25 octobre 2006

Le poison (1945) de Billy Wilder

Titre original : « The lost weekend »

Lost weekendElle :
Poignante descente en enfer de Ray Milland, écrivain raté qui tente de trouver l’inspiration dans l’alcool. Billy Wilder met en scène avec minutie cette lente et inéluctable déchéance. Ce sujet tabou est abordé pour la première fois au cinéma. L’impact est si fort qu’il met en lumière les ravages de l’alcool et suscite notre réflexion pour remédier à cette addiction.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très réussi de Billy Wilder: l’univers d’un écrivain raté, prisonnier de son alcoolisme. Le film n’est pas moralisateur, il nous montre de façon implacable le cercle vicieux dans lequel cet homme s’est enfermé. Il est terriblement efficace car on a l’impression d’être à sa place et l’on mesure pleinement la difficulté de trouver une issue. Ray Milland est magistral. C’est certainement le meilleur film contre l’alcoolisme à tel point qu’une compagnie d’alcools avait tenté d’acheter le film à sa sortie pour le détruire!
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Jane Wyman
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site imdb.com.

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20 août 2006

« Le grand passage » (1940) de King Vidor

Titre original : « Northwest passage »

'Northwest Passage' Elle :
(pas vu)

Lui :
King Vidor raconte dans son autobiographie les nombreuses difficultés qu’il dut surmonter pour tourner Northwest passage, un projet qu’il prit en cours de route, attiré par le fait de tourner en couleurs (Technicolor). Ce fut d’ailleurs le premier film tourné en couleurs par la MGM. L’écriture du scénario fut aussi difficile que le tournage et, détail amusant, le titre du film s’applique en fait à une seconde partie initialement prévue qui ne vit jamais le jour. Située en Nouvelle-Angleterre à l’époque des guerres franco-anglaises (1759), l’histoire relate 'Northwest Passage' l’expédition punitive d’une escouade de rangers sur un village indien situé loin dans le camp ennemi. King Vidor établit les lois du genre dans le sens où sont présents tous les ingrédients que l’on retrouvera ensuite dans nombre de films américains basés sur la glorification de l’héroïsme de gens ordinaires. Le personnage du chef, notamment, est remarquable, très abouti dans sa mise en scène, galvanisant ses troupes par ses discours, parvenant à les retourner quand tout semble perdu. Spencer Tracy est absolument merveilleux, il semble habité par son personnage tant il est crédible.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Young, Walter Brennan
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12 juillet 2006

Le Dahlia Bleu (1946) de George Marshall

Titre original : « The Blue Dahlia »

Le Dahlia Bleu Elle :
Voilà un film noir comme je les aime, très classique mais sans être trop complexe. Alan Ladd revient de la guerre avec deux compagnons et se rend compte que sa femme le trompe. Il la quitte mais elle est retrouvée assassinée le soir-même. Le suspense est bien maintenu jusqu’à la fin car toutes les pistes sont possibles. Seule petite déception, la solution est presque trop simple.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les quelques films noirs dont le scénario est signé Raymond Chandler, Le Dahlia Bleu est un peu particulier du fait des circonstances dans lequel il fut tourné : pressé par le fait qu’Alan Ladd devait retourner sous les drapeaux, Chandler écrivit le scénario au jour le jour, tenant le choc grâce au whisky (selon la légende). Acteurs et même réalisateur ne savaient pas quelle scène ils tourneraient le lendemain. Paramount voulait à tout prix réutiliser le couple Alan Ladd / Veronica Lake que l’on avait déjà vu dans This gun for hire (1942) et The glass key (La clé de verre, 1942). Le scénario est souvent présenté comme assez faible ce qui est un peu sévère à mes yeux : c’est certes un peu simple pour du Raymond Chandler et il comporte quelques scènes bâclées mais cela reste assez prenant et intrigant. De plus l’armée fit pression pour changer la fin qui, de ce fait, paraît un peu faible sur la dernière minute avec des aveux faits à la va-vite : le meurtrier qui était prévu par Chandler a du laisser la place… Les ambiances nocturnes sont parfaites, avec de très belles scènes sous la pluie. Alan Ladd joue de façon assez retenue, Veronica Lake est superbe. Cela reste indéniablement un beau film noir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alan Ladd, Veronica Lake, William Bendix, Howard Da Silva, Doris Dowling
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9 juin 2006

Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks

Titre original : « The Big Sleep »

Le Grand Sommeil Elle :
Très beau film noir avec le couple mythique formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario est vraiment très complexe, difficile à suivre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Grand Sommeil est le film noir par excellence. Le scénario, basé sur le livre de Raymond Chandler, est complexe à souhait ; il est bien difficile de prétendre avoir tout compris dans cette histoire de chantages à plusieurs étages qui comporte un nombre impressionnant de fausses pistes. Le grand sommeil Howard Hawks disait qu’il n’avait lui-même pas tout compris! En tout cas, avec ce film, il établit les lois du genre : le détective privé (Bogart en Philip Marlowe sera un modèle pour nombre de films), l’atmosphère épaisse, urbaine, mais jamais sordide, les superbes éclairages de scènes principalement nocturnes. Tout est là. Le couple Bogart/Bacall est sans doute un peu moins fort que dans Le Port de l’Angoisse, moins électrique pourrait-on dire, mais fonctionne parfaitement bien, ambigu et passionné. Un film parfait qu’il faut voir et surtout revoir…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, John Ridgely, Martha Vickers, Dorothy Malone
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N.B. : A la fin des années 90, une version différente du Grand Sommeil a été redécouverte, version sortie en 1945 pour être projetée aux militaires américains dans le Pacifique. Cette version de 1945 est plus linéaire, avec des scènes en plus (des scènes de scénario essentiellement), et d’autres en moins notamment les scènes Bogart/Bacall que Hawks a allongées et tournées à nouveau pour la sortie définitive en 1946.
Le but recherché par la Warner avec ces ajouts était de renforcer le personnage interprété par Lauren Bacall qui venait de recevoir des commentaires catastrophiques pour un autre film, « Confidential Agent » (Agent Secret) d’Herman Shumlin.
Un DVD est sorti aux Etats-Unis avec les deux versions et une explication des différences (il me semble que la version Collector sortie en France comporte aussi les deux versions). Personnellement, je préfère la version de 1946, la version normale donc.

Un remake a été tourné en 1978 : « The Big Sleep » par Michael Winner, assez peu réussi, avec Robert Mitchum et Sarah Miles.

4 mai 2006

Key Largo (1948) de John Huston

Key Largo Elle :
(pas revu…)

Lui :
Key Largo est un très beau huis clos de John Huston doté d’une belle brochette d’acteurs avec au premier plan le couple Bogart/Bacall. La maîtrise de la mise en scène est magistrale et Huston parvient à donner une dimension humaine à ses personnages (y compris les truands) qui donne une profondeur inhabituelle pour un film noir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Edward G. Robinson, Lauren Bacall, Lionel Barrymore, Claire Trevor
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15 mars 2006

L’impasse tragique (1946) d’ Henry Hathaway

Titre original : « The Dark Corner »

L'impasse   tragique Elle :
(pas vu)

Lui :
Si Henry Hathaway est plutôt connu pour exceller dans l’art du western, il a réalisé quelques films policiers à la grande époque du film noir américain. The Dark Corner peut paraître assez classique à première vue mais il fait preuve d’une créativité certaine dans sa photographie et les éclairages : tout est tourné de nuit en décors naturels et Hathaway utilise les ombres à la fois pour accentuer le climat, les sentiments de ce détective privé qui se sent pris au piège ou encore pour souligner les caractères de certains personnages. Le scénario laisse peut-être deviner trop de choses trop tôt mais les dialogues sont particulièrement enlevés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mark Stevens, Lucille Ball, Clifton Webb, William Bendix
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4 mars 2006

Le crime de Mrs Lexton (1947) de Sam Wood

Titre original : « Ivy »

