8 juin 2005

Deux frères (2004) de Jean-Jacques Annaud

Titre anglais : « Two brothers »

Deux freresElle :
Jean-Jacques Annaud, plein de bonnes intentions a entrepris de nous narrer la séparation de deux bébés tigres de leurs parents et de l’un de l’autre. Il oppose la méchanceté des hommes qui capturent ou tuent ces fauves pour de l’argent à la liberté des animaux dans la nature. J’ai préféré L’ours à ce film qui me semble plus maladroit, gentillet et ennuyeux. Il ne parvient qu’à remplir poussivement cette heure et demi autour de ces deux adorables tigres C’est sans doute un film plus destiné aux enfants.
Note : 2 étoiles

Lui :
Deux frèresParmi les animaux sauvages, le tigre est certainement l’un des plus fascinants et Jean-Jacques Annaud réussit la prouesse de les faire jouer comme des acteurs. Il parvient même à présenter au spectateur le point de vue du tigre au point que l’on a parfois l’impression d’être à sa place et de partager sa condition. Bien que fortement scénarisée, les scènes dans la jungle indochinoise paraissent vraiment naturelles et assez exceptionnelles. Hélas, le film pâtit quelque peu du traitement un peu sommaire des personnages humains, beaucoup semblant bâclés, trop typés et peu crédibles. De ce fait, on ressent le côté un peu simpliste du scénario. Néanmoins, malgré ses défauts, le film reste très plaisant et assez fascinant à regarder, et s’inscrit cette même veine de protection de la Nature que L’ours.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guy Pearce, Jean-Claude Dreyfus
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7 juin 2005

La petite bande (1983) de Michel Deville

La petite bande Elle :
C’est sous la forme d’une fable humoristique que Michel Deville nous narre la fugue d’une bande de sept jeunes enfants anglais avec des méchants malfrats à leurs trousses.. Il se moque des institutions et plébiscite la fraîcheur et spontanéité de l’enfance. Aucun dialogue, seule une musique légère et fantasque accompagne cette escapade. Je vois plutôt ce film comme un exercice de style que comme un film pleinement abouti. J’ai eu de la difficulté à voir le film jusqu’au bout en partie à cause d’un manque de consistance du scénario qui a fait baisser mon intérêt au fur et à mesure.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film de Michel Deville peut paraître n’être qu’un exercice de style : un film sans paroles où la musique (signée Edgar Cosma) tient le rôle de narrateur en soulignant ou en dirigeant nos sentiments dans un sens ou dans l’autre. Mais c’est aussi un film sur l’enfance, avec beaucoup de fraîcheur, des enfants dont les facéties viennent perturber l’ordre établi et le conformisme. Hélas, le scénario s’enlise ensuite, faisant intervenir des « méchants » dans une histoire de complot infernal, tel un conte qui tourne mal… Le film qui semblait plein de candeur et de naïveté apparaît alors un peu interminable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: François Marthouret, Robin Renucci, Daniel Martin
Les enfants : Andrew Chandler, Hélène Dassule, Nicole Palmer, Hamish Scrimgeour, Katherine Scrimgeour, Nicolas Sireau, Remi Usquin, Valerie Gauthier

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26 mai 2005

Rosetta (1999) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

RosettaElle :
Les frères Dardenne nous offre un film rude à l’image de son héroine Rosetta, une jeune femme prête à tout pour obtenir un travail, même à éliminer son seul ami. Les mouvements de caméra sont vifs, l’objectif effleure les corps comme pour mieux exprimer leurs souffrances morales et physiques. Rosetta est en colère. Toujours en mouvement, elle secoue sa mère alcoolique, se rebelle contre ses licenciements, se débrouille pour survivre sans faire de mendicité. Elle veut garder la tête haute pour sortir du trou et trahit son seul soutien pour lui prendre son travail. C’est un combat désespéré qui révèle le mal être social de toutes ces personnes défavorisées à la dérive.
Note : 4 étoiles

Lui :
Faisant un blocage sur la forme, je ne peux parler de ce film dont je n’ai vu que les 20 premières minutes. Je comprends bien que cette caméra à 10 cm des personnages permet de nous asséner le film comme un coup de poing mais, ayant toujours beaucoup de mal avec les films « caméra à l’épaule », c’est franchement au-delà de ce que j’arrive à supporter.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet
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20 mai 2005

Le Convoyeur (2004) de Nicolas Boukhrief

Le ConvoyeurElle :
Peu de choses à dire sur ce thriller français assez glauque si ce n’est que je n’ai pas accroché. Une société de convoyage de fonds, une équipe de convoyeurs sous-payés avec de forts penchants pour la drogue ou l’alcool et parmi eux, un nouveau venu incarné par Albert Dupontel dont on ne sait presque rien si ce n’est qu’il est solitaire et épileptique. Le ressort du film se concentre sur cet homme énigmatique dont on découvrira trop lentement les différentes facettes. L’atmosphère cauchemardesque et les quelques scènes d’action ne suffisent pas à relancer l’intérêt. Les personnages ne sont pas très attachants et trop de temps morts ponctuent l’histoire.
Note : 2 étoiles

