21 août 2005

De beaux lendemains (1997) d’ Atom Egoyan

Titre original : « The Sweet Hereafter »

De Beaux LendemainsElle :
Je n’ai pas été très convaincue par ce scénario adapté du roman de Russel Banks. Le film tourne autour du traumatisme subi par les habitants d’un village après l’accident d’un car scolaire qui a tué leurs enfants. La communauté se déchire suite aux interventions d’un avocat vraiment prêt à tout, interprété par l’excellent Ian Holm. L’ensemble est lent et même presque ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien. Je préfère de loin les autres films d’Egoyan.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il y a dans ce film une belle fluidité de mise en scène, comme une grande douceur. Hélas, le scénario est mis en place de façon un peu trop complexe, et surtout la lenteur de son déroulement nous fait décrocher. On a du mal à s’intéresser à cette histoire d’accident tragique, d’autant plus qu’elle nous est présentée à travers les yeux d’un avocat qui cherche autant à résoudre ses problèmes personnels que ceux de cette communauté. L’ensemble semble survolé, comme effleuré.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ian Holm, Sarah Polley, Tom McCamus, Caerthan Banks, Gabrielle Rose, Alberta Watson
Voir la fiche du film et la filmographie de Atom Egoyan sur le site IMDB.

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18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Schepisi et celle de Robert Young sur le site imdb.com.

15 août 2005

Claire Dolan (1998) de Lodge H. Kerrigan

Claire DolanElle :
Ce film du cinéma indépendant américain cherche à mettre en avant la déshumanisation des grandes villes régies par le sexe et l’argent. New York y est une ville prison avec ses effets graphiques sur des immenses façades vitrées. Les reflets des silhouettes humaines dans les baies vitrées témoignent de l’emprisonnement de vies absurdes sans avenir et passion. Claire Dolan, une call-girl rêve de mener une vie de famille mais ne parvient pas à se libérer de la tutelle de son proxénète. On assiste alors à la dérive de cette femme impassible et froide qui pratique le sexe à la chaîne et déambule dans les rues sombres de New York. No future. Ce n’est pas un film à voir quand on n’est pas en forme. Je reprocherai un côté trop esthétisant qui prend le pas sur le scénario trop mince à mon goût. Si le réalisateur a voulu mettre le spectateur mal à l’aise, c’est réussi mais il faut avouer qu’on s’ennuie un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
La forme est assez travaillée, les images jouent beaucoup avec les lumières, les reflets dans ces énormes buildings et le découpage du film est très méthodique, « au cordeau »… Cependant, le climat créé est très froid, lourd, impersonnel et le scénario n’a en lui-même que peu d’intérêt… Bref je suis resté un peu insensible à cet exercice de style…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Katrin Cartlidge
Voir la fiche du film et la filmographie de Lodge H. Kerrigan sur le site imdb.com.

1 août 2005

Pour rire! (1996) de Lucas Belvaux

Pour rireElle :
Une jolie surprise que ce film de Lucas Belvaux qui prend à contre-pied les clichés d’un vaudeville à trois. Jean-Pierre Léaud interprète avec talent et originalité ce mari trompé. Point de scène de ménage mais une manipulation astucieuse en direction de l’amant (Antoine Chappey) et de l’épouse (Ornella Muti) pour faire cesser cette liaison. Avec de l’humour, un cocktail de situations émouvantes et cocasses, le réalisateur balade subtilement le spectateur au gré des humeurs de chacun. Mis à part les scènes de plaidoirie franchement peu convaincantes d’Ornella Muti, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour rire! : Sur le thème ultra classique du trio le mari, la femme, l’amant, Lucas Belvaux réussit à faire une comédie très originale en utilisant tous les personnages à contre-emploi. C’est ainsi le mari qui va manipuler tout le monde de façon assez machiavélique, mais aussi burlesque car la réussite du film tient en partie à son humour gentiment décalé. L’autre pilier de sa réussite est bien entendu Jean-Pierre Léaud qui trouve là un rôle qui lui permet de montrer toutes ses facettes; il est à la fois sombre, drôle, limpide, hermétique, calme, coléreux, …
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Ornella Muti, Antoine Chappey, Tonie Marshall
Voir la fiche du film et la filmographie de Lucas Belvaux sur le site IMDB.

