8 juin 2007

Malombra (1942) de Mario Soldati

MalombraElle :
Une jeune femme prisonnière dans le château de son oncle au bord du lac de Côme. Le sujet n’était pas inintéressant. Hélas, à mes yeux, le scénario devient confus et s’étire en longueur.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Malombra est un film assez rare qui possède un charme certain. De cette histoire presque irréelle se dégage une atmosphère profondément énigmatique, parfois pesante mais toujours envoûtante. Sur ce plan, le film m’a fait penser au Pandora d’Albert Lewin. Diffusé couramment dans une version de 1h30, Malombra a été vu ici dans sa version longue de 2h15.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isa Miranda, Andrea Checchi
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Il existe également deux autres adaptation du même roman d’Antonio Fogazzaro :
Malombra de Carmine Gallone (1917)
Malombra de Raffaele Meloni (1974)(série TV)
Il existe aussi :
Malombra de Bruno Gaburro (1984) (un film érotique qui n’a rien à voir…)

8 juin 2007

Le mariage de minuit (1941) de Mario Soldati

Titre original : Piccolo mondo antico

Le mariage de minuit Elle :
Film dans la même veine que Malombra, c’est à dire assez sombre et désolé. Cette histoire de mariage non désiré par l’acariâtre grand-mère finit par tourner en rond. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le mariage de minuit L’ambiance du film est très proche de celle de Malombra que Mario Soldati tournera un an plus tard : nous sommes dans la région des lacs au nord de l’Italie, ce qui nous vaut quelques plans superbes et aussi cette forte impression d’isolement, de révolte contenue. L’éclatement d’une riche famille sur un fond de ré-unification italienne (risorgimento en 1850) est le sujet de ce roman que Mario Soldati adapte avec grand lyrisme.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alida Valli, Massimo Serato
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11 avril 2007

Le masque de Dimitrios (1944) de Jean Negulesco

Titre original : The mask of Dimitrios

Le masque de DimitriosElle :
J’avais déjà vu ce film il y a bien longtemps et il me semblait en avoir un meilleur souvenir. J’ai même trouvé le couple Greenstreet / Lorre presque ennuyeux. Le parcours de Dimitrios est quant à lui plus captivant. Je trouve que le film a dans l’ensemble quelque peu vieilli.
Note : 3 étoiles

Le masque de DimitriosLui :
Magnifique et envoûtant, ce film noir qui relate l’enquête d’un écrivain sur un voleur/espion de grand talent est un petit bijou. L’atmosphère est troublante sans être oppressante, le scénario dense sans être compliqué, et le couple formé par Peter Lorre (qui pour une fois n’incarne pas un personnage ambigu) et Sidney Greenstreet est superbe. Une petite merveille.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Zachary Scott, Faye Emerson
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6 avril 2007

The verdict (1946) de Don Siegel

Verdict de Don SiegelElle :
Don Siegel réussit magistralement ce film noir dans la mesure où jusqu’à la dernière minute il laisse planer l’ambiguïté sur l’identité du meurtrier. L’ambiance sonore et visuelle contribue à renforcer le mystère et l’angoisse. Peter Lorre et Sydney Greenstreet sont formidables à l’écran.
Note : 5 étoiles

Lui :
The VerdictMerveilleux film de Don Siegel, où l’on retrouve avec plaisir le couple Greenstreet/Lorre. Le réalisateur use et abuse de cette atmosphère victorienne et des soirées londoniennes noyées de brume. L’intrigue policière est puissante (meurtre dans une pièce fermée) et le spectateur est sans arrêt mis sur des fausses pistes. Parfaitement réalisé et mis en scène, ce film reste un plaisir à regarder plus de 50 ans après sa sortie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Joan Lorring
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Ne pas confondre ce film avec d’autres films qui ont un nom proche,
notamment :
The verdict de Sydney Lumet (1982) avec Paul Newman et Charlotte Rampling
Verdict d’André Cayatte (1974) avec Sophia Loren

1 avril 2007

La garce (1949) de King Vidor

Titre original : « Beyond the Forest »
Autre titre : « Au delà de la forêt » (Belgique)

