11 octobre 2005

Le Plaisir (1951) de Max Ophüls

Le PlaisirLui :
Cette adaptation de trois contes de Maupassant est l’occasion pour Max Ophüls de traiter en trois sketches trois aspects du thème du plaisir, paravent de sentiments plus forts. Dans le premier et le troisième, tous deux plus courts que le second, Max Ophüls nous entraîne dans une véritable frénésie de mouvements de caméra, sans cesse en mouvement, exprimant une virtuosité certaine et un sens du mouvement qui fait corps avec la scène, qui nous plonge dans la scène. Le second sketch, particulièrement la partie en plein air à la campagne, introduit une paix, une sorte de grâce. Presque toutes les scènes de ce film sont des petits bijoux. C’est drôle, léger, grave, sérieux, c’est tout à la fois. Tout est en harmonie. Les acteurs semblent se fondre dans le film. Le Plaisir de Max Ophüls est vraiment du très grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Madeleine Renaud, Jean Gabin, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Daniel Gélin, Gaby Morlay, Jean Servais, Claude Dauphin, Ginette Leclerc, Paulette Dubost
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7 octobre 2005

La femme en bleu (1973) de Michel Deville

La femme en bleuElle :
Le prétexte de cette fantaisie déambulatoire dans le Paris de 1973 est la quête d’une femme en bleu rêvée par un compositeur interprété par Michel Piccoli. Celui-ci nous entraîne au hasard des rues dans une promenade avec sa compagne (Léa Massari) qui elle aussi s’est mis à la recherche de cette créature. Michelle Deville parsème ce cheminement de détails amusants tels le panier à salade du car de police ou l’accident de landaus et veut nous dire que le rêve n’égale pas la réalité. La pauvre Léa Massari qui pourtant est la femme parfaite est assez malmenée par Piccoli qui reste obsédé par son apparition. La deuxième partie du film qui se passe à la campagne est bien moins intéressante. Les hésitations perpétuelles de Piccoli finissent par être lassantes. Il aurait fallu d’autres ressorts au scénario pour relancer l’intérêt.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si La femme en bleu démarre assez joliment et parvient à nous plonger dans cette ambiance parisienne des années 70, il s’essouffle ensuite assez nettement, principalement du fait d’un scénario réduit à une réflexion pseudo philosophique qui, avec le recul, paraît assez dérisoire et maladroite. Michel Deville s’amuse avec les à-côtés, beaucoup de petits clins d’oeil amusants, des petits saynètes à côté des personnages, ou même avec le film lui-même comme cet emboîtage de six ou sept flashbacks l’un dans l’autre. On s’ennuie beaucoup dans la seconde partie.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Lea Massari, Michel Aumont
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6 octobre 2005

Sushi Sushi (1991) de Laurent Perrin

Sushi sushiElle :
Sushi sushi conte l’aventure humaine d’un soixante-huitard (Alain Dussolier) qui monte une petite entreprise de sushis avec une bande copains. Mais l’aventure tourne vite au cauchemar lorsque cette même entreprise grandit à la vitesse grand V. Le début du film est amusant. Les dialogues sont assez croustillants et les personnages sont plein d’humour. Mais malheureusement, le film finit par faire du sur place. Les clichés sur les vilains entrepreneurs sont assez plaqués et ne sont pas suffisants pour alimenter vraiment le scénario. On a hâte d’en finir.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est une comédie qui se donne un peu des allures d’étude sociale. Si l’idée de base pouvait être intéressante (un intellectuel tente de devenir chef d’entreprise), la mise en oeuvre ne se révèle pas à la hauteur, essentiellement du fait d’un scénario réduit à un étalage de clichés divers. Les acteurs ne semblent d’ailleurs pas trop croire à leurs personnages. Quelques (trop rares) bons moments cependant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier, Jean-François Stévenin, Sandrine Dumas, Michel Aumont
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5 octobre 2005

