Huit ans après leur mariage, Antoine et Christine se quittent en bons termes et toujours liés par leur fils Alphonse. Antoine a une liaison avec Sabine, vendeuse dans un magasin de disques, et retrouve par hasard Colette, son premier amour…
En difficulté après l’échec de La Chambre Verte, François Truffaut accepte à contre-coeur de tourner une suite à la saga Antoine Doinel. Mais plus qu’une suite, il conçoit le film comme un « récapitulatif » et y place une fin « conclusive » pour être sûr qu’on n’y reviendra pas. Truffaut a un avantage extrêmement rare : il a déjà filmé Jean-Pierre Léaud à différents âges, de treize ans à vingt-huit ans (il a trente-trois ans au moment du tournage) et peut donc utiliser des extraits ou des chutes de ses précédents films pour faire les flash-back. Sur ce plan, le film est vraiment unique en son genre. Les flashbacks sont nombreux, il y en a 18 minutes sur les 1h35 du film. Les esprits chagrins pourront reprocher la faiblesse du scénario de la période actuelle mais Truffaut l’a voulu ainsi : étoffer l’histoire aurait été une « suite de plus ». Il faut prendre L’Amour en fuite comme un moyen amusant de se remémorer les films précédents de la saga Doinel, c’est « une mosaïque, l’histoire d’une vie ». L’ensemble est plaisant mais reste mineur dans la filmographie du cinéaste.
Elle:
Lui :
Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier, Claude Jade, Dani, Dorothée, Daniel Mesguich, Julien Bertheau
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.
Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur François Truffaut…
Cycle Antoine Doinel de François Truffaut :
1. Les 400 coups (1959)
2. Antoine et Colette (dans « L’amour à 20 ans ») (1962)
3. Baisers volés (1968)
4. Domicile conjugal (1970)
5. L’amour en fuite (1978)
Jean-Pierre Léaud et Dorothée dans L’amour en fuite de François Truffaut.
Remarque :
* A 25 ans, Dorothée était alors en pleine ascension à la télévision où elle animait Récré A2 (le Club Dorothée ce sera dix ans plus tard). Après ce film, elle ne jouera ensuite que dans un seul film : Pile ou face de Robert Enrico (1980), film policier avec Philippe Noiret et Michel Serrault (plus deux ou trois apparitions).
Bien sûr Doinel adulte est moins intéressant que le Doinel adolescent bouleversant découvert dans les 400 coups mais le film reste agréable à voir .
Pas mal de ravissantes actrices, Marie-France Pisier en femme épanouie , Claude Jade, surtout Dani et Dorothée, figures de la variété de l’époque et le film prend des allures légères comme un 45 tours de radio . Idée renforcée par vos explications sur la nécessité de Truffaut de renouer avec le succès après les ennuis commerciaux de son précédent film.
Alors facilité, remplissage grâce aux flash-backs, aprés tout çà n’a pas beaucoup d’importance. retrouver Doinel, c’est comme , adulte rangé et casé, croiser un ancien turbulent copain de lycée et se remémorer des souvenirs marquants et amusants avant de reprendre popotement le chemin de la maison.
Le cinéma c’est surtout du plaisir. Et on peut en prendre en prendre pas mal à ce dernier opus de la saga Doinel .Encore plus agréable si on connait les précédents épisodes.
Signalons que les images nous font des clins d’oeil jusqu’à la dernière seconde . En effet , dans la dernière scène, le tendre jeune homme du mignon petit couple est interprété par Richard Kanalyan. Qui, dans Les 400 coups, dissipé collégien , massacrait involontairement son cahier Clairefontaine dans une scénette mémorable . Canaille de Kanalyan ! On est content que ce soit lui qui ferme le film et la série ! Et en venant écouter un 45 tours !
Une vraie petite chansonnette parisienne, ce film là ….
Oui, je suis d’accord avec vous : c’est la bonne façon de voir de film…
En revanche, je me demande quel serait l’effet sur les personnes qui n’ont pas vu les précédents films.
A priori, j’aurais tendance à leur déconseiller de voir ce film. L’idéal me semble d’en avoir vu, ne serait-ce qu’un seul… mais je me trompe peut-être.