10 juin 2006

Plus fort que le silence (1999) de Sun Zhou

Titre original : « Piao liang ma ma »

Plus fort que le silence Elle :
Ce film chinois nous plonge dans la vie quotidienne chinoise d’une grande ville en expansion au travers d’une jeune femme divorcée (Gong Li) qui s’efforce de surmonter toutes les difficultés pour s’occuper de son fils atteint de surdité. Cette histoire réaliste ne sombre pas dans le mélo mais au contraire nous dépeint avec beaucoup de vérité les obstacles d’argent et de chômage que cette femme rencontre pour permettre à son fils d’aller à l’école. Cinéma vérité proche du documentaire, Plus fort que le silence témoigne du bouleversement de la société chinoise qui se tourne vers l’occident. Gong Li est très touchante et authentique dans son jeu.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voici une histoire assez touchante d’une mère qui fait tout pour donner à son fils muet la possibilité d’aller à l’école. Si le scénario peut paraître à priori simple et assez convenu, le traitement par le réalisateur est remarquable de vérité, et place le spectateur très proche de ses personnages, dans leur vie de tous les jours, et parvient à faire partager leurs sentiments. Gong Li est une fois de plus merveilleuse dans son jeu, très sincère.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gong Li, Gao Xin
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8 juin 2006

Shadrach (1998) de Susanna Styron

Shadrach Elle :
Scénario original sur le retour d’un ancien esclave noir de 99 ans sur la plantation où il est né afin d’y mourir. Il se retrouve pris en charge par les descendants ruinés des propriétaires de la plantation. Nous sommes dans les années trente et la ségrégation raciale sévit toujours fortement. La générosité et la compassion dictent la conduite à tenir de cette famille dans le besoin. Tout est fait pour que le vieil homme soit enterré sur le sol de l’ancienne plantation. Cette histoire est simple et émouvante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Loin de la grosse cavalerie hollywoodienne, voilà un film simple, délicat, original, personnel. Bien entendu, on peut y trouver bon nombre de clichés mais il se dégage une authenticité de cette histoire de vieil esclave noir qui revient pour mourir sur la terre où il est né. C’est cette authenticité qui le rend si attachant et touchant. Très bon jeu d’acteurs et aussi une très belle musique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Andie MacDowell, Harvey Keitel, John Franklin Sawyer, Martin Sheen
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3 juin 2006

L’appartement (1996) de Gilles Mimouni

L'appartement Elle :
Ce premier film, très axé sur la recherche architecturale (Gilles Mimouni a fait des études d’architecture), présente peu d’intérêt à mes yeux. La recherche de cette belle femme (Monica Belluci) par Vincent Cassel est interminable et ennuyeuse. Le réalisateur semble plus préoccupé par l’esthétisation que par la dynamique de son scénario.
Note : pas d'étoile

Lui :
Pour son premier film, Gilles Mimouni a du mal à trouver le bon équilibre. Son film pourtant démarre très bien et la mise en place de ses personnages et de son intrigue est originale et assez prenante. Il soigne aussi l’esthétisme des images. L’originalité de ses décors (notamment en termes d’architecture) contribue à créer un climat. Hélas, l’intrigue traîne en longueur et l’on finit par se désintéresser de l’histoire. La fin est même un peu ridicule dans sa surenchère de rebondissements. Très bon jeu des acteurs en général et de Vincent Cassel en particulier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Romane Bohringer, Vincent Cassel, Jean-Philippe Écoffey, Monica Bellucci, Sandrine Kiberlain
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30 mai 2006

Les affranchis (1990) de Martin Scorsese


Titre original : « Goodfellas »

