26 juin 2006

Gare au percepteur (1950) de Walter Lang

Titre original : « The jackpot »

The JackpotElle :
(pas vu)

Lui :
Walter Lang est un réalisateur américain assez prolifique, des comédies musicales pour la plupart. Cette fois c’est une simple comédie qu’il signe, dotée d’un scénario qui semble taillé sur mesure pour James Stewart. Il s’agit en effet d’un américain simple et ordinaire qui voit sa vie bouleversée après avoir gagné le jackpot d’un jeu radiophonique. The Jackpot Sans avoir la verve enlevée des meilleures comédies des années 30 et 40, ce Gare au percepteur se laisse regarder avec plaisir avec son lot de gags et d’ironie. Le rêve américain est (gentiment) égratigné en se moquant de la société de consommation, ce qui d’ailleurs rend le propos toujours aussi actuel 50 ans plus tard. James Stewart est secondé par une Barbara Hale un peu fade. A noter aussi la présence de la jeune (12 ans) Natalie Wood.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Barbara Hale, James Gleason, Patricia Medina, Natalie Wood
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27 mai 2006

Bob le flambeur (1955) de Jean-Pierre Melville

Bob le flambeur Elle :
Dans un de ses premiers films noirs, Jean-Pierre Melville impose déjà son style très personnel où l’ombre et la lumière, le Paris des années cinquante, le milieu des truands machos jouent un grand rôle. Son regard semble nostalgique et triste dans cette histoire où Bob le Flambeur va gagner au jeu l’argent qu’il est censé volé au casino de Deauville, le même soir. Un joli clin d’oeil. La forme du film m’a plus intéressée que le scénario qui traîne un peu en longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce premier polar de Jean-Pierre Melville est remarquable par la façon dont il donne vie à ses personnages. Il se dégage une impression de vérité, de réalisme. Melville aime s’attarder avec eux et les scènes de la vie nocturne de Pigalle contribuent à donner presque un aspect documentaire au film. Il met aussi beaucoup en valeur son personnage féminin, jouée par Isabelle Corey, d’après lui une sérieuse concurrente de Brigitte Bardot. Un beau film, assez brut, où l’on sent l’influence du polar américain, mais avec déjà un style très “melvillien”.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Corey, Daniel Cauchy, Roger Duchesne, Guy Decomble
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Remake :
L’homme de la Riviera (The Good thief) de Neil Jordan (2002) avec Nick Nolte et Tchéky Karyo

26 mai 2006

Les enfants terribles (1950) de Jean-Pierre Melville

Les enfants terribles Elle :
Dans sa période pré-polar, Jean-Pierre Melville adapte ce roman de Jean Cocteau. Les enfants terribles narre les relations tumultueuses entre un frère et sa soeur possessive. Melville parvient à en faire un huis clos étouffant et presque insupportable dans sa dernière partie. La plupart des scènes se passent dans leur chambre encombrée d’objets inutiles. Ces deux êtres en fait paumés et abîmés par la vie, ne parviennent pas à trouver un sens à leur existence. La jalousie, la méchanceté, la manipulation mêlées parfois à une tendresse ambiguë animent la soeur qui veut soumettre son frère à son emprise. Melville parvient à recréer cette atmosphère avec une grande dextérité.
Note : 3 étoiles

Lui :
S’il est réalisé par Jean-Pierre Melville, ce film porte la forte empreinte de Cocteau, cet univers à la fois presque onirique et oppressant, un huis clos obsessionnel dont l’issue ne peut être que tragique. On semble toujours marcher sur une corde raide, au bord de la folie, au bord de l’inceste, au bord du crime… au bord de la réalité ; non, les personnages ne sont pas irréels, ils sont tout simplement ailleurs. Il y a aussi beaucoup d’humour dans ce conte, un humour sous-jacent, totalement intégré aux personnages. Nicole Stéphane porte le film à elle seule, parvenant parfaitement à exprimer la complexité de son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nicole Stéphane, Edouard Dermithe
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14 mai 2006

