10 avril 2011

She went to the races (1945) de Willis Goldbeck

She Went to the RacesLui :
Pour financer leurs travaux de recherches, quatre chercheurs décident de jouer aux courses hippiques en mettant tous les paramètres en équation pour être sûrs de gagner. L’un de ces chercheurs est une jeune femme. L’équipe est obligée de partager une chambre d’hôtel avec le propriétaire d’un cheval… She Went to the Races est comédie très classique dans son scénario sur l’épanouissement du grand amour. Rien n’est particulièrement notable si ce n’est que le troisième rôle, celui de la femme rivale, l’ancien amour, est tenu par Ava Gardner, encore peu connue à l’époque. Elle y est superbe, les face à face avec Frances Gifford, qui tient le premier rôle féminin, sont totalement déséquilibrés : ils mettent en évidence et de façon manifeste la grâce et l’élégance naturelle d’Ava Gardner. She Went to the Races reste plaisant à regarder mais s’oublie assez vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: James Craig, Frances Gifford, Ava Gardner, Edmund Gwenn, Sig Ruman, Reginald Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Willis Goldbeck sur le site IMDB.

Remarques :
Il faut noter l’apparition de Buster Keaton en groom d’hôtel (non crédité au générique) qui trouve le moyen de se prendre les pieds dans les bagages et faire une pirouette avec toujours autant d’agilité.
Le site IMDB rapporte que Buster Keaton et Willis Goldbeck s’était rencontré 24 ans auparavant : en 1921, Goldbeck, alors journaliste, avait interviewé Keaton.

6 avril 2011

Air Force (1943) de Howard Hawks

Air ForceLui :
Partis pour un vol de routine dans le Pacifique, l’équipage d’un bombardier apprend la nouvelle de l’attaque de Pearl Harbour en plein vol. La base qu’ils devaient rallier est en grande partie détruite, ils doivent aussitôt repartir pour aller soutenir la bataille dans les Philippines… Air Force fut tourné peu après Pearl Harbour. Il s’agit donc essentiellement d’un film de propagande pour souder la nation dans l’effort de guerre. C’est un film sans star, le premier rôle étant tenu par l’équipage qui, bien que très hétéroclite dans sa composition, forme un ensemble uni où chacun à un rôle à jouer. C’est presque un huis clos puisque la majorité du film se déroule dans les airs et nous sommes ainsi immergés dans cet environnement étroit avec ses attentes et ses moments intenses. Hawks avait l’avantage de bien connaître le monde de l’aviation, il avait notamment tourné le très beau Seuls les anges ont des ailes quelques années plus tôt. Le film est très bien construit, admirablement bien monté et très prenant. Ce fut un énorme succès pour la Warner.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Ridgely, Gig Young, Arthur Kennedy, Charles Drake, Harry Carey, George Tobias, Ray Montgomery, John Garfield
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

Voir les autres films de Howard Hawks chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* William Faulkner a écrit la scène de la mort du pilote sur son lit d’hôpital.
* Des images réelles de la Bataille de la Mer de Corail (4-8 mai 1942) ont été utilisées et habilement insérées.

2 avril 2011

L’île au complot (1949) de Robert Z. Leonard

Titre original : « The bribe »

L'île au complotLui :
Un agent fédéral est envoyé sur une petite île mexicaine du Pacifique pour démanteler un trafic de matériels militaires mis au rebut. Il tombe tout de suite sous le charme de la femme de l’homme qu’il doit surveiller… L’île au complot (le titre anglais The Bribe = « pot-de-vin » est nettement plus parlant sur le dilemne au coeur du film) est à mi-chemin entre le film noir et le film d’espionnage. Il mêle scènes d’intérieurs à l’éclairage nocturne avec quelques scènes de bateau en mer. L’atmosphère du film le rend assez prenant, tout comme la qualité de son interprétation, soutenue par d’excellents seconds rôles. Le couple Robert Taylor / Ava Gardner fonctionna tant est si bien qu’il se prolongea (secrètement) au-delà de l’écran. Belle (mais courte) scène finale de poursuite parmi les feux d’artifices.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Ava Gardner, Charles Laughton, Vincent Price, John Hodiak
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Z. Leonard sur le site IMDB.

