19 juin 2006

Si j’avais un million (1932) d’ Ernst Lubitsch, Norman Taurog, James Cruze, H. Bruce Humberstone, Norman McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter & Lothar Mendes

Titre original : « If I had a million »

If I Had a MillionElle :
(pas vu)

Lui :
Célèbre film à sketches du début des années 30 basé sur un scénario simple : à la veille de sa mort, un industriel richissime, déçu par la cupidité de ses proches, décide de donner un million de dollars à huit inconnus pris au hasard dans l’annuaire. Cet argent tombé du ciel va bien entendu avoir des conséquences très différentes selon les cas. Les sketches sont assez inégaux, tous remplis de cet humour un peu grinçant des années trente, humour même franchement noir pour l’un des sketches. Celui avec WC Fields est complètement farfelu. L’attribution des sketches aux différents réalisateurs est assez incertaine mais Lubitsch aurait signé le très court (mais excellent) sketch avec Charles Laughton. Parmi les scénaristes, on peut noter la présence du jeune Joseph Mankiewicz.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Bennett, Gary Cooper, W.C. Fields, Charles Laughton, George Raft
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18 juin 2006

Broken Flowers (2005) de Jim Jarmusch

Broken Flowers Elle :
Un célibataire endurci qui s’est fait plaquer par toutes ses compagnes part sans conviction à la recherche d’un fils hypothétique à travers l’Amérique. Solitaire, prostré devant sa télévision, cet homme interprété par un Bill Murray impassible contemple sans rien faire le vide abyssal de son existence. On retrouve la patte de Jarmusch face à cette Amérique désenchantée, sa prédilection pour les errances et son amour pour la musique. Ce road-movie amer et teinté de touches d’humour transforme le regard de cet homme qui revit le passé en rencontrant quatre anciennes compagnes vingt ans plus tard. Peu à peu, il s’intéresse au devenir de cette filiation sans toutefois pouvoir agir car il est trop tard. Un bon film sur le temps qui passe mais que j’ai trouvé un peu lent. Je préfère toujours les premiers Jarmusch tels que Stranger than Paradise, Down by Law ou encore Nights on Earth.
Note : 3 étoiles

Lui :
« Broken flowers » est une lente introspection, triste et mélancolique, d’un homme qui a vécu avec plusieurs femmes et part à la recherche de celle qui lui affirme qu’il a un fils. Jim Jarmusch se complaît à prendre certains clichés hollywoodiens à contre-pied : cet homme qui possède les attributs classiques de la réussite sociale est totalement passif, pris en main par un voisin, débrouillard et pauvre. D’ailleurs, la façon dont Bill Murray interprète son personnage évoque par moment Buster Keaton par son apathie apparente. On ne sent même pas de désenchantement dans cette dégringolade où chaque rencontre est pire que la précédente ; non, juste une très grande mélancolie. Jarmusch réussit une nouvelle fois à faire un film d’ambiance, avec entre autres une belle utilisation de la musique. Cependant, le personnage joué par Bill Murray n’a pas toute la force qu’il faudrait et le film apparaît souvent excessivement lent. Il a toutefois le grand mérite de se situer tout à fait en dehors des schémas classique du cinéma hollywoodien actuel. D’ailleurs, qu’Hollywood ait vendu ce film comme une comédie est une chose qui me dépasse un peu. Sans doute est-ce du fait de la présence de Bill Murray, car personnellement je trouve ce film effroyablement triste, à l’image de sa scène finale, très courte, très simple, mais aussi assez terrible en soi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Jeffrey Wright, Sharon Stone, Jessica Lange, Julie Delpy
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16 juin 2006

Fargo (1996) de Joel Coen

Fargo Elle :
Comédie dramatique basée sur un fait divers réel (c’est du moins ce qu’annonce le film). Un directeur commercial organise l’enlèvement de sa femme par deux malfrats afin de soutirer de l’argent à son beau-père. Malheureusement, cette machination vire au drame et s’enfonce dans l’horreur. Dans Fargo, les frères Coen ont cette particuliraté de camper des personnages ordinaires avec des tronches caricaturales, un langage simpliste et des comportements déréglés. On vire du loufoque à la tragédie qui glace le sang. On passe du chaud au froid tout comme les paysages désolés et enneigés du Middle West. Du beau travail !
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est avec plaisir que j’ai revu Fargo, ce petit bijou des frères Coen qui nous fait pénétrer en plein coeur de leur North Dakota. La galerie de personnages est assez extraordinaire et ils sont dépeints avec beaucoup d’humour. Il se dégage une simplicité et une force tranquille du personnage de la femme policière, tranquillité qui s’oppose vraiment à cette quasi démence des plans foireux incontrôlés de cet escroc, père de famille respectable. La mise en scène est parfaite. Remarquable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: William H. Macy, Steve Buscemi, Peter Stormare, Kristin Rudrüd
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13 juin 2006