Le Crime de Mrs   Lexton Elle :
Film noir au scénario bien dosé autour de Joan Fontaine incarnant une femme attirée par l’argent qui va empoisonner son mari et faire accuser son amant. Une trame classique mais que Sam Wood parvient à mettre en place avec subtilité. Le visage angélique Joan Fontaine est en constante opposition avec la noirceur de ses projets.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’atmosphère de ce film noir américain est très anglaise. De bonne facture, il met bien en place ses personnages et la mise en scène est assez précise. On peut reprocher au scénario son côté assez prévisible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Joan Fontaine, Patric Knowles, Herbert Marshall, Richard Ney
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28 février 2006

Laura (1944) d’ Otto Preminger

Laura Elle :
Un grand classique en noir et blanc que nous avons déjà vu de nombreuses fois mais que je revois toujours avec grand plaisir. Une belle mise en scène, un bon scénario et des acteurs vraiment remarquables, dont la sublime Gene Tierney.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les films noirs américains des années 40 et 50, Laura est certainement l’un des plus beaux, ne serait-ce que sur le plan de sa construction :  alors que l’histoire débute sur une situation simple (un meurtre à élucider), le spectateur découvre petit à petit que ses certitudes sont bien fragiles et que rien ne correspond à ce qu’il a pu croire. Otto Preminger réussit à rendre ses personnages très proches de nous, presque intimes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Dana Andrews, Clifton Webb, Vincent Price, Judith Anderson
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Laura
Gene Tierney et Dana Andrews dans Laura d’Otto Preminger.

Laura
Gene Tierney et Vincent Price dans Laura d’Otto Preminger.

Laura
Vincent Price, Gene Tierney, Clifton Webb et Dana Andrews dans Laura d’Otto Preminger.

4 février 2006

Le Rebelle (1949) de King Vidor

Titre original : « The Fountainhead »

The FountainheadElle :
On passe un bon moment avec ce film qui prône la liberté de création et le rejet du conformisme culturel. Gary Cooper incarne un valeureux architecte, précurseur du modernisme et qui s’en tient à ses principes et sa vérité artistique contre vents et marées. King Vidor fait un portrait au vitriol des financiers et hommes d’affaires véreux. L’argent et le pouvoir sont rois. L’intégrité et l’authenticité des sentiments n’ont pas de place dans ce monde de brutes. Patricia Neal en vamp frustrée est superbe.
Note : 4 étoiles

The FountainheadLui :
S’inspirant de la vie de l’architecte Franck Llyod Wright, le scénario donne une vision assez exaltée de la créativité dans l’absence de concession. Les mécanismes du scénario sont simples mais réussissent parfaitement car King Vidor met en scène un Gary Cooper très puissant, qui transcende son personnage et formidablement secondé par la jeune Patricia Neal (qui ne fera pourtant pas une carrière fulgurante par la suite). Un beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Patricia Neal
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25 janvier 2006

Le port de l’angoisse (1944) de Howard Hawks

Titre original : « To have and have not »

Le port de l'angoisseElle :
Un grand classique mythique avec le couple Humphrey Bogart et la belle Lauren Bacall, qui jouent pour la première fois ensemble et tombent amoureux pendant le tournage. Epoque dangereuse, pleine d’embûches : l’île de La Martinique sous le régime de Vichy qui cherche à débusquer les résistants. Tous les ingrédients sont là pour mettre en scène de façon admirable les personnages et les risques qu’ils prennent. Bogart ne veut pas prendre parti mais finit par transporter sur son bateau un couple de résistants. Howard Hawks semble ébloui par Bacall et cisèle un personnage de femme mystérieuse et provocatrice. Du grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Humphrey Bogart et Lauren BacallLui :
Il se dégage une magie indéniable de ce film, magie dégagée par le couple le plus mythique du cinéma, Bogart/Bacall, mais aussi par l’atmosphère créée par Hawks. Le Port de l’Angoisse est le genre de film que l’on peut revoir régulièrement avec toujours autant de plaisir et on reste étonné de la force du scénario et de ses personnages. 60 ans plus tard, l’électricité dégagée entre Humphrey Bogart et Lauren Bacall est toujours aussi vive, une attirance qui, comme on le sait, ne se limitait pas aux personnages qu’ils jouaient… et cela se sent (voir la photo ci-contre). Le film en reste marqué à tout jamais.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Walter Brennan, Marcel Dalio
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