4 février 2008

Le Voyage d’Amélie (1974) de Daniel Duval

Le Voyage d'AmélieElle :
Un film sans prétention qui fleure bon les années 70 lorsque les cinéastes n’avaient pas les yeux rivés sur la rentabilité de leur film et pouvaient encore se faire plaisir. Le voyage de cette vielle dame, qui se fait accompagner en camionnette par cinq jeunes gens rêveurs et vagabonds dans le village natal de son mari pour l’enterrer, est semé d’embûches et de quelques jolis moments de poésie et de fraîcheur. On s’enfonce dans la province pour y découvrir la vraie vie rurale. Le Voyage d’Amelie est le premier film de Daniel Duval qui interprète l’un des rôles principaux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Revoir Le Voyage d’Amélie après plus de 30 ans est amusant surtout lorsque l’on se souvient de sa perception ancienne de ce film. Tourné en 16mm avec très peu de moyens, cette histoire nous montre cinq grands gamins un peu zonards embarqués dans une virée peu commune. Il y a beaucoup de fraîcheur, d’authenticité dans ce premier long métrage de Daniel Duval. L’ensemble est assez brut mais plutôt attachant par une certaine naïveté dont on peut être nostalgique…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Louise Chevalier, Daniel Duval, Stéphane Bouy, Miriam Boyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Daniel Duval sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Daniel Duval chroniqués sur ce blog…

19 janvier 2008

Une liaison pornographique (1999) de Frédéric Fonteyne

Une liaison pornographiqueElle :
Une bonne surprise que ce film audacieux tant par son scénario que par la crudité de ses dialogues savoureux. Nathalie Baye est superbe de vérité dans ce répertoire d’un nouveau genre pour elle.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voici un film intelligemment fait, sur les rapports entre un homme et une femme qui décident d’avoir une relation purement sexuelle. Le film se contente certes d’en rester à l’observation, observation extérieure pourrait-on même dire, car on ne peut entrevoir que les manifestations des conflits de sentiments qui se déroulent dans leur tête… mais les personnages sont très attachants, le talent de Nathalie Baye, et aussi de Sergi Lopez, n’y étant sans doute pas pour rien.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Sergi López
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Fonteyne sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Frédéric Fonteyne chroniqués sur ce blog…

15 janvier 2008

Au coeur du mensonge (1999) de Claude Chabrol

Au coeur du mensongeElle :
Ce film psychologique repose beaucoup sur ses deux acteurs principaux, Jacques Gamblin et Sandrine Bonnaire, et sur la crise que leur couple traverse à la suite de deux meurtres dans la ville de Cancale. Claude Chabrol est bien meilleur pour filmer leurs mensonges, leurs tourments, leurs doutes que l’enquête policière elle-même. De plus, la vision du film est en partie gâchée par la voix pénible de Valeria Bruni-Tedeschi qui rend la plupart de ses dialogues inaudibles. J’avoue avoir du mal à comprendre pourquoi on lui tresse des couronnes de lauriers pour son jeu d’actrice. Au final, avec Au coeur du mensonge nous sommes loin des meilleurs films de Claude Chabrol. 
Note : 3 étoiles

Lui :
Difficile de voir ce qui a motivé Claude Chabrol à mettre en scène Au cœur du mensonge. Cela ne semble pas être l’intrigue policière en elle-même : elle n’est pas vraiment développée et comporte trop d’invraisemblances pour que l’on s’y intéresse. De plus, Chabrol s’est amusé à mettre un acteur assez central totalement à contre-emploi : Valeria Bruni-Tedeschi est aussi crédible en commissaire de police que pourrait l’être Depardieu en pom-pom girl et elle exagère tant le côté frêle de sa voix que l’on doit faire de gros efforts pour comprendre un mot sur deux. Non, ce qui a intéressé Chabrol était probablement plutôt du côté de ce couple formé par Jacques Gamblin et Sandrine Bonnaire, un couple à la fois solide et fragile, toujours au bord du mensonge. Hélas, le film n’est pas vraiment convaincant sur cet aspect non plus malgré l’excellente prestation de Jacques Gamblin qui campe un personnage merveilleusement difficile à décrypter.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sandrine Bonnaire, Jacques Gamblin, Antoine de Caunes, Valeria Bruni Tedeschi, Bulle Ogier
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