Potins mondains et Amnésies partielles (2001) de Peter Chelsom

Titre original : « Town & Country »

Potins mondains et Amnésies partielles Elle :
Comédie sans intérêt sur les déboires amoureux de couples new-yorkais mondains. La présence de Diane Keaton et Andy Mac Dowell ne parviendra pas à rehausser le niveau.
Note : 2 étoiles

Lui :
Voilà une comédie qui ne laisse pas beaucoup de traces. Le scénario tourne en rond pendant deux heures et ne mène nulle part, mais globalement il y a quand même des passages amusants et donc le film remplit (partiellement) son rôle de distraction futile. La collection de clichés est impressionnante…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Diane Keaton, Andie MacDowell, Garry Shandling, Jenna Elfman, Nastassja Kinski, Goldie Hawn, Charlton Heston
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9 juin 2006

Le Grand Sommeil (1946) de Howard Hawks

Titre original : « The Big Sleep »

Le Grand Sommeil Elle :
Très beau film noir avec le couple mythique formé par Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario est vraiment très complexe, difficile à suivre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Grand Sommeil est le film noir par excellence. Le scénario, basé sur le livre de Raymond Chandler, est complexe à souhait ; il est bien difficile de prétendre avoir tout compris dans cette histoire de chantages à plusieurs étages qui comporte un nombre impressionnant de fausses pistes. Le grand sommeil Howard Hawks disait qu’il n’avait lui-même pas tout compris! En tout cas, avec ce film, il établit les lois du genre : le détective privé (Bogart en Philip Marlowe sera un modèle pour nombre de films), l’atmosphère épaisse, urbaine, mais jamais sordide, les superbes éclairages de scènes principalement nocturnes. Tout est là. Le couple Bogart/Bacall est sans doute un peu moins fort que dans Le Port de l’Angoisse, moins électrique pourrait-on dire, mais fonctionne parfaitement bien, ambigu et passionné. Un film parfait qu’il faut voir et surtout revoir…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, John Ridgely, Martha Vickers, Dorothy Malone
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N.B. : A la fin des années 90, une version différente du Grand Sommeil a été redécouverte, version sortie en 1945 pour être projetée aux militaires américains dans le Pacifique. Cette version de 1945 est plus linéaire, avec des scènes en plus (des scènes de scénario essentiellement), et d’autres en moins notamment les scènes Bogart/Bacall que Hawks a allongées et tournées à nouveau pour la sortie définitive en 1946.
Le but recherché par la Warner avec ces ajouts était de renforcer le personnage interprété par Lauren Bacall qui venait de recevoir des commentaires catastrophiques pour un autre film, « Confidential Agent » (Agent Secret) d’Herman Shumlin.
Un DVD est sorti aux Etats-Unis avec les deux versions et une explication des différences (il me semble que la version Collector sortie en France comporte aussi les deux versions). Personnellement, je préfère la version de 1946, la version normale donc.

Un remake a été tourné en 1978 : « The Big Sleep » par Michael Winner, assez peu réussi, avec Robert Mitchum et Sarah Miles.

8 juin 2006

Shadrach (1998) de Susanna Styron

Shadrach Elle :
Scénario original sur le retour d’un ancien esclave noir de 99 ans sur la plantation où il est né afin d’y mourir. Il se retrouve pris en charge par les descendants ruinés des propriétaires de la plantation. Nous sommes dans les années trente et la ségrégation raciale sévit toujours fortement. La générosité et la compassion dictent la conduite à tenir de cette famille dans le besoin. Tout est fait pour que le vieil homme soit enterré sur le sol de l’ancienne plantation. Cette histoire est simple et émouvante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Loin de la grosse cavalerie hollywoodienne, voilà un film simple, délicat, original, personnel. Bien entendu, on peut y trouver bon nombre de clichés mais il se dégage une authenticité de cette histoire de vieil esclave noir qui revient pour mourir sur la terre où il est né. C’est cette authenticité qui le rend si attachant et touchant. Très bon jeu d’acteurs et aussi une très belle musique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Andie MacDowell, Harvey Keitel, John Franklin Sawyer, Martin Sheen
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8 juin 2006

Le chanteur de jazz (1927) d’ Alan Crosland

Titre original : « The Jazz Singer »

The Jazz SingerLui :
Le Chanteur de Jazz est souvent présenté comme étant le premier film parlant ou le premier film sonore. Ce n’est pas tout à fait exact dans le sens où le premier film sonore doté du procédé Vitaphone fut Don Juan (1926), suivi de Old San Francisco (1927), tous deux du même Alan Crosland. Mais ces deux films n’étaient que des films musicaux. The Jazz Singer n’a, lui aussi, que très peu de paroles, une minute tout au plus, tout le reste est en intertitre, mais toutes les chansons d’Al Jolson sont sonorisées et synchrones.