La garceElle :
King Vidor réalise ici un film d’une grande noirceur qui fait froid dans le dos puisque Bette Davis incarne une femme vamp cupide, ambitieuse et haineuse, prête à tout pour arriver à ses fins. C’est le jour et la nuit avec son mari médecin ouvert vers les autres, interprété par Joseph Cotten. Le bien et le mal s’opposent très distinctement dans l’Amérique très puritaine de cette époque où il n’était pas question d’avortement et d’indépendance de la femme. Un bon scénario bien ficelé.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beyond the forest fait partie des films un peu mal aimés de King Vidor et pourtant il ne manque pas de qualités. Ce portrait d’une femme cupide et malheureuse est formidablement interprété par une Bette Davis particulièrement convaincante qui ne semble pas hésiter à jouer jusqu’au bout cette femme prête à tout pour obtenir ce qu’elle n’a pas. Si le film est très prenant, on le doit beaucoup à ses grandes qualités d’actrice : elle donne une dimension et une force rare à son personnage. Elle est bien entendu le pivot central du film et Joseph Cotten paraît effacé à ses côtés (mais cela correspond à son personnage). On imagine sans mal l’effet de ce film dans l’Amérique puritaine à l’aube des années 50 et l’avertissement au début du film nous en donne une idée : « Vous allez avoir le Mal à l’œuvre, il faut savoir parfois le regarder en face pour mieux le combattre… » En plein tournage, Bette Davis exigea de casser son contrat sur dix-huit années avec la Warner et cette situation a du radicaliser encore plus son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Joseph Cotten, David Brian
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21 mars 2007

L’ombre d’un doute (1943) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : Shadow of a doubt

L'ombre d'un douteElle :
Grand Hitchcock au climat angoissant. Le ton joyeux du début du film où les bons sentiments de la famille américaine moyenne sont mis en avant, devient progressivement grinçant et inquiétant. L’oncle angélique incarné par Joseph Cotten révèle par petites touches son passé trouble et ses pulsions meurtrières. La nièce adorée est vite prise au piège et est écartelée entre la protection de sa famille, la crainte des policiers et cet oncle devenu diabolique.
Note : 5 étoiles

L'ombre d'un douteLui :
Hitchcock développe le thème du diable sympathique et séduisant, interprété avec grande maestria par le troublant Joseph Cotten. Le maître du suspense réussit à faire monter la tension, en partant d’un quotidien sans histoires. Il est juste peut-être dommage qu’il nous montre, dès le début du film, l’ambiguïté du personnage. Hitchcock aimait à dire que c’était son film préféré.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Teresa Wright, Joseph Cotten, Macdonald Carey, Henry Travers, Patricia Collinge
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20 mars 2007

La maison du Docteur Edwardes (1945) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Spellbound »

SpellboundElle :
Un bon film qui s’inscrit dans cette période de l’après-guerre où le grand public découvrait la psychanalyse. La reconstitution du puzzle de l’amnésie de ce faux docteur Edwardes par une jeune psychanalyste sert d’énigme à Hitchcock. Celui-ci démonte les significations d’un rêve, les mécanismes des traumatismes de l’enfance, les phobies. Il utilise des décors de Dali pour explorer le monde des rêves. Le coup de foudre scelle à jamais les sorts de ces deux amants. Ingrid Bergman et Gregory Peck ont une grande présence. On ne manquera pas de noter un certain humour misogyne propre à Hitchcock.
Note : 5 étoiles

Maison du Docteur EdwardesLui :
Si Hitchcock avait déjà introduit des thèmes psychologiques dans ses films, c’est avec La Maison du Docteur Edwardes (le titre français reprend le titre de la nouvelle de Francis Beeding) qu’il fait de la psychanalyse son sujet principal. Passant par de nombreuses phases successives, l’histoire est assez riche en rebondissements, complexe tout en restant simple sur le fond. Gregory Peck, qui fut imposé à Hitchcock par le producteur David O.Selznick, est assez convaincant mais c’est Ingrid Bergman, que le cinéaste appréciait tout particulièrement, qui illumine tout le film de sa présence. Spellbound est particulièrement prenant, jusque dans les toutes dernières secondes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Gregory Peck, Michael Chekhov, Leo G. Carroll
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19 mars 2007

Six destins (1942) de Julien Duvivier

Titre original : « Tales of Manhattan »