Les affranchis Elle :
Martin Scorsese signe ici un film particulièrement brillant de par son scénario et sa mise en scène. Sur cette mafia américaine qui le fascine tant,  le réalisateur fait un film à la fois pathétique et violent. On voit évoluer ce jeune gosse dans le milieu étourdissant et fermé des gangsters, pour finir en caïd sans scrupules attiré uniquement par l’argent. Robert de Niro et Joe Pesci sont des interprètes remarquables. Humour noir, cruauté, cynisme sont les ingrédients du film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tirant directement son inspiration des films noirs des années quarante et surtout trente, Martin Scorsese réalise là son “film de gangsters”, certainement le plus abouti. Pendant plus de deux heures, il nous entraîne dans une saga tourbillonnante dans le milieu de la mafia. Il sait toutefois s’écarter des conventions du genre (les contrats, etc…) pour se concentrer sur son personnage principal. Il montre une époustouflante maîtrise de la mise en scène, multipliant les plans originaux, voire osés. Mais tout est parfaitement à sa place. Côté scénario, l’humour (noir bien souvent) est omniprésent mais l’on sent une certaine fascination du metteur en scène pour ses personnages. L’interprétation est irréprochable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Ray Liotta, Joe Pesci, Lorraine Bracco, Paul Sorvino
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25 mai 2006

Shanghai Triad (1995) de Zhang Yimou

Titre original : « Yao a yao yao dao waipo qiao »

Shanghai Triad Elle :
Un film de gangsters dans les années trente à Shanghai dans lequel la violence est plus souvent suggérée que montrée explicitement. Tout se passe en coulisses. La courtisane du chef du gang est interprétée par Gong Li, compagne du cinéaste qu’elle quittera à la fin de ce film. Sous les paillettes et le glamour, un univers sombre et cruel que l’on découvre à travers les yeux du très jeune domestique de cette femme. Peu de dialogues et de sons. Les images du cabaret et des scènes de campagne sont belles certes, mais un peu trop. Le film au ton assez convenu et un peu mièvre, s’écoule lentement. On a tendance à s’ennuyer. Ce film noir chinois fait penser à certains films hollywoodiens de série B.
Note : 3 étoiles

Lui :
Shanghai Triad semble fait sur mesure pour mettre en valeur Gong Li, épouse du réalisateur au moment du tournage. Zhang Yimou semble hélas avoir poussé un peu trop loin sa recherche de l’esthétisme afin de créer le plus bel écrin pour son actrice. Il y a de très beaux plans mais globalement l’image paraît trop travaillée ; elle ne paraît d’ailleurs jamais naturelle avec cette présence quasi permanente d’un voile brumeux ocre. Le rythme est lent. L’histoire est un peu reléguée au second plan, montrant simplement comment les destinées personnelles pèsent bien peu dans ce monde des triades.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gong Li
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16 mai 2006

Fred (1997) de Pierre Jolivet

Fred Elle :
Entouré de ses fidèles complices, Vincent Lindon et François Berléand, Pierre Jolivet se lance dans une intrigue policière sociale. Dans une ville de banlieue sinistrée par le chômage, Vincent Lindon campe un personnage chômeur amateur de bière, de baby-foot et aussi de bagarre à l’occasion. Il se trouve projeté dans une histoire où pour aider son copain Michel, il accepte de conduire un camion dans un entrepôt un peu louche. A partir de là, des évènements sur lesquels il a peu de prise s’enchaînent. Fred est un conte un peu sordide de la vie ordinaire de banlieue qui se laisse regarder surtout à cause des prestations convaincantes de Lindon et de Berléand en flic paumé.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de chômeur impliqué malgré lui dans des histoires un peu sordides est filmé avec beaucoup de délicatesse et de tendresse par Pierre Jolivet, ce qui rend le film à la fois vrai et touchant. Bien-sûr, l’excellent jeu des acteurs, au premier rang desquels on trouve un admirable Vincent Lindon, n’est pas pour rien dans la réussite de ce film mais le réalisateur sait trouver l’atmosphère, cet équilibre entre le drame social et le drame policier, qui fait que l’on y adhère totalement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Clotilde Courau, François Berléand, Stéphane Jobert
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8 mai 2006

Farinelli (1994) de Gérard Corbiau

Titre original : « Farinelli: il castrato »

Farinelli Elle :
Trop préoccupé à surmonter des problèmes techniques de la reconstitution sonore de la voix de Farinelli ou des décors et costumes d’époque, Gérard Corbiau semble avoir négligé son scénario. La relation entre les deux frères Brosci est assommante et la magie du castrat ne passe pas. On s’ennuie assez.
Note : 1   étoile

