7 janvier 2016

Ida (2013) de Pawel Pawlikowski

IdaDans la Pologne de 1961, une jeune orpheline, élevée dans un couvent catholique, est sur le point de prononcer ses voeux de religieuse. Pour qu’elle soit sûre de son engagement, la Mère Supérieure l’envoie rencontrer sa tante, seul membre connu de sa famille, qui lui parle de ses parents. Ensemble, elles vont chercher à découvrir ce qui leur est arrivé pendant la guerre… Après avoir signé quatre longs métrages en Angleterre, le polonais Pawel Pawlikowski est revenu dans son pays natal pour y réaliser Ida, un très beau film plein de délicatesse. Ces deux femmes sont très différentes, aux antipodes l’une de l’autre, et ce qu’elles vont découvrir sur le passé va avoir des répercussions tout aussi différentes sur elles (mais n’est ce pas les conséquences du même constat, celui de l’impossibilité de vivre ?) Le propos du réalisateur n’est pas de démontrer ou de dévoiler mais plutôt de nous faire pénétrer un univers pour, peut-être, provoquer la réflexion. Pawlikowski a filmé cela avec beaucoup de retenue, évitant tout pathos malgré la force des émotions, et aussi beaucoup d’esthétisme : l’image en noir et blanc est superbe, il n’y a pas ou très peu de mouvements de caméra et les cadrages sont parfaits, très photographiques. Cet esthétisme n’est jamais forcé, à aucun moment il ne paraît artificiel. Ida forme ainsi un très bel ensemble.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska
Voir la fiche du film et la filmographie de Pawel Pawlikowski sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pawel Pawlikowski chroniqués sur ce blog…

Ida
Agata Kulesza et Agata Trzebuchowska dans Ida de Pawel Pawlikowski

Ida

2 réflexions sur « Ida (2013) de Pawel Pawlikowski »

  1. Bonsoir ! Bravo pour votre site.

    J’ai revu ce très beau film qui gagne à être connu pour plus d’une raison:

    le sujet, qui fait toujours débat, sur l’oubli, le pardon, la vraie empathie, les différences, et accorder du temps et de l’attention pour ce qui compte vraiment.

    la foi, le don, dans un pays et à une époque ou c’est tout sauf quelque chose qui va de soi: une Pologne traumatisée par la guerre, et qui vit dans un communisme qui s’étiole dans les privations et la langue de bois. Cela pourrait s’appliquer à la France de 2017, qui vit pourtant dans le contexte à l’antipode du quotidien tragique des polonais d’alors. Mais sur le fond, je vois peu de différences.

    Faire un choix qui va au delà des conventions établies par la société, pour retrouver l’essentiel de la vie, au lieu de la perdre. Cela vaut pour les deux actrices du film, même si l’une, la tante, est en fait écrasée par le passé et ne voit pas d’autre solution. Celui d’Ida, qui est passée par les mêmes voies mais n’en a plus de souvenir direct (la scène de la fosse est exemplaire) est un cadeau de la vie, qui lui offre le vrai choix.

    Un film parfait à mon sens. Cela parle aussi à une fibre personnelle, ma famille maternelle venant de Pologne et a sans doute vécu une part de ce que le film raconte.

  2. Merci pour votre commentaire.
    Comme vous le soulignez, la réflexion que génère en nous un tel film est assez universelle ; elle dépasse le cadre de la Pologne de cette époque.

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