16 août 2007

L’eau à la bouche (1959) de Jacques Doniol-Valcroze

L'eau à la boucheElle :
Film à l’atmosphère sulfureuse, L’eau à la bouche nous plonge dans les années 60 et des libertés sexuelles d’une bourgeoise légèrement décadente par certains côtés. On se laisse emporter par les interdits que bravent trois couples, dont un de domestiques, mais le scénario finit par tourner en rond et n’aboutit vraiment nulle part. Est-ce seulement un exercice de style ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Eminence grise des Cahiers du Cinéma et donc de la Nouvelle Vague, Jacques Doniol-Valcroze réalise là son premier long métrage, vif dans la mise en scène et au propos délicatement libertin. La musique de Gainsbourg a quelque peu contribué à l’aura de ce film qui, sans laisser de traces indélibiles, se laisse regarder avec plaisir. On sait depuis que ce sera hélas le meilleur film de ce réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Françoise Brion, Alexandra Stewart, Michel Galabru
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14 août 2007

Les filles du botaniste (2006) de Dai Sijie

Les filles du botanisteElle :
Un jardin de botaniste, un père rigide, deux jeunes femmes qui tombent amoureuses dans la Chine de Mao voilà le huis clos étouffant que nous propose Dai Sijie. Le réalisateur écrivain s’attarde davantage sur la beauté des décors que sur l’ossature d’un scénario fort et intéressant. Le traitement de cette histoire flirtant avec une certaine sensualité est d’une grande mièvrerie. L’intérêt s’émousse fortement au fil des minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Pour mettre en lumière le problème de l’homosexualité féminine dans la Chine des années 80, Dai Sije utilise tout un arsenal qui évoque Hollywood dans ses plus mauvais côtés : deux belles actrices qui sourient beaucoup, un scénario qui se déroule très lentement, plutôt rempli de moments que d’une vraie histoire, et une musique où les violons semblent nous bétonner une chape de sentimentalisme qui semble ne pas avoir de fin. Il nous reste à profiter des superbes paysages (vietnamiens) mais ce n’est hélas pas suffisant pour retenir notre attention. Après Balzac et la petite tailleuse chinoise que nous avions tant apprécié, Les filles du botaniste se revèle bien décevant.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Mylène Jampanoï, Li Xiao Ran
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Note : Si vous trouvez comme nous un peu bizarre que l’une des deux actrices ne semble pas être chinoise, c’est normal : Mylène Jampanoï est française. Son père est chinois, toutefois. Ne parlant pas le mandarin, elle est doublée et cela se sent.

13 août 2007

Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville

Le SamouraïElle :
Dans le genre des grands films policiers à la française, Melville excelle avec une mise en scène originale et un scénario palpitant. Le personnage glacial qu’incarne Delon et le sarcastique commissaire de police créent un climat angoissant et mystérieux. Les jeux d’ombre et de lumière, les couleurs grisâtres, les longues absences de dialogues où seuls les bruits ambiants dominent, font de ce jeu du chat et de la souris un film atypique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Classique du film noir français, Le Samouraï est aussi une ode de Jean-Pierre Melville à Alain Delon qui, ceci dit, deviendra ensuite presque prisonnier du genre. Raide, le regard froid, sans expression, le personnage joué par Delon traverse avec superbe les lieux sans qu’ils n’aient de prise sur lui. Jeu minimaliste de Delon : il ne semble qu’être… Atmosphère bien noire et filatures superbes complètent ce petit bijou qui n’a pas pris une ride.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon
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Remarque :
Le film Tueur à gages (This gun for hire) de Frank Tuttle (1942) a inspiré Jean-Pierre Melville : le personnage interprété par Alain Delon est assez proche tu tueur solitaire personnifié par Alan Ladd.

