Titre original : « The Innocents »
A la fin du XIXe siècle, un riche célibataire engage une gouvernante pour aller à la campagne s’occuper de deux enfants dont il a la charge mais dont il se désintéresse totalement. C’est ainsi que Miss Giddens arrive dans une gigantesque demeure où elle retrouve deux jeunes enfants charmants et quelques domestiques. La situation semble idyllique mais rapidement elle a le pressentiment de quelque chose d’anormal… Le roman d’Henry James Le Tour d’écrou a été adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision mais cette version de Jack Clayton, Les Innocents, est certainement la plus réussie (avec celle, plus récente, d’Alejandro Amenábar). Il s’agit d’un film fantastique et psychologique où la progression est absolument remarquable : la tension monte très doucement mais continuellement et culmine au moment du dénouement. Sa force vient probablement du fait qu’il suggère plus qu’il ne montre, ce qui est finalement bien plus terrifiant car nous participons à la création de l’angoisse. La photographie en noir et blanc est assez belle. De nombreuses scènes jouent avec une certaine surexposition, la quantité de projecteurs utilisés sur le tournage était vraiment inhabituelle. Le jeu des acteurs est remarquable : Deborah Kerr considérait que c’était là l’une de ses plus belles prestations et il faut également souligner la qualité du jeu du jeune Martin Stephens (11 ans). La fin est extraordinaire, d’une puissance rarement atteinte.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Deborah Kerr, Megs Jenkins, Michael Redgrave, Martin Stephens, Pamela Franklin, Peter Wyngarde
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Clayton sur le site IMDB.
Remarques :
* En réalité, le film de Jack Clayton est plus basé sur l’adaptation à Broadway par William Archibald de The Turn of the Screw que du roman d’Henry James.
* Truman Capote a co-signé le scénario.
* The Innocents eut une suite : Le corrupteur (The Nightcomers) de Michael Winner (1971) avec Marlon Brando. C’est en réalité une préquelle qui explique les événements aboutissant à la mort de Peter Quint et de Miss Jessel.
Autre adaptation réussie du roman d’Henry James :
Les Autres (The Others) de Alejandro Amenábar (2001) avec Nicole Kidman. Le roman d’Henry James n’est pas cité au générique mais l’histoire est très proche.
Homonyme (mais sans autre rapport que le nom) :
Les Innocents d’André Téchiné (1987) avec Sandrine Bonnaire et Jean-Claude Brialy.