Lui :
Après un début un peu étonnant avec des faux airs de documentaire sur le dur métier de convoyeur de fonds, Nicolas Boukhrief parvient à créer une certaine atmosphère dans ce film, une atmosphère assez épaisse et mystérieuse car on se demande qui est vraiment le personnage principal, interprété par un taciturne et hermétique Albert Dupontel. Même après avoir eu l’explication à mi-film, ses motivations restent en partie mystérieuses et ne se dévoilent jamais totalement. Tout le film repose sur lui, sur les interrogatioons que l’on peut avoir à son sujet et cela fonctionne plutôt bien. Assez cru dans ses scènes d’action, c’est toutefois un assez bon polar français, servi par un excellent scénario.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand
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16 mai 2005

Sauve-moi (2000) de Christian Vincent

Sauve moiElle :
Roubaix : des cités grises et pauvres et des gens très modestes pour les habiter. Christian Vincent a le mérite de mettre en scène des thèmes sociaux rarement abordés au cinéma. Avec Sauve-moi, il nous fait pénétrer dans l’univers des RMistes, chômeurs, des travailleurs au noir, des sans-abri et des immigrés. La lumière est crue et peu flatteuse. La mise en scène est sobre et dépouillée. Les acteurs peu connus sont convaincants et Roschdy Zem, l’algérien au grand cœur, est émouvant. Le réalisateur concentre son attention sur ces personnages peu gâtés par la vie. Victimes de patrons peu scrupuleux, de recouvreurs de dettes cyniques, ceux-ci subissent plus leur sort qu’ils ne peuvent le prendre en main. Le constat est pessimiste et sans espoir. Restent l’amour, l’amitié et la solidarité qui scellent ces trajectoires.
Note : 3 étoiles

Lui :
Vivant de petits boulots à Roubaix, Mehdi rencontre une roumaine qui débarque pleine d’illusions. C’est le point de départ du scénario de Sauve-moi qui va permettre à Christian Vincent de nous dresser le portrait d’un petit groupe de personnes, tous vivant assez difficilement, mais liés entre eux par des liens d’amitié. Le cinéaste parvient à donner une chaleur à ses personnages, tout en laissant bien présente la pression d’un quotidien marqué par des situations précaires. C’est cette proximité des personnages qui lui permet d’éviter les écueils du film social manichéen : point de coupable montré du doigt et les personnages ne sont nullement typés à l’extrême. L’interprétation nuancée et délicate de Roschdy Zem est d’ailleurs assez représentative du propos du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Rona Hartner, Karole Rocher, Olivier Gourmet
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13 mai 2005

Triple agent (2004) d’ Eric Rohmer

Triple agent Elle :
Triple Agent ne prendra pas place parmi mes films préférés de Rohmer. Malgré une belle mise en scène et un background historique intéressant puisqu’il s’agit des années 36-40, j’ai trouvé que cette histoire d’agent secret qui fonctionne quasiment à huis clos ne parvenait pas bien à nous intéresser. Il s’agit du parcours d’un couple de russes blancs qui a du mal à trouver sa place dans cette société française en mouvement. Malgré une mise en place efficace du contexte et des personnages au début, Rohmer a tendance à s’enfermer dans des échanges de dialogues assez artificiels. On ne retrouve plus la fraîcheur et vivacité de ses autres films. On finit par se désintéresser du sort de cet agent secret presque désuet.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur un fond historique très particulier (le front populaire et ces années qui précèdent la seconde guerre mondiale), Rohmer choisit de nous présenter un homme encore plus particulier, un russe blanc, ancien général. On peut supposer que c’est le côté combat d’arrière-garde qui a du attirer Rohmer, un homme qui perd ses certitudes, ses idéaux, en proie à un questionnement permanent. Il se sent décalé dans un monde perturbé où il regrette de ne pouvoir jouer un rôle. Hélas, sur la forme, Triple Agent se perd en longs dialogues dont on perd le fil et qui sont parfois à la limite du soporifique. Contrairement aux autres films de Rohmer, ces dialogues n’ont pas ici cette qualité qui nous dévoile les personnages et les rend si proches, si intimes. La photographie est très douce, peut-être un peu trop douce pour le sujet.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Katerina Didaskalou, Serge Renko
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9 mai 2005