13 janvier 2008

Le ciel est à vous (1944) de Jean Grémillon

Le Ciel est à vousElle :
Inspiré d’un fait réel (de 1938), Le ciel est à vous a été tourné pendant l’Occupation. Jean Grémillon nous plonge au cœur de la vie provinciale avec ses mesquineries, ses lâchetés et ses rêves aussi. Ce film est étonnamment précurseur, joyeux, plein de force et de ténacité. Le réalisateur y exalte le féminisme, l’amour dans le couple, la passion de l’aviation ou de la musique qui fait vibrer et vivre intensément. Il dénonce le conformisme, les préjugés et les idées étroites. Charles Vanel et Madeleine Renaud y sont d’immenses acteurs qui jouent soit en retenue ou en exaltation.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Ciel est à vous met en scène un garagiste et sa femme qui vont tous deux se passionner pour l’aviation. Jean Grémillon a tourné ce film (non sans peine) pendant l’Occupation et le film a été l’objet d’une petite polémique car à sa sortie, au tout début de 1944, il fut récupéré aussi bien par les pétainistes qui y voyait là une glorification de la famille et des petites gens, que par les résistants à l’occupant qui y voyaient une attaque contre la famille traditionnelle et contre la résignation. Avec le recul, on a plus l’impression que Jean Grémillon a surtout voulu faire un film sur la passion : comment un couple d’apparence classique et ordinaire peut tout remettre en cause et prendre tous les risques pour aller jusqu’au bout d’une idée. Le Ciel est à vous est un grand film populaire (dans le bon sens du terme) soutenu par un couple d’acteurs vraiment convaincants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Madeleine Renaud, Charles Vanel
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Grémillon sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jean Grémillon chroniqués sur ce blog…

Note : (Ne lisez pas cette note si vous n’avez pas encore vu le film)
En mai 1938, Andrée Dupeyron, femme d’un garagiste de Mont-de-Marsan, battit le record féminin de vol en ligne droite entre Oran (Algérie) et Tel El Aham (Irak), soit la distance de 4360 kilomètres, battant le record de 4063 kilomètres établi deux jours avant par Elisabeth Lion. Elle disparut effectivement pendant deux jours et fut retrouvée dans le désert par des nomades.

La veille du départ, Charles Vanel dit en regardant l’avion de la concurrente : « Evidemment, on ne peut pas lutter… » En fait, cet avion est un Messerschmitt, ce qui rend cette petite phrase lourde de sens (puisqu’ils lutteront et vaincront).
(Infomations prises sur une page du site Aeromovies )

12 janvier 2008

Le grand appartement (2006) de Pascal Thomas

Le Grand appartementElle :
Un film très typé « microcosme parisien ». Pas vraiment drôle, creux et bourré de clichés (Abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce grand appartement abrite une petite tribu de parents et amis, tous un peu plus loufoques les uns que les autres. Bien évidemment, nous sommes à Paris et dans le milieu artistique. Les clichés ne manquent donc pas tout au long du film, tout comme les réflexions profondes qui sonnent plutôt creux. Le film a de sérieux (et interminables) passages à vide et se révèle être un vrai désastre pour les pauvres acteurs… Avec Le Grand Appartement, Pascal Thomas a probablement voulu faire un hymne à la différence et à la vie mais il ne suffit pas de faire un vague enchaînement de situations loufoques pour y parvenir.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric, Laetitia Casta, Pierre Arditi
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascal Thomas sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Pascal Thomas chroniqués sur ce blog…

10 janvier 2008

Le Cadeau d’Elena (2004) de Frédéric Graziani

Le Cadeau d'ElenaElle :
Un premier film qui ne manque pas de sensibilité. Frédéric Graziani nous fait revivre le retour de Socrate accompagné de son fils vers sa Corse natale, 40 ans après. Il nous plonge dans les particularités de l’île avec le poids de la famille, des traditions, les secrets, les mensonges, la méfiance. Il fait sentir également les fils invisibles qui attachent à jamais les Corses à leur île avec les départs vers le continent et les retours au pays. Sans être un grand film et malgré quelques passages un peu lisses avec le fils de Socrate et de son amie, Le Cadeau d’Elena nous touche car c’est un retour émouvant vers les racines que le réalisateur dévoile avec délicatesse et émotion.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce retour au pays d’un sexagénaire veuf et de son jeune fils est filmé avec beaucoup de justesse par Frédéric Graziani. La difficulté de communiquer se ressent tout au long du film et le silence ne pourra se briser que sous les coups de butoir d’un fils qui veut savoir. Le Cadeau d’Elena se déroule en grande partie dans la vieille ville de Bastia, montrée ici un peu austère mais fort joliment tout de même. L’interprétation de Michel Duchaussoy est sobre et juste. Le Cadeau d’Elena n’est certes pas un film spectaculaire qui recevra des longues louanges mais c’est un film qui respire l’authenticité et qui sait montrer la société insulaire sans, me semble t-il, tomber dans les clichés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michel Duchaussoy, Stéphane Rideau, Vahina Giocante, Andréa Ferréol, Marie-José Nat
Voir la fiche du film et la filmographie de Frédéric Graziani sur le site imdb.com.

8 janvier 2008

Guantanamera (1995) de Tomás Gutiérrez Alea & Juan Carlos Tabío

GuantanameraElle :
Le dernier film de Tomás Gutiérrez Alea, accompagné par la chanson populaire Guantanamera (« fille de Guantanamo »), nous plonge avec authenticité au cœur de la société cubaine. Un bureaucrate doit transporter le corps de sa belle-tante en compagnie de son épouse et du vieil amant de la défunte, à l’autre bout de l’île de Cuba. C’est le point de départ d’un road-movie haut en couleur, riche en émotions et en surprises. La mort et la tristesse côtoient le loufoque, l’amour, les éclats de joie, de voix ou de colère. Ce voyage est traversé par le délitement du couple, la naissance d’un amour et par des rencontres émouvantes et cocasses. Il nous fait également percevoir la réalité d’un pays en butte aux tracasseries administratives, à la planification, à la misère, à l’absence de modernité, à la parole surveillée. Un beau film qui oscille entre gravité, humour et amour.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour Georgina, rapatrier le corps de sa tante décédée jusqu’à La Havane se transforme en une épopée rocambolesque du fait de la rationalisation des transports que son mari, cadre administratif, tente de mettre en place. Guantanamera nous présente avec beaucoup d’humour une certaine réalité cubaine où les positions officielles et dogmatiques font face à la débrouillardise des cubains. Tomás Gutiérrez Alea (alias Titon) parvient à tourner en dérision la bureaucratie et l’administration cubaine avec beaucoup d’humour. Ce fut son dernier film car le célèbre réalisateur castriste décédera peu après. Guantanamera est à la fois très amusant et intéressant en nous faisant découvrir la réalité de la vie sur l’île. C’est tout de même assez étonnant que ce film ait pu être tourné à Cuba.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Carlos Cruz, Mirta Ibarra, Jorge Perugorría, Pedro Fernández
Voir la fiche du film et la filmographie de Tomás Gutiérrez Alea sur le site imdb.com.

7 janvier 2008

Mauvaise foi (2006) de Roschdy Zem

Mauvaise FoiElle :
Roschdy Zem bien connu pour la justesse de son jeu dans les rôles qu’il interprète, livre un premier film de bonne facture qui a le mérite de lever les clichés et les tabous sur la tolérance, le racisme, la religion, les incompatibilités entre juifs et arabes. Dans Mauvaise Foi, le couple qu’il forme avec une jeune femme juive va connaître des problèmes liés à leur religion différente. Traité sur le ton de l’humour, le film qui oscille entre comédie et gravité laisse à penser qu’il faut faire des compromis pour réconcilier les extrêmes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sur un scénario qu’il a lui-même écrit avec Pascal Elbé, Roschdy Zem parvient à traiter d’un sujet délicat sur le ton de la comédie. Le fond de Mauvaise Foi a beau être assez conventionnel dans sa façon de prôner la tolérance, c’est tout de même un discours bienvenu en cette période où les communautarismes religieux ne cessent de gagner du terrain. Il montre bien comment certaines manifestations d’intransigeance peuvent refaire surface, même chez des personnes qui pensaient en être à l’abri. L’ensemble est filmé de façon très classique mais sans fausse note. Une fois de plus, Roschdy Zem montre ses talents de comédien. Pascal Elbé fait aussi une très belle prestation. Au final, Mauvaise Foi est un divertissement qui paraît opportun.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roschdy Zem, Cécile De France, Pascal Elbé, Jean-Pierre Cassel, Martine Chevallier
Voir la fiche du film et la filmographie de Roschdy Zem sur le site imdb.com.

5 janvier 2008

Hors de prix (2006) de Pierre Salvadori

Hors de prixElle :
Pierre Salvadori nous livre une comédie qui se veut satirique sur un scénario pas franchement original au cinéma mais qui semble tout à fait dans l’air du temps : le luxe et les paillettes font rêver plus que jamais… Dans un hôtel de luxe, un serveur tombe amoureux d’une midinette qui rêve d’épouser un milliardaire. Quelques quiproquos pimentent le tout avec un Gad Elmaleh un peu béat et une Audrey Tautou sautillante. Malheureusement, cela ne suffit pas. N’est pas Lubitsch qui veut! Il en résulte un film convenu et sans surprise qui laisse une impression de futilité et de grand vide.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le serveur d’un palace joue au gigolo pour gagner le coeur d’une aventurière.  Hors de Prix est une comédie qui surfe sur l’attrait du luxe pour charmer son public. Il y a bien quelques moments réussis de bonne comédie, surtout dans la première moitié, mais l’ensemble devient ensuite poussif et globalement sans grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gad Elmaleh, Audrey Tautou, Marie-Christine Adam, Vernon Dobtcheff
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Salvadori sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Pierre Salvadori chroniqués sur ce blog…

4 janvier 2008

Méfie-toi de l’eau qui dort (1996) de Jacques Deschamps

Méfie-toi de l'eau qui dortElle :
Film poétique en trois actes sur la vie qui s’écoule le long d’une jolie rivière. Le traitement est curieux ; les images et la lumière sont belles ; les sons de la nature sont en harmonie avec les images. Le cursus des personnages que l’on découvre enfant, puis adulte et enfin vieillard est étrange. Certains passages sont émouvants mais dans l’ensemble, Méfie-toi de l’eau qui dort est trop lent et ne semble pas assez étoffé à mes yeux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Méfie-toi de l’eau qui dort est un film ouvertement original et étrange, une oeuvre personnelle. Jacques Deschamps a recherché un climat onirique et envoûtant ; il y serait parvenu s’il n’avait tenu à créer une tension permanente chez le spectateur, tension qui vient gâcher son plaisir. Est-ce volontaire? Pour, en quelque sorte, illustrer le contraste entre la beauté du paysage et la noirceur des humains?
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gaylord Anjubault, Jean Benguigui, Maruschka Detmers, Robin Renucci
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Deschamps sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jacques Deschamps chroniqués sur ce blog…