10 août 2007

Les irréductibles (2006) de Renaud Bertrand

Les irréductiblesElle :
(pas vu)

Lui :
Après s’être retrouvé au chômage à la suite de la fermeture de leur entreprise, deux employés décident de retourner au lycée passer leur bac pour retrouver du travail. Avec un tel scénario, on pouvait craindre une comédie simplette sur le décalage de ces deux quadragénaires avec le monde des adolescents. Il n’en est rien. Les irréductibles est bien plus que cela car il mêle la peinture sociale d’une situation simple et loin d’être extrême avec une bonne petite dose de comédie. Le parallèle peut être fait avec certaines comédies sociales anglaises empreintes de positivisme. L’ensemble est plutôt réussi même si le film souffre de quelques passages à vide, souvent dus au personnage de la femme de Gamblin, personnage qui semble un peu mal défini. Kad Merad peine à donner à son personnage une dimension autre qu’anecdotique ; il excelle toutefois dans le volet comédie, par exemple quand il s’invente des métiers pour draguer sur internet. Dans ses meilleurs moments en revanche, Les irréductibles est franchement convaincant, parvenant au passage à créer des images fortes (le tandem) et les personnages deviennent finalement attachants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Kad Merad, Anne Brochet, Rufus, Valérie Kaprisky
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6 août 2007

Au hasard Balthazar (1966) de Robert Bresson

Au hasard BalthazarElle :
Je me suis plongée dans l’univers dépouillé et émouvant de Bresson suite à la lecture du très beau roman « Jeune Fille » d’Anne Wiazemsky dans lequel elle raconte le tournage de « Au Hasard Balthazar » et son passage dans le monde des adultes durant cette même période. Nous suivons en parallèle la vie de Marie qui va quitter le monde de l’enfance pour devenir femme et la vie de l’âne Balthazar qui est témoin de la vie des humains qui se vengent de leurs désespoirs sur lui. Balthazar traverse avec courage toutes les épreuves qu’on lui fait subir. Les personnages paraissent soit impassibles comme dans un rêve soit hantés par leurs désirs et perversions; les gros plans sur les objets font passer beaucoup de sensualité. Le regard de Bresson est distancié comme pour mieux approcher la vérité de ses personnages.
Note : 3 étoiles

Lui :
Tout comme les autres films de Bresson, Au Hasard Balthazar est un film assez à part et il est donc difficile de le juger selon les mêmes critères que les autres films. Bresson est avant un styliste, qui s’intéresse surtout à la forme et recherche une certaine pureté et un certain dépouillement dans son cinéma. Le résultat peut dérouter ou provoquer l’enthousiasme… Personnellement, ce n’est pas le cinéma qui m’attire le plus même si je trouve qu’il y a dans Au Hasard Balthazar une utilisation des objets accessoires assez fascinante (à commencer par le personnage principal, l’âne) et une efficacité certaine des plans que Robert Bresson ramène à l’essentiel.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Anne Wiazemsky, François Lafarge
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30 juillet 2007

La peau douce (1964) de François Truffaut

La peau douceElle :
Très bon film dans l’atmosphère parisienne des années 60. Jean Dessailly, en mari infidèle, révèle sa maladresse et sa timidité vis à vis des femmes. Il s’enferme dans un piège dont personne ne sortira indemne. François Truffaut filme avec talent le délitement progressif de ce couple bourgeois, les errements du mari qui par peur du quand dira-t-on s’enferre dans le mensonge. Les bases de la bonne morale bourgeoise s’effondrent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette histoire d’intellectuel quadragénaire ayant une aventure avec une hôtesse de l’air est filmée par Truffaut avec beaucoup de délicatesse et d’intimité ; la fin agit comme un brutal retour sur terre. L’environnement très marqué « années 60 » donne au film un charme désuet en ce début de 3e millénaire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Françoise Dorléac, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi, Maurice Garrel, Sabine Haudepin
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29 juillet 2007

Jules et Jim (1961) de François Truffaut

Jules et JimElle :
Ce n’est pas le film de Truffaut que je préfère. A l’époque où il est sorti, au début des années 60, le scénario de ce couple à trois était particulièrement audacieux. Aujourd’hui, la trame semble avoir un peu vieilli. Je dois bien avouer que les multiples caprices amoureux de Jeanne Moreau m’ont un peu ennuyée, voire même irritée…
Note : 3 étoiles