Confidences trop intimes (2004) de Patrice Leconte

Confidences trop intimes Elle :
Une jeune femme croit confier ses problèmes de couple à un psy. En fait, elle se livre à un conseiller fiscal qui n’ose pas lui dire qu’elle se trompe tant il est ébloui par sa beauté. Ce film repose surtout sur le talent d’un duo d’acteurs : Fabrice Luchini contrairement à son habitude, joue tout en retenue un homme coincé et introverti. Sandrine Bonnaire interprète avec délicatesse cette belle jeune femme délaissée par son mari. Tout le film se passe dans le bureau austère du conseiller fiscal. On sent Patrice Leconte fasciné par son actrice. Il se concentre sur les dialogues, les sous-entendus, les regards, les frôlements. Cette relation sentimentale est purement platonique. C’est un film pas trop mal réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Confidences trop Intimes est un joli face à face entre Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini, entre une jeune femme traînant ses problèmes de couple et un conseiller fiscal raide et inexpressif. Basés sur un quiproquo, ces entretiens à la psy vont se transformer en relation, une relation qui va elle-même subtilement évoluer. ‘Subtil’ est bien le mot qui qualifie le mieux ce film de Patrice Leconte, filmé avec beaucoup de douceur et de délicatesse et formidablement porté par le jeu multi facettes de Sandrine Bonnaire et un Patrice Luchini très retenu. Cette rencontre de deux grandes solitudes porte en elle de nombreux sentiments, tous assez différents.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini, Anne Brochet
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3 mai 2005

Feux rouges (2004) de Cédric Kahn

FeuxrougesElle :
Ce film adapté du roman de Simenon est plutôt réussi grâce à un scénario original, à la mise en scène sobre et efficace de Cédric Kahn et au talent de Jean-Pierre Darroussin qui incarne un père de famille désabusé sur la vie et sur sa femme interprétée par Carole Bouquet. Un banal voyage en voiture qui vire au cauchemar. Dispute puis séparation du couple sur l’autoroute. Errance alcoolique du mari et rencontre hasardeuse. Dans Feux Rouges, le réalisateur Cédric Kahn parvient à créer une atmosphère inquiétante grâce à une alternance de silence et de musique intrigante, une caméra fluide qui filme le défilement de la route comme si le mari était aspiré inexorablement vers son destin funeste. Il ne mise pas sur les dialogues mais se concentre sur les visages et les regards dont il sait capter le trouble. La tension monte imperceptiblement, l’intrigue se dévoile progressivement. On est happé par cette histoire.
Note : 4 étoiles

Lui :
Prenant pour base les relations bancales au sein d’un couple, et un lieu clos (voiture en départ de vacances), le scénario basé sur un livre de Simenon maintient le spectateur en haleine, avec cette impression d’être en permanence au bord d’un précipice. Ce magnifique déroulement du scénario est bien assisté par des plans bien ficelés (les scènes de voiture notamment) et surtout un Darroussin vraiment convaincant dans son personnage semi incontrôlable. Le film repose en grande partie sur lui. Pas de grands messages ici, mais un bon film qui sait nous captiver.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Carole Bouquet
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2 mai 2005

Les rivières pourpres 2 – Les anges de l’apocalypse (2004) de Olivier Dahan

Rivières pourpres 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Filmé comme un clip avec avalanche d’images et musique à fond, ce second volet continue de donner allègrement dans le thriller plongeant dans l’obscur et l’occulte bien senti. Le scénario de Luc Besson, même s’il est original par certains aspects, reste assez conventionnel et ne donne pas franchement dans la subtilité. Je n’accroche pas du tout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Benoît Magimel
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28 avril 2005

« L’Autre » (2003) de Benoît Mariage

l4AutreElle :
Un film d’1h pas vraiment abouti. Une jeune femme enceinte de jumeaux décide de supprimer un embryon. Le mari pas vraiment communicatif et solidaire, n’approuve pas cette décision et quitte le foyer pour aller pédaler sur son tandem. La femme déprime et sympathise avec un handicapé. Ce que le réalisateur cherche à faire passer est assez confus. Il ne fait qu’effleurer les problèmes et ne cherche pas à donner un peu de profondeur à ses personnages. Tout est gris ; on ne communique pas et la fin est assez énigmatique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film assez étrange, dont il est même un peu difficile de parler… L’histoire est à la fois à la limite du documentaire tout en n’étant pas très crédible. Les personnages sont assez peu approfondis, nous n’avons aucun indice pour savoir pourquoi ce couple est à ce point fragile. C’est en fait sur une situation que l’on se penche, mais cette situation paraît un peu artificielle et l’on reste vraiment spectateur. On peut certes sentir une certaine influence de Kieslowski mais l’histoire et les sentiments exposés n’ont pas la même force.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Dominique Baeyens, Philippe Grand’Henry
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