Je suis un assassin (2004) de Thomas Vincent

Je suis un assassinLui :
Comme le laisse supposer le titre, ne n’est pas l’énigme qui tient le rôle central de ce film policier de Thomas Vincent, mais bien les acteurs et instigateurs de ce crime. Il se crée très rapidement un climat très étrange, qui nous met un peu mal à l’aise, ne sachant pas trop quoi penser des trois personnages principaux, ne sachant pas cerner une fascination pour quelque chose que l’on présume assez morbide. Le film repose beaucoup sur le jeu de ses acteurs, Giraudeau jouant peut-être un peu trop son personnage multi facettes, Karin Viard a un peu de mal avec le sien mais Cluzet est étonnamment crédible, résolumment placide. Même s’il ne convainc pas entièrement, Je suis un assassin montre une personnalité certaine.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Cluzet, Bernard Giraudeau, Karin Viard, Anne Brochet
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1 octobre 2005

Mensonges et trahisons et plus si affinités… (2004) de Laurent Tirard

Mensonges et trahisons et plus si affinitésLui :
Je dois bien avouer que j’avais quelques craintes en abordant ce film, mais j’ai été agréablement surpris. C’est une bonne comédie française, sans lourdeur de scénario et surtout des dialogues bien enlevés. Ces dialogues permettent un bon jeu d’acteur de la part d’Edouard Baer (qui, il faut bien l’avouer, n’a pas tourné que des petites merveilles…) et d’un excellent Clovis Cornillac en joueur de foot amateur de Baudelaire. Tout n’est pas parfait, il y a quelques scènes ratées mais l’ensemble est plaisant, bien équilibré, on rit souvent et franchement. Sans se prendre au sérieux, le film nous fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Edouard Baer, Clovis Cornillac, Alice Taglioni, Marie-Josée Croze
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27 septembre 2005

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004) d’Yvan Attal

Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants Elle :
Yvan Attal s’est fait plaisir à filmer sa compagne Charlotte Gainsbourg. Cela aurait presque pu rester un film strictement familial car le résultat est franchement ennuyeux pour les autres… Il n’y a quasiment pas de scénario ; Yvan Attal reste béat devant sa Charlotte. L’ensemble est ponctué d’effets visuels tape à l’œil, de clichés à tour de bras sur les hommes et les femmes. Je me demande ce qui a bien pu attirer ces centaines de milliers de spectateurs dans les salles.
Note : 1 étoiles

Lui :
Il est un peu difficile de parler de ce film car il n’y a pas beaucoup de matière, le scénario reprenant le sempiternel « un homme qui ne sait pas s’il doit préférer sa femme à sa maîtresse », mais sans prendre la peine de nous brosser les personnages, les dialogues restant au niveau du quotidien. Du coup, on multiplie les mouvements de caméra inutiles (caméra à l’épaule) et certains effets visuels pas toujours très heureux. Le film précédent d’Yvan Attal m’avait semblé plus réussi, même s’il pêchait aussi beaucoup côté scénario.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat
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26 septembre 2005

Les roseaux sauvages (1994) d’ André Téchiné

Roseaux sauvagesElle :
André Téchiné pose son regard tendre et nostalgique sur la jeunesse du début des années 60 dans une petite ville au bord du Lot. Sur fond de guerre d’Algérie avec ses drames, trois adolescents indécis tentent de trouver leur voie aux côtés d’une jeune fille libre et confiante en l’avenir. Premiers émois amoureux, découverte de l’homosexualité, perte d’un être cher, absence d’un père, angoisse de la mort, tels sont les thèmes abordés avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Malgré quelques petites longueurs, Les roseaux sauvages est un beau film.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est une vision assez réaliste que nous offre Téchiné des troubles de l’adolescence, de la difficulté à choisir sa voie, même si les personnages sont un peu trop typés. Parfaitement mis en scène et interprété par des jeunes acteurs étonnants d’authenticité, le film n’est pas sans défauts. Le scénario a quelquefois tendance à être trop en retrait et on ressent quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau, Frédéric Gorny
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21 septembre 2005