Six destinsElle :
Ce film inégal en six parties qui se succèdent par l’intermédiaire d’un habit de soirée qui passe de main en main traversant ainsi les différentes couches de la société des années 30. Des plus riches aux plus démunis, Julien Duvivier explore à sa manière la société américaine en pointant du doigt ses injustices. Il a recours à une pléiade de grands acteurs de l’époque et une quinzaine de scénaristes pour mener à bien ce film. L’effet s’en ressent car l’intérêt s’émousse au fil de ces six destins. Le sketch avec WC Fields qui vante les vertus du lait de noix de coco est hilarant et le plus réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conçu par la Fox dans le but de réunir une belle brochette de leurs vedettes sur le même plateau, ce film est composé de 6 histoires successives se déroulant dans des milieux sociaux très différents. Le fil d’Ariane est une tenue de soirée qui passe de main en main, causant le malheur des uns et le bonheur des autres. Avec le nombre impressionnant de scénaristes qui travaillèrent sur le projet, il n’est pas surprenant que le résultat soit si décousu (si je puis me permettre cette image…) et finalement peu convaincant. Les meilleurs passages sont ceux où l’humour est roi : la scène avec W.C.Fields faisant une conférence dans le style de l’Eau ferrugineuse de Bourvil est assez mémorable (elle fut coupée à la sortie du film et n’a été que récemment réintégrée) et la scène finale qui se moque de la bigoterie est amusante. On ne peut pas dire toutefois que la patte de Julien Duvivier, alors en exil à Hollywood, soit vraiment visible. Cela ressemble plus à un assemblage un peu hétéroclite, qui permet certes de revoir quelques grands acteurs, mais dont l’ensemble se révèle assez moyen.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Rita Hayworth, Henry Fonda, W.C. Fields, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Ginger Rogers
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2 mars 2007

Le voleur de Bagdad (1940) de Michael Powell, Ludwig Berger et Tim Whelan

Titre original : The thief of Bagdad

Le voleur de Bagdad Elle :
Etonnante production anglaise dans le style Conte des mille et une nuits. Pour l’époque, la réussite visuelle et technique est impressionnante. Les couleurs sont chatoyantes, les décors somptueux et les effets spéciaux d’incrustation sont assez réussis. Michael Powell parvient à éblouir le spectateur en lui offrant constamment des rebondissements, des scènes inattendues et magiques.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le voleur de Bagdad Dans cette version du Voleur de Bagdad, c’est la prouesse technique qui frappe en premier lieu : un très beau Technicolor (aux couleurs fort bien conservées), des lieux grandioses, des effets spéciaux spectaculaires tels un cheval volant ou un géant. Le film eut officiellement 3 réalisateurs auxquels il faut ajouter 3 autres non crédités : Alexander Korda (le producteur), Zoltan Korda et William Cameron Menzies. Le scénario ne cesse d’offrir au spectateur des situations nouvelles. Il est dommage que la trame globale soit si simplette mais le film est vraiment un beau spectacle visuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Sabu, June Duprez, John Justin, Rex Ingram
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Le voleur de Bagdad Le voleur de Bagdad a été adapté plusieurs fois au cinéma mais on peut considérer cette version anglaise comme étant la plus réussie.
Les autres versions sont :
Le voleur de Bagdad de Raoul Walsh (1924) avec Douglas Fairbanks, qui fut l’un des plus gros succès du cinéma muet.
Le Voleur de Bagdad de Arthur Lubin (1961) avec Steve Reeves
Le voleur de Bagdad de Clive Donner (1978) avec Roddy McDowall

28 février 2007

Le faucon maltais (1941) de John Huston

Titre Original : The Maltese Falcon

Le faucon maltais Elle :
Je n’ai que modérément apprécié de revoir ce film noir que j’avais tant aimé auparavant. Certes, les acteurs dont Bogart sont excellents, les ambiances sont noires à souhait et le scénario est étoffé. Les scènes de confrontation entre Peter Lorre et Greenstreet m’ont paru longues et un peu plaquées. Peut-être n’étais-je dans le bon état d’esprit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le faucon maltais Pour son premier film, John Huston adapte un merveilleux roman de Dashiell Hammet et réalise un film noir magistral, tout empreint d’atmosphère. Humphrey Bogart quitte ses rôles de mauvais garçon pour endosser son costume de détective privé pour la première fois. Il n’a pas encore développé toutes les manies et mimiques du personnage mais on le sent très à l’aise. A côté de lui, Peter Lorre est unique dans son personnage fuyant, quasi-fluide, et Sydney Greenstreet (c’est son premier rôle au cinéma) reste irremplaçable dans son rôle d’intriguant adipeux. Seule Mary Astor est en retrait, le rôle principal féminin restant très fade, pas toujours crédible, presque absent. C’est dommage mais cela n’empêche pas de voir et revoir ce superbe film noir avec grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Mary Astor, Gladys George, Peter Lorre, Sydney Greenstreet
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Le faucon maltaisLe roman de Dashiell Hammett a été adapté 3 fois au cinéma :
Le Faucon Maltais par Roy Del Ruth (1931) avec Ricardo Cortez
Satan met a Lady par William Dieterle (1936) avec Bette Davis et Warren Williams
Le Faucon Maltais par John Huston (1941) avec Humphrey Bogart
Note : Je ne me rappelle pas avoir vu la deuxième version mais on la décrit comme étant plus proche d’Arsenic et Vieilles Dentelles que d’un film noir classique.

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