movie californien met en scène deux personnages assez fortement typés : un oenophile dépressif chronique et un fonceur instinctif un peu balourd. Ce dernier enterre sa vie de garçon par une virée de 5 jours avec son ami. En se présentant en marge de la production américaine classique, le film a rencontré un vif succès. Il est vrai qu’il présente une certaine fraîcheur, un style non formaté. Il est toutefois regrettable qu’après avoir mis en place les personnages pendant les 20 premières minutes, le film tourne en rond et semble continuer sur sa lancée, dans le vide, seulement relancé par quelques bonnes réparties et quelques gags. Voulant jouer sur le terrain du comique existentiel, les dialogues n’ont pas l’étoffe suffisante. La mise en scène n’est pas très précise et un voile blanc permanent rend la photographie vraiment quelconque. Détail amusant : les vins californiens à base de pinot noir ont connu une forte relance d’intérêt après ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Giamatti, Thomas Haden Church, Virginia Madsen, Sandra Oh
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Payne sur le site imdb.com.
Voir aussi la critique de Sideways sur le site Château Loisel.

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