2 décembre 2012

Printemps précoce (1956) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Sôshun »

Printemps précoceTrentenaire, Shoji est employé de bureau dans une grande entreprise de Tokyo. Il mène une vie plutôt désenchantée entre ses amis et sa femme avec laquelle il parle peu… Printemps précoce s’inscrit dans la lignée de Le goût du riz au thé vert dans le sens où il nous montre un couple en crise mais cette fois c’est le fond social qui prend le plus d’importance. Ozu nous dresse le portrait d’une certaine classe de population, les petites mains du redressement économique du Japon de l’après-guerre, ces employés de bureau qui remplissent les trains de banlieue du matin. Ozu nous montre des employés las, désillusionnés, sans aspiration. Cette lassitude s’étend à la vie du couple de Shoji, une vie sans joie que seule une jeune femme plus libérée que les autres vient illuminer. C’est une société toujours très patriarcale où les femmes ont bien du mal à se faire une place. Printemps précoce n’est toutefois pas un film triste. Ozu a su faire un film assez vivant en assemblant des scènes de vie, le montage pouvant surprendre. Comme toujours, il a réalisé de très belles images, tels ces départs massifs vers la gare d’employés tous habillés de façon identique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ryô Ikebe, Chikage Awashima, Teiji Takahashi, Keiko Kishi, Chishû Ryû, Sô Yamamura
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Printemps précoce comporte le dernier traveling de Yasujirô Ozu. Il n’y avait pas beaucoup de travelings jusqu’ici dans ses films mais, après celui-ci, il n’y en aura plus un seul : il ne tournera qu’en plans fixes.

Homonyme :
Printemps précoce (Zao Chun Er Yue) du chinois Xie Tieli (1963)