Lui :
C’est un peu un film à deux faces : d’une part, il y a cette fantastique re-création de la voix d’un castrat, merveilleusement réussie, et d’autre part, le scénario plutôt confus, répétitif, poussif et qui rend le film assez interminable. Le making-of sur le dvd est en revanche particulièrement intéressant puisqu’il explique tout le cheminement, tout le travail fait sur la restitution de la voix du célèbre castrat.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Stefano Dionisi, Enrico Lo Verso, Elsa Zylberstein
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3 mai 2006

Broadway, 39ème rue (1999) de Tim Robbins

Titre original : « Cradle Will Rock »

Broadway, 39ème   rue Elle :
Malgré de bons acteurs et de gros moyens pour recréer l’atmosphère des années trente à Broadway, Tim Robbins ne parvient pas à nous captiver. Le scénario est brouillon, confus et les thèmes abordés sont trop nombreux. J’abandonne très vite face à cette profusion de personnages et cette cacophonie caricaturale.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Malgré un scénario intéressant et une pléthore d’acteurs de premier plan, Tim Robbins ne parvient pas à créer la grande fresque qu’il aurait voulu sur le Broadway des années trente. Le film est assez fatiguant à regarder, les dialogues partent dans tous les sens. A force de vouloir traduire le bouillonnement de cette époque, les scènes deviennent elles-même confuses et l’on ne voit pas bien où il voudrait en venir…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hank Azaria, Rubén Blades, Joan Cusack, John Cusack, Cary Elwes, Vanessa Redgrave, Susan Sarandon, John Turturro
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12 avril 2006

« …comme elle respire » (1998) de Pierre Salvadori

...Comme   elle respire Elle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que ce film a deux facettes : une face comédie, avec des scènes assez truculentes dues au tandem Stévenin/Riaboukine, et une étude de caractère, une charmante mythomane paumée qui ment comme elle respire. L’assemblage de ces deux facettes n’est pas toujours très réussi, on bascule brutalement de l’un à l’autre et l’ensemble semble manquer d’homogénéité. Le film repose beaucoup sur Marie Trintignant qui semble parfaitement à l’aise dans son personnage mais sans égaler ses meilleures interprétations. Au final, c’est l’aspect comédie qui semble le plus réussi (la scène des cagoules est absolument délirante…) ce qui n’était peut-être pas l’intention du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Guillaume Depardieu, Jean-François Stévenin, Serge Riaboukine
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7 avril 2006

La femme défendue (1997) de Philippe Harel

La femme   défendue Elle :
Une histoire d’adultère entre un homme marié de 40 ans et une jeune femme de 22 ans. Une histoire finalement assez banale sauf que dans ce film, Philippe Harel prend la place de cet homme en caméra subjective face une éblouissante Isabelle Carré. On ne le verra qu’en reflets dans des miroirs ou fenêtres. Le scénario repose sur ce duo d’acteurs et sur des dialogues assez savoureux. On pénètre dans l’intimité de ces personnages au travers de leur passion amoureuse, leurs mesquineries et jalousies, leurs ruptures ou réconciliations. Ce n’est pas un grand film mais on se laisse glisser avec plaisir dans cet univers de confidences tant c’est naturel et bien joué.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’originalité de ce film n’est pas dans l’histoire en elle-même : un homme marié à la quarantaine confortable qui a une aventure avec une charmante jeunette. Une situation déjà vue mille fois… sauf que Philippe Harel nous fait vivre cette fois l’histoire de l’intérieur puisque tout est filmé en caméra subjective : on est à la place de l’homme, en tête à tête avec Isabelle Carré qui occupe donc 95% des plans du film. Et cela fonctionne bien, même très bien : il faut d’abord attribuer cette réussite au jeu d’Isabelle Carré, qui joue avec beaucoup de naturel et de charme… et aussi à la qualité des dialogues qui sonnent toujours très justes avec une petite dose d’humour bienvenue. Une aventure ordinaire que l’on a l’amusante impression de vivre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Philippe Harel
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Note : Les films entièrement en caméra subjective sont rares.
Le premier fut « The lady in the lake » (La Dame du lac) de Robert Montgomery en 1947, une enquête policière (d’après un roman de Chandler) où le seul moment où l’on voyait le héro était, là aussi, quand il se regardait dans une glace. La scène où Philippe Harel se regarde dans une glace est certainement un hommage à ce film.