7 juin 2013

Arènes sanglantes (1941) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Blood and Sand »

Arènes sanglantesDepuis son plus jeune âge, Juan Gallardo rêve d’être un grand torero comme son père et d’épouser la jeune Carmen. Il y parvient mais alors qu’il est au somment de la gloire, il fait connaissance de la belle Dona Sol… Basée sur une livre de Vicente Blasco Ibáñez, cette histoire avait déjà été portée à l’écran au temps du muet par Fred Niblo avec Rudolph Valentino. Si la version de Rouben Mamoulian lui est plutôt supérieure, ce n’est pas tant grâce au scénario, qui reste assez faible et sans surprise aucune, mais plutôt par sa distribution et surtout sa superbe photographie. Tournant pour la première fois en couleurs, Mamoulian a soigné ses images, construisant certains plans comme des tableaux en s’inspirant de peintres tels que Goya, Velasquez ou El Greco. Il utilise également la couleur (des robes) pour souligner l’antagonisme entre les deux femmes. Rita Hayworth, qui n’est à l’époque pas encore très connue (1), montre déjà de belles aptitudes pour interpréter les femmes dévoreuses d’hommes avec une forte présence à l’écran. On notera que Mamoulian ne se prive pas de souligner les aspects sanguinaires des corridas.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Linda Darnell, Rita Hayworth, Alla Nazimova, Anthony Quinn, John Carradine
Voir la fiche du film et la filmographie de Rouben Mamoulian sur le site IMDB.

Voir les autres films de Rouben Mamoulian chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Alla Nazimova, qui interprète ici la mère du matador, fut une très grande star du muet. Elle a notamment tourné avec Valentino (mais pas dans la première version d’Arènes sanglantes).

Les trois adaptations du roman de Vicente Blasco Ibáñez :
Arènes sanglantes (Blood and Sand) de Fred Niblo (1922) avec Rudolph Valentino
Arènes sanglantes (Blood and Sand) de Rouben Mamoulian (1941) avec Tyrone Power
L’indomptée (Sangre y arena) de Javier Elorrieta (1989) avec Sharon Stone

15 juin 2011

Camille (1921) de Ray C. Smallwood

La dame aux caméliasLui :
(Film muet) Version moderne de La dame aux camélias d’Alexandre Dumas Fils, Camille met en scène l’un des couples les plus fascinants du cinéma : Alla Nazimova et Rudolph Valentino. Actrice d’origine russe, Alla Nazimova a acquis une très grande popularité en tant qu’actrice à Broadway puis à Hollywood. Ses nombreuses liaisons lesbiennes et ses réceptions fastueuses firent grand scandale. Sur scène ou à l’écran, elle est assez remarquable : un jeu très stylisé, avec des postures de corps jaillies de son passé de danseuse, elle a une façon très particulière de se jeter sa tête en arrière, son corps semblant se muer en une courbe gracieuse qui évoque la passion, l’abandon, la fragilité, … Elle eut une grande influence sur Valentino, apportant un peu de féminité à son personnage auparavant un peu fade ce qui lui permettra de devenir le plus célèbre des latin lovers du cinéma. Alla Nazimova et Rudolph Valentino C’est nettement perceptible dans son interprétation d’Armand Duval dans Camille. Les décors de style Art-déco, signés par la créatrice Natacha Rambova (qui épousera Valentino peu après), sont absolument superbes, avec une belle utilisation des ronds et des ovales. La chambre de Marguerite Gautier est une merveille. Il semble que la réalisation soit plus l’œuvre d’Alla Nazimova que de Ray C. Smallwood (1).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alla Nazimova, Rudolph Valentino, Rex Cherryman, Arthur Hoyt, Patsy Ruth Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Ray C. Smallwood sur le site IMDB.

La dame aux camélias .
(1) C’est du moins ce qu’a affirmé le caméraman Paul Ivano. Selon lui, Smallwood n’a été qu’un assistant sur le tournage… Cela ne paraît guère étonnant vu la personnalité très affirmée d’Alla Nazimova qui était en outre productrice du film.
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Alla Nazimova et Rudolph Valentino Parmi les innombrables versions, citons :
Camille de Fred Niblo (1926) avec Norma Talmadge
Camille (Le roman de Marguerite Gautier) de George Cukor (1936) avec Greta Garbo
La dame aux camélias de Mauro Bolognini (1981) avec Isabelle Huppert