À la petite semaine (2003) de Sam Karmann

À la petite semaine Elle :
Malgré quelques dialogues argotiques amusants, ce polar qui tente de ressembler aux vieux films populaires français devient très vite ennuyeux. Gérard Lanvin en vieil héros fatigué, Jacques Gamblin en tête brûlée qui tente de se reconvertir dans le théâtre ne suffisent pas à nous tenir en haleine. Ces petits malfrats ne sont pas attachants et finissent par devenir agaçants de par leur attitude machiste, leur cervelle de moineau et leur impossible rédemption.
Note : 2 étoiles

Lui :
Si le film démarre très bien, avec une galerie de personnages dans le genre « petit malfrat haut en couleur » et les dialogues pittoresques qui vont avec, on a la nette impression de s’enliser à mi-parcours. En fait, il manque à ces personnages un côté attachant qui nous ferait adhérer pleinement. Au lieu de cela, on reste spectateur et on finit par se désintéresser de l’histoire dont on connaît ou devine l’issue à l’avance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Jacques Gamblin, Clovis Cornillac
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20 septembre 2005

Clean (2004) d’ Olivier Assayas

CleanElle :
J’aimais déjà beaucoup les films d’Olivier Assayas, Clean confirme ses talents de réalisateur. Cette histoire de longue rédemption d’une jeune femme droguée est émouvante et superbement mise en scène. La photographie est particulièrement belle, les paysages urbains perdus dans des poteaux électriques ou dans des reflets de verre sont très bien composés. Le montage très travaillé fait alterner la tension avec des flous, des accélérés à des moments plus paisibles sur les musiques envoûtantes de Brian Eno. Maggie Cheung et Nick Nolte sont bouleversants et attachants. Enfin, le scénario qui met en place le douloureux parcours de cette femme qui tente de se libérer de la drogue afin de pouvoir rejoindre son fils est un modèle d’équilibre, de justesse et d’authenticité. Du grand cinéma.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clean3Cette histoire de lente reconstruction d’une jeune femme dévastée par la drogue et la mort de son compagnon, Olivier Assayas la traite en évitant tous les écueils et nous livre un film très beau, puissant et quasi parfait. Sur la forme, il montre une étonnante maîtrise de la caméra, très mobile mais sans les maniérismes irritants de la caméra à l’épaule, une caméra dont les mouvements semblent toujours comme intégrés à ses personnages. Ses plans sont parfaitement composés, graphiquement étonnants, une très belle photographie. Sur le fond, le scénario sait éviter tout misérabilisme et tout spectaculaire racoleur. Clean repose beaucoup sur ses personnages, particulièrement forts, les deux rôles principaux étant magnifiquement interprétés par Nick Nolte et surtout Maggie Cheung, qui trouve toujours le ton juste, sans jamais charger son personnage. Au final, nous avons là un film puissant et assez poignant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Jeanne Balibar
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19 septembre 2005

J’me sens pas belle (2004) de Bernard Jeanjean

J'me sens pas belleLui :
Pour son premier film, Bernard Jeanjean a choisi un format assez difficile : deux personnages seuls, en face à face, presque du théâtre filmé. Au cours d’une soirée, ils vont tenter de vivre une histoire d’amour. Pour que ce format fonctionne, il faut que tout soit parfait, personnages et dialogues. Le personnage masculin est assez réussi, un peu maniaque et coincé juste ce qu’il faut, et admirablement interprété par Julien Boisselier. En revanche, le personnage féminin est plus classique et prévisible, et Marina Foïs ne parvient pas à lui donner des ailes. Les dialogues de J’me sens pas belle restent assez futiles et les enchaînements de situation au début du film paraissent un peu forcés. Les bons moments laissent tout de même présager des films plus réussis dans l’avenir de ce jeune réalisateur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marina Foïs, Julien Boisselier
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