Remarques :
* Ava Gardner raconte dans son autobiographie « Ava, my story » que Robert Taylor classait L’île au complot parmi ses plus mauvais films, tout en précisant que l’acteur détestait invariablement les rôles que lui imposait la Metro.
* L’actrice précise aussi qu’elle était heureuse que l’atmosphère mexicaine lui permette de revêtir autre chose que les robes noires auxquelles elle avait toujours droit après son récent succès dans The Killers

29 mars 2011

Les tueurs (1946) de Robert Siodmak

Titre original : « The Killers »

Les tueursLui :
A la tombée du jour, deux tueurs arrivent dans une paisible petite ville. L’homme qu’ils cherchent, pourtant prévenu, attend avec résignation ses exécuteurs qui le trouvent rapidement. Intrigué par la présence d’une police d’assurance, un enquêteur tente de reconstituer son histoire… Adaptation d’une nouvelle d’Ernest Hemingway, Les tueurs possède une construction assez complexe en flashbacks successifs. Le film est un grand classique du film noir. Femme fatale, traitrises, hold-up, querelles autour du butin, tous les éléments constitutifs du genre sont présents. Le fatalisme du truand, engendré par la conscience de son faux-pas, est une notion qui apparaît fortement dans ce film de Siodmak et qui marquera définitivement le genre pendant de nombreuses années. Outre la superbe photographie qui joue avec les ombres, on remarquera une belle maitrise de la caméra, le plus beau plan du film étant sans conteste la scène du hold-up, filmée entièrement à la grue ; Les tueurs un plan que ne renierait certainement pas Orson Welles. Les tueurs marque la première apparition de Burt Lancaster. Très physique, avec un passé d’acrobate, l’acteur montre une grande présence malgré la brièveté de ses apparitions et rend la scène de boxe très authentique. Le film propulsera aussi la carrière d’Ava Gardner dont l’apparition dans sa robe noire reste l’une des images les plus célèbres du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Edmond O’Brien, Ava Gardner, Burt Lancaster, Albert Dekker, Sam Levene
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Remarque :
Les tueurs Burt Lancaster ne fut engagé qu’à la suite de deux défections des acteurs précédemment choisis pour le rôle. Il passa directement au statut de star. Comment distingue t-on une affiche d’époque de Les tueurs d’une affiche plus récente ? Simplement en regardant la place de Burt Lancaster sur l’affiche : initialement tout en bas, il est rapidement monté en tout premier… et le pauvre O’Brien est en tout petit.

Remake :
A bout portant (The killers) de Don Siegel (1964) avec Lee Marvin et Angie Dickinson

28 mars 2011

Pour qui sonne le glas (1943) de Sam Wood

Titre original : « For whom the bell tolls »

Pour qui sonne le glasLui :
Pendant la Guerre d’Espagne, un américain rejoint les combattants républicains pour des missions spéciales. Il doit faire sauter un pont dans les montagnes afin de retarder les troupes ennemies… Il est assez paradoxal que l’adaptation du roman d’Ernest Hemingway ait été confiée à un réalisateur ardamment anticommuniste. En conséquence, tout le contexte politique est ici gommé, on ne sait qu’à peine de quelle guerre il s’agit (1). En revanche, tout le film est centré sur l’idylle entre Jordan et Maria qui s’étale sur de très longues scènes et d’interminables (très) gros plans ; certains sont superbes, certes, mais l’ensemble paraît assez répétitif avec des dialogues lourds et mal adaptés. Il n’en reste pas moins que Gary Cooper livre une belle prestation, avec son immense présence naturelle. Ingrid Bergman, engagée in extremis pour ce rôle qui la faisait fantasmer, est exaltée par son personnage. Le succès populaire fut immense. Pour qui sonne le glas est un bel exemple de cette capacité qu’a Hollywood de pouvoir décérébrer un grand roman pour en faire une banale romance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Ingrid Bergman, Akim Tamiroff, Katina Paxinou
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Remarques :
* A sa sortie, Pour qui sonne le glas durait 170 minutes, soit près de 3 heures. Cette durée fut ramenée à 130 minutes lors de sa ressortie en 1988.
* Ingrid Bergman raconte dans son autobiographie, Ma Vie, que lorsqu’elle demanda à Hemingway s’il avait apprécié le film, l’écrivain lui répondit qu’il lui avait fallu cinq séances pour parvenir à tenir jusqu’au bout sans quitter la salle.
* Anecdote célèbre : Ingrid Bergman désirait tant avoir le rôle de Maria qu’elle se coupa les cheveux un peu prématurément, rendant impossible de retourner une scène du film Casablanca dont elle achevait le tournage. C’est ainsi que la chanson As time goes by est restée dans le film Casablanca alors qu’il était prévue de la remplacer… Et c’est maintenant l’une des quatre ou cinq chansons les plus célèbres de toute l’histoire du cinéma.