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29 juin 2005

Le goût de la cerise (1997) de Abbas Kiarostami

Titre original : « Ta’m e guilass »

Gout_ceriseElle :
Film difficile d’abord sur le sens de la vie et de son droit à disposer de sa vie. La première partie du film est assez longue à se mettre en place. On la passe en compagnie d’un homme qui veut mourir et qui cherche en voiture tout terrain quelqu’un dans les collines qui lui ôtera la vie. Cet homme a creusé sa tombe et souhaite qu’on recouvre son corps de terre une fois qu’il aura pris des somnifères. Les scènes se passent à l’intérieur de sa voiture en compagnie d’un soldat, d’un religieux, d’un taxidermiste. Il faut parlementer pour convaincre et on a droit à d’incessants champs contre-champs. La deuxième partie est plus intéressante. Le discours du taxidermiste est simple et de bon sens. Les scènes d’extérieur avec la voiture qui chemine dans les collines recouvertes d’herbes dorées sont superbes. La fin est assez inattendue également. Je regrette que Kiarostami ait occulté complètement les raisons qui poussaient cet homme bien portant à vouloir se suicider. Il aurait été plus attachant.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il faut un certain temps (une bonne moitié de film) pour se laisser gagner par l’atmosphère de ce film, ses métaphores nombreuses et ses plans répétitifs, si répétitifs qu’ils finissent par en devenir envoûtants. Les circonvolutions de la route pierreuse suivie par la voiture du personnage principal sont bien à l’image de ce film qui au final nous fournit une certaine vision de la vie, et d’ailleurs le réalisateur refuse d’aller jusqu’au bout: il nous laisse finir seul et prendre en main en quelque sorte le dénouement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Homayoun Ershadi
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21 juin 2005

L’Emigré (1994) de Youssef Chahine

Titre original : « Al-Mohager »

EmigreElle : (pas vu)

Lui :
Avec L’Emigré, le réalisateur égyptien Youssef Chahine plonge au plus profond de l’histoire de son pays pour puiser la matière de son éloge de la tolérance et de l’acceptation des autres cultures. Pour ce faire, il n’hésite pas à utiliser des méthodes de superproduction : la reconstitution de l’Egypte du temps des pharaons semble minutieuse, évoquant parfois les meilleurs péplum. Point de scène trop tapageuse ou grandiloquente toutefois, car c’est sur les hommes que Chahine se concentre. Il met ainsi en avant la mixité des cultures en temps que facteur de progrès et fustige l’ostracisme des religions. Un jeune nomade quitte sa tribu pour apprendre l’agriculture en Egypte où il jouera un rôle de tout premier plan. Le scénario est assez prenant et les 2h30 du film passent rapidement. On pourra juste regretter le doublage de quelques acteurs (Michel Piccoli est doublé en égyptien… mais on ne le voit que peu) inévitable défaut des co-productions multi-nationales.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Khaled El Nabaoui, Michel Piccoli, Safia El Emari
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13 juin 2005

Le bleu des villes (1999) de Stéphane Brizé

Le bleu des villes Elle :
Stéphane Brizé a réussi un joli film teinté d’émotion, de simplicité et de justesse en mettant en scène les rêves de célébrité d’une contractuelle. Celle-ci est interprétée par Florence Vignon, une actrice qui joue tout en retenue et petites touches pour exprimer ses rêves brisés et son désir impossible de devenir chanteuse de variétés. Antoine Chappey joue également parfaitement bien le mari qui rêve d’une vie paisible dans son pavillon de banlieue. Les dialogues sont croustillants et amusants. On passe vraiment un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage Le Bleu des Villes, Stéphane Brizé a choisi l’histoire d’une jeune trentenaire qui aspire à une autre vie que celle, un peu étriquée, qui lui semble réservée. Il y a un contraste intéressant entre l’apparence extérieure de cette jeune femme douce et calme et son tumulte intérieur qui se mue en une volonté implacable de changer totalement de vie. Florence Vignon, qui a aussi contribué à l’écriture du scénario, interprète à merveille ce personnage filmé avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Le ton est juste, sans jamais forcer le trait, et film trouve un bel équilibre entre drame et comédie. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Florence Vignon, Antoine Chappey, Mathilde Seigner
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11 juin 2005

« Le Premier jour » (1998) de Walter Salles et Daniela Thomas

Titre original : « O Primeiro Dia »

