Titre original : « A clockwork orange »
Dans un futur proche, le jeune Alex et ses trois compagnons prennent plaisir à se livrer à de très violentes agressions. Il est arrêté et se propose pour suivre un traitement expérimental… A sa sortie, Orange mécanique fit forte sensation, un film superbe mais fortement dérangeant. Cette adaptation d’un roman d’Anthony Burgess arrivait à une époque où naissait une querelle entre prisons et hôpitaux : ne faut-il pas mieux guérir la violence plutôt que la punir ? Orange mécanique apporte sa réponse en nous montrant que le libre arbitre est le bien le plus précieux et qu’il doit être préservé quel qu’en soit le prix (donc même si cela signifie de ne rien pouvoir faire contre cette violence). La forme que Kubrick donne à son film en a décuplé l’impact : par ses décors, en prenant les éléments de la pop culture de ce début des années soixante dix (habillement, décoration, art) pour les généraliser à l’ensemble de la société, mais aussi par ses superbes travellings, ses effets (ralentis), sa voix-off avec ce langage inventé, mélange d’anglais et de russe, et bien entendu par cette magnifique utilisation de la musique classique qui donne une grande dimension à de nombreuses scènes (ou parfois apportent de l’humour comme cette Ouverture de Guillaume Tell sur une scène de partouze en accéléré). Le magnétisme qui se dégage de l’interprétation de Malcom McDowell contribue également à rendre le film difficilement oubliable, même aujourd’hui quarante ans après sa sortie.
Elle:
Lui :
Acteurs: Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke, Adrienne Corri
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.
Voir les autres films de Stanley Kubrick chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le titre Orange mécanique fait référence à l’état d’Alex après son traitement : bien qu’il ait l’apparence d’un être humain (l’orange), il n’est qu’un automate.
* Alex et ses acolytes sont censés avoir 15 ans. Malcom McDowell en avait 27 au moment du tournage et n’a nullement l’apparence d’un adolescent.
Je n’aime pas du tout ce film. Je n’ai jamais pu le voir d’une seule traite d’ailleurs. Je suis plutôt persévérant d’habitude, mais cette oeuvre me donne la nausée. À mon avis vouloir faire passer un message dans un film n’excuse pas tout. Donc 1 seule étoile pour ma part…
Pour ma part, ce film est génial. Il entre dans les abysses de la folie humaine en prenant le « moi » d’Alex à sa base: le libre arbitre.
Le fait de ne pas pouvoir regarder ce film d’une seule traite est pour moi un synonyme de réussite pour le réalisateur.
Alex est un coupable et une victime au sort funeste. Nous n’aimerions pas être à sa place. Ni coupable ni victime. On ne peut pas trancher et dire qu’il est mieux avant ou après l’opération. Des deux côtés, c’est une pure aberration.
Pourtant n’est ce pas la réalité ? N’y a-t-il pas des gens agissant comme le fait le personnage principal ?
Et n’est ce pas là le pouvoir du cinéma ? Nous montrer la réalité, nous faire passer un message à travers une fiction ( je dis fiction parce qu’ici s’en est une ) au point que celui ci nous révolte ou fait naître en nous une réelle réaction ?
Au final, lorsqu’un film nous touche – et peut importe la manière – n’est pas parce que nous avons l’impression de le vivre ? La fiction deviendrait alors une sorte de documentaire presque.
L’injustice de ce film est double à telle point que nous ne pouvons prendre une réelle position face aux personnages, à l’histoire, à l’univers. Se pourrait-il que cela existe ? Est ce vraiment l’être humain ?
Enfin ce film m’a également laissé sans voix par sa violence mais je ne peux m’empêcher de dire qu’il en dégage une magie intense.
Comme Lui et Elle l’on dit: la musique, les travelling, le fabuleux jeu d’acteur. Après toute ses années, on en parle encore.