(1) A noter que la courte scène où l’un des combattants demande à Gary Cooper pourquoi il a choisi, lui un américain, de venir de se battre à leurs côtés, n’a été rétablie que pour la version courte de 1988. C’est la seule scène un tant soit peu explicative du contexte.

23 mars 2011

Johnny roi des gangsters (1941) de Mervyn LeRoy

Titre original : « Johnny Eager »

Johnny roi des gangstersLui :
Libéré sur parole, Johnny Eager est en apparence chauffeur de taxi. En réalité, il est à la tête d’une petite organisation de paris clandestins. Rusé et n’accordant aucune place aux sentiments, il manœuvre habilement pour faire ouvrir un cynodrome, pour les courses de lévriers…
Les années trente et début des quarante aux Etats-Unis ont été la grande époque des films de gangsters. Johnny, roi des gangsters est rarement cité parmi les films de ce genre qui a précédé le film noir. Il a pourtant de grands attraits : Johnny roi des gangsters tout d’abord un scénario intelligent reposant sur des manœuvres assez subtiles et même habiles du personnage central et surtout une fabuleuse interprétation. Robert Taylor est ici dans l’un de ses plus beaux rôles et face à lui, Lana Turner, avec enfin un rôle de tout premier plan, est lumineuse, renversante de beauté. Mais, plus remarquable encore est Van Heflin, bouleversant dans un second rôle, un personnage d’une étonnante profondeur qui lui valut un Oscar.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Lana Turner, Edward Arnold, Van Heflin, Robert Sterling
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18 mars 2011

L’ombre de l’introuvable (1941) de W.S. Van Dyke

Titre original : « Shadow of the Thin Man »

L'ombre de l'introuvableLui :
Par pur hasard, Nora et Nick Charles se retrouvent par deux fois à l’endroit où un crime est commis. L’enquête va les entraîner dans le milieu des paris sur les courses hippiques et les combats de catch… L’ombre de l’introuvable est le quatrième film de la série des Introuvable et force est de constater que la formule continue de très bien fonctionner. Mêlant humour et enquête, le film forme un cocktail très divertissant, les scénaristes ayant l’intelligence de ne trop appuyer leurs effets. Les personnages de Nick et Nora restent égaux à eux-mêmes, lui en alcoolique mondain qui aborde les pires situations avec grand flegme, elle en épouse frivole mais audacieuse ; on remarquera que le personnage de Nora est moins mis en avant, il faut dire que Myrna Loy ruait dans les brancards et d’ailleurs quittera la MGM pour quelque temps après ce film. Le scénario de L’ombre de l’introuvable est assez peu vraisemblable mais on ne s’en soucie guère car l’ensemble est on ne peut plus plaisant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Powell, Myrna Loy, Barry Nelson, Donna Reed, Sam Levene
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10 mars 2011

Le diable au corps (1947) de Claude Autant-Lara

Le diable au corpsLui :
Retraçant les amours d’un collégien avec une jeune fille mariée à un soldat parti au front, le roman autobiographique du très jeune Raymond Radiguet avait fait scandale dès sa sortie en 1923, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Claude Autant-Lara l’adapte au cinéma au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et le film choqua tout aussi profondément (1). Le cinéaste a rapporté que c’est le pacifisme du livre qui l’avait poussé à faire cette adaptation ; cet aspect est étonnamment assez absent du film final. Le diable au corps reste une belle ode à l’amour, celui qui est au dessus des guerres, des conventions sociales, de la raison. Gérard Philipe, ici dans son premier très grand rôle au cinéma, est parfait pour le rôle, fougueux et spontané. Micheline Presle apporte beaucoup de fraîcheur. On peut regretter la construction en flashback, qui n’apporte qu’une lourdeur inutile, et la platitude de certains dialogues qui peinent souvent à émouvoir. Pourtant certaines scènes sont très fortes comme celle, trop courte hélas, de leur second passage au restaurant parisien (Le Grand Véfour) ou très belles comme celle, également trop courte, de la promenade en barque. La mauvaise qualité (visuelle et surtout sonore) de la copie visionnée empêche quelque peu d’apprécier la qualité de la réalisation d’Autant-Lara.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Micheline Presle, Gérard Philipe, Denise Grey, Jean Debucourt
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(1) L’historien Georges Sadoul rapporte que, lors de sortie à Bordeaux, la presse locale écrivit : « Cette production ajoute le cynisme le plus révoltant à l’exaltation de l’adultère, en ridiculisant la famille, la Croix-Rouge et même l’armée. Devant le flot de boue qui monte, au nom du public, nous demandons que ce film ignoble soit retiré des écrans. » A Paris, de nombreux critiques jugèrent le sujet « répugnant ».