Un homme se penche sur son passé (1958) de Willy Rozier

Un homme   se penche sur son passé Elle :
(abandon rapide)

Lui :
Si les quelques scènes qui se passent dans le Grand Nord ne sont pas sans intérêt et apportent une dimension toute particulière, le reste du film apparaît beaucoup plus conventionnel avec des ressorts mélodramatiques assez rudimentaires. Hélas, c’est cette dernière partie que le scénario privilégie, scénario tiré d’un roman de M.C. Weyer, prix Goncourt 1928. Le film paraît aujourd’hui excessivement daté, sans charme suffisant pour nous captiver.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jacques Bergerac, Barbara Rütting
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19 avril 2006

Traquenard (1958) de Nicholas Ray

Titre original : « Party Girl »

Party GirlElle :
Beau film noir, remarquable pour sa mise en scène originale. De somptueux décors rouge et or soulignent l’atmosphère explosive et survoltée du milieu de la pègre new-yorkaise. L’avocat boîteux du sanguinaire Rico Angelo, interprété par Robert Taylor, tombe amoureux de la belle danseuse de cabaret Cyd Charisse. Le scénario reste toutefois assez conventionnel et sans grande surprise.
Note : 4 étoiles

Lui :
Traquenard Voilà un film noir qui pourrait servir de mètre-étalon du genre : tout semble parfaitement en place et à sa place, avec une certaine pureté dans le classicisme, que soit sur le fond ou la forme. Traquenard est aussi une superbe galerie de portraits, classiques eux aussi, depuis le truand/parrain jusqu’à la danseuse innocente au grand coeur. Classique mais parfait.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Cyd Charisse, Lee J. Cobb
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3 avril 2006

L’ombre d’un homme (1951) d’ Anthony Asquith

Titre original : « The Browning Version »

L'Ombre d'un   Homme Elle :
Excellent film tant par son scénario que ses interprètes. Cette plongée au coeur d’une université anglaise avec ses rites, ses professeurs sévères est riche en émotion et humour. Michael Redgrave fait une remarquable interprétation d’un professeur de grec austère qui a raté son mariage ainsi que ses relations avec ses élèves et collègues. Le réalisateur dévoile peu à peu les facettes cachées de sa vraie personnalité, le fait sortir de son carcan empreint de timidité et de complexe d’infériorité. L’hypocrisie de ce milieu conformiste finit par se fendiller pour mieux révéler l’importance de l’authenticité et de la sincérité des sentiments dans toute relation humaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les films anglais de l’après guerre, L’ombre d’un homme est un peu méconnu. Assez injustement car c’est une très belle étude pleine d’humanisme et d’authenticité, une étude assez minutieuse sur les sentiments d’un professeur rigide et de son entourage immédiat. Michael Redgrave est bouleversant et il serait difficile de ne pas être touché par son personnage, malgré tous ses défauts et son austérité. La mise en scène nous apparaît assez innovante et moderne.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Jean Kent, Nigel Patrick
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15 février 2006

Ascenseur pour l’échafaud (1958) de Louis Malle

Ascenseur pour l'échafaud Elle :
Grand film de par sa très belle mise en scène noir et blanc dans le Paris des années cinquante, la magistrale mise en place du scénario, les prestations de Jeanne Moreau, Maurice Ronet et des seconds rôles, la musique de Miles Davis. Louis Malle, excellent réalisateur de la nouvelle vague, nous montre ici toutes les facettes de son cinéma, original par la forme et le fond.
Note : 5 étoiles