Lui :
Comme il l’a lui-même déclaré, François Truffaut cherchait à filmer dans Jules et Jim une histoire où le scabreux de la situation (un ménage à trois) n’entache en rien l’innocence des trois personnages, leur intégrité morale, leur tendresse et surtout leur pudeur. Il réussit là une belle histoire d’amour, impossible et tragique. Jeanne Moreau est rayonnante dans ce rôle de femme ensorceleuse, personnage central et pivot du trio. La mise en scène est fraîche et légère, le ton « narrateur » à la Truffaut est attachant. C’est un film que j’ai (nous avons) déjà vu plusieurs fois ; j’ai été un peu surpris de l’apprécier un peu moins cette fois-ci et même de lui trouver quelques longueurs. Il reste tout de même un film remarquable dans la filmographie de Truffaut, un film plein de vie et de fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre
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28 juillet 2007

Moulin Rouge ! (2001) de Baz Luhrmann

Moulin Rouge !Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans un Paris de carton-pâte, cette comédie musicale prend comme façade l’univers du Moulin Rouge en 1900 pour le dénaturer totalement et le transformer en un fourre-tout grotesque peuplé de personnages outranciers. Le film de Luhrman est une sorte de galimatias visuel et auditif avec un montage artificiellement frénétique qui nous met les yeux en bouillie : il doit être bien difficile de trouver un plan de plus de 5 secondes. Ce n’est plus un film, c’est un clip… D’ailleurs, musicalement, Moulin Rouge est pot-pourri de nombreux standards allant de Marilyn Monroe à Elton John. Il ne faut pas trop chercher la création dans tout ce méli-mélo dépourvu d’âme.
Note : 1 eacute;toiles

Acteurs: Nicole Kidman, Ewan McGregor, John Leguizamo, Jim Broadbent, Richard Roxburgh
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Les autres films de même titre :
Moulin Rouge de Ewald André Dupont (1928), film anglais peu connu,
Moulin Rouge de Sidney Lanfield (1934) avec Constance Bennett, une comédie,
Moulin Rouge de André Hugon (1939) avec Lucien Barroux. Comédie musicale,
Moulin Rouge de John Huston (1952) avec José Ferrer, belle biographie de Toulouse-Lautrec, assez prenante.
Sur le même thème, il faut mentionner le très beau film de Jean Renoir French Cancan (1954), avec Jean Gabin et Françoise Arnoul.

27 juillet 2007

On purge bébé (1931) de Jean Renoir

On purge bébéElle :
Comédie pas très intéressante autour des ennuis intestinaux d’un enfant alors que le père s’efforce d’obtenir le contrat des pots de chambre de l’armée. C’est du théâtre filmé et les réparties des acteurs sont exagérément déclamées ce qui nuit au rythme du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
On purge bébé est le premier film parlant de Renoir. Cette pièce de Feydeau est gâchée par le jeu beaucoup trop forcé de l’actrice principale, ce qui empêche de prendre plaisir à cette histoire gentiment ridicule. Michel Simon a un rôle assez effacé et Fernandel fait une (timide) apparition dans la dernière minute. Un bruit de chasse d’eau y fit sensation: c’est le tout début des bruitages!
Note : 2 étoiles

Acteurs: Marguerite Pierry, Jacques Louvigny, Michel Simon, Fernandel
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26 juillet 2007

Du jour au lendemain (2006) de Philippe Le Guay

Du jour au lendemainElle :
(pas vu)

Lui :
Un homme assez terne et plutôt malchanceux voit sa vie basculer du jour au lendemain : tout lui sourit sans raison apparente. Cette trame de scénario aurait pu donner de bonnes choses, surtout lorsque l’acteur principal est un comique doté de plusieurs facettes comme Benoît Poelvoorde. Hélas, au lieu de jouer la carte de la franche comédie, le film s’enlise dans une pseudo-réflexion, assez pauvre, sur le bonheur ou la réussite et tourne en rond très rapidement pour n’aboutir sur rien de vraiment palpitant. C’est dommage. Les personnages secondaires sont assez bâclés, mis à part le personnage du vigile fanatique de Napoléon interprété par un Rufus en pleine forme.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Bernard Bloch, Anne Consigny, Constance Dollé, Anne Le Ny, Rufus
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