Remarques :
Raymond Radiguet est mort à l’âge de 20 ans en 1923 (de la fièvre typhoïde). Il a écrit deux romans : Le diable au corps et Le Bal du comte d’Orgel (qui a été adapté au cinéma par Marc Allégret en 1970).

Autres adaptations du roman :
Le diable au corps (Diavolo in corpo) de Marco Bellocchio (1986) avec Maruschka Detmers
Devil in the Flesh de l’australien Scott Murray (1989)
… toutes deux plus « racoleuses ».

8 février 2011

Lady Hamilton (1941) de Alexander Korda

Titre original (USA) : « That Hamilton woman »

Lady HamiltonLui :
Aux alentours de 1800, Emma Lyon arrive à Naples, littéralement vendue par son fiancé à son oncle, diplomate. Elle devient ainsi Lady Hamilton. Elle y rencontre le jeune vice-amiral Nelson, venu à Naples chercher des renforts pour attaquer les français… Mettre en scène la liaison tapageuse entre Nelson et Lady Hamilton en pleine Seconde Guerre mondiale peut paraître étonnant… sauf que le film d’Alexandre Korda permettait de réveiller la fibre patriotique en évoquant l’icône militaire britannique la plus populaire. De plus, il était facile de faire le parallèle entre Napoléon et Hitler. Alexandre Korda se concentre toutefois beaucoup plus sur le romanesque que sur la stratégie, et plus particulièrement sur son actrice principale. A 28 ans, Vivien Leigh est absolument resplendissante dans ce film où elle est dans toutes les scènes. Elle est lumineuse, vive et le pauvre Laurence Olivier, Lady Hamilton qui manque de scènes marquantes, fait même pâle figure face à elle. Bien que faits en temps de guerre, les décors et costumes sont fastueux et la reconstitution de la bataille de Trafalgar est superbe. Lady Hamilton a cette rare particularité d’être à la fois un grand film romantique et un film de propagande. Le magnifique résultat montre toute la maîtrise d’Alexandre Korda, l’une des figures les plus importantes du cinéma britannique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Laurence Olivier, Alan Mowbray, Sara Allgood, Gladys Cooper, Henry Wilcoxon
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Remarques :
Lady Hamilton et Vivien Leigh * Laurence Olivier et Vivien Leigh étaient depuis peu mari et femme.
* Ce seraient les distributeurs américains qui, par pudibonderie, auraient exigé de rajouter la première scène qui montre la déchéance finale de Lady Hamilton, tout le film devenant un flashback. Ceci dit, dans la réalité, Lady Hamilton est réellement morte dans la misère à Calais en 1815.
* Lady Hamilton était le film favori de Winston Churchill qui en avait une copie dans son bunker. La légende dit qu’il l’aurait vu 83 fois. Alexandre Korda est devenu Lord Alexandre Korda en grande partie grâce à ce film.

Autre adaptation de l’histoire de Lady Hamilton :
The Divine lady de Frank Lloyd (1929) avec Corinne Griffith et Victor Varconi
Les amours de Lady Hamilton de Christian-Jacque (1968) avec Michèle Mercier et Richard Johnson

26 janvier 2011

Entre onze heures et minuit (1949) de Henri Decoin

Entre onze heures et minuitLui :
A Paris, un avocat véreux est assassiné à son domicile. Quelques heures plus tard, entre onze heures et minuit, un autre homme est tué de trois balles de révolver dans un tunnel proche des Ternes. Par un extraordinaire hasard, cet homme était le sosie parfait d’un inspecteur de police qui va prendre sa place pour continuer son enquête… En adaptant ce roman de Claude Luxel, Henri Decoin réalise un film qui s’inspire des grands films noirs américain tout en gardant un style qui lui est propre. De cette incursion dans les milieux de la pègre se distille une atmosphère trouble qui s’appuie sur un beau noir et blanc et sur le jeu de Louis Jouvet qui sait trouver le ton juste avec un jeu tout en retenue. La personnalité du film vient aussi de cette pointe d’humour, alimentée par les merveilleux dialogues d’Henri Jeanson. L’histoire a beau être franchement improbable, on se laisse totalement happer dans son déroulement. Les seconds rôles paraissent un peu plus faibles, y compris Madeleine Robinson qui montre ici assez peu de présence. Très différent des adaptations de Simenon par Henri Decoin, Entre Onze heures et minuit est l’un des films policiers français les plus intéressants des années quarante et cinquante : il se rapproche du film noir américain mais sans aucun mimétisme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Madeleine Robinson, Robert Arnoux, Jean Meyer, Gisèle Casadesus
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Decoin sur le site IMDB.

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