Lui :
Louis Malle démarre sa longue carrière avec Ascenseur pour l’échafaud, un beau film policier, puissant et personnel. Sur un scénario très original et riche, il crée une atmosphère forte, notamment avec ces scènes où Jeanne Moreau déambule dans les rues de Paris by night, le tout sur cette célèbre musique de Miles Davis. Même après presque cinquante ans, le film se regarde toujours avec grand plaisir, débordant de style, un style qui a conservé toute sa force, sa personnalité et son attrait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Maurice Ronet, Lino Ventura, Charles Denner
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12 février 2006

Ivanhoe (1952) de Richard Thorpe

IvanhoeElle :
La première demi-heure est assez maladroite dans la mise place des personnages et génère un sentiment de confusion. Mais l’intérêt se développe à partir de l’attaque du château médiéval, avec des scènes de tirs de flèches assez impressionnantes. On finit par se prendre au jeu des combats de chevalerie. Le film a tout de même un peu vieilli.
Note : 3 étoiles

Lui :
Bien entendu, on peut trouver que le genre a beaucoup vieilli : on peut sourire devant des ressorts classiques et mélodramatiques de scénario. Il n’empêche que Ivanhoé a conservé une grande partie de sa force, grâce à une mise en place de personnages forts et un scénario basé sur des sentiments simples de loyauté, de ferveur, d’amour. Ivanhoé fait partie des plus grands personnages de roman, des plus grands personnages mythiques, ceux qui ne vieillissent jamais. La forte interprétation de Robert Taylor et de la jeune Elizabeth Taylor contribuent grandement à la réussite de ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Elizabeth Taylor, Joan Fontaine, George Sanders
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23 janvier 2006

Fleurs d’Equinoxe (1958) de Yasujiro Ozu

Titre original : « Higanbana »

Fleurs d'Equinoxe Elle :
Premier film couleur d’Ozu. Bien qu’il fut un célibataire endurci qui vivait chez sa mère, il traite souvent des mêmes thèmes : le mariage des enfants et leur départ de la cellule familiale, la nostalgie d’une jeunesse qui s’enfuit, la rigidité des rapports entre hommes et femmes. Dans ce film, il bouleverse les conventions en donnant le beau rôle aux femmes qui refusent de se soumettre au bon vouloir des hommes. Ces fleurs d’équinoxe sont des jeunes femmes espiègles qui veulent prendre leur indépendance et choisir elles-mêmes leur mode de vie. Comme toujours, on retrouve de très beaux cadrages très photographiques avec une caméra fixe et basse, de nombreux rectangles dans les décors comme si cette société japonaise des années cinquante était prisonnière de codes sociaux inflexibles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Si ce film Ozu conserve intact tout son charme plastique et photographique, je dois avouer avoir pris moins de plaisir à le revoir. Cette histoire de père qui a tant de mal à accepter le mariage de sa fille est assez monolithique (un peu à l’image du personnage du père) et finalement assez longue. Il reste tout de même tout l’art de la mise en scène d’Ozu, et la qualité de ces longs plans fixes et de ces merveilleux cadrages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shin Saburi, Kinuyo Tanaka, Ineko Arima
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Lire aussi nos commentaires sur une nouvelle vision de Fleurs d’équinoxe quelques années plus tard…

 

23 janvier 2006

Rendez-vous avec la peur (1957) de Jacques Tourneur

Titre original : « Night of the Demon »
Autre titre : « Curse of the Demon »

Rendez-vous avec la peur Elle :
Abandon. Je ne suis pas parvenue à m’intéresser à cette histoire fantastique malgré la patte de ce talentueux réalisateur.
Note : pas d'étoile

Lui :
Jacques Tourneur réussit à parfaitement à installer le doute en nous, à nous faire presque croire au pouvoir des forces sataniques. Il y parvient par une mise en place progressive de son scénario et par un dosage parcimonieux de ses éléments. Une belle réussite que ce film qui n’est absolument pas un film d’horreur comme les producteurs voulaient nous le faire croire, mais un film qui joue avec l’étrange, avec le surnaturel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Peggy Cummins, Niall MacGinnis, Maurice Denham
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