5 septembre 2005

« Full Frontal » (2002) de Steven Soderbergh

Full frontalElle :
Comme à son habitude, Soderbergh nous a concocté un film audacieux et inventif au risque de déplaire à un public habitué aux films plus léchés et conventionnels. Il brosse un portrait moqueur et consterné sur une galerie de personnages appartenant au milieu d’Hollywood. Tout ce petit monde est en proie à des crises existentielles, professionnelles ou amoureuses. La forme de Full Frontal est déroutante et éclatée. On tente de reconstituer petit à petit les morceaux du puzzle et de trouver le liens qui unit tous ces personnages déstructurés. On arrive à la conclusion que lorsque la qualité de l’image est dégradée, il s’agit de la vraie vie de ces gens et que lorsqu’elle est excellente, ces personnages sont en train de tourner un film. Erreur grossière car il y a un coup de théâtre à la fin qui fait que toutes nos certitudes sont balayées. On reconnaît là tout le talent du réalisateur pour nous manipuler.
Note : 4 étoiles

Lui :
Une fois de plus, Soderbergh nous déroute vraiment par la construction du film. Après nous avoir donné quelques indices sur les personnages au tout début du film, il brouille toutes les cartes et l’on a bien du mal à se raccrocher à quelque chose… si ce n’est aux personnages eux-mêmes car il nous fait pénétrer dans leur vie de manière remarquable. Il nous offre ainsi une belle brochette de caractères et par là même une certaine vision du petit monde tournant autour du cinéma à Hollywood. S’ils ont un point en commun, c’est d’avoir un problème avec la réalité, ils sont un peu comme en décalage avec elle. Si ce thème n’est pas nouveau en soi, Soderbergh l’aborde ici d’une façon très originale (on ne compte plus les plans vraiment « gonflés ») et Full Frontal est à la fois plaisant à regarder et assez édifiant, même s’il a ses limites (le film a été tourné rapidement).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julia Roberts, Blair Underwood, David Duchovny, Catherine Keener
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Soderbergh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Soderbergh chroniqués sur ce blog…

Remarque :
D’une manière générale, le film s’est fait éreinter par une grande partie de la critique et beaucoup de spectateurs n’accrochent pas.

4 septembre 2005

In America (2002) de Jim Sheridan

In AmericaElle :
Je n’ai pas accroché à In America que j’ai trouvé plutôt ennuyeux et creux. Il ne se passe pas grand-chose au sein de cette famille irlandaise fraîchement débarquée à New York suite à la mort de son enfant. Le metteur en scène tente vainement de créer une atmosphère étrange pour montrer que le rêve américain s’est écroulé. Le scénario tourne en rond et moi avec.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Au début, on pense avoir affaire au xième film sur le rêve américain des émigrants mais en fait Jim Sheridan se concentre essentiellement sur cette famille qui se remet difficilement de la mort récente d’un des enfants. Largement inspiré de sa propre vie, le scénario est co-écrit par Jim Sheridan et ses deux filles. Le film ne fonctionne hélas pas très bien, peut-être est-ce dû au parti pris de raconter tout cela vu par les yeux de la fille aînée (8 ans env.) ce qui donne immanquablement des scènes un peu mièvres et gentillettes qui ne semblent pas coller dans le sujet. Le film manque franchement d’unité et déçoit par l’apparente faiblesse de son contenu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Paddy Considine, Samantha Morton
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Sheridan sur le site IMDB.

3 septembre 2005

Mariées mais pas trop (2003) de Catherine Corsini

Mariees mais pas tropElle :
Le pari de Catherine Corsini de tourner une comédie amusante est bel et bien perdu ; il est vrai qu’il est difficile et périlleux de s’essayer à cet exercice. Jane Birkin a beau s’évertuer à jouer la grand-mère croqueuse d’hommes, cela ne suffit pas à soutenir l’attention. Le scénario est ennuyeux et mal ficelé. Les gags tombent à plat. Un véritable fiasco.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le thème n’est pas spécialement nouveau au cinéma (la femme, style veuve noire, qui tue ses maris successifs) et le fait de vouloir traiter cela avec humour (noir, of course) n’est pas neuf non plus. La mayonnaise ne prend pas, on n’y croit pas une seconde et on finit par s’ennuyer.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Emilie Dequenne, Clovis Cornillac, Pierre Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Catherine Corsini sur le site IMDB.
Voir les autres films de Catherine Corsini chroniqués sur ce blog…
Lire une présentation plus complète du film sur le site filmdeculte.com.

2 septembre 2005

Point limite zéro (1971) de Richard C. Sarafian

Titre original : « Vanishing Point »

Point limite zéro Elle :
Un film rebelle du début des années 70 qui fleure bon la contestation, incarnée en l’occurence par un ancien pilote professionnel qui fait le pari de faire le trajet Denver-San Francisco en un temps record. Les immenses étendues du désert du Nevada dans lesquelles évolue à toute vitesse une Dodge Challenger blanche. Les panoramas sont magnifiquement filmés. Sur fond de défonce aux amphétamines, le rythme de la musique rock et de cette fuite éperdue est haletant et quelque part jubilatoire. Le pilote qui défie toutes les règles et parvient à échapper aux forces de l’ordre avec l’aide d’un animateur de radio noir et de compagnons de route. Il devient le héros de ces populations abandonnées car il incarne la quête de liberté. Evidemment, il ne ferait pas bon de sortir un tel film dans le contexte actuel…!
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un thème très simple et basique, ce film est assez bien construit. Point Limite Zéro  respire l’esprit des années 70, prônant l’opposition à tout ordre établi… Le film se cantonne à cela d’ailleurs, car le propos n’est pas très étoffé. Ceci dit, il est bien construit, puisque l’on se laisse prendre au jeu, on s’intéresse à ce casse-cou et on aimerait le voir réussir. Au final, revoir ce film 30 ans plus tard est assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Barry Newman, Cleavon Little
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard C. Sarafian sur le site imdb.com.
Voir aussi : Vanishing Point sur Wikipedia (in english)

1 septembre 2005

Le démon des femmes (1968) de Robert Aldrich

Titre original : « The legend of Lylah Clare »

The Legend of Lylah Clare Elle :
Un film violent et morbide sur les fantasmes d’un réalisateur tyrannique d’Hollywood vis-à-vis d’une star assassinée qu’il veut faire réincarner dans un film par une jeune débutante (Kim Novak). Quelle ambiance dans le Hollywood des années fastes ! Les pulsions des uns et des autres sont malsaines. L’attrait du pouvoir, de l’argent, de la célébrité anime tout ce milieu et peut conduire jusqu’à la mort. Tout le monde en prend pour son grade, les producteurs nababs, les stars capricieuses, les réalisateurs méprisants, les assistants jaloux, les journalistes assassins. Aldrich crée une atmosphère étouffante et onirique ainsi que des personnages monstrueux. Il parvient également à nous surprendre avec une fin très mordante et inattendue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le démon des femmes. C’est une vision assez sévère et dure d’Hollywood que nous offre Robert Aldrich avec cette histoire assez sombre. Le film perd beaucoup de son impact à cause de son rythme assez lent et d’une mise en place assez confuse, même peu crédible parfois. De plus certains parti-pris sont assez particuliers, telle la voix forcée de Kim Novak. La fin est à la fois assez terrible et plus convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Peter Finch, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Aldrich chroniqués sur ce blog…