Le succès fut spectaculaire après du public, apportant au cinéma une porte de sortie de la crise qu’il traversait : Warner, le studio le plus mal en point, avait joué son va-tout avec ce procédé qui stockait le son sur des disques séparés. The Jazz Singer Ce film symbolise donc parfaitement l’avènement du cinéma parlant. Le premier vrai film parlant ne sortira cependant qu’un an plus tard, Lights of New York (1928) de Bryan Foy, et la généralisation du système qui stocke le son sur la pellicule, le Movietone, ne se fera qu’au début des années 30.

En dehors de cet aspect historique, le film n’a toutefois que peu d’intérêt. Al Jolson est avant tout un chanteur et non un acteur, l’histoire en elle-même est des plus conventionnelles et, le jeu des acteurs, peu inspiré. Le Chanteur de Jazz a eu deux remakes, par Michael Curtiz en 1952 et par Richard Fleischer en 1980. Ces deux versions ne sont pas vraiment mémorables.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Al Jolson
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Remakes :
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Michael Curtiz (1952) avec Dany Thomas
Le chanteur de jazz (The jazz singer) de Richard Fleischer (1980) avec Neil Diamond

7 juin 2006

La légende de Bagger Vance (2000) de Robert Redford

Titre original : « The Legend of Bagger Vance »

La légende de Bagger Vance Elle :
Quelle déception ce film de Robert Redford ! Non seulement, le scénario est peu passionnant (le retour d’un prodige du golf qui a perdu son swing) mais en plus Redford reste très académique dans sa démarche : beaucoup de bons sentiments, globalement assez sirupeux. A éviter.
Note : 1 étoile

Lui :
Ce film de Redford n’est hélas qu’une suite de poncifs et de clichés hollywoodiens. Inutilement verbeux, il finit par ennuyer. Les images sont belles…
Note : 1 étoile

Acteurs: Will Smith, Matt Damon, Charlize Theron
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6 juin 2006

Stalingrad (2001) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : « Enemy at the Gates »

Stalingrad Elle :
Jean-Jacques Annaud, a choisi de peindre la bataille de Stalingrad au travers de deux tireurs d’élite embusqués qui cherchent à se tuer mutuellement : l’un est russe (Jude Law), l’autre est allemand (Ed Harris). Quelques bonnes scènes haletantes sont à retenir mais, ce qui manque principalement, c’est l’émotion que devrait nous procurer un tel désastre humain. La scène de combats en ouverture est confuse et assourdissante : des explosions et effets spéciaux à n’en plus pouvoir mais rien de vibrant. On est loin des scènes poignantes du Soldat Ryan. Au final, le film donne l’impression d’être bancal malgré les moyens techniques et les acteurs de premier plan.
Note : 3 étoiles

Lui :
Annaud cherche trop à faire du grand spectacle… Le début du film est quasi insupportable, avec notamment une utilisation d’une musique grandiloquente sur des combats. Par la suite, il se concentre sur le duel des deux « snipers », duel qui lui permet de placer de bonnes scènes de suspense avec une belle reconstitution de Stalingrad dévasté ; mais tout cela est du spectacle, il n’y a pas vraiment d’émotion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jude Law, Ed Harris, Rachel Weisz, Joseph Fiennes
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1 juin 2006

Le Talion (1928) de Tod Browning

Titre original : « West of Zanzibar »

Le Talion Elle :
(pas vu)

Lui :
(film muet) Dans cette histoire assez sombre de vengeance, Tod Browning met en scène son univers favori avec cette fois un Lon Chaney qui a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’une chute. L’acteur est particulièrement convaincant dans ses reptations sur le sol et son visage respire le machiavélisme le plus profond. Le talionLe film se passant en Afrique noire, vaudous et rites sacrés sont de la partie et viennent alourdir l’atmosphère. L’ensemble est efficace et nous met même parfois un peu mal à l’aise. Encore une formidable prestation de Lon Chaney.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lon Chaney, Lionel Barrymore, Mary Nolan
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