Une grande compagnie financière réduit ses effectifs. Un analyste senior a juste le temps de glisser une clé USB à l’un de ses jeunes collègues avant d’être escorté hors de l’immeuble. Ce dernier découvre que la formule utilisée pour calculer le risque du produit-phare de la compagnie sous-estime ce risque considérablement, mettant la société en péril… Sur un sujet où il est si facile de tomber dans les poncifs et les facilités, J.C. Chandor adopte un angle assez inattendu puisque c’est une tragédie shakespearienne qu’il met en scène. Il met ainsi en avant le facteur humain plutôt que les mécanismes financiers. Le résultat est étonnant par sa puissance. Ce ne sont pas seulement l’unité de lieu et l’unité de temps (puisque le film se déroule essentiellement sur une nuit) qui donnent au film toute son intensité, c’est aussi son interprétation, J.C. Chandor montrant une belle maitrise de la direction d’acteurs pour un premier long métrage.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons, Zachary Quinto, Penn Badgley, Simon Baker, Demi Moore, Stanley Tucci
Voir la fiche du film et la filmographie de J.C. Chandor sur le site IMDB.
Remarque :
Le père de J.C. Chandor a travaillé pendant 30 ans chez Merrill Lynch. Le réalisateur connait ainsi bien cet univers et, surtout, les personnes qui y travaillent.
Un film qui illustre bien ce qu’est le cinéma, à mon sens. Une histoire toute simple qui laisse la place à la réalisation et l’interprétation. Et là, on est servi.
Tout est dans la suggestion et l’évocation de ce qui est ou pourrait être, pas d’exposé explicatif de la situation pour que le spectateur comprenne bien ce qu’il se passe (le point faible de pas mal de films américains), des dialogues millimétrés et, surtout, un immense Jeremy Irons (et pourtant, il y a du monde en face).
Un film qu’on revoie pour comprendre pourquoi c’est si efficace.
Même s’il ne vous a pas convaincu, c’est ce que j’ai aussi ressenti avec Drive.