Le Premier jourElle :
Les ruelles de Rio de Janeiro, trois personnages dont on suit pendant 24 heures le parcours à la veille de l’an 2000. C’est un film à la fois singulier, désespéré et beau. Un détenu doit tuer son meilleur ami s’il veut s’évader ; cet ami a un gang à ses trousses ; enfin une jeune femme abandonnée par son amant veut se suicider. Ces personnages vont se croiser mais ils sont englués dans leur avenir alors qu’ils vont changer de millénaire. C’est donc sur fond de fêtes et de meurtre, que Walter Salles promène sa caméra agile dans les ruelles en pente de Rio. Ce labyrinthe d’escaliers fait penser aux destins inextricables auxquels ils sont condamnés. Les lumières chaudes et les beaux éclairages donnent du souffle au film.
Note : 4 étoiles

Lui :
Après une mise en place des personnages un peu confuse, le film parvient bien à établir son atmosphère, particulièrement au travers de la vision que Walter Salles nous offre des favelas, une vision réaliste mais sans misérabilisme. Il faut noter qu’il s’agit de la version longue d’un téléfilm produit pour Arte dans la série « 2000 vu par…. » et donc ce film souffre un peu des limitations du genre. Il aurait certainement profité d’un scénario un peu plus élaboré et travaillé.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fernanda Torres, Luiz Carlos Vasconcelos
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26 mai 2005

Rosetta (1999) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

RosettaElle :
Les frères Dardenne nous offre un film rude à l’image de son héroine Rosetta, une jeune femme prête à tout pour obtenir un travail, même à éliminer son seul ami. Les mouvements de caméra sont vifs, l’objectif effleure les corps comme pour mieux exprimer leurs souffrances morales et physiques. Rosetta est en colère. Toujours en mouvement, elle secoue sa mère alcoolique, se rebelle contre ses licenciements, se débrouille pour survivre sans faire de mendicité. Elle veut garder la tête haute pour sortir du trou et trahit son seul soutien pour lui prendre son travail. C’est un combat désespéré qui révèle le mal être social de toutes ces personnes défavorisées à la dérive.
Note : 4 étoiles

Lui :
Faisant un blocage sur la forme, je ne peux parler de ce film dont je n’ai vu que les 20 premières minutes. Je comprends bien que cette caméra à 10 cm des personnages permet de nous asséner le film comme un coup de poing mais, ayant toujours beaucoup de mal avec les films « caméra à l’épaule », c’est franchement au-delà de ce que j’arrive à supporter.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet
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23 mai 2005

Face (1997) d’ Antonia Bird

FaceElle :
Pas courant les films policiers anglais contemporains. Le réalisateur situe son histoire à Londres et dans ses banlieues sombres, sur fond de bonnes musiques anglaises. Il parvient à créer une atmosphère de grisaille sociale et à retranscrire les échecs et les désillusions d’une génération. Robert Carlyle incarne un ex-gauchiste qui faute d’avoir pu changer le monde se réfugie dans la grande délinquance. Ce rappel régulier par l’image est d’ailleurs un peu exagéré et simpliste. Lui et sa « joyeuse » bande de braqueurs pas du tout attachants font des braquages et se font piquer le magot. Le principal ressort de Face tourne donc autour de ce fichu argent qu’il faut récupérer à tout prix. C’est un peu court et répétitif. Il aurait fallu donner un peu plus d’épaisseur au scénario et de profondeur aux personnages afin d’éviter les redondances et rendre ce thriller plus crédible et captivant.
Note : 2 étoiles

Lui :
Primé au festival du film policier de Cognac, ce polar anglais a incontestablement un style bien à lui. Antonia Bird nous place habilement très près de ses personnages, un petit groupe de petits malfrats accomplissant un casse, des personnages dont on va partager l’univers et comprendre les motivations. Cette approche s’inscrit bien dans le cinéma anglais, et le côté presque social peut faire penser parfois à Ken Loach. Mais il s’agit là d’un polar, le scénario de Face est d’ailleurs assez bien ficelé, nous tenant en haleine pendant 1h40. L’utilisation assez importante de la musique (rock anglais) contribue également à la personnalité de ce film, bien mis en place, et qui sait trouver une voie différente, bien loin du policier américain classique. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Carlyle
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