22 juin 2006

Liebelei (1933) de Max Ophüls

Liebelei Elle :
Ce film dramatique met en scène deux lieutenants de garnison qui connaissent enfin l’amour avec deux jeunes femmes simples et sincères. Au travers de cette intrigue presque banale, Max Ophüls s’attache à faire transparaître des émotions au travers de ses personnages et ce qui les rend si touchants..
Note : 4 étoiles

Lui :
Liebelei est le film qui mit Max Ophüls sur le devant de la scène, c’est effectivement le premier grand film d’Ophuls mais c’est le dernier qu’il fit en Allemagne : devant la montée du nazisme, il émigrera quelques mois plus tard et réalisera même une version française de ce film, « Une histoire d’amour » (1933), en faisant doubler certains acteurs et en introduisant des acteurs français. C’est toutefois cette première version allemande qui est la plus réussie, un cinéma intimiste tout en délicatesse qui tranche franchement avec la tendance de l’époque vers le réalisme. Dans cette histoire d’amour tragique, Ophüls nous place très près de ses personnages et de leurs émotions. Magda Schneider est particulièrement touchante de simplicité. Sa fille, Romy Schneider, tournera un remake de ce film en 1958 (« Christine » par Pierre Gaspard-Huit), un film qui hélas a laissé une trace plutôt comme point de départ de l’idylle Romy Schneider / Alain Delon que pour ses qualités cinématographiques…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Magda Schneider, Wolfgang Liebeneiner
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17 juin 2006

Parle avec elle (2002) de Pedro Almodóvar

Titre original : « Hable con ella »

Parle avec elle Elle :
J’ai du mal à parler de ce film. J’ai du mal à entrer dans l’univers d’Almodovar. La forme du film est sophistiquée, innovante, bourrée de références au cinéma, à la danse, au théâtre et à la chanson espagnole, peut-être même un peu trop. Le scénario centré sur l’amour de cet infirmier solitaire pour cette jeune fille dans le coma ne m’a pas beaucoup ému. Il m’a au contraire mis très mal à l’aise. On peut rétorquer qu’il a réussi à la sortir de son long sommeil pour excuser son acte. Almodovar a sans doute voulu peindre la passion et la solitude en créant une atmosphère baroque et onirique mais a un peu perdu de vue ses personnages que je n’ai pas trouvé très attachants.
Note : 3 étoiles

Lui :
Les personnages que nous dépeint Almodovar sont assez hors du commun et assez attachants, même s’ils ne sont pas (loin de là, pour certains) exempts de défauts… Son histoire est touchante, tout en étant un peu dérangeante, et c’est un peu cet équilibre qui est remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Javier Cámara, Darío Grandinetti, Leonor Watling, Rosario Flores
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7 juin 2006

Mar adentro (2004) de Alejandro Amenábar

Mar adentro Elle :
Un film poignant sur un tétraplégique qui demande à la justice le droit de mourir pour échapper à sa vie faite de souffrances. Sans sombrer dans le pathos et l’apitoiement, Alejandro Amenabar filme cet homme incarné par Javier Bardem sobrement et au plus près de son corps et de son âme. C’est une belle mise en scène pleine de pudeur. Poète plein d’humour, Ramon rejette sa dépendance vis-à-vis des autres et entrevoit son issue fatale avec le sourire. Même s’il est soutenu par une famille chaleureuse et par l’amour de deux femmes, il refuse d’accepter son sort et veut choisir son destin. On pénètre dans l’intimité de sa vie de reclus avec délicatesse. Les personnages dégagent énormément de force et d’émotion. Un film bouleversant à ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Alejandro Amenabar réussit à faire un film fort sur l’histoire de ce tétraplégique sans jamais tomber dans la facilité de l’apitoiement ou d’une compassion débordante. Je dois bien avouer que la pluie de récompenses qu’a reçue le film me faisait un peu peur. Non, il nous permet simplement de mieux connaître cet homme et de comprendre ainsi sa volonté et la fermeté qu’il plaçait dans sa décision. C’est bien entendu émouvant mais aussi très puissant, parfois poétique et parsemé de touches d’humour : Amenabar réussit un sans faute dans l’équilibre de son film et les deux heures passent rapidement. Plus qu’un simple plaidoyer sur ce sujet de société, c’est surtout le portrait d’un homme hors du commun et, sur ce plan, il faut noter que Janvier Berdem interprète son personnage avec beaucoup de force et une conviction étonnante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Javier Bardem, Belén Rueda, Lola Dueñas, Mabel Rivera
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4 juin 2006

Le crime farpait (2004) d’ Álex de la Iglesia

Titre original : « Crimen ferpecto »

Le Crime Farpait Elle :
De bonnes choses dans cette comédie échevelée centrée sur un vendeur de grand magasin, macho, amateur de femmes et carriériste. Tout se passe au rayon des vêtements féminins ce qui donne lieu à quelques scènes burlesques. Ce désir d’ascension avide et sans scrupules est vertement écorché et conduit au pire. On passe du cocasse à l’humour noir et même « gore » en un clin d’oeil. Cependant, le rythme de cette histoire a tendance à s’essoufler et à s’enliser au fil du temps notamment avec cette femme qui en fait un peu trop côté chantage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le crime farpait démarre très bien avec la mise en place de ce personnage de vendeur d’un grand magasin prêt à tout pour grimper socialement. Beaucoup d’humour au second degré, avec presque un petit côté bande dessinée. Ensuite, le film hélas s’enlise en penchant vers un humour macabre, plutôt moins réussi et surtout avec moins de pétulance. La fin parvient tout de même à nous surprendre un peu. Belle prestation de Guillermo Toledo.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Guillermo Toledo, Mónica Cervera, Luis Varela
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28 mai 2006

Tellement proches (2004) de Dominic Harari et Teresa Pelegri

Titre original : « Seres queridos »

Tellement Proches
Elle :
A Madrid, une jeune femme israélienne vient présenter à sa famille son futur mari palestinien. A partir de là s’enchaînent toute une série de rebondissements et de situations cocasses un peu à la manière du théâtre de boulevard. Les personnages sont volontairement caricaturaux. Entre un grand-père gâteux, une mère dépressive, un frère intégriste, une soeur frivole, un père devenu amnésique et les problèmes israélo-palestiniens, la famille explose dans tous les sens. Ce joyeux charivari fait que cette comédie sans prétention fonctionne bien. Malgré quelques petites exagérations, on rit franchement tout au long du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
L’arrivée d’un gendre palestinien dans une famille juive gentiment foldingue va engendrer une suite d’évènements assez… imprévus. Si la mise en place est parfaite, la suite s’enlise parfois avec notamment l’évènement pivot du film un peu gros à avaler. Cela reste tout de même très plaisant à regarder, les dialogues sont assez enlevés. La galerie de portraits est certainement le côté le plus réussi du film.

Note : 3 étoiles

Acteurs: Norma Aleandro, Guillermo Toledo
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22 mai 2006

La Pianiste (2001) de Michael Haneke

La Pianiste Elle :
Dans ce film franco-autrichien primé plusieurs fois à Cannes, notamment pour les prestations d’Isabelle Huppert et de Benoît Magimel, Michael Haneke fait preuve de maîtrise et de talent dans la mise en scène de cet univers violent et étouffant. Une vieille fille de quarante ans, professeur de piano rigide, frustrée et impassible aux émotions et sentiments vit avec sa mère castratrice (Annie Girardot). Elle rencontre un jeune homme qui tombe amoureux d’elle et tente de le soumettre à ses fantasmes. Haneke ne donne pas les clés de la souffrance de cette femme mais cherche à décrypter les tourments intérieurs qui agitent des êtres lisses et sans histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si l’interprétation d’Isabelle Huppert est impressionnante, le film est vraiment dérangeant, dans le mauvais sens du terme. C’est noir, sordide. Ce fut pour moi presque une épreuve de le regarder sans que cela m’apporte quoi que ce soit. Il me semble qu’il y a sur le personnage principal, une accumulation un peu gratuite de névroses et de fantasmes, dans le seul but de perturber le spectateur.
Note : 1 étoile

Acteurs: Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît Magimel
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28 mars 2006

Philanthropique (2002) de Nae Caranfil

Titre original : « Filantropica »

Philanthropique Elle :
C’est sous la forme d’une comédie grinçante que Nae Caranfil a choisi de nous montrer l’état de la société roumaine, dix après la chute du mur de Berlin. Son protagoniste principal, un professeur sans le sou cherche à gagner de l’argent facile par l’intermédiaire d’un papy grigou qui le manipule. Escroqueries dans l’univers des restaurants chics de Bucarest, rues jonchées de mendiants et d’artistes à la dérive, chiens errants, publicités tapageuses. Les symboles de la société de consommation occidentale sont montrés du doigt alors que les plus pauvres continuent de s’enfoncer dans la misère et que les valeurs du travail et de l’école ne sont plus à l’ordre du jour. De bonnes idées et de l’humour malgré tout mais certaines longueurs gâchent cette peinture virulente.
Note : 3 étoiles

Lui :
Philanthropique est une comédie assez amusante de Nae Caranfil et en même temps un certain portrait de la société roumaine. Si la présentation de la mendicité organisée, hissée à l’état d’un art, est sans doute un peu exagérée, c’est la vision d’une société à deux vitesses qu’il nous présente, une vision assez inquiétante. Beaucoup de situations sont vraiment originales et amusantes mais le film souffre tout de même de quelques longueurs dans sa seconde partie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mircea Diaconu, Gheorghe Dinica, Mara Nicolescu
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27 mars 2006

Eleni : la terre qui pleure (2004) de Theo Angelopoulos

Titre original : « Trilogia I: To Livadi pou dakryzei »

la   terre qui pleure Elle :
(pas vu)

Lui :
Le cinéma de Théo Angelopoulos n’est plus hélas inspiré et comme poussé par une flamme. Eleni, premier volet d’une trilogie qui va couvrir tout le XXe siècle, n’apparaît que comme une suite de longs plans séquences, interminables, chargés de tristesse et de désolation. L’image est sombre, dans tous les sens du terme. Peu de paroles, peu d’évènements historiques si ce n’est pour apporter encore plus de malheur. Eleni est interprété sans grande inspiration et pleure toutes les larmes de son corps. Un cinéma rigide et hélas sans émotion, avec néanmoins quelques beaux plans graphiques, notamment quelques beaux ballets de barques.
Note : 1 étoile

Acteurs: Alexandra Aidini, Nikos Poursadinis
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22 mars 2006

Wilbur (2002) de Lone Scherfig

Titre original : « Wilbur Wants to Kill Himself »

Wilbur Elle :
Un film sensible qui oscille entre humour et drame, tendresse et jalousie, envie de suicide et appétit de vivre. La réalisatrice parvient à parler de façon différente du suicide et des douleurs familiales en réunissant deux frères en mal d’amour et d’identité autour d’une tendre jeune femme et de sa petite fille. Wilbur ne pense qu’à se suicider et ses multiples actes manqués forcent le sourire. Harbour porte un lourd secret. Les fragments de vie déchirés de ce quatuor sont présentés avec sobriété et sensibilité. Les personnages deviennent très attachants et émouvants. Les liens d’affection et d’amour qui les réunissent permettent progressivement de guérir les blessures de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sur un sujet qui pourrait à première vue paraître peu engageant, Lone Scherfig réussit à faire un film à la fois grave et enjoué ; ses personnages dégagent une force certaine dans leurs sentiments et sont rapidement attachants. Il est difficile de ne pas être touché par ce quatuor. Un film fort qui me semble formidablement plus réussi que son précédent, Italian for beginners.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jamie Sives, Adrian Rawlins, Shirley Henderson
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19 mars 2006

L’attaque de la Moussaka géante (2000) de Panos Koutras

Titre original : « The Attack of the Giant Mousaka »

L'attaque de la Moussaka géante Elle :
Avec un titre pareil, on est en droit d’attendre un pastiche loufoque de science-fiction. Eh bien, non, on n’a eu droit qu’à une tentative de comédie bien indigeste…
Note : pas d'étoile

Lui :
Ce film grec est censé être un pastiche des films de science-fiction des années cinquante, mais il a bien du mal à décoller. Il ne suffit pas d’accumuler les scènes ringardes et de mauvais goût pour faire de l’humour au 2e, 3e ou 4e degré (rayez les mentions inutiles). En fait, le plus amusant dans ce film, c’est son titre…
Note : 1 étoile

Acteurs: Yannis Aggelakis, Myriam Vourou